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Archives de Tag: famille

Suisen / Aki Shimazaki

30 jeudi Nov 2017

Posted by uncoindeblog in Auteurs québecois

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famille, Japon, remise en question

Aki Shimazaki - Suisen.Suisen / Aki Shimazaki. Leméac/Actes Sud, 2016. 159 pages
Chef d’entreprise prospère, marié et père de famille censément comblé, Gorô se voit contraint de reconsidérer l’équilibre de son existence et de se regarder en face le jour où toutes ses convictions sont ébranlées.

Si beau soit les textes de Aki Shimazaki à l’image des couvertures choisies, ces pépites sont courtes, bien difficiles à résumer et à donner envie sans déflorer l’histoire, tout en trouvant les mots justes qu’elle-même cisèle si parfaitement. Du coup, j’avais déjà hésité à vous parler de Hôzuki , craignant de ne pas exprimer correctement le ressenti, de sembler faire du remplissage. Mais tout était tellement une réussite que je m’en serais voulu de ne pas vous faire partager mes lectures de cette auteur. Une nouvelle fois, je me lance, même si ce billet va sans doute être bien court.

C’est à un mini séisme que nous invite l’auteur, non pas de nature géologique mais personnelle car Gorô, son personnage principal, présenté comme un homme ayant tout réussi et fier de lui-même comme de ses relations va voir son étoile, ses affaires et sa vie familiale s’étioler sous nos yeux. Tout s’enchaîne, et, il a beau essayer de se rattacher à tout ce qu’il peut, rien ne va comme il le souhaiterait, comme il le vivait dans ses pensées. Aki Shimazaki a l’intelligence de ne pas seulement nous faire assister seulement à cette débâcle, mais elle nous permet d’en savoir davantage sur cet homme, son enfance et sa construction. Tout cela, elle le relie avec une cravate : élément essentiel pour cet homme. Mais celle-ci est abandonnée depuis longtemps, car trop…. jaune, d’une qualité trop mauvaise à son goût, mais son motif de narcisses le renvoie aux choix de vie qu’il a fait et l’incite à partir à la recherche de celle qui lui a offerte. Etait-il plus heureux à cette époque ? Qu’attendait-il de la vie ? Bons ou mauvais choix de vie ?

Si cet homme n’est pas attachant, en nous le racontant de manière plus intime, plus juvénile, en le plongeant dans l’abandon, Aki Shimazaki nous fait nous intéresser à lui.

Si je n’ai pas su trouver les mots, ceux de Marine Landrot y parviendront peut-être

Merci à Karine et Yueyin pour ce nouveau fabuleux Mois de « Québec en Novembre »

https://i0.wp.com/moncoinlecture.com/wp-content/uploads/2017/10/Qu%C3%A9bec-en-novembre-2017.jpg

La maison des Turner / Angela Flournoy

26 dimanche Nov 2017

Posted by uncoindeblog in Traduit de l'anglais (Etats-Unis)

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Angela Flournoy, Detroit, famille, frères et soeurs, noirs américains, subprimes, vieillesse

Angela Flournoy - La maison des Turner.La maison des Turner / Angela Flournoy. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Anne-Laure Tissut. Les Escales éditions,2017. 346 pages.

Partez à la rencontre de la famille Turner : treize frères et soeurs qui se chamaillent et qui s’aiment passionnément. Unanimement salué par la critique, La Maison des Turner inaugure le renouveau du grand roman américain. Cela fait plus de cinquante ans que la famille Turner habite Yarrow Street, rue paisible d’un quartier pauvre de Detroit. La maison a vu la naissance des treize enfants et d’une foule de petits-enfants, mais aussi la déchéance de la ville et la mort du père. Quand Viola, la matriarche, tombe malade, les enfants Turner reviennent pour décider du sort de la maison qui n’a désormais plus aucune valeur, la crise des subprimes étant passée par là. Garder la maison pour ne pas oublier le passé ou la vendre et aller de l’avant ? Face à ce choix, tous les Turner, de Cha-Cha, le grand frère et désormais chef de famille, à Lelah, la petite dernière, se réunissent.

