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La vie est un millefeuille à la vanille / Lars Vasa Johansson. Traduit du suédois par Hélène Hervieu. Fleuve Editions, 2017. 412 pages.
Malgré sa profession de magicien itinérant, Anton ne sent guère d’affinité avec ses semblables. Depuis des années, il arpente le pays et se produit de maisons de retraite en centres commerciaux avec un succès disons… médiocre. Il s’en accomoderait si son éternel rival Sebastian ne rencontrait une immense gloire dans toute la Suède avec son spectacle éblouissant. Sans oublier sa fiancée Charlotta qui l’a quitté pour suivre Sebastian.
Aujourd’hui, Anton fête ses quarante-cinq ans mais seuls ses parents s’en souviennent. Cela ne l’empêchera pas de déguster dans la paix de sa solitude son traditionnel millefeuille à la vanille. Pourtant, enfermé sur lui-même, Anton ne va pas si fort, et pour dire vrai, pas fort du tout. Il maîtrise depuis longtemps l’art de maquiller sa vie à ses propres yeux pour en être encore conscient. Or, cette nuit, une rencontre inopinée va rompre son équilibre et l’amener à questionner sa vie et peut-être à se redécouvrir…Attention, Anton va se réveiller !
De prime abord, en dépit de sa couverture « à la mode » (un peu sirupeuse) et d’un titre intriguant, ce roman n’avait pas grand-chose pour me plaire. Et lorsque l’on découvre le personnage d’Anton, on se demande bien ce que l’on vient faire dans cette galère et où l’auteur va bien pouvoir nous emmener. Anton est le prototype du loser, amer et imbu de sa personne. Incapable de comprendre ses échecs et de rebondir. Sans amis, famille et bientôt sans travail. Ses errances et une journée anniversaire calamiteuse vont le faire atterrir là où il n’aurait jamais dû se rendre : dans la forêt de Tiveden.
J’ai vu un billet qui parlait d' »Alice aux pays des merveilles ». Nous n’en sommes pas vraiment là et Anton n’a pas la naïveté et l’enfance d’Alice, mais son créateur nous plonge dans un monde parallèle, dans la féérie des contes suédois auquel nul ne peut croire et encore moins un homme de 45 ans, incrédule et amer comme Anton. Les rencontres qu’il va faire, les accidents qui se multiplient vont le pousser à une certaine forme d’introspection et non ce n’est pas totalement un roman à l’eau de rose ou aux tons tout à fait pastels (comme la couverture nous laisserait à le penser), mais Anton avec ses expériences personnelles, son vécu, va prendre, pour la première fois de sa vie, le temps de réfléchir, de se remémorer son passé. Il va apprendre à mieux se connaître et tout en gardant son caractère va parvenir à aider les habitants de la forêt de Tiveden, et quelques autres personnes, tout en s’aidant lui-même.
Alors oui, le conte est là comme la morale : « aide ton prochain », « fais le bien » etc, mais cela ne m’a pas totalement gêné, car après tout Anton a juste pris le temps de faire un micro bilan de son existence, de réfléchir sur son métier et ses échecs. Un roman qui n’est pas parfait mais qui se laisse lire une fois que l’on se laisse saisir par l’idée de Lars Vasa Johansson. Laissons la magie, opérer.