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Aki Shimazaki - Suisen.Suisen / Aki Shimazaki. Leméac/Actes Sud, 2016. 159 pages
Chef d’entreprise prospère, marié et père de famille censément comblé, Gorô se voit contraint de reconsidérer l’équilibre de son existence et de se regarder en face le jour où toutes ses convictions sont ébranlées.

Si beau soit les textes de Aki Shimazaki à l’image des couvertures choisies, ces pépites sont courtes, bien difficiles à résumer et à donner envie sans déflorer l’histoire, tout en trouvant les mots justes qu’elle-même cisèle si parfaitement. Du coup, j’avais déjà hésité à vous parler de Hôzuki , craignant de ne pas exprimer correctement le ressenti, de sembler faire du remplissage. Mais tout était tellement une réussite que je m’en serais voulu de ne pas vous faire partager mes lectures de cette auteur. Une nouvelle fois, je me lance, même si ce billet va sans doute être bien court.

C’est à un mini séisme que nous invite l’auteur, non pas de nature géologique mais personnelle car Gorô, son personnage principal, présenté comme un homme ayant tout réussi et fier de lui-même comme de ses relations va voir son étoile, ses affaires et sa vie familiale s’étioler sous nos yeux. Tout s’enchaîne, et, il a beau essayer de se rattacher à tout ce qu’il peut, rien ne va comme il le souhaiterait, comme il le vivait dans ses pensées. Aki Shimazaki a l’intelligence de ne pas seulement nous faire assister seulement à cette débâcle, mais elle nous permet d’en savoir davantage sur cet homme, son enfance et sa construction. Tout cela, elle le relie avec une cravate : élément essentiel pour cet homme. Mais celle-ci est abandonnée depuis longtemps, car trop…. jaune, d’une qualité trop mauvaise à son goût, mais son motif de narcisses le renvoie aux choix de vie qu’il a fait et l’incite à partir à la recherche de celle qui lui a offerte. Etait-il plus heureux à cette époque ? Qu’attendait-il de la vie ? Bons ou mauvais choix de vie ?

Si cet homme n’est pas attachant, en nous le racontant de manière plus intime, plus juvénile, en le plongeant dans l’abandon, Aki Shimazaki nous fait nous intéresser à lui.

Si je n’ai pas su trouver les mots, ceux de Marine Landrot y parviendront peut-être

Merci à Karine et Yueyin pour ce nouveau fabuleux Mois de « Québec en Novembre »

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