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Trilogie des ombres. Tomes 1 et 2 / Arnaldur Indridason

16 samedi Juin 2018

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2nde Guerre Mondiale, Arnaldur Indridason, enquête, Islande, nazis, occupation

Arnaldur Indridason - Trilogie des ombres Tome 1 : Dans l'ombre.Trilogie des ombres. Tome 1 : Dans l’ombre. Tome 2 : La femme de l’ombre / Arnaldur Indridason. Traduit de l’islandais par Eric Boury. Métailié, 2017 (Bibliothèque Nordique). 330 +330 pages.

Un voyageur de commerce est retrouvé dans un petit appartement de Reykjavik, tué d’une balle de Colt et le front marqué d’un « ss’ en lettres de sang. La police soupçonne rapidement les soldats étrangers qui grouillent dans la ville en cet été 1941. Deux flics novices vont mener l’enquête. Flovent, l’unique enquêteur de la police criminelle d’Islande, qui a fait un stage à Scotland Yard, et Thorson, l’Islandais de l’Ouest, né au Canada, et désigné comme enquêteur militaire par les Britanniques et les Américains pour ses compétences linguistiques.
Indridason décrit les bouleversements de cette île de pêcheurs et d’agriculteurs qui évolue rapidement vers la modernité avec l’afflux des soldats. Les femmes s’émancipent, rêvent de la ville, on soupçonne que, malgré la dissolution de leur parti, les nazis n’ont pas renoncé à trouver des traces de leurs mythes et de la pureté aryenne dans l’île. Par ailleurs on attend en secret la visite d’un grand homme.

J’ai eu la chance d’enchaîner ces deux volumes à une semaine d’intervalle donc j’avais les protagonistes bien en tête. Du fait de la période couverte je n’ai pas cherché à comparer cette trilogie avec les enquêtes précédentes d’Indridason. Il est certain qu’il est toujours plus difficile de découvrir de nouveaux personnages mais le contexte et les personnages sont bien amenés. L’ensemble nous permet de nous plonger dans l’histoire de la 2nde Guerre Mondiale, de la montée du nazisme et de l’occupation militaire qu’a vécue l’Islande. Même si la présence des forces anglaises puis américaines est là dans un but pacifiste, les différences culturelles et autres sont forcément patentes. On sait également que la présence militaire entraîne souvent d’autres faits et travers. L’auteur ne le tait pas, comme il raconte aussi la main mise et le pouvoir de certains militaires.

Au milieu de l’histoire en marche deux jeunes gens apprentis policiers, l’un pour l’Islande, l’autre représentant les forces militaires. Ils doivent et vont apprendre à travailler ensemble. Leurs méthodes sont distinctes, leur inexpérience similaire.

A travers aux, leurs enquêtes, l’auteur nous montre l’existence de cette île, les changements économiques, l’indépendance grandissante des femmes, l’abandon de la terre et l’attrait de la ville. Mais aussi la place du nazisme, l’espionnage dans ce premier volume. Une idée que l’on retrouvera dans le second avec des conséquences inattendues sur l’existence de certains, mais aussi le marché noir qui s’installe. Parallèlement Arnaldur Indridason parle de l’homosexualité, de l’émancipation, de la cruauté des hommes. Les ombres sont partout, une part en chacun de nous et de l’histoire. J’ai trouvé le second volume plus réussi mais sans doute est ce le fait que je connaissais déjà les deux personnages principaux. L’auteur pouvait nous lancer directement dans les histoires qu’il avait ciselées. L’ensemble est toujours écrit avec beaucoup de précisions, et je n’ai jamais trouvé le temps long. J’ai simplement hâte de lire le dernier opus, m’interrogeant sur ce qu’il nous réserve.

Hypothermie / Arnaldur Indridason

03 lundi Juil 2017

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Arnaldur Indridason, cold case, enquête, Erlendur, fantôme, histoire, Islande

Arnaldur Indridason - Hypothermie.Hypothermie / Arnaldur Indridason. Traduit de l’Islandais par Eric Boury. Métaillié, 2010. 296 pages.

