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Archives de Catégorie: Traduit de l’anglais (Etats-Unis)

La fille sauvage / Jim Fergus

13 mercredi Juin 2018

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Apaches, indiens, Jim Fergus, Ned Giles, photographie, Sierra Madre

Jim Fergus - La fille sauvage.La fille sauvage / Jim Fergus. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Jean-Luc Piningre. Le Cherche Midi, 2004 (Collection Ailleurs). 340 pages.

Après Mille femmes blanches, Jim Fergus confirme son exceptionnel talent de conteur en nous livrant ici le destin bouleversant d’une héroïne hors du commun :La Fille sauvage. Sierra Madre, 1932 : capturée par un chasseur de pumas, une jeune indienne, la niña bronca, est livrée en spectacle aux curieux dans une sordide geôle mexicaine. Elle appartient à l’une des dernières tribus apaches qui, ayant refusé de pactiser avec les Blancs, vivent à l’état « sauvage » dans les montagnes.
Un jeune photographe, Ned Giles, et la niña bronca vont devenir les héros d’une épopée mouvementée et meurtrière, doublée d’une merveilleuse histoire d’amour à l’issue improbable. Pour cette fresque épique et romantique, Jim Fergus s’inspire des faits tragiques et dissimulés de l’histoire de l’Ouest : la niña broncaa réellement existé, de même que la Grande expédition apache, ligue de « gentlemens » fortunés qui, au nom de la défense de l’Amérique, sont allés aveuglément « massacrer de l’Indien ». Hymne à la culture indienne, qu’une « civilisation » s’acharne à anéantir, mais aussi magnifique portrait de femme, La Fille sauvage est un roman captivant.

J’ai découvert « Mille femmes blanches » à sa sortie et j’avais dévoré ce roman. Depuis j’ai lu d’autres ouvrages de Jim Fergus, acquis la suite de ce premier roman (toujours sur mes étagères), mais j’ai entre temps pris le temps de lire « La fille sauvage » dans lequel j’ai retrouvé les qualités de la plume de Jim Fergus, sa minutie et les recherches entreprises sur des « détails » de l’histoire. Il sait avec beaucoup d’habileté nous plonger dans l’histoire, sans que l’on sache où fiction et réalité se rencontrent, tout en donnant des informations historiques oubliées, parfois hautes en couleurs ou des faits si précis que les images se collent à notre rétine. Ici cette vision prend tout son sens, car son personnage principal est Ned Giles, apprenti photographe qui va apprendre son métier de photographe et reporter en se frottant à la vie réelle après le décès de ses parents. Ned se lance dans l’aventure au hasard d’une petite annonce qui initialement ne le concerne en rien puisqu’elle s’adresse à des gentlemans fortunés, avides de sensations fortes, de pêche et de chasse qui doivent payer pour accompagner une expédition, sous couvert de rechercher un enfant enlevé par les derniers membres des apaches.

En suivant Ned, c’est tout un pan de cette période que nous découvrons : la grande crise, la vie de ces hommes fortunés, leur indolence/insolence, mais aussi le contexte d’une petite ville minière à la frontière du Mexique : la pauvreté et l’exploitation des filles de la région. Plus Ned nous narre ces nouveaux espaces, plus les détails afflux. La Sierra Madre, ses collines, ses escarpements nous est transcrite et alors que nous y prêtons sans doute une attention moindre tout cela est important car notre personnage y reviendra des années plus tard sans rien reconnaître de ces années 30. La civilisation sera passée par là. Mais ce n’est pas simplement une page d’histoire, la découverte de l’oeil d’un futur professionnel que Jim Fergus nous donne, c’est également la fin d’une des dernières tribus apaches qu’il nous permet de découvrir. Quelques membres qui se refusent à adopter la vie de pauvreté et de réserve qui lui est promise, préférant poursuivre sa voie, sa vie d’autrefois, faite de misère, liberté et soumise aux chasseurs de scalps d’apaches.

Sa rencontre avec la niña bronca va modifier l’existence de Ned et de ceux qui vont la croiser. Jeune femme belle, indépendante, fière, mais chassée comme n’importe quel animal sauvage. Ce sont des images à la fois magnifiques et révoltantes de la folie des hommes qui nous sont restituées dans ses pages. L’image du bon sauvage n’est pas reprise, ni idéalisée ; ce roman en quelque sorte initiatique, montre la proximité de cette tribu avec la nature, leur cohésion et force, leur sauvagerie et la folie de certains comme dans tous les peuples. Une dernière illustration de la beauté brute de la nature comme de ces hommes épris de liberté. A sa mesure, Ned cherchera lui-même cette indépendance tout au long de sa vie.

