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Sam Lipsyte et Martine Céleste DESOILLE - Demande, et tu recevras.sam-lipsyte

Demande, et tu recevras / Sam Lipsyte. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Martine Céleste Desoille. Monsieur Toussaint Louverture, 2015. 408 pages

Chantre de la littérature américaine à l’ironie virtuose, Sam Lipsyte [né en 1968] nous plonge dans la vie étriquée de Milo Burke, petite quarantaine, petite bedaine, marié et papa gâteau, dont les ambitions de peintre se sont dissoutes dans les compromissions ordinaires. Milo, qui vient de perdre son emploi de chasseur de mécènes au sein d’une université de seconde zone, doit se plier aux exigences d’un vieil ami fortuné s’il veut retrouver son travail et une vie à peu près normale. A travers ce roman satirique et mordant se dessine le portrait d’un raté comme sait si bien en fabriquer notre époque, de ceux qui doivent encaisser tous les échecs et enchaîner toutes les désillusions. Inédite en France, cette sarabande débridée tire à feu nourri sur les pouvoirs en place et la fin d’un idéal.
Offrant une échappatoire à la complaisance et au spleen, Sam Lipsyte le montre avec éclat : il y a une vie même hors des chemins escarpés de la réussite. Ce livre pathétiquement drôle a de Céline la noirceur spectaculaire, de Thomas Bernhard, la haine ­méticuleuse, de Philip Roth, l’amertume sexuelle, et de Hunter S. Thompson, une bile au goût de miel.

Je n’ai pas du tout aimé ma lecture dès les 1ères pages de ce roman. Le style de Sam Lipsyte me hérisse (il n’est pas le seul) ; vieille France sans doute dans mes lectures, je déteste que les termes orduriers soient complaisamment alignés les uns à la suite des autres lorsque je n’en vois pas l’utilité*. Quand il s’agit d’un personnage cela passe lorsque tout l’ouvrage (ou presque) voit cet usage et ces termes s’alignaient les uns après les autres, c’est à mes yeux totalement rédhibitoire. De plus comme je l’ai souvent mentionné, je déteste lorsque le personnage déjà plus bas que terre est enfoncé par son entourage et là, je dois avouer que j’ai été servie… Bien entendu j’étais prévenue en lisant la 4ème de couverture, mais parfois une lueur d’espoir, une « béquille » pointe le bout de son nez et permet d’équilibrer ma lecture.

Etrange roman, bien entendu sarcastique et satirique mais qui ne m’a jamais fait rire. Tous les travers de la société sont mis en avant, la cupidité comme les avantages des enfants des riches. Mais lorsque l’envie n’est pas là, il est difficile d’avancer et de trouver un semblant de plaisir dans la lecture.

Ironie, il m’a fallu aller jusqu’au bout de cet ouvrage pour que les derniers chapitres m’éclairent et me plaisent un tantinet en dépit d’une situation et d’événements qui vont crescendo dans l’aspect négatif pour Milo comme pour d’autres personnages. Ces riches ou responsables font presque pitié. Néanmoins impossible de vous conseiller ou de vous inciter à ouvrir ces pages.

L’avis de Télérama plus explicite quant au contenu et plus enjoué que moi, Miss Alfie a également apprécié sa lecture