C’est l’automne. Maria, une femme d’une cinquantaine d’années, est retrouvée pendue dans son chalet d’été sur les bords du lac du Thingvellir par Karen, sa meilleure amie. Après autopsie, la police conclut à un suicide. Quelques jours plus tard, Erlendur reçoit la visite de Karen qui lui affirme que ce n’était pas le genre de Maria de se suicider. Elle lui remet une cassette contenant l’enregistrement d’une séance chez un médium que Maria est allée consulter afin d’entrer en contact avec sa mère décédée deux ans plus tôt, qui lui avait promis de lui envoyer un signe de l’au-delà.
Aussi dubitatif que réticent, Erlendur lui promet d’écouter l’enregistrement tout en lui répétant que ni l’enquête ni l’autopsie n’ont décelé le moindre élément suspect. L’audition de la cassette le convainc cependant de reprendre l’investigation à l’insu de tous. Il découvre que l’époux de Maria a eu un passé agité, qu’il a une liaison avec l’une de ses anciennes amours, qu’il est endetté et que Maria possédait une vraie fortune.

Un banal suicide, voilà pour les apparences. Mais c’est sans compter sur une relative période d’accalmie au commissariat, la curiosité et un sens aigüe de ressentir que quelque chose ne va pas. Voici donc Erlendur en marge d’une enquête qui officiellement n’en est pas une (cf le suicide clairement établi) qui, sur les interrogations de la meilleure amie de la jeune femme prend les choses en mains. Etrange, pas de cold case me direz-vous ? Et pourtant tous les éléments des enquêtes – car c’est bien sur 3 enquêtes que se lancent notre inspecteur et, toutes sont glaciales, même celle de cette jeune suicidée. En effet, son père est décédé « par accident » dans un lac gelé, sous ses yeux voici  un certain nombre d’années et tout semble le rappeler à elle et à sa mère partie récemment de maladie.

Quant aux cold cases, ils sont au nombre de deux et font partis d’enquêtes non résolues durant les premiers temps d’investigations d’Erlendur. Le seul parent survivant du jeune homme vient lui faire ses adieux et notre enquêteur, fidèle à sa mémoire et à celle de sa mère notamment, souhaiterait lui dire qu’il l’a retrouvé, d’une manière ou d’une autre. Une nouvelle fois, le passé et les souvenirs d’Erlendur sont au rendez-vous, ses sentiments de culpabilité, ses non-dits à son ex-femme comme à ses enfants. Maladroitement, il essaie de changer ses relations, notamment avec ses enfants, mais il reste malhabile et peu disert sur ses souffrances et sa jeunesse.

Comment faire son deuil en l’absence de corps, d’explications plausibles lorsqu’un être cher disparaît ? C’est cette thématique récurrente depuis que l’on connait l’histoire du frère de notre commissaire qui revient une nouvelle fois dans cette histoire qui fait également la part belle aux histoires de fantômes dont les islandais semblent friands, même si tous n’ont pas la même approche les concernant. Maniant tout cela avec une habilité certaine, Arnaldur Indridason trousse un roman assez court, glacial mais toujours d’une très grande habilité.

Le lagon noir / Arnaldur Indridason

07 dimanche Août 2016

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Arnaldur Indridason, base américaine, débuts, Erlendur, lagon bleu

Arnaldur Indridason - Le lagon noir.Le lagon noir / Arnaldur Indridason. Traduit de l’islandais par Eric Boury. Editions Métaillié, 2016. 319 pages.