Hillbilly élégie / James David Vance

14 mercredi Mar 2018

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documentaire, Etats-Unis, J.D. Vance, quotidien, vie réelle et faits divers

James-David Vance - Hillbilly élégie.

Hillbilly élégie / J.D. Vance. Traduit de l’anglais (américain) par Vincent Raynaud/ Globe, 2017. 288 pages.

Dans ce récit à la fois personnel et politique, J.D. Vance raconte son enfance chaotique dans les Appalaches, cette immense région des Etats-Unis qui a vu l’industrie du charbon et de la métallurgie péricliter. Il décrit avec humanité et bienveillance la rude vie de ces « petits Blancs » du Midwest que l’on dit xénophobes et qui ont voté pour Donald Trump. Roman autobiographique, roman d’un transfuge, Hillbilly Elégie nous fait entendre la voix d’une classe désillusionnée et pose des questions essentielles.
Comment peut-on ne pas manger à sa faim dans le pays le plus riche du monde ? Comment l’Amérique démocrate, ouvrière et digne est-elle devenue républicaine, pauvre et pleine de rancune ?

Honte à moi de ne pas vous avoir parlé plus tôt de cet ouvrage que j’ai trouvé passionnant. Semi autobiographique tout en s’appuyant sur des données sociologiques afin d’appuyer son propos, son histoire. Si J.D. Vance donne une large place à ses grands-parents, pivot de son éducation mais également bouée de ses errances comme de celles de ses proches, il ne cache rien de leurs propres travers et de ce monde à part. A travers ce qu’il raconte, et en dépit de  cet univers très américain, j’ai retrouvé des éléments peu positifs de la France, de nos campagnes ou de la pensée de villes moins importantes, d’une certaine volonté chez les jeunes (ou moins jeunes) qui préfèrent ne pas se lever / ou l’absence de ponctualité, qui se trouvent des excuses, qui trouvent le travail trop dur / sale / pas assez ceci ou cela. En écrivant cela, en le pensant j’ai l’impression d’être un vieux schnock vous disant « c’était mieux avant », mais je ne fais que constater avec le monde du travail que certains semblent vivre dans le monde des feuilletons ou des publicités ou attendent simplement d’être assistés par leur famille ou l’état. Et cela n’est pas qu’une question d’âge si j’en crois mon expérience. J.D. Vance nous le prouve lui-aussi. Comme moi ils parlent de ses expériences (même s’il affiche une 30aine d’années).

En nous narrant sa famille, c’est presque une tranche d’histoire qu’il nous donne à lire. Certains stéréotypes sont bien là, mais d’autres faits sont réellement prenants et explicites. Bref je n’ai pas été totalement dépaysée en lisant ce presque roman / documentaire mais ainsi que je le mentionnais, j’ai réellement eu la sensation de lire des faits, des statistiques concernant la France. Comment puis-je établir des parallèles entre un pays européen si différent de ce territoire si vaste et si distinct par sa culture ? Sans doute, la politique répond-elle le mieux à cela lorsque l’on voit l’élection de Trump ou que le parti d’extrême droite a atteint le second tour de la présidentielle et des scores plus hauts que des parties traditionnels en France.

Des solutions sont proposées par l’auteur, mais reste à savoir ce que nous souhaitons faire réellement de nos pays. Je ne peux que vous inviter à découvrir « Hillbily Elegy » si ce n’est pas encore fait, et comme mentionné vous aurez parfois la sensation de vivre du quotidien.

D’autres avis : l’article élogieux de Brice Couturier, ou celui de Lucie Robequain dans les Echos qui m’avait fait m’intéresser à ce roman avant sa traduction.

Les vies privées de Pippa Lee / Rebecca Miller

22 lundi Jan 2018

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femme, indépendance, liberté, place de la femme, Rebecca Miller

Rebecca Miller - Les vies privées de Pippa Lee.

