Les porteurs de glace / Anna Enquist. Traduit du néerlandais par Micheline Goche. Actes Sud, 2006 (Babel). 142 pages.
Dans ce roman, Anna Enquist retrace avec une grande justesse la dérive psychologique de ses personnages. Leurs sentiments, subtilement déviants, sont les clefs d’un univers familier et inquiétant, baigné de culpabilité protestante et de freudisme implicite.
D’un chapitre à l’autre nous suivons le quotidien de Lou et de Nico qui, s’ils sont mari et femme, ne partagent plus guère que le quotidien et encore. L’éloignement est frappant. Lou n’en fait pas mystère, n’écoutant pas son mari, vaquant aux tâches domestiques, hochant la tête à sa discussion, se plongeant dans le jardinage et sa lutte vaine contre le sable afin de créer un espace non stérile. Tout est dit dans ce premier chapitre, mais vous n’aurez les clés qu’à la fin du roman. Que s’est-il passé ? Pourquoi en sont-ils là ? Crise de la quarantaine ou autre ? Les réponses apparaissent progressivement. Leur fille est partie, elle est majeure et donc… rien. Le sujet est clos pour Nico et doit l’être pour son épouse également. D’autres questions se posent. Lou s’est jetée dans son travail pour oublier l’absence, et dans le jardinage pour occuper ses week-end, mais tout comme le sable revient, l’absence d’échanges dans le couple concernant leur enfant et son mal être, leur propre souffrance et leur manière de l’exprimer demeure. Que s’est-il passé ? C’est la question qui tourne et retourne dans votre tête au fil de lecture (très courte, comme déjà signalée). Bientôt, vous saurez. Mais avant enchaînons un chapitre avec Nico, il vous faut découvrir son quotidien pour comprendre, pour vous aiguiller vers des pistes, pour que Lou vous donne sa version. Le couple va-t-il parvenir à communiquer ?
Oui Anna Enquist fut psychanalyste mais n’allez pas vous imaginer que cet aspect est l’unique élément de ce roman (en dépit des quelques lignes que j’ai reprise issue de la 4ème). L’ensemble du roman est beaucoup plus riche que de vagues références à Freud, et est avant tout le questionnement de la communication au sens large.
J’espère ne pas trop vous en avoir dit et que vous prendrez autant d’intérêt que moi à lire cet ouvrage.
virginie a dit:
Tu m’intrigues beaucoup et ce que tu en dis me donne envie de lire ce petit livre séance tenante ! Ce qui ne sera, hélas, pas le cas, car je ne l’ai pas dans ma PAL, que cette semaine (pré-vacances) va passer bien trop vite, et que j’ai déjà beaucoup (trop) de livres à emporter pour lesdites vacances ! Mais je ne l’oublierai certainement pas et le note immédiatement dans mon carnet à tentations !
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Uncoindeblog a dit:
La coulverture est facilement mémorisable donc tu ne devrais pas l’oublier. Oui cette semaine devrait aller à toute vitesse pour bon nombre d’entre nous 🙂 « Carnet à tentations » Hum, joli nom ;-D
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virginie a dit:
Et d’ailleurs, qu’est-ce que je fais là à trainer sur les blogs au lieu de faire ce que j’ai à faire ????
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Uncoindeblog a dit:
Tu te détends, non ? Tu remplis ton carnet de tentations ? Tu voulais consulter ta boîte mail et tu as dévié ? lol
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chiffonnette a dit:
Je note mais bien parce que c’est toi! Et parce que je suis faible, et parce que la couverture est jolie… Et parce que voilà!
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Uncoindeblog a dit:
Nous sommes tous logés à la même enseigne, comme d’hab. :s
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yueyin a dit:
Que c’est intriguant tout ça… là j’ai très envie – le thème m’intéresse beaucoup (en espérant que le rayon scandinave de la bibliothèque soit assez complet :-))
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Uncoindeblog a dit:
Sinon, il peut passer par chez toi sans aucun soucis 🙂
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Karine :) a dit:
Ca m’énerve aussi, ces 4e de couverture qui disent tout!!!! Je note celui-ci!
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Uncoindeblog a dit:
Oui d’autant plus avec des p’tits bouquins. Si nous étions moin curieux(ses) aussi 🙂
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