Reykjavík, 1979. Le corps d’un homme vient d’être repêché dans le lagon bleu, qui n’est pas encore aussi touristique qu’aujourd’hui. La victime serait tombée d’une très grande hauteur, peut-être a-t-elle été jetée d’un avion. En découvrant qu’il s’agit d’un ingénieur qui travaille à la base américaine de Keflavik, l’attention de la police se tourne vers de mystérieux vols secrets effectués entre le Groenland et l’Islande.
Les autorités américaines ne sont pas prêtes à coopérer et font même tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher la police islandaise de faire son travail. Conscients des risques qu’ils prennent, Erlendur et Marion Briem poursuivent leur enquête avec l’aide d’un officier de la base. En parallèle, Erlendur travaille sur une vieille affaire non résolue : une jeune fille disparue sur le chemin de l’école, quarante ans plus tôt.
Les témoins disent qu’elle sortait avec un garçon de Camp Knox, un quartier pauvre, où les gens vivent dans les baraquements abandonnés par les soldats américains après l’occupation de l’Islande. Le petit ami ne sera jamais retrouvé et les parents mourront sans savoir ce qu’il est advenu de leur fille. Erlendur est contacté par une tante qui lui demande de trouver la vérité. Erlendur a trente ans et vient de divorcer.
Le personnage est plus jeune, plus ouvert et bien moins désillusionné et sombre que dans l’avenir que nous lui connaissons. Il travaille depuis peu à la brigade d’enquêtes criminelles sous les ordres de Marion Briem et ne cache pas ses positions contre la présence américaine sur le sol islandais.

Alors non Erlendur n’est pas contacté pas la tante de la jeune fille, c’est l’argument qu’il prendra au cours des rencontres qu’il va effectuer pendant cette enquête qu’il mène de son propre chef, encouragé par Marion Briem qu’il a décidé de rejoindre à la criminelle (une affaire qui s’est déroulée 25 ans plus tôt et pas 40 ans – c’est un cold case, mais quand même). Une fois cela dit, je ne peux que vous encourager à lire ce nouvel épisode que j’ai trouvé très bon. Les deux enquêtes se chevauchent mais ne gênent en rien la lecture de l’ouvrage. Je me suis même posée la question à un moment de savoir laquelle je souhaitais voir résoudre le plus rapidement. Elles sont à la fois différentes et communes aux yeux du lecteur de policier classique.

Toutes deux permettent à Arnaldur Indridason de nous parler de l’histoire de l’Islande, des conditions de vie après la Seconde Guerre Mondiale, de ce peuple dépourvu d’armée et qui voit se succéder des défenseurs amis sur leur territoire, de la différence entre les US et l’Islande dépourvue de tout et, fascinée par cette culture : musicale, vestimentaire etc…. 25 ans plus tard, la présence de l’armée américaine n’est plus perçue de la même manière. Les conditions économiques ont changé et en dépit de la Guerre froide, leur présence est disputée, même si des transactions illicites demeurent entre les islandais qui travaillent sur cette base et les américains.

Cette nouvelle histoire d’Erlendur est moins introspective que les romans où il est seul aux commandes ; bien entendu le lecteur ayant lu les autres opus le connaissent mais, ce volume montre néanmoins sa sensibilité, son intérêt pour les disparitions non résolus, pour ces êtres pris dans des tempêtes et, son instinct dans l’art et la manière d’interroger les gens. Marion n’a pas encore toutes les cartes en mains, contrairement au lecteur mais la connivence s’installe entre les deux hommes, en dépit de quelques piques. Leur talent d’enquêteur est présent, mais sans la présence d’une aide interne sur la base, rien ne serait possible. Tout leur art sera de déployer des trésors de persuasions pour que Caroline, la jeune femme noire américaine, accepte de les aider, en dépit des difficultés qu’elle rencontre elle-même de par sa couleur de peau. Grâce à leurs échanges c’est une véritable ville dans la ville, une véritable ambassade que l’on va découvrir autour de cette armée.

Avec toujours le même sens du rythme, lent et parfois contemplatif de la nature comme des hommes, l’auteur a su m’entraîner à la suite de son héros. Préquel ou pas, c’est réellement un agréable moment de lecture.

Un billet que j’ai aimé, et un autre pour faire bonne mesure.