Les vies privées de Pippa Lee / Rebecca Miller. Traduit de l’anglais (Etats-Unis par Cécile Deniard). Seuil, 2009. 290 pages

A cinquante ans, Pippa Lee apparaît à tous ceux qui la connaissent comme « une des dames les plus charmantes, les plus gentilles, les plus adorables, les plus simples et les plus rassurantes qu’ils aient jamais vues ». Épouse parfaite, mère dévouée, hôtesse accomplie et sereine, elle semble avoir tout pour être heureuse. Mais lorsqu’elle et Herb, son mari octogénaire, quittent New York pour s’installer dans une luxueuse banlieue pour retraités, cette belle façade se fissure. Sa sensualité mise en sommeil se réveille et remonte à la surface un passé mystérieux et trouble, fait de rébellion, de passions et de déchirements – un passé dont elle a laissé loin derrière elle les excès et les dangers pour le confort du mariage mais qui la rattrape inexorablement… Les Vies privées de Pippa Lee,  » roman à énigme psychologique « , explore avec finesse le labyrinthe intime d’une femme en quête de sa véritable identité, écartelée entre son désir de sécurité affective et son aspiration à la liberté. Dans la veine des Corrections de Jonathan Franzen, ce roman dénonce avec drôlerie et lucidité les maladies de l’Amérique, son instrumentalisation de la femme, son culte du succès, du bonheur, et les hypocrisies que tout cela recouvre.

Je me souviens avoir vu l’adaptation de ce roman (par son auteur) à sa sortie et ne pas en avoir conservé un souvenir démentiel. Le livre entre les mains je ne savais pas pourquoi ce titre me disait quelque chose mais en le reprenant pour enfin le lire, la lecture de la 4ème de couverture m’a fait me souvenir de cette séance et je suis partie avec un a priori, craignant de m’ennuyer. Et bien, pas du tout.

Même si toutes les clés ne sont pas plus dans ces pages que dans sa version filmée, je dois avouer que cela m’a permis de me pencher sur les relations mères-filles, sur la place de la femme dans la société (oui les choses évoluent mais,… la place de la mère reste ce qu’il est, celui de la femme également…). Que faire quand vous n’avez pas une passion, n’êtes pas une artiste et que vous continuez à chercher votre place ? Pour Pippa Lee, après pas mal de ce que certains verront comme des errances, de fuites, d’une simple quête du bonheur, sa place de femme de, mère et ménagère accomplie semble être SON idéal, ou peut-être simplement l’image qu’elle souhaite donner à tous alors qu’on la découvre avide de nonchalance ou d’observation de la nature (réelle ou humaine). Mais Pippa estime qu’elle doit poursuivre sa route en vaillant petit soldat, même si le choix de vie de son mari Herb : une cité de personnages âgés la laisse « sans voix ».

A son corps défendant Pippa cherche à se rebeller tout en essayant de poursuivre l’existence avec Herb et de comprendre ses erreurs et sa non relation avec sa fille. Si son mari semble au bout du chemin c’est pourtant elle qui mène une introspection sur elle-même et nous narre son passé, ses propres relations familiales et ses prises de psychotropes avant sa rencontre avec Herb.

On découvre une Pippa bourgeoise et sage avant de découvrir une enfance soumise à une mère dépressive et dépendante, avant qu’elle ne décide de prendre la vie à bras le corps, plongeant elle aussi dans différents trips des petites pilules. La douce et passive Pippa va vous surprendre par ses dernières décisions.

J’aime particulièrement cette dernière phrase dans la bouche de sa fille qui traduit bien la situation de nombreuses femmes :« Elle nous a consacré la moitié de sa vie. (…) Tu ne penses pas qu’elle mérite des vacances »

Un été prodigue / Barbara Kingsolver

15 lundi Jan 2018

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coyote, femme, indépendance, nature, vie au plein air

Barbara Kingsolver et Barbara Kingsolver - Un Été prodigue.Un été prodigue / Barbara Kingsolver. Roman traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Guillemette Belleteste. Rivages Poche, 2014. 559 pages.

Dans le décor sauvage et grandiose des Appalaches, Un été prodigue tisse trois histoires de femmes. Celle de Deanna, employée par l’office des forêts, dont la solitude va être bouleversée par l’arrivée d’un jeune chasseur. Celle de Lusa, une intellectuelle qui, devenue veuve, décide de rester dans la vallée et de gagner le coeur d’une famille hostile.
Celle de Nannie, enfin, dont les opinions en matière de religion ou de pesticides suscitent des querelles de voisinage. Dans ce roman foisonnant et généreux, Barbara Kingsolver traite du thème qui lui est le plus cher – le respect de la nature – avec un charme et une grâce qui suscitent l’enthousiasme.

