Étiquettes

, ,

Bonbons assortis/ Michel Tremblay. Actes Sud, 2010. 152 pages

Bristol Hotel, New York, NY / Michel Tremblay. Actes Sud, 1999. 91 pages

Voilà pour commencer le mois Québec en Novembre deux courtes oeuvres autobiographiques de Michel Tremblay. Je redécouvre cet auteur qui pour moi, était avant tout synonyme de théâtre et, lorsque j’ai  lu sa biographie je me suis rendue compte que j’étais bien loin d’avoir découvert toutes ses facettes et, que je ne savais rien de lui.

Une belle couverture, tendre m’a tout d’abord fait de l’oeil puis une 4ème enjouée. Michel Tremblay - .Et je dois avouer que je n’ai pas boudé mon plaisir à suivre les souvenirs de ce jeune garçon entouré d’une famille qui colore, pigmente une existence peu terne. Artiste de la plume s’il en est, j’ai cru retrouver son savoir théâtral dans des situations pittoresques et pourtant réelles. L’enfant qu’il était, aimait se cacher sous la table pour mieux saisir les propos de son entourage, de la même manière nous avons la sensation de nous glisser à ses côtés pour mieux entendre les piques de sa grand-mère envers sa mère, les petits et grands travers d’une famille unie par la force des choses sous un même toit. Ce regard qui transparait n’est que celui d’un enfant et je ne m’imaginais pas que, ayant pris par hasard ce Bristol Hotel, j’allais retrouver un des frères qu’il semblait aduler au cours de ses jeunes années.

Il s’agit là, d’une introspection, d’une lettre ouverte à un ami psychanalyste dont il nous laisse le témoignage. Presque plus intime car relatant des faits de la vie d’adulte ainsi que des faits récents, il laisse planer un moment récent de cet écrit, du mal être qu’il cherche à résoudre. Si dès le départ nous comprenons l’inimitié qu’il a pour son frère aîné, il était pour moi difficile de l’envisager, venant de lire quelques jours plus tôt, Bonbons assortis, qui ne laissait absolument pas transparaître cette violence. La chute vint, logique, me renvoyant à cet opus. Alors non ce volume n’a pas le charme succédané du 1er lu, par sa forme et son sujet, mais une nouvelle fois, il nous plonge dans cette période de l’enfance de l’auteur et du quotidien de cette famille de Montréal, au langage clair et familier.

Un plaisir de lecture à ne pas se refuser.

Les 4èmes de ces ouvrages :

La petite enfance de Michel Tremblay contient en germe la sensibilité et l’émotivité si vives de l’oeuvre à venir. Quand il ouvre le tiroir de ce paradis perdu, les trésors qu’il découvre sont plus vivants et plus savoureux que jamais, parce que plus de cinquante ans ont passé, qui les ont affinés en vibrants récits. C’était l’époque où la magie du père Noël opérait encore et où les gentils mensonges des adultes tenaient lieu de vérités : ceux de son frère Jacques et de sa marraine Robertine, ceux de son oncle Josaphat et de sa grand-mère Tremblay, mais surtout ceux de sa mère Nana, qui mêle bonne et mauvaise foi avec un égal bonheur et dont le rire sonore fuse à travers tout l’univers de l’écrivain.

Seul à New York, Jean-Marc confesse, dans une lettre à son ami psychanalyste à Paris, l’émoi qui le secoue. Le secret qui lui empoisonne inconsciemment l’existence depuis l’enfance appartient à l’obligatoire théâtre familial, régi par les lois inexorables du sang et de l’héritage génétique. Quels liens rapprochent et séparent frères aîné et cadet ? Le secret le mieux gardé de Jean-Marc devient une inoubliable histoire à fleur de peau, troublante.