Je suis tombée totalement sous le charme de l’écriture d’Angela Flournoy. Elle nous fait vivre à travers cette famille de noirs américains l’ascension et la chute de Détroit en parallèle de l’existence des parents Turner. Nous plongeant dans cet univers familial alors que Viola vit ses derniers moments entourée comme depuis toujours par ses proches mais sans pathos excessif. Bien entendu tous ses enfants s’interrogent sur le devenir de La Maison, plombée par les subprimes et dans un quartier qui ne fait que chuter. Mais comment enrayer cela ? Plusieurs membres de la famille cherchent des solutions plus ou moins légales parfois, ce qui nous permet de nous immiscer dans leurs souvenirs liés à cette bâtisse.

Si l’on suit cette histoire avant tout au travers des yeux des 2 membres extrêmes de la fratrie, Cha-Cha, l’ainé et Lelah, la cadette, l’auteur nous narre sans jamais nous perdre le fil de l’existence de leurs parents : quand leur père est arrivé à Détroit, laissant Viola seule avec Cha-Cha. Cette insertion du passé dans les quelques semaines de narration va nous permettre d’en apprendre à la fois davantage sur eux, sur leur passé et sur une certaine forme de réussite liée à l’achat de cette maison. Viola et Francis, son mari n’étaient pas des saints, ni l’un ni l’autre, la vie n’a pas toujours été rose mais leur attachement à leur famille était réel. Ils ont su créer ces liens que l’on retrouve aujourd’hui dans l’existence des Turner. Depuis la disparition de leur père, et par son statut d’aîné, Cha-Cha est perçu comme le chef de cette famille très élargie. Si jusque-là il ne regardait pas cela comme un fardeau, l’âge, et la prochaine disparition des piliers que sont sa mère et cette maison l’entraîne vers autre chose. Cha-Cha se cherche. Mais il n’est pas le seul car sa plus jeune soeur continue de se perdre. Le jeu est sa passion. C’est avec son expulsion que débute cet ouvrage.

Alors que tous deux tentent une introspection, ou essaient de comprendre des traces de leur passé, les secrets familiaux éclairent d’un nouveau jour certains actes ou propos : une histoire de fantôme prédomine (qui peut faire tiquer les plus sceptiques, même si pour moi il s’agit davantage d’une allégorie). La famille, les rivalités entre frères et soeurs, la vieillesse sont quelques-uns des thèmes majeurs de ce 1er roman, bien écrit et qui se lit plus facilement encore grâce à l’arbre généalogique disponible en début d’ouvrage. Bien entendu vu le nombre d’enfants et le choix de l’auteur de s’attacher à certains plus qu’à d’autres alors que leurs personnalités semblent toutes intéressantes on pourrait se sentir un peu léser, mais le choix s’avère assez judicieux et permet de fermer la boucle de ce roman.

Hôzuki / Aki Shimazaki

06 lundi Nov 2017

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Aki Shimazaki, amour maternel, famille, Japon, librairie d'occasion, mots, philosophie

https://i0.wp.com/moncoinlecture.com/wp-content/uploads/2017/10/Qu%C3%A9bec-en-novembre-2017.jpgAki Shimazaki - Hozuki.Hôzuki / Aki Shimazaki. Léméac – Actes Sud, 2015. 138 pages.

Mitsuko tient une librairie d’occasion spécialisée en ouvrages philosophiques. Elle y coule des jours sereins avec sa mère et Tarô, son fils sourd et muet. Chaque vendredi soir, pourtant, elle redevient entraîneuse dans un bar haut de gamme. Ce travail lui permet d’assurer son indépendance financière, et elle apprécie ses discussions avec les intellectuels qui fréquentent l’établissement. Un jour, une femme distinguée passe à la boutique accompagnée de sa fillette, et les enfants de chacune sont immédiatement attirés l’un par l’autre.
Sur l’insistance de la dame et pour faire plaisir à Tarô, bien qu’elle évite habituellement de nouer des amitiés, Mitsuko acceptera de les revoir. Cette rencontre pourrait toutefois mettre en péril l’équilibre de sa famille. Aki Shimazaki sonde ici la nature de l’amour maternel. Tout en finesse, elle en interroge la fibre et la force des liens.