Le livre du roi / Arnaldur Indridason

06 dimanche Déc 2015

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Arnaldur Indridason, Islande, livre, mythe, nazi, Saga

Le livre du roi / Arnaldur Indridason. Traduit de l’islandais par Patrick Guelpa. Métaillié, 2013 (Bibliothèque nordique). 355 pages

En 1955, un jeune étudiant en histoire arrive pour faire ses études à Copenhague, là il va se lier d’amitié avec un étrange professeur, peu soigné et buvant sec, spécialiste des Sagas islandaises, ce patrimoine culturel inestimable qu’ont protégé les Islandais au long des siècles comme symbole de leur nation. Il découvre le secret du professeur, l’une de ces Sagas, Le Livre du roi, dont les récits ont été à l’origine des mythes germaniques mis en scène par Wagner dans la Tétralogie, a été volée par les nazis pendant la guerre.
Ensemble le professeur et son disciple réticent qui ne rêve que de tranquillité vont traverser l’Europe à la recherche de l’inestimable manuscrit. Un trésor pour lequel certains sont prêts à voler et à tuer. Un trésor aussi sur lequel on peut veiller et qu’on peut aimer sans en connaître la valeur. Une histoire inhabituelle sur ce qu’on peut sacrifier et ce qu’on doit sacrifier pour un objet aussi symbolique qu’un livre.

En premier lieu si vous connaissez l’auteur, il vous faut laisser de côté tout a priori car oui, forcément le fait de ne pas retrouver votre inspecteur habituel va forcément vous perturber, même si vous savez qu’il ne se trouve pas dans cette histoire. Néanmoins le savoir faire d’Arnaldur Indridason est toujours là, l’art de mêler le passé et, en quelque sorte, le présent : l’histoire se déroulant en 1955 mais se reportant forcément à la Seconde Guerre Mondiale, tout étant lié.

La faiblesse du roman est, selon moi, d’être assez long à démarrer en tant qu’enquête / quête. Dans sa première partie l’auteur vous présente les personnages et notamment son jeune héros Valdemar, le quotidien des étudiants en cette année 1955, mais surtout il nous parle des écrits islandais, de ces trésors qui font et sont le trésor de l’Islande. Alors oui, c’est intéressant mais de prime abord difficile à assimiler pour une personne dont la connaissance de ses écrits est proche du zéro et qui s’embrouille dans les noms islandais. Bref il faut s’accrocher pour ne pas abandonner. Une fois que vous aurez passé ce cap, attendez-vous à voyager en Europe en quête de Livre du Roi disparu, à découvrir la vie d’un professeur spécialiste de ces quêtes et, qui en tentant de jouer avec les nazis, va perdre une partie de son âme, suis-je tentée de dire. Les rebondissements s’enchaînent, même si certains et surtout leurs chutes paraissent bien plus évidents que dans les enquêtes d’Erlendur (oui j’y reviens, pardon. On ne se refait pas et, c’est bien grâce à ce personnage que nous avons découvert cet auteur).

Indridason nous entraîne dans une quête historique et parfois amoureuse dans sa manière de parler des livres, de la passion de ses protagonistes pour ces Saga islandaises. En parallèle, la 2nde Guerre Mondiale et le nazisme, la souffrance des peuples envahis mais également de la population des vaincus. L’obscurantisme et l’appât du gain et du pouvoir. Tout est là pour en faire un beau roman, nonobstant mon ignorance de l’histoire et des écrits islandais.

