• À propos

uncoindeblog

uncoindeblog

Archives de Tag: ville

Yaak, Valley, Montana / Smith Henderson

13 jeudi Oct 2016

Posted by uncoindeblog in Traduit de l'anglais (Etats-Unis)

≈ 2 Commentaires

Étiquettes

campagne, fugue, marginaux, Matchs de la Rentrée Littéraire, problemes familiaux, Smith Henderson, ville

Smith Henderson - Yaak Valley, Montana.

Ouvrage lu dans le cadre des Matchs de la Rentrée Littéraire – #MRL16

Yaak, Valley, Montana / Smith Henderson. Traduit de l’américain par Nathalie Peronny. Belfond, 2016. 576 pages. #MRL16

Dans les paysages grandioses du Montana des années 1980, l’histoire d’un homme en perdition confronté à ce que l’humanité a de pire et de meilleur. Héritier des grandes oeuvres de nature writing, un roman qui soulève les contradictions les plus violentes et dérangeantes d’une Amérique qui préfère ignorer ses marginaux. Portée par une écriture tour à tour sauvage, brutale et poétique, une révélation.
Dans le Montana, en 1980. Autour de Pete, assistant social dévoué, gravite tout un monde d’écorchés vifs et d’âmes déséquilibrées. Il y a Beth, son ex infidèle et alcoolique, Rachel, leur fille de treize ans, en fugue dans les bas-fonds de Tacoma, Luke, son frère, recherché par la police. Et puis il y a Cecil l’adolescent violent et sa mère droguée et hystérique, et ce jeune Benjamin, qui vit dans les bois environnants, avec son père, Jeremiah Pearl, un illuminé persuadé que l’apocalypse est proche, que la civilisation n’est que perversion et que le salut réside dans la survie et l’anarchie.
Pearl qui s’est exclu de la société, peut-être par paranoïa, peut-être aussi pour cacher qu’il aurait tué son épouse et leurs cinq enfants. Au milieu de cette cour des miracles, Pete pourrait être l’ange rédempteur, s’il n’était pas lui-même complètement perdu.

Un uppercut. Voilà à quoi vous devez vous attendre en lisant ce roman où les genres se croisent. Peut-être aurez-vous un peu de mal à savoir où se trouvent le bien et le mal, tous vos idéaux ayant été remis en question.

En effet, Pete qui semble (et qui est à bien des égards) un travailleur social exemplaire n’est pas pour autant une grenouille de bénitier ou un saint plus simplement. C’est un homme qui doute, dont la vie est perclus de coups et de blessures mais également d’alcool et de drogues lorsqu’il se retrouve acculé sans doute, mais aussi lorsque l’occasion se présente. Bien qu’il soit le personnage principal, toutes les personnes rencontrées vont vous montrer des facettes parfois bien sombres de leur personnalité mais aussi un coeur et une écoute devant les accidentés de la vie, devant les échecs du quotidien.

Pour autant, non, ce roman n’est pas destructeur ou sombre à outrance ; il montre quelques mois de l’existence d’un homme qui fuit ses échecs, sans réellement savoir comment, puis la fugue de sa fille. Bientôt, alors qu’il se bat pour aider des familles et surtout des enfants tout près de tomber, il se retrouve face à l’absurdité de l’existence qui fait qu’il lui est impossible de venir au secours de Rachel, en dépit de tous les efforts qu’il déploie, de la course effrénée qu’il mène pour la retrouver, pour lui venir en aide.

Smith Enderson est tour à tour sensible dans sa plume comme dans sa description du quotidien, puis ravageur en nous montrant la chute de Pete, de ses protégés, de ses acolytes volontaires ou non. Il chante la nature mais, comme l’homme elle propose parfois des facettes bien différentes. On sent de la part de cet auteur qu’il parle de ce qu’il connait d’où cette facilité de s’immerger dans ces pages tourmentées. L’espoir reste néanmoins suspendu aux dernières lignes, si ténu soit-il.