Une couverture magnifique tout en finesse qui renferme un texte tout en délicatesse teinté parfois d’une certaine crudité à peine esquissée. C’est donc un ouvrage ciselé au sens le plus noble du terme que nous propose Aki Shimazaki. 138 pages où chaque mot est pesé, réfléchi à l’image de cette femme Mitusko et de l’enseigne de sa librairie dont les idéogrammes peuvent se lire de différentes manières. L’auteur confronte différents univers, qu’il s’agisse de la différence de classes de ses deux femmes, des deux mondes dans lequel évoluent Mitsuko. Le vendredi elle devient entraîneuse mais tout en côtoyant une élite qui lui permet de retrouver les échanges intellectuels et une vie totalement différente de son quotidien.

Cette femme est à l’image de sa mère dont la finesse du travail est soulignée ou de son fils dont les handicaps ne l’empêchent d’aucune manière de développer des relations humaines et intellectuelles. Une famille qui présente une facette mais qui peut proposer une tout autre version pour un peu que la réflexion, la discussion s’engage.

En quelques brefs traits, Aki Shimazaki nous dresse des univers disparates au sein même d’une même famille. Elle va nous montrer tout au long de cet opus la nature de l’amour maternel à travers deux portraits de femme, deux mères que tout semble opposer, réunies par la tendre relation de deux enfants. Mais au fil des pages les liens vont se tendre et se croiser d’une manière bien inattendue, avec grâce et un style prenant.

A découvrir puis, à relire pour le plaisir. Une pure merveille à mes yeux.

Bakhita / Véronique Olmi

22 dimanche Oct 2017

Posted by uncoindeblog in #Un peu de lecture

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Darfour, enfants perdus, Esclavage, espoir, famille, femme, Italie, prénom, souffrances, Véronique Olmi

Véronique Olmi - Bakhita.Bakhita / Véronique Olmi. Albin Michel, 2017. 456 pages

Elle a été enlevée à sept ans dans son village du Darfour et a connu toutes les horreurs et les souffrances de l’esclavage. Rachetée à l’adolescence par le consul d’Italie, elle découvre un pays d’inégalités, de pauvreté et d’exclusion. Affranchie à la suite d’un procès retentissant à Venise, elle entre dans les ordres et traverse le tumulte des deux guerres mondiales et du fascisme en vouant sa vie aux enfants pauvres.
Bakhita est le roman bouleversant de cette femme exceptionnelle qui fut tour à tour captive, domestique, religieuse et sainte. Avec une rare puissance d’évocation, Véronique Olmi en restitue le destin, les combats incroyables, la force et la grandeur d’âme dont la source cachée puise au souvenir de sa petite enfance avant qu’elle soit razziée.

Rarement les 100 premières pages d’un ouvrage ne m’ont paru aussi difficiles. Non pas au niveau de l’écriture, mais par la crudité du rendu que fait Véronique Olmi de l’enlèvement de Bakhita, de ses souffrances intimes, physiques et psychologiques. Bien des romans et films ont parlé de l’esclavage, de ces arrachements familiaux, mais le fait de se placer à la hauteur de cette enfant, de la faire essayer de se remémorer ses souvenirs d’enfance, elle qui n’a que 7 ans… Et malgré cela, elle a déjà compris que sans eux, rien ne sera possible, le simple fait de mettre un pied devant l’autre, de se battre à chaque instant (puis toute sa vie) pour revendiquer une petite partie de son identité. Car Bakhita n’est que son nom d’esclave, donné dès les premiers instants de sa vente et de son long chemin vers l’asservissement. Cette enfant a tout perdu de son enfance, moins quelques rares souvenirs et odeurs, et ce traumatisme lui a fait oublier son prénom.