Les nuits de Reykjavik / Arnaldur Indridason

28 jeudi Mai 2015

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Arnaldur Indridason, enquête, Erlendur, Marion Briem, Reykjavik

Les nuits de Reykjavik / Arnaldur Indridason. Traduit de l’Islandais par Eric Boury. Editions Métaillié, 2015. 261 pages

Voici les aventures du jeune Erlendur, curieux, débutant sa carrière de policier. Erlendur le solitaire vient d’entrer dans la police et les rues de Reykjavík dans lesquelles il patrouille sont agitées : accidents de la circulation, contrebande, vols, violences domestiques… Une mort inexpliquée l’obsède. Un clochard qu’il croisait régulièrement pendant sa ronde de nuit est retrouvé noyé dans un fossé et tout le monde s’en moque.
Mais ce destin hante Erlendur et l’entraîne toujours plus loin dans le milieu étrange et sombre de la ville. Les Nuits de Reykjavík est le seizième roman d’Arnaldur Indridason et raconte la première affaire d’Erlendur, le policier que les lecteurs connaissent depuis les premiers livres de l’auteur. De roman en roman, Indridason perfectionne son écriture et la profondeur de son approche des hommes.

Pour tous ceux qui se sont laissés prendre au jeu, cette aventure va vous entraîner à la fois, comme souvent, dans une double enquête, mais également vous donne la genèse d’Erlendur. En effet, Erlendur est ici, un simple policier de proximité qui patrouille avec 2 collègues chaque nuit, se contentant d’aligner les excès de vitesse et/ ou d’alcoolémie quand ces effets n’entraînent pas des situations plus dramatiques. Mais alors qu’on le suit au cours d’une de ses nuits presque banale, l’équipe ayant été appelée pour des cris et des bruits dans un ménage, il ne s’en laisse pas compter par l’homme qui les accueille et, au mépris des lois, réussit à pénétrer dans la maison d’une femme battue. Un des 1ers trait saillant de notre policier est dessiné. Bien vite, d’autres nous sont donnés par son auteur : son empathie visible à travers son intérêt pour le monde des sans abris que lui et ses collègues croisent sans cesse, ou simplement pour les personnes qui croisent son chemin. Son obstination, son goût pour les affaires non résolues comme pour la solitude sont rendus dans cette première histoire.

On découvre donc les prémices de ce qui fera cet inspecteur hors pair, ainsi que, surprise, ces relations avec les femmes et plus particulièrement avec la mère de ses enfants. Déjà la non-communication est présente, son goût pour la musique et les longues errances solitaires sont mises en avant.

Quant à l’enquête elle nous mène d’un bout à l’autre de Reykjavik, de sa population, des facettes sombres que présente la population semblant n’attendre que la nuit pour se révéler. Le soleil brille parfois mais les aspects négatifs prédominent, même si le sourire d’un clochard, sa perspicacité ou le hasard vont entraîner Erlendur à résoudre deux disparitions.

Clin d’oeil ultime en la présence de Marion Briem qui chante les louanges d’Erlendur à défier les règles et l’invite à le rejoindre. Tout est dit, ne reste plus qu’à lire ou relire les enquêtes qu’Arnaldur Indridason a publié jusqu’ici.

Le duel / Arnaldur Indridason.

20 mercredi Août 2014

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https://i0.wp.com/decitre.di-static.com/media/catalog/product/cache/1/image/9df78eab33525d08d6e5fb8d27136e95/9/7/8/2/8/6/4/2/9782864249450FS.gifLe duel / Arnaldur Indridason. Traduit de l’islandais par Eric Boury. Métaillié Noir, 2014 (Bibliothèque nordique). 308 pages

 

Voici un moment que j’avais oublié cet auteur dont les 3 (?) derniers volumes d’Erlendur attendent sagement sur mes étagères. Je profite que ce roman soit consacré au commissaire Marion Briem pour reprendre contact, mais également pour savoir si le plaisir de lecture reste similaire avec un autre personnage, une autre période.

En effet le roman se déroule au début des années 70, dans une Islande qui m’est inconnue et à une époque où la guerre foide règne toujours.

Avec beaucoup d’intelligence, Arnaldur Indridason, sait nous plonger à la fois dans ce pays et cette période tout en nous distillant des informations concernant l’histoire de son pays : relation avec les pays voisins, situation sanitaire…  en nous plongeant dans une enquête et en nous faisant découvrir un peu plus le personnage du commissaire Briem que nous avions entrevu dans les enquêtes d’Erlendur. A dose homéopathique, nous apprenons ses origines, sa maladie (la tuberculose) et l’impact que cela a sur sa vie présente. Mais encore une fois, par petites touches alors que la quête du meurtrier d’un jeune homme de 17 ans dans une salle de cinéma et pendant qu’un duel d’échecs sans précédent se déroule.

