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Lars Kepler - Le chasseur de lapins.Le chasseur de lapins / Lars Kepler. Roman traduit du suédois par Lena Grumbach. Actes Sud, 2018. (Actes noirs). 567 pages.

Lorsque le ministre des Affaires étrangères est sauvagement assassiné au beau milieu d’ébats sadiques avec une prostituée, les autorités redoutent un acte terroriste. Les premiers indices convergent en direction d’un homme incarcéré qui aurait des liens avec un réseau d’extrémistes. La police décide alors de faire appel à l’inspecteur Joona Linna qui purge une peine de quatre ans dans une prison de haute sécurité, la couverture est idéale.
Il pourra approcher le prisonnier et tenter de lui soutirer des informations. Mais le temps presse, le meurtrier n’en est qu’à ses débuts. Des hommes influents tombent les uns après les autres dans des circonstances toujours plus sordides, et les crimes présentent la même troublante signature : juste avant de mourir, les victimes entendent un enfant chanter une comptine macabre sur dix petits lapins.
Plus angoissant que jamais, le nouvel opus de Lars Kepler est un thriller psychologique d’une efficacité redoutable. Distillant la peur, Le Chasseur de lapins tient, dès les premières pages, sa proie effarée dans la lumière éblouissante de son intrigue. Il est alors déjà trop tard pour prendre la fuite…

Je suis toujours surprise par la crudité de certaines pages, particulièrement dans les romans du Nord de l’Europe, me semble-t-il. Cela ne m’empêche ni de dormir, ni de poursuivre mes lectures, mais c’est là que je note l’évolution du style des polars. Les actes sont détaillés et précis. A ne pas mettre sous tous les yeux sans doute, même si cinéma et télévision se sont engouffrés dans cette brèche depuis fort longtemps. L’histoire n’est pas là.

Un roman prenant mais pas aussi haletant que je l’avais imaginé dans la première partie. Car si au départ tout est fait pour nous tenir en haleine : les cibles, ce tueur et sa folie, les personnages secondaires important cela va sans dire, cassent un peu le rythme. On imagine sans peine que s’ils sont là ce n’est pas juste pour faire de la figuration. Alors oui ils sont essentiels à la bonne compréhension de l’histoire, dans le déroulement des événements qui vont suivre, mais comme je le mentionnais cela m’a semblé ralentir un peu l’ensemble.

Après ces tueries ne sont pas, comme l’imagine les services secrets suédois le pensent de prime abord, l’oeuvre de terrorisme (le climat actuel est sans doute pour beaucoup dans ce raccourci), et la quête et l’implication de l’inspecteur Joona Linna comme de son ancienne coéquipière entraîne l’histoire plus rapidement dans la « réalité ». Sans doute un bon opus de ce couple d’écrivains mais avec les réserves déjà formulées.