Chaque instant de sa longue existence, de son périple ne sera qu’obstacles et difficultés mais Bakhita a la rage et l’espoir de la vie, de se raccrocher au plus petit moment de l’existence, à plus démunis qu’elle, qu’il s’agisse d’adultes comme d’enfants, même si elle montre sans doute une attention toujours plus grande pour les tout-petits. Comme elle, ils connaissent la faim, la douleur et si un adulte peut leur redonner l’espoir dans ces ainés qui sont sensés les protéger et les aider, elle sera celle-là. Mais Bakhita ne le revendique pas, elle agit et c’est tout.

Une vie d’abnégation et d’espoirs. La joie est rare mais Bakhita  la prend là où elle se trouve et cherche avant tout à répondre présente. Elle communique mal, s’exprime mal mais son parcours parle pour elle et les rares personnes qui l’écouteront vont s’enrichir de sa présence, pleurer bien plus qu’elle de ses souffrances.

A lire cet ouvrage, l’envie surgit de venir l’aider. Elle est simplement le reflet de l’éternelle exploitation de l’homme par l’homme. Bakhita l’a combattu, à sa manière. Avec les faibles moyens d’une femme, née à la fin du XIXème siècle, noire chez les blancs. Des blancs parfois plein de bons sentiments comme nous le sommes encore tous aujourd’hui, mais qui nous recroquevillons sur nous encore et toujours, protégeant notre petit cocon. Bakhita est différente. Elle ne sait pas dire non mais garde un oeil ouvert sur le monde qui l’entoure et plus particulièrement sur les plus pauvres.

Lisez-le !

Les deux vies de Baudouin / Fabien Toulmé

03 dimanche Sep 2017

Posted by uncoindeblog in #Un peu de lecture

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contraste, Fabien Toulmé, famille, roman graphique, vie

Fabien Toulmé - Les deux vies de Baudoin.Les deux vies de Baudouin / Fabien Toulmé. Delcourt, 2017 (Mirages). 270 pages. 

Baudouin est un trentenaire solitaire, enfermé dans un quotidien monotone. Son frère, Luc, est à l’inverse un esprit libre, voyageur et séducteur. Un jour, Baudouin se découvre une tumeur qui ne lui laisse que quelques mois à vivre. L’anti-héros décide alors de tout plaquer pour partir avec son frère. Un récit touchant sur les liens familiaux et sur le thème universel de la réalisation personnelle.

Après « Ce n’est pas toi que j’attendais« , j’étais dans les meilleures dispositions pour ce nouvel opus de Fabien Toulmé. On y retrouve la place de la famille, la différence d’un autre point de vue que dans le roman très personnel déjà évoqué.

Baudouin est fort différent de son frère et n’a pas su trouver sa place, voulant trop répondre aux stéréotypes transmis par ses parents : sans aucun doute, sa façon à lui d’essayer de gagner leur amour, en l’absence d’une communication inexistante notamment avec son père. Mais il s’est lui-même perdu en grande partie. Plus de musique, sa passion dont il souhaitait vivre. Un boulot qui ne répond guère à ses critères, un petit chef totalement imbu de lui-même et qui le maintient sous sa coupe de bien des manières : en le chargeant et en l’humiliant dès qu’il le peut.

Sa bouffée d’oxygène : son frère. Aux antipodes.  Et, qui va le pousser dans ses retranchements, lui permettant de se lancer dans la vie, ENFIN.