Tous ses éléments s’entremêlent et alors que je m’interrogeais sur le bien fondé de tous ses éléments, petit à petit, l’auteur ôte tous les doutes que j’avais. Il montre un commissaire sous un visage des plus humains, qui souhaite avant tout comprendre le meurtre d’un jeune homme simple qui semblait au départ juste avoir été tué par hasard. Mais ce hasard n’existe pas sous la plume d’Indridason. Il nous rend simplement plus à même de nous identifier à la famille de la victime, plus enclin à justifier la quête du meurtrier et la volonté de Marion Briem de l’identifier et de comprendre.

Comme le lecteur, le commissaire prend conscience que les éléments sont là sous ses yeux, que ces situations ont forcément des liens : la partie d’échec, l’enregistrement de la séance de cinéma, la simplicité de ce jeune homme…

Tout l’art de l’auteur est de nous amener à cette chute, d’une manière évidente, même si la vérité ne fait pas toujours plaisir.

Avec ce personnage de Marion Briem, Arnaldur Indridason reprend la plume avec brio et clin d’oeil final à son héros précédent qui apparait dans les dernières lignes.

Hiver arctique / Arnaldur Indridason

18 lundi Oct 2010

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https://i0.wp.com/www.decitre.fr/gi/99/9782757816899FS.gifHiver arctique / Arnaldur Indridason. Traduit de l’islandais par Eric Boury. Points, 2010. 405 pages. 4,5*

Comment peut-on poignarder un enfant ? Au coeur de l’hiver arctique, en Islande, un garçon d’origine thaïlandaise a été retrouvé assassiné.
Il avait douze ans. Crime raciste ? Le commissaire Erlendur mène l’enquête, s’acharne et s’embourbe. Il ne comprend plus ce peuple dur et égoïste qui s’obstine à survivre dans une nature hostile. l’absurdité du mal ordinaire lui échappe…

 

Un fait divers ordinaire semble-t-il, mais lorsqu’il s’agit d’un enfant dont la mère est originaire d’un autre pays, peut-on croire que ce crime n’est pas d’origine raciste ?

La violence ordinaire, la bêtise humaine, l’incompréhension et la peur de l’étranger tels sont quelques uns des thèmes que l’on retrouve dans cette nouvelle aventure d’Erlendur et de son équipe. 

Une équipe toujours aussi humaine dont la vie personnelle continue à nous être distillée au compte goutte, manière de nous en apprendre davantage sur chacun Si Sigurdur Oli est en première ligne dans ce roman, car on découvre bien vite qu’il fut lui-même élève de cette école et que proviseur et professeurs se souviennent de lui, les liens d’Erlendur avec ses enfants  poursuivent leur chemin. De la même manière, nous apprenons enfin quelques unes des hypothèses qui expliqueraient que le corps de son frère n’ait jamais été retrouvé.

Le corps de cet enfant mort seul, dans le froid, sensiblement du même âge que son frère n’est pas étranger aux sentiments du commissaire, dont la culpabilité demeure quelques 40 ans plus tard. La solitude, la mort isolée de tous est là comme un leitmotiv et, la fin de Marion, son ancienne patronne n’est pas là pour lui remonter le moral mais, idéale pour poursuivre son introspection intérieure.

Mais ce qui domine cette histoire c’est le racisme ambiant, latent. La place de l’étranger, l’intégration, la place de la langue. La peur de l’autre reste le maître mot de l’histoire, mais également la différence physique et le manque de compréhension par rapport à des héritages distincts fort bien décrits par la traductrice présente tout au long de ce roman.