Alors que j’allais rédiger ce billet je suis allée lire celui de Karine et même si mon ressenti général n’est pas le même concernant les personnages j’ai eu également la même impression concernant Deanna. J’allais vous dire en guise d’introduction que j’avais eu bien du mal à entrer dans ce bouquin car le roman s’ouvre en sa compagnie et franchement,  sa personnalité, sa volonté de s’isoler ainsi ne m’intéressait guère. Quant à certains passages rédigés par Barbara Kingsolver, qui se retrouvent souvent dans la bouche de Deanna et bien, ils me lassaient parfois. J’attendais avec beaucoup plus d’impatience les chapitres consacrés à Lusa ou aux querelles de Nannie et Garnett.

Bref en dépit de ces défauts, j’ai poursuivi ma lecture avec enthousiasme, afin de découvrir la vie de ces femmes. Bien entendu 3 d’entre elles sont mises en avant, mais c’est toute une communauté féminine qui tournoient autour d’elles et particulièrement de Lusa. Deanna, Lusa et Nannie sont 3 femmes à différents âges de la vie, qui se trouvent confronté à la solitude volontairement ou pas. Indépendantes et cultivées elles font des choix de vie et nous allons découvrir au fil des pages non seulement une ode à la nature de par leurs professions respectives mais également les vies passées de ces femmes. Les liens entre elles sont beaucoup plus fins que les apparences le laissent supposer.

Lusa est particulièrement attachante par son origine multiethnique, la musicalité des langues et les odeurs des repas de fêtes qu’elle narre. Elle n’est pas seulement attachée à la nature, au plaisir de la découverte des insectes (dont elle est spécialiste), mais également à tout ce qui l’entoure. C’est cet ensemble qui fait d’elle un personnage prenant et attachant. Ajoutons à cela son histoire personnelle passé et présente. Cette femme prend les choses à bras le corps, n’ayant plus d’autres choix d’une certaine manière. Elle redécouvre la campagne, elle, la fille de la ville et comprend pertinemment que chaque saison sera une lutte permanente pour vivre. Alors bien entendu certains n’y verront que de l’idéalisme, mais la lecture faite de personnage si « vivant » rende les livres plus attachants.

Pour en revenir à l’avis de Karine et sur le fait que l’auteur en fait peut-être un peu trop, le sujet de thèse de Deanna sont les coyotes et j’ai découvert que les femelles sont fort indépendantes à l’image des 3 portraits de cet ouvrage. Volonté ou non de la part de l’auteur d’appuyer encore un peu plus sur ses deux thèmes, je ne sais.

Les avis de Clochette et Karine

La maison des Turner / Angela Flournoy

26 dimanche Nov 2017

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Angela Flournoy, Detroit, famille, frères et soeurs, noirs américains, subprimes, vieillesse

Angela Flournoy - La maison des Turner.La maison des Turner / Angela Flournoy. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Anne-Laure Tissut. Les Escales éditions,2017. 346 pages.

Partez à la rencontre de la famille Turner : treize frères et soeurs qui se chamaillent et qui s’aiment passionnément. Unanimement salué par la critique, La Maison des Turner inaugure le renouveau du grand roman américain. Cela fait plus de cinquante ans que la famille Turner habite Yarrow Street, rue paisible d’un quartier pauvre de Detroit. La maison a vu la naissance des treize enfants et d’une foule de petits-enfants, mais aussi la déchéance de la ville et la mort du père. Quand Viola, la matriarche, tombe malade, les enfants Turner reviennent pour décider du sort de la maison qui n’a désormais plus aucune valeur, la crise des subprimes étant passée par là. Garder la maison pour ne pas oublier le passé ou la vendre et aller de l’avant ? Face à ce choix, tous les Turner, de Cha-Cha, le grand frère et désormais chef de famille, à Lelah, la petite dernière, se réunissent.