Oui la chute me semblait évidente, mais je n’en ai pas moins suivi avec bonheur et émotion cette histoire entre deux frères et cette volonté de prendre la vie à bras le corps. L’existence de tout un chacun est difficile, parfois nos espoirs se sont brisés mais sans une bouffée d’oxygène, on ne peut survivre. C’est ce que Luc va offrir à Baudouin : réapprendre à communiquer, à dire son amour à ses parents, à claquer la porte d’un bureau qui ne lui convient pas, à voyager, reprendre la musique et rencontrer des femmes en attendant l’espoir de l’amour. Il va l’obliger à faire un bilan sur lui-même, à noter tout ce qu’il attend du lendemain et l’aider à devenir autonome.

Daytripper / Fabio Moon et Gabriel Ba

22 mardi Août 2017

Posted by uncoindeblog in Traduit du portuguais (Brésil)

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Fabio Moon, famille, Gabriel Ba, mort, roman graphique, sentiment, vie

Image associéeDaytripper  : au jour le jour/ Fabio Moon et Gabriel Ba. Traduit par Benjamin Rivière. Couleur de Dave Stewart. Urban Comics, 2012 (Vertigo). 250 pages

Les mille et une vies d’un aspirant écrivain… et ses mille et une morts. Brás de Oliva Domingos, fils du célèbre écrivain brésilien, passe ses journées à chroniquer les morts de ses contemporains pour le grand quotidien de Sao Paulo… et ses nuits à rêver que sa vie commence enfin. Mais remarque-t-on seulement le jour où notre vie commence vraiment ? Cela commence-t-il à 21 ans, lorsque l’on rencontre la fille de ses rêves ? A 11 ans, au moment du premier baiser ? A la naissance de son premier enfant peut-être ? Ou au crépuscule de sa vie…

Une envie de roman graphique m’a fait prendre celui-ci. La couverture ne me parlait qu’à moitié alors je l’ai un peu feuilleté. Sans être totalement sous le charme du trait j’ai décidé de tenter la lecture. Parfois l’instinct et le hasard donnent de très bonnes surprises.

Original dans son thème et par son traitement. La mort est ici le sujet central mais pas que. Glauque me direz-vous ? Encore plus ces dernières années et ces derniers jours. Détrompez-vous. Le tout est fait avec beaucoup d’intelligence et nous rappelle simplement notre condition mortelle. La grande faucheuse peut intervenir n’importe où, n’importe quand. Simple hasard, maladie, mauvaise rencontre. Pour l’évoquer les deux frères que sont Fabio Moon et Gabriel Ba jouent sur tous les tableaux. Bras, le personnage principal est aspirant écrivain et fils de. A défaut d’avoir la célébrité de son père, il rédige des chroniques mortuaires pour un journal. La boucle est quasi bouclée.

En 10 chapitres, 10 tranches de vie de cet homme, dix moments où la mort aurait pu aller à sa rencontre, à différents âges, il nous raconte son univers, ses passions, ses amours, sa famille et ses souvenirs. Comme des petites touches ou au travers d’instantanés nous allons le découvrir lui et son existence ainsi que des personnages récurrents dont ses parents, figures centrales de son univers, son ami Jorge, ses amours, son fils.

Bien entendu la mort nous arrache à chacun de ces chapitres mais avant cela nous auront le temps de nous attacher à ces petits moments de bonheurs ; le tout est présenté avec beaucoup de sensibilité et une immense tendresse pour ce personnage qu’il ait 76 ans ou 11 ans. Dans ce chapitre les couleurs sont plus vives, les traits des personnages comme des paysages plus affirmés. Vous l’aurez compris chaque chapitre est différent par sa chute et son traitement et même si la mort est toujours là, jamais elle n’est la même.

Avec une très grande pudeur, les auteurs se sont donc penchés sur cette fin que nous préférons tous ignorer, tout en sachant qu’elle est inexorable.

