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Aki Shimazaki, amour maternel, famille, Japon, librairie d'occasion, mots, philosophie
Hôzuki / Aki Shimazaki. Léméac – Actes Sud, 2015. 138 pages.
Mitsuko tient une librairie d’occasion spécialisée en ouvrages philosophiques. Elle y coule des jours sereins avec sa mère et Tarô, son fils sourd et muet. Chaque vendredi soir, pourtant, elle redevient entraîneuse dans un bar haut de gamme. Ce travail lui permet d’assurer son indépendance financière, et elle apprécie ses discussions avec les intellectuels qui fréquentent l’établissement. Un jour, une femme distinguée passe à la boutique accompagnée de sa fillette, et les enfants de chacune sont immédiatement attirés l’un par l’autre.
Sur l’insistance de la dame et pour faire plaisir à Tarô, bien qu’elle évite habituellement de nouer des amitiés, Mitsuko acceptera de les revoir. Cette rencontre pourrait toutefois mettre en péril l’équilibre de sa famille. Aki Shimazaki sonde ici la nature de l’amour maternel. Tout en finesse, elle en interroge la fibre et la force des liens.
Une couverture magnifique tout en finesse qui renferme un texte tout en délicatesse teinté parfois d’une certaine crudité à peine esquissée. C’est donc un ouvrage ciselé au sens le plus noble du terme que nous propose Aki Shimazaki. 138 pages où chaque mot est pesé, réfléchi à l’image de cette femme Mitusko et de l’enseigne de sa librairie dont les idéogrammes peuvent se lire de différentes manières. L’auteur confronte différents univers, qu’il s’agisse de la différence de classes de ses deux femmes, des deux mondes dans lequel évoluent Mitsuko. Le vendredi elle devient entraîneuse mais tout en côtoyant une élite qui lui permet de retrouver les échanges intellectuels et une vie totalement différente de son quotidien.
Cette femme est à l’image de sa mère dont la finesse du travail est soulignée ou de son fils dont les handicaps ne l’empêchent d’aucune manière de développer des relations humaines et intellectuelles. Une famille qui présente une facette mais qui peut proposer une tout autre version pour un peu que la réflexion, la discussion s’engage.
En quelques brefs traits, Aki Shimazaki nous dresse des univers disparates au sein même d’une même famille. Elle va nous montrer tout au long de cet opus la nature de l’amour maternel à travers deux portraits de femme, deux mères que tout semble opposer, réunies par la tendre relation de deux enfants. Mais au fil des pages les liens vont se tendre et se croiser d’une manière bien inattendue, avec grâce et un style prenant.
A découvrir puis, à relire pour le plaisir. Une pure merveille à mes yeux.
lcath a dit:
Voilà un billet élogieux qui donne envie de découvrir ce roman!
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uncoindeblog a dit:
Je vais me répèter : Il est magnifique.
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Lili a dit:
Hmm, ça a l’air délicieusement alléchant ! Je n’ai jamais sauté le pas de cette auteure, notamment parce qu’elle écrit beaucoup de séries (d’ailleurs, ce titre-là fait-il partie d’une série ?) et que je me demandais si j’aurais envie de poursuivre sur toute la durée des romans. Mais ici, tu me tentes beaucoup ! En plus, tu m’apprends qu’il s’agit d’une auteure québécoise ! Je pensais qu’elle était japonaise… Honte à moi !
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uncoindeblog a dit:
Je pensais que cet ouvrage était indépendant mais il fait également partie d’une série. Néanmoins il peut se lire de manière indépendante.
Elle s’est établie au Québec depuis bon nombre d’années si je me souviens bien de la courte bio de présentation.
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isallysun a dit:
je ne savais pas que c’était québécois, merci de me le faire découvrir
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uncoindeblog a dit:
A lire, relire etc… :0)
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Karine:) a dit:
J’aime tellement Shimazaki… il faut que je découvre celui-là. Le thème me tente beaucoup.
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uncoindeblog a dit:
Je ne suis pas surprise de lire que tu l’apprécies. C’est absolument magnifique. Toutes les formes d’art semblent traités dans ce roman.
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