https://i0.wp.com/decitre.di-static.com/media/catalog/product/cache/1/image/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/9/7/8/2/8/6/4/2/9782864249450FS.gifLe duel / Arnaldur Indridason. Traduit de l’islandais par Eric Boury. Métaillié Noir, 2014 (Bibliothèque nordique). 308 pages

 

Voici un moment que j’avais oublié cet auteur dont les 3 (?) derniers volumes d’Erlendur attendent sagement sur mes étagères. Je profite que ce roman soit consacré au commissaire Marion Briem pour reprendre contact, mais également pour savoir si le plaisir de lecture reste similaire avec un autre personnage, une autre période.

En effet le roman se déroule au début des années 70, dans une Islande qui m’est inconnue et à une époque où la guerre foide règne toujours.

Avec beaucoup d’intelligence, Arnaldur Indridason, sait nous plonger à la fois dans ce pays et cette période tout en nous distillant des informations concernant l’histoire de son pays : relation avec les pays voisins, situation sanitaire…  en nous plongeant dans une enquête et en nous faisant découvrir un peu plus le personnage du commissaire Briem que nous avions entrevu dans les enquêtes d’Erlendur. A dose homéopathique, nous apprenons ses origines, sa maladie (la tuberculose) et l’impact que cela a sur sa vie présente. Mais encore une fois, par petites touches alors que la quête du meurtrier d’un jeune homme de 17 ans dans une salle de cinéma et pendant qu’un duel d’échecs sans précédent se déroule.

Tous ses éléments s’entremêlent et alors que je m’interrogeais sur le bien fondé de tous ses éléments, petit à petit, l’auteur ôte tous les doutes que j’avais. Il montre un commissaire sous un visage des plus humains, qui souhaite avant tout comprendre le meurtre d’un jeune homme simple qui semblait au départ juste avoir été tué par hasard. Mais ce hasard n’existe pas sous la plume d’Indridason. Il nous rend simplement plus à même de nous identifier à la famille de la victime, plus enclin à justifier la quête du meurtrier et la volonté de Marion Briem de l’identifier et de comprendre.

Comme le lecteur, le commissaire prend conscience que les éléments sont là sous ses yeux, que ces situations ont forcément des liens : la partie d’échec, l’enregistrement de la séance de cinéma, la simplicité de ce jeune homme…

Tout l’art de l’auteur est de nous amener à cette chute, d’une manière évidente, même si la vérité ne fait pas toujours plaisir.

Avec ce personnage de Marion Briem, Arnaldur Indridason reprend la plume avec brio et clin d’oeil final à son héros précédent qui apparait dans les dernières lignes.