Je suis tombée totalement sous le charme de l’écriture d’Angela Flournoy. Elle nous fait vivre à travers cette famille de noirs américains l’ascension et la chute de Détroit en parallèle de l’existence des parents Turner. Nous plongeant dans cet univers familial alors que Viola vit ses derniers moments entourée comme depuis toujours par ses proches mais sans pathos excessif. Bien entendu tous ses enfants s’interrogent sur le devenir de La Maison, plombée par les subprimes et dans un quartier qui ne fait que chuter. Mais comment enrayer cela ? Plusieurs membres de la famille cherchent des solutions plus ou moins légales parfois, ce qui nous permet de nous immiscer dans leurs souvenirs liés à cette bâtisse.

Si l’on suit cette histoire avant tout au travers des yeux des 2 membres extrêmes de la fratrie, Cha-Cha, l’ainé et Lelah, la cadette, l’auteur nous narre sans jamais nous perdre le fil de l’existence de leurs parents : quand leur père est arrivé à Détroit, laissant Viola seule avec Cha-Cha. Cette insertion du passé dans les quelques semaines de narration va nous permettre d’en apprendre à la fois davantage sur eux, sur leur passé et sur une certaine forme de réussite liée à l’achat de cette maison. Viola et Francis, son mari n’étaient pas des saints, ni l’un ni l’autre, la vie n’a pas toujours été rose mais leur attachement à leur famille était réel. Ils ont su créer ces liens que l’on retrouve aujourd’hui dans l’existence des Turner. Depuis la disparition de leur père, et par son statut d’aîné, Cha-Cha est perçu comme le chef de cette famille très élargie. Si jusque-là il ne regardait pas cela comme un fardeau, l’âge, et la prochaine disparition des piliers que sont sa mère et cette maison l’entraîne vers autre chose. Cha-Cha se cherche. Mais il n’est pas le seul car sa plus jeune soeur continue de se perdre. Le jeu est sa passion. C’est avec son expulsion que débute cet ouvrage.

Alors que tous deux tentent une introspection, ou essaient de comprendre des traces de leur passé, les secrets familiaux éclairent d’un nouveau jour certains actes ou propos : une histoire de fantôme prédomine (qui peut faire tiquer les plus sceptiques, même si pour moi il s’agit davantage d’une allégorie). La famille, les rivalités entre frères et soeurs, la vieillesse sont quelques-uns des thèmes majeurs de ce 1er roman, bien écrit et qui se lit plus facilement encore grâce à l’arbre généalogique disponible en début d’ouvrage. Bien entendu vu le nombre d’enfants et le choix de l’auteur de s’attacher à certains plus qu’à d’autres alors que leurs personnalités semblent toutes intéressantes on pourrait se sentir un peu léser, mais le choix s’avère assez judicieux et permet de fermer la boucle de ce roman.

Le verger de marbre / Alex Taylor

02 lundi Oct 2017

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Alex Taylor, folie, mal, misère, roman noir, ténèbres

Alex Taylor - Le verger de marbre.Le verger de marbre / Alex Taylor. Traduit de l’américain par Anatole Pons. Gallmeister, 2016 (Neonoir). 272 pages.

En plein Kentucky rural, la Gasping River déploie son cours au milieu des falaises de calcaire et des collines couvertes de champs de mais et de soja. Un soir où il remplace son père, qui conduit le ferry parcourant la rivière dans les deux sens, le jeune Beam Sheetmire tue un passager qui tente de le dévaliser. Mais sa victime est le fils de Loat Duncan, puissant homme d’affaires local et assassin sans pitié.
Toujours accompagné de ses chiens menaçants, Loat est lui-même porteur d’un lourd secret concernant le passé de Beam. Ridé par son père, le jeune homme prend la fuite, tandis que Loat et Elvis, le shérif, se lancent à ses trousses.

Surréaliste par certains aspects et totalement fou sur bien des points. En fait Alex Taylor nous entraîne dans un trou comme il doit encore en exister dans le Sud, où la police n’a guère son mot à dire, où les personnages influents de la ville sont en fait sous le joug d’un homme étrange et effrayant. Il aime ses chiens avant tout, l’argent, les femmes et les belles voitures. Instable dans ses propos et ses actes, Loat Duncan est tout cela et bien plus encore ; il est le mal dans une ville oubliée de tous où la superstition a la part belle.