Une histoire amère, sombre comme l’est notre inspecteur, mais sans le tire-larmes faciles dont use certains auteurs. Oui la tragédie est là mais c’est réellement la place de l’autre qui est vraiment mise en avant, la solitude, la peur du regard d’autrui et la quête de l’intégration qui, que ce soit à cause de votre couleur peau, votre langue ou votre situation familiale, vos choix de vie engendrent le regard et l’intolérance.

C’est aussi un regard sur une société finlandaise qu’Anarldur Indridason juge parfois égoïste, ramasser sur soi afin de se protéger du froid mais très certainement également, comme je le disais, du regard d’autrui. Le climat conserve réellement une place de premier ordre et en fait un personnage à part entière.

Et lorsque sonne la chute dans les derniers chapitres, l’amertume vous guette. Alors que vous aviez élaboré toutes les hypothèses possibles à l’image de l’équipe policière, vous vous rendez compte que non, rien de ce que vous aviez imaginé n’est à la hauteur de ce crime. Une envie de hurler vous prend.

Un excellent cru, dur, amer mais superbe.

 

Polar au pays des fjords

17 dimanche Mai 2009

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Le temps de la sorcière / Arni Thorarinsson. Traduit de l’islandais par Eric Boury. Editions Métailié, 2008 (Points). 426 pages
Muté dans le nord de l’Islande, Einar, le sarcastique reporter du Journal du soir, se meurt d’ennui.
D’autant qu’il ne boit plus une goutte d’alcool ! Tout ceci deviendrait vite monotone, si ce n’étaient ces étranges faits divers qui semblent se multiplier: un étudiant disparaît, des adolescents se suicident. Einar voit d’un autre oeil cette microsociété gangrenée par la corruption et la drogue.

Une nouvelle fois, critiques et éditeurs ne peuvent s’empêcher de chercher la comparaison avec un auteur des pays du nord ; cette fois c’est avec Arnaldur Indridason.
Un personnage principal masculin journaliste, qui a bien une fille mais la ressemblance s’arrête là car ses relations avec elle sont au beau fixe.
Bien qu’ayant lu pas mal de policier de ces régions ces derniers temps (presque un phénomène de mode à l’heure actuelle), je suis toujours surprise par le style et un rendu différent dans ces romans policiers par rapport à ce que nous avons l’habitude de lire : domination anglo-saxonne et française .
L’abord me semble différent car A. Thorarinsson implique la situation de la société islandaise dans son roman, et en fait un personnage important. En effet en nous décrivant les changements, l’évolution de l’Islande tout en nous donnant quelques éléments historiques (quelques miettes ; ce n’est pas soporifique et cela coule de source dans le fil de la narration), l’auteur va nous mener au bout de ces histoires qui pourraient n’être que des faits divers, mais sur lesquelles Einar, tranquillement et curieusement , va s’impliquer et les élucider tout en montrant le lien commun qui nous semblait inexistant tout d’abord.

Afin de mieux nous mener en bateau, l’auteur nous entraîne dans le quotidien d’Einar :

– ses relations avec une perruche sont traitées avec un humour sacarstique, le même que celui qu’il affiche par rapport à sa personne.

– de ses collègues et d’une myriade de personnages qui pourraient sembler secondaires mais qui sont néanmoins décrits avec force détails et qui l’aident volontairement et involontairement à aller au bout de cette enquête.


Tout n’est pas forcément réussi dans ce roman et l’impression de longueur (cf les nombreux apartés personnels, une certaine introspection du personnage) peut parfois dominer pour les lecteurs de polars de langue anglaise, mais il me semble intéressant de lire autre chose, et, vraiment la conclusion est bien menée.

En dépit de ces « défauts », je retenterai certainement un autre volume de cet auteur.

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Erlendur Sveinsson ou A. Indridason, vous connaissez ?