Et si tu n’existais pas / Claire Gallois

20 jeudi Juil 2017

Posted by uncoindeblog in #Un peu de lecture

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Claire Gallois, enfance, famille, secret de famille

Claire Gallois - Et si tu n'existais pas.Et si tu n’existais pas / Claire Gallois. Stock, 2017. 142 pages

Ce livre, c’est un peu comme un secret que je vais dire à tout le monde. L’histoire d’un engagement que j’ai pris enfant et que je n’ai jamais oublié. Nous sommes dans les années quarante. J’ai six ans et je n’ai jamais vu ma mère. Un dimanche de juillet, elle arrive dans une belle Citroën noire et m’emporte en dix minutes. Ma nourrice court dans la poussière blanche soulevée par la voiture et jette son tablier noir sur sa tête.
Je grimpe contre la lunette arrière et je lui dis en moi-même : « Je te retrouverai, je te le jure ».

Emouvant, prenant et attachant. En 142 pages Claire Gallois décrit la force des sentiments maternels d’une femme envers l’enfant qu’elle élève. Tout en ne lui cachant pas qu’elle n’est pas sa mère, qu’elle ne peut l’appeler et encore moins la considérer ainsi, elle lui transmet tout l’amour et les valeurs qu’elle connaît. Cette affection sans borne se traduit par des gestes simples, des attentions et de petits cadeaux tels qu’un habit brodé. Si jeune soit-elle, Claire comprend et va garder en mémoire tout cela le jour où sa mère vient l’arracher au foyer qui l’a vu grandir.

D’un petit hameau en compagnie de Yaya, sa nourrice, elle se retrouve dans un hôtel particulier peuplé de ses parents, ascendantes encombrante ou dominatrice, de frère et soeurs ainsi que de personnels de maison. Dès son premier contact avec sa mère le lien est inexistant, la tendresse est absente comme le sera des relations humaines de cette famille bourgeoise et pétainiste. Mot à mot, geste à geste elle découvre cet univers et ne peut s’empêcher de le comparer avec ce qu’elle a connu, de poursuivre sa quête, des bribes d’informations sur sa Yaya. Pour cela et bien d’autres choses c’est vers l’indépendance qu’elle va se diriger.

Aucun pathos, aucun reproche, juste des successions de faits, de situations. Claire ne cherche pas vraiment à comprendre mais ne souhaite qu’une chose : la retrouver. Une fois les retrouvailles rapides réalisées, elle n’aura de cesse d’accompagner à son tour sa nourrice bien aimée.

La grâce des brigands / Véronique Ovaldé

30 vendredi Juin 2017

Posted by uncoindeblog in #Un peu de lecture

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archaîsme, écrivain, famille, intégrisme, jalousie, Véronique Ovaldé

Véronique Ovaldé - La grâce des brigands.La grâce des brigands / Véronique Ovaldé. Editions de Noyelles, 2013. 284 pages.

Quand Maria Cristina Väätonen reçoit un appel téléphonique de sa mère, dont elle est sans nouvelles depuis des années, l’ordre qu’elle avait cru installer dans sa vie s’en trouve bouleversé. Celle-ci lui demande instamment de venir chercher pour l’adopter Peeleete, le fils de sa soeur. Nous sommes en juin 1989, Maria Cristina vit avec son amie Joanne à Santa Monica (Los Angeles). Cela fait vingt ans qu’elle a quitté Lapérouse, et son univers archaïque pour la lumière de la ville et l’esprit libertaire de la Californie des années 70.
Elle n’est plus la jeune fille contrainte de résister au silence taciturne d’un père, à la folie d’une mère et à la jalousie d’une soeur. Elle n’est plus non plus l’amante de Rafael Claramunt, un écrivain/mentor qu’elle voit de temps à autre et qui est toujours escorté par un homme au nom d’emprunt, Judy Garland. Encouragée par le succès de son premier roman, elle est déterminée à placer l’écriture au coeur de son existence, être une écrivaine et une femme libre.
Quitte à composer avec la grâce des brigands.

Un narrateur anonyme nous raconte l’histoire de Maria Cristina et, très vite une chute dramatique nous vient à l’esprit par cette astuce de la narration. Mais, avant cet épilogue, laissons-le nous dire la vie de cette jeune auteur et ses multiples vies.