Beam a le malheur de se trouver là, de commettre une faute certes irréparable mais somme toute classique dans ce coin paumé où les cadavres / disparitions semblent appartenir quasi au quotidien. Clem, son père, sait qu’il n’a qu’une seule chance : fuir. Mais cette fuite ressemble davantage à un tourbillon : magnifique et troublant au travers des paysages, des forêts qu’il traverse, et Beam reste dans cet espace et ces hommes qui lui sont familiers. Le destin s’acharne et sa rencontre avec un routier sapé en costume va sceller son destin.  Si Derna, sa mère a essayé de changer son propre avenir, scellant son existence avec Clem, au fardeau déjà lourd, Beam va devoir payer le prix fort. Rien ne lui sera pardonné et si des lueurs d’espoirs s’insèrent ici et là, on se doute bien que la chute sera radicale. Mais avant cela, laissez-vous entrainer dans cette sarabande endiablée.

Une douce vengeance / Elizabeth George

01 samedi Juil 2017

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drogue, Elizabeth George, Enquêtes, Thomas Lynley

Elizabeth George - Une douce vengeance.

Une douce vengeance / Elizabeth George. Traduit de l’anglais par Dominique Wattwiller. Pocket, 2010. 432 pages.

Une nouvelle affaire du train postal n’agiterait pas d’avantage ScotlandYard. Thomas Lynley, huitième comte d’Asherton, le plus élégant des inspecteurs de la maison, annonce son mariage avec la photographe en vogue Deborah Cotter. Un week-end de fiançailles se prépare en Cornouailles, dans la propriété familiale de l’aristocratique policier. Mais la présence d’un futur beau-père hostile, d’un ami et rival dangereux et d’un frère drogué empoisonne la fête. Et la garden-party tourne au cauchemar lorsqu’on découvre, consciencieusement mutilé et châtré, le cadavre d’un journaliste local. Pour Lynley, la comédie mondaine risque de s’achever en noire tragédie. Surtout si les fantômes du passé s’en mêlent.

Si j’en crois les commentaires lu ici et là, pour une fois ce fut une riche idée de ma part de prendre un volume au hasard et de ne pas vouloir absolument commencer dans l’ordre (après avoir pris conscience qu’il s’agissait d’une série) ; en effet si cet ouvrage fut publié en 4ème position il narre des faits qui le font se placer en première concernant les aventures de Thomas Lynley. Dans cette affaire Thomas Lynley est mis très en avant au niveau des événements car quasi toute cette enquête et événements tragiques vont se dérouler dans la propriété familiale avec des incidences en nombre sur l’équilibre de sa famille, amis et voisins. Pas de rock’ n’roll (nonobstant une poste diffusant de la musique à plein régime), mais drogues et sexes sont bien au rendez-vous, entre autre, des enquêtes qui vont se succéder.

Il faut ajouter à cela beaucoup de sentiments personnels de la part des différents protagonistes, des conflits anciens et un manque d’alibi pour tous. Bref les événements s’enchaînent et bien malin qui pourra trouver le fin mot de tout cet incroyable mélange des genres. Accident, meurtre, suicide, overdose, maladie, il y en a pour tous et nul n’est épargné. Les fils s’emmêlent et fort heureusement le quatuor : Linley, Saint James, Cotter, Clyde est là opportunément, bien loin de Londres mais habiles chacun dans leurs observations et conclusions.

J’ai réellement passé un bon moment dans cette lecture qui pourra déplaire à ceux pour qui la vie personnelle et surtout les états d’âmes des personnages principaux indifférent ou lassent, n’ayant d’yeux que pour l’enquête. Ici cela s’explique en grande partie mais j’ai l’impression que l’usage est présent dans toute la série. A moi de vérifier.

Le dernier coyote / Michael Connelly

14 dimanche Mai 2017

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cold case, Harry Bosch, Michael Connelly, policier

Michael Connelly - Le dernier coyote.Le dernier coyote / Michael Connelly.Traduit de l’américain par Jean Esch. Editions du Seuil, 1999. 378 pages