08 samedi Mar 2008

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Voici quelques mois,  avant le swap Scandinavie pour être plus précise, je ne connaissais pas Arnaldur Indridason. Après enquête, Google a résolu de pallier à mon ignorance et à mon goût pour les polars en m’offrant : 
La cité des jarres  traduit  de l’islandais par Eric Boury. Points, 2006. 327 pages.
J’ai découvert le commissaire  Erlendur entouré de  Sigurdur Oli et de Elinborg (ses adjoints) et j’ai commencé à découvrir des éléments de la vie personnelle de notre héros, notamment sa fille Eva Lind.
Ce premier épisode (si l’on peut le considérer comme tel) m’avait attiré par le style d’Indridason, fort différent de nos classiques policiers – avouons que nous lisons avant tout des auteurs de langues anglo-saxonne, quelques français et que les autres pays restent les parents pauvres (est-ce-que je me trompe ?) -. J’avais bien noté quelques éléments perturbateurs, notamment le titre : je cherche toujours la relation entre un titre et le livre que je lis et là je suis restée sur ma faim ; sans vouloir raconter l’histoire, je dois avouer que j’avais imaginé une enquête en bonne et due forme dans ces jarres mais cette cité est évoquée, mais la réponse à l’enquête n’est pas aussi simpliste …
Bref, dans l’ensemble j’étais intéressée à lire un autre volume, et profitant de quelques achats (pour un autre swap), j’ai acheté :

La femme en vert
traduit  de l’islandais par Eric Boury. Points, 2007. 348 pages.
Là je dois avouer que je l’ai lu à vitesse grand V. L’enquête comme les relations du commissaire avec ses proches et plus particulièrement avec sa fille, sont particulièrement prenantes.
Indradison prête à Erlendur de l’intérêt pour des affaires du passé non résolues, et tous les ouvrages font des parallèles avec des événements qui se sont déroulés dans le passé des personnes incriminées – sans être lourd je tiens à le préciser ; cela permet aux lecteurs d’avoir quelques éléments par rapport à l’enquête sans tout dévoiler et de mieux comprendre la nature des personnages -.
Enchantée par cet achat, j’ai louché du côté de chez Tamara et lui ai demandé si elle accepterait de me prêter le volume dont elle venait de parler. Un très grand MERCI à elle !!

La voix traduit  de l’islandais par Eric Boury. Points, 2008. 401 pages. undefined
Mauvaise publicité pour l’hôtel de luxe envahi par les touristes ! Le pantalon sur les chevilles, le Père Noël est retrouvé assassiné dans un sordide cagibi juste avant le traditionnel goûter d’enfants. La direction impose la discrétion, mais le commissaire Erlendur Sveinsson ne l’entend pas de cette oreille. Déprimé, assailli par des souvenirs d’enfance douloureux, il s’installe dans l’hôtel et en fouille obstinément les moindres recoins..

Nul besoin de connaissances musicales, je rassure ceux qui prendraient peur devant ce titre ! Mais cette Voix (là le titre est fort explicite) est à l’origine de l’enquête, et va permettre à notre commissaire de nous dévoiler toujours plus de son passé et de parvenir à s’ouvrir auprès de sa fille et d’une femme rencontrée au cours de cette nouvelle histoire.
Après nous avoir indiqué l’influence américaine dans le langage courant, Indridason va, à  travers cette enquête, nous plonger dans les vicissitudes de l’Islande qui, vu de notre critique France, me semble assez souvent idéalisée. Et bien non, à l’image de notre héros tourmenté par son passé, tout n’est pas plus rose là-bas que chez nous. 
Détresse humaine, mensonges, argent, … sont abordés dans cette série mais ne vous plongent pas pour autant dans la déprime lorsque vous arrivez à la dernière page. Au contraire, les choses ont avancé, tout comme Erlendur et ses propres démons, et vous n’attendez qu’une chose : la suite….

Cette série est à lire, de préférence, dans l’ordre si vous souhaitez suivre avec aisance les méandres de la vie personnelle du commissaire, mais  aussi en raison de l’évolution  du style de chacun de ces volumes. Néanmoins, si vous souhaitez juste tester l’auteur et que vous n’avez qu’un livre chez vous, lancez-vous !

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