Car avant de devenir un auteur reconnue, cette jeune femme indépendante, Maria Cristina fut la fille de… d’un taiseux et d’une femme ayant sans doute besoin de soins et qui pour se construire se jeta dans les bras de la religion, sous sa forme la moins positive : l’intégrisme. Au fur et à mesure de cette mise en abîme de la vie passée de Maria Cristina, ce sont tous les moments de folie de sa mère qui vont émerger et qui ont fait d’elle, en partie ce qu’elle est devenue. Une construction à la dure grâce à un esprit fertile et propre à s’échapper des situations extrêmes. Mais ce vécu de l’enfance n’est pas unique, il y a aussi tous ses acquis de la jeunesse, cet exil volontaire en Californie, ses rencontres improbables avec une jeune femme émancipée et aux antipodes de son éducation : Joanne, puis avec Claramunt cet écrivain / mentor qui deviendra son amant et la pousse un peu plus dans la voie de l’écriture, tout en sachant y trouver son compte.

Des étapes dans sa vie qui, à chaque fois la poussent de l’avant. Une enfant de prime abord sans armes, mais dont l’intelligence et la force de caractère vont lui permettre de se construire et de réaliser une partie de ses rêves. Alors, une nouvelle fois, la vie n’est pas parfaite, mais cette introspection dans la vie de Maria Cristina, ses aléas et soubresauts sont finement amenés pour faire de ce texte, même raconté par une tierce personne, un récit riche et attachant.

Les derniers jours de Rabbit Hayes / Anna McPartlin

29 jeudi Juin 2017

Posted by uncoindeblog in Traduit de l'anglais (Irlande)

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Anna McPartlin, cancer, famille, maladie

Anna McPartlin - Les derniers jours de Rabbit Hayes.Les derniers jours de Rabbit Hayes / Anna McPartlin Traduit de l’anglais par Valérie Le Plouhinec. Pocket, 2017. 474 pages

Neuf jours. C’est ce qu’il reste à vivre à Mia Hayes, surnommée affectueusement « Rabbit ». Neuf jours, après plusieurs mois de combat – parce que Rabbit est une battante, une Irlandaise bien trempée. À son chevet, famille et proches se relaient en un joyeux ballet de souvenirs. Entre silences, gaffes et fous rires, toute la vie de Rabbit ressurgit alors : l’enfance, l’adolescence, Johnny son grand amour, et Juliet, sa fille de 12 ans – une certaine idée du bonheur… Au fil des jours, tous s’interrogent sur leur vie et accompagnent Rabbit dans un voyage émotionnel d’une grande intensité. Quel meilleur bagage pour partir vers la lumière ?

Ce roman est à l’image de cette couverture : une toile de fonds un peu sombre, agrémentée de capsules d’étincelles, de lumières et d’éclats de rires. La chute nous la connaissons, le titre nous la donne et le mystère n’en est pas un dès les premières pages. Toute la sensibilité de l’auteur est de parler des derniers jours de son personnage principal en nous racontant son combat contre la maladie, phases de rémission jusqu’à ces ultimes jours qui voient se réunir autour d’elle ses proches et amis. Chacun sait que la fin est inéluctable mais tous cherchent à se battre contre cette mort avec leurs moyens : espoir, cris de rage, pleurs, mais surtout de grands éclats de rire comme il y en a toujours eu dans cette famille qui n’a pas été exclue des travers du quotidien avec ses hauts et ses bas.

Mia Hayes dite Rabbit, la petite dernière n’était pas la dernière à pimenter la vie de son entourage et elle entend bien jusqu’à cette dernière minute faire preuve de courage et de dérision même si les forces lui manquent plus que de raisons. Alors que son entourage s’affole, elle revit une partie de son passé et plus particulièrement son adolescence, sa découverte de la musique via le groupe de son frère et son grand amour qui fut le chanteur du groupe. Mais Rabbit se pose des questions beaucoup plus terre à terre car elle sait que dans les quelques heures qu’il lui reste elle doit dire adieu à ses proches et surtout à sa fille Juliet et trouver pour cette pré adolescente une solution pour son avenir, avec l’accord de chacun des membres de la tribu.