Suite à une grave altercation avec son supérieur, le lieutenant Harvey Pounds, l’inspecteur Harry Bosch est mis en congé d’office et sommé de consulter une psychologue afin de maîtriser son agressivité : sa réintégration au sein de la police de Los Angeles en dépend. Harry Bosch commence par refuser le traitement, puis, poussé à bout par ses questions, révèle au Dr Hinojos le secret qui le hante : sa mère, Marjorie Lowe, une prostituée, a été tuée alors qu’elle allait enfin l’extraire du centre où, tout petit enfant, on l’avait placé après l’avoir séparé d’elle.
Et, noud du problème, l’enquête de police qui aurait pu l’aider à accepter le réalité de ce meurtre n’a pas abouti. Libéré par cet aveu, Harry Bosch comprend alors que malgré l’interdiction d’enquêter qui le frappe, il doit retrouver celui qui lui a ravi l’amour de sa mère, et rouvre le dossier. Auteur, entre autres ouvrages, de Les Égouts de Los Angeles (prix calibre 38), La Blonde en béton, Le poète (prix Mystère), Créance de sang (grand prix de littérature policière 1999), etc., Connelly signe ici le livre le plus terriblement émouvant de sa série Harry Bosch.

Une part d’ombre, une agressivité mais un sens moral dans ses enquêtes, voici ce qui caractérise Harry Bosch. Electron libre qui se manifeste une nouvelle fois ; en dépit de ce repos forcé et de soins imposés, il voit là l’occasion d’enfin se plonger dans un dossier bien ancien resté au point mort des années plus tôt. Il va sans dire que les protagonistes, témoins etc ne sont plus tout à fait au rendez-vous, et il lui faut démêler bien des fils, des imprécisions, et personnages retors, mais Marjorie Lowe n’est autre que sa mère. Séparés par les services sociaux, elle lui avait certifié que très vite elle allait parvenir à le récupérer.

Quand les fils du destin font des noeuds, il faut de la patience – ce qui n’est pas toujours le point fort de notre héros- et surtout beaucoup de temps afin de parvenir à tout remettre d’aplomb. Du temps, il n’en m’en manque guère mais les entrelacements semblent toujours plus complexes au fur et à mesure qu’il parvient à en défaire un et comme mentionné, les années qui ont passé ne sont pas les meilleures alliées. Et pourtant, grâce à son expérience, d’un peu de chance aussi sans doute (si on peut l’appeler ainsi), à son culot et ses contacts, Harry Bosch  finira par résoudre ce meurtre. Bien entendu cette enquête nous fait penser à d’autres romans, mais le savoir-faire de Michael Connelly nous plonge dans un inédit et une fin que les plus perspicaces devraient avoir néanmoins du mal à trouver. Pour ma part, je me suis laissée prendre aux apparences. Eléments du quotidien de ce quasi anti-héros ou volonté de ne voir que des évidences, je ne sais pas vraiment mais le tout est bien mené, sans temps mort.

Dojoji et autres nouvelles / Yukio Mishima

02 mardi Mai 2017

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Japon, nouvelles, Yukio Mishima

Yukio Mishima - .Dojoji et autres nouvelles / Yukio Mishima. Traduit de l’anglais par Dominique Aury (du japonais en anglais par Donald Keene,et Geoffrey W. Sargent). Folio, 2002.127 pages

De l’univers des geishas aux rites sacrificiels des samouraïs, de la cérémonie du thé à la boutique d’un antiquaire, Mishima explore toutes les facettes d’un Japon mythique, entre légende et tradition. D’une nouvelle à l’autre, les situations tendrement ironiques côtoient les drames les plus tragiques : que ce soit la jolie danseuse qui remet du rouge à lèvres après avoir renoncé à se défigurer avec de l’acide en souvenir de son amant, Masako, désespérée, qui voit son rêve le plus cher lui échapper, ou l’épouse qui se saisit du poignard avec lequel son mari vient de se transpercer la gorge… Quelques textes étonnants pour découvrir toute la diversité et l’originalité du grand écrivain japonais.

Oui je reprends mon bâton de pèlerin pour parler de nouvelles. Avantages et inconvénients de la forme pour la millième fois même si je comprends les détracteurs. Il est vrai que la forme courte permet à peine de s’immiscer dans une histoire, mais le talent de certains auteurs est tel qu’ils réussissent à créer une réelle unité, sans déception de la part du lecteur, une fois la 30aine de pages achevées. Et c’est bien le cas dans ces 4 histoires. J’ai choisi cette forme pour découvrir Yukio Mishima (pseudonyme de Kimitake Hiraoka) dont j’ignorais tout, alors que sa bibliographie présente une grande diversité, et je n’ai absolument pas été déçue.

