Québec en septembre 2014

La fiancée américaine / Eric Dupont. Editions Marchand de feuilles, 2013. 557 pages.

Un gâteau renversé à l’ananas peut-il changer le cours de l’histoire ? Aux confins enneigés du Québec, l’histoire d’une famille étonnante, un clan de bûcherons, de croque-morts et d’entrepreneurs, marqué pour l’éternité par Madeleine, cette « fiancée » venue d’Amérique avec pour seul trésor son livre de recettes. La Fiancée américaine est une extraordinaire saga familiale campée entre la petite ville de Rivière-du-Loup, sur les bords du fleuve Saint-Laurent, Rome et Berlin.
On se laisse emporter par la genèse et le destin d’une lignée rare, peuplée d’hommes forts, de religieuses québécoises et de petites filles aux yeux bleus qui utilisent les tartes au sirop pour tuer leur frère. Inspiré de faits bien entendu réels, ce roman célèbre la femme de façon unique. C’est un récit qu’on lit la main sur le coeur et l’esprit porté par le vent qui souffle, paraît-il, du bar de Rivière-du-Loup jusqu’au château Saint-Ange de Rome.

Oui je sais, nous sommes en octobre et ma « copie » devait être rendue lundi dernier, mais voilà, c’est aujourd’hui que je vous donne mes impressions de lecture.

Pour être dense, l’ouvrage est dense au niveau du poids, mais il ne faut pas en tenir compte et vous laisser happer par le verbe d’Eric Dupont qui, en quelques lignes vous transporte à Rivière-du-Loup (ex Frasserville) et vous plonge dans cette famille Lamontagne et ces Madeleine. Car l’histoire commence avec Madeleine la grand-mère qui traversera l’ouvrage au mépris de sa condition de mortelle et plongera bien vite le lecteur dans ce qui fait en grande partie le charme de l’ouvrage : un léger crin de folie sans doute, mais qui rend tous les personnages si attachants, qui pousse le lecteur à tourner ces pages pour découvrir ce que l’auteur a bien pu concocter dans son imaginaire pour retracer ce quasi siècle d’histoire des Lamontagne et, la venue de Madeleine l’américaine que Madeleine la grand-mère va dénicher pour son Louis-Benjamin qui se doit d’épouser une Madeleine (vous suivez ?). C’est grâce à cette fiancée américaine que les yeux sarcelles vont entrer dans la famille et que va naître le second pilier de cette histoire : Louis Lamontagne dit « le Cheval » Lamontagne, force de la nature qui nait un soir de tempête de neige, dans une église…. Et tous les éléments de son existence seront bientôt plus extraordinaires les uns que les autres. Il est vrai que papa Louis (père de 3 enfants dans les années 50) sait bien raconter les histoires et parfois, ses enfants ne savent plus très bien si elles sont réelles ou imaginaires. La confusion est compréhensible et même le lecteur lève parfois un léger sourcil, septique. Et oui, je vous l’avais dit, vous chercherez parfois où s’arrête le réel et l’imaginaire ;0). Au fil des pages, Eric Dupont va nous montrer que les histoires de Louis Lamontagne peuvent être crédibles sur bien des points, mais nous entraînera bien plus loin dans son univers et dans celui de cette originale famille qui verra bientôt apparaître l’ascension sociale  de la fille de Louis, Madeleine qui va monter une entreprise tout en poursuivant la descendance des Lamontagne : Gabriel et Michel que tout opposent.

Je m’arrête là car je ne voudrais pas tout vous raconter tant l’histoire est riche et si elle vous semble un peu alambiquée, un peu longuette  lorsqu’apparaissent les premières lettres de Gabriel à Michel (ce fut mon cas), sachez résister et être attentifs car la suite va vous entraîner dans une chute presque digne de la comedia del’Arte, si la mort et 3 flèches perdues ne faisaient pas leur apparition.

L’avis de Richard,