Humour noir parfois pour cette famille un peu secouée -dans tous les sens du terme- mais on le serait pour beaucoup moins que cela. En moins de 500 pages Anna McPartlin nous fait partager leur univers, leurs doutes ainsi que des éclats de rire.

Pas le pays des bisounours, mais sensible et facile à lire en dépit d’un sujet auquel nous appréhendons tous à être confronté : la perte d’un être cher.

L’émouvant billet de Jules,

Les ailes d’émeraude / Alexiane de Lys

13 jeudi Avr 2017

Posted by uncoindeblog in #Un peu de lecture

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amitié, connaissance de soi, famille, fantastique, pouvoir, Prix de l'imaginaire

Alexiane de Lys - Les ailes d'émeraude.Alexiane de Lys - Les ailes d'émeraude Tome 2 : L'exil.

Les ailes d’émeraude. 2. L’exil. 3. L’île des secrets / Alexiane de Lys. Nouvelles plumes, 2014-2017. 698 + 492 + 496 pages

À 18 ans, Cassiopée est contrainte de quitter l’orphelinat dans lequel elle vit depuis ses 6 ans.  Seule au monde, l’adolescente est lâchée dans la ville. Alors qu’elle vient de se faire violemment agressée par deux inconnus, elle fait la connaissance du mystérieux et séduisant Gabriel. Grâce à lui, Cassiopée découvre sa véritable nature : elle fait partie des Myrnes, un peuple ailé doté d’incroyables pouvoirs sensoriels. En pleine métamorphose, la jeune fille se lance dans cet univers totalement nouveau avec l’espoir de percer, enfin, les mystères de son passé.

Le 1er volume de cette série composée de 3 tomes est sans doute le plus fouillé des 3, sans doute parce qu’il nous pose à la fois les personnages et nous fait entrer dans cet univers fantastiques créé par Alexiane de Lys. A l’image de sa jeune héroïne, Cassiopée, l’auteur a été bercée par les différentes sagas que nous connaissons tous et que l’on retrouve sous sa plume (sans plagiat, n’ayez crainte). Il s’agit avant tout d’une série destinée au public adulescent, et on retrouve quelques travers bien propres à ce style au travers la découverte des sentiments de son héroïne comme de ses amis. Ces laïus m’ont parfois paru un peu longuet dans le 1er volume mais ainsi que je l’indiquais, sa force réside dans la mise en place de l’intrigue et dans la succession des événements nouveaux qui empêchent le lecteur de se détourner de sa lecture, avide de connaître comment Alexiane de Lys va nous amener là où elle veut, les enchaînements de situations qui ne cessent de bousculer Cassiopée comme ses lecteurs.

L’auteur a su laisser libre cours à une fantaisie et à son imaginaire de manière assez plaisante dans l’ensemble que composent ces livres. Les personnages sont attachants et les thèmes de l’amitié, de la famille, de la solidarité et de la découverte de soi (sentiments, forces et faiblesses…) sont largement mis en avant. De personnages qui se sentaient ordinaires, elle fait des personnages extraordinaires mais qui présentent toujours une part de faiblesse qui peuvent se transformer en atout (le caractère de son héroïne par exemple, mais elle n’est pas la seule). En y ajoutant quelques animaux presque fabuleux et des pouvoirs sortant de l’ordinaire dans un univers glacé et inconnu, elle propose une saga qui se laisse lire et peut rivaliser sans honte avec des celles d’auteurs anglo-saxons.

PS : L’héroïne étant américaine, je ne ne pense pas que les frères Bogdanoff soient connus aux USA (mais je peux me tromper), par contre il est certain que cette référence est facile à comprendre pour tout lecteur français.

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