J’ignore si cela est un trait commun à l’oeuvre mais au travers de ses 4 nouvelles on retrouve dans 3 des figures mythiques du Japon et notamment la geisha (présente dans 2 des oeuvres ici) mais également la force des traditions dans Patriotisme qui n’est pas sans m’avoir rappelé la fresque Shogun (livre et adaptation télévisuelle de mon adolescence) où on pouvait voir le suicide rituel japonais (seppuku) où La force des humbles d’Hiroshi Hirata.

J’ai aimé la justesse des termes, la précision des détails en dépit des courtes pages qui nous entraînent dans un univers traditionnel et parfois à la limite du fantastique pour les deux premières oeuvres ; en effet, tout semble pouvoir s’expliquer et pourtant les hasards dans Les sept ponts semblent assez incroyables. Yukio Mishima fait basculer toutes les situations d’un extrême à l’autre dans chacune de ses histoires. Ainsi la jeune danseuse prête à se défigurer, d’un simple coup de « baguette magique » décide de reprendre coup à la vie et un trait de rouge à lèvres lui suffit à se relancer dans l’existence. Des amitiés inébranlables ou des quasi inimitiés peuvent se trouver changer par un une petite perle.

Alors il est bien difficile de vous donner des arguments sur des nouvelles sans trop en dire, tout en souhaitant que vous puissiez ouvrir ce type de recueil. Alors je ne peux que vous écrire, pastichant une émission : Laissez-vous tenter 🙂

Virgin suicides / Jeffrey Eugenides

01 lundi Mai 2017

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adolescence, années 70, Jeffrey Eugenides, suicide

Virgin suicides : Affiche

Virgin suicides / Jeffrey Eugenides. Traduit de l’américain par Marc Cholodenko. J’ai Lu, 2004. 223 pages.

Jeunes, belles et fragiles, les cinq filles Lisbon se suicident en l’espace d’une année. Difficile de comprendre ce qui se passe derrière les murs de la villa familiale: un quotidien étouffant, une mère plus sévère que les autres, une folie contagieuse… Des garçons du quartier, effrayés et fascinés, observent les filles s’effondrer une à une. Devenus adultes, ils s’interrogent encore.

Sans l’adaptation au cinéma par Sofia Coppola, j’ignore si ce roman serait arrivé jusqu’à nous (et aurait suscité ma curiosité). Elle lui a donné un second souffle et a permis la réédition de l’ouvrage et notamment en format poche qui se trouve entre mes mains aujourd’hui. Oui j’étais allée le voir à sa sortie et si j’avais été fascinée par sa lumière, la beauté de l’image d’une manière générale, je pense que j’étais restée assez insensible au thème x par 5. Pourtant le thème ne m’était pas inconnu, mais il n’avait pas encore le même écho en moi à cette époque. Le temps a passé et des proches se sont suicidés ce qui me fait appréhender le sujet d’une autre manière.

Comme ces jeunes garçons qui ont accumulé les indices cherchant à comprendre le pourquoi, comment les choses évoluent, sans comprendre… Bien entendu ce roman est poussé à un autre point puisque ce n’est pas le suicide d’une seule adolescente mais de toute une fratrie. Si, si… si leur jeune soeur n’était pas passée à l’acte, si le sujet n’avait pas été ressassé par les journalistes, si ce n’était pas les années 70, si leurs parents n’avaient pas été trop refermés sur eux-mêmes. En un court volume, Jeffrey Eugenides parle à la fois d’une époque révolue et pourtant vivace dans « sa mémoire », à l’image de ces garçons devenus hommes. Il cherche à comprendre comment le passage à l’acte est possible tout en nous présentant le monde des adolescents de ces années. Etions-nous si différents ? Le temps passe mais le mal être de cet âge reste présent.

Comme nous tous il n’a pas de réponses ; des pistes isolées et, nous narre avant tout l’éveil de ces jeunes gens, leurs espérances dans les gestes tendres et l’amour, le pouvoir de séduction. Les questionnements au seuil du monde adulte. Une fragilité immense au moment de ces changements aussi bien physiques, sensuels et cette remise en question de nos anciens modèles que sont nos parents. Pas de solution miracle, pas de réponses exactes , ni de vérité(s) concernant ces suicides, juste des pages sur des voisines, des jeunes filles éprises de la vie qui, pourtant, un jour, ont décidé de s’arrêter là.

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