Comme un frère / David Treuer

25 jeudi Août 2016

Posted by uncoindeblog in Traduit de l'anglais (Etats-Unis)

≈ 1 Commentaire

Étiquettes

construction, culpabilité, David Treuer, famille, Festival America, indien, Ojibwa, réserve, ville

David Treuer - .Festival America - logo

Comme un frère / David Treuer. Traduit de l’américain par Marie-Claire Pasquier. Albin Michel, 2002 (Terres d’Amérique). 330 pages

Little, son premier roman, a été pour de nombreux lecteurs la révélation d’un incroyable talent. Dans Comme un frère, David Treuer donne la pleine mesure de son univers d’écrivain avec cette même gravité, à la lisière de la poésie et du réalisme, qui fait toute la force de son écriture. Dans le Southside de Minneapolis, un quartier rongé par la misère, Simon, un jeune Indien, sort de prison où il a purgé une peine de dix ans pour le meurtre de son frère. Il lui faut maintenant retrouver une place parmi les siens et prendre un nouveau départ. Mais ce dont rêve avant tout Simon, c’est de réconcilier passé et présent. Il se met alors en quête d’une impossible rédemption… Entre ombre et lumière, violence et fragilité, Comme un frère porte un regard intense sur la vie et les êtres.

En attendant Septembre et Le mois américain chez Titine qui me permettra de vous parler du dernier David Treuer « Et la vie nous emportera » – Merci aux Editions Albin Michel – , voici un de ses ouvrages plus ancien.

Comme dans un précédent roman dont je vous ai parlé il y a peu, on retrouve un esprit similaire : la place de l’indien dans la ville, la réserve, les souvenirs d’enfance, la famille et l’absence des échanges verbaux. Comme je l’ai lu dans des critiques passées, c’est un ouvrage fort sombre mais prenant pour qui sait écouter les silences et les chagrins qui en découlent.

Cette famille je lui ai trouvé de nombreuses similitudes avec la ville de Minneapolis : elle s’élève, des bâtiments sont détruits pour mieux la faire renaître de ses cendres ; les indiens sont invités à quitter leurs réserves pour l’y aider, puis brusquement tel un château de cartes, une pièce s’effondre et tout va s’écrouler : pièce par pièce. Alors oui, ici et là, les blessures sont calfeutrées, un semblant de renouveau apparaître, mais les fissures sont toujours là et plus rien ne sera jamais comme avant, jusqu’à ce que les démolisseurs interviennent. Mais, cette histoire, c’est aussi un formidable hommage à la place de la femme, de la mère prête à tout pour sauver un semblant d’équilibre, sa famille.

Betty est là, veuve, essayant de porter à bout de bras sa vie, ses 4 enfants, puis son petit-fils lorsque nous la rencontrons pour la première fois. A travers son regard, celui de son fils, Simon, c’est leur histoire et celle des indiens espérant une vie meilleure, moins difficile et faîte de promesses non tenues que nous allons les suivre. Retours en arrière, moments présents et espoirs de tous les instants nous font partager leur vie. Grâce à ces virgules dans le passé : le jour du décès du père, l’arrivée en ville, le premier chèque reçu et les courses qui s’ensuivent, le quotidien des enfants et la complicité des deux frères, la vie et les sourires, la curiosité et l’attente ne sont que plus grandes, cherchant à comprendre ce fratricide qui nous semble impossible.

Mais certains changements sont parfois trop difficiles, les silences également. Et malgré la complicité de One-Two, vétéran de la guerre de Corée et protecteur discret de la famille, des épaules qui cherchent à vous aider, la vie poursuit son chemin, apportant son lot de chagrins. Alors, non, ce livre n’est pas plombant comme vous pourriez le craindre, il décrit avec amour la fragilité de l’existence et des êtres, les choix bons ou mauvais. Le tout d’une plume subtile qui permet de tourner les pages et de le refermer sans regret pour le temps consacré à le découvrir.

Articles récents

  • Le chasseur de lapins / Lars Kepler 21 juin 2018
  • Un clafoutis aux tomates cerises / Véronique de Bure 18 juin 2018
  • Trilogie des ombres. Tomes 1 et 2 / Arnaldur Indridason 16 juin 2018
  • La fille sauvage / Jim Fergus 13 juin 2018
  • La vie est un millefeuille à la vanille / Lars Vasa Johansson 11 juin 2018

Commentaires récents

WordsAndPeace dans Si tu passes la rivière / Gene…
Karine:) dans La petite patrie / Claude Jasm…
Mal de mère –… dans Mal de mère / Rodéric Val…
La chèvre grise dans Trilogie des ombres. Tomes 1 e…
Ankya dans Le pensionnat des innocentes /…

Catégories

Archives

Propulsé par WordPress.com.

Confidentialité & Cookies : Ce site utilise des cookies. En continuant à utiliser ce site, vous acceptez leur utilisation.
Pour en savoir davantage, y compris comment contrôler les cookies, voir : Politique relative aux cookies
  • Suivre Abonné∙e
    • uncoindeblog
    • Rejoignez 27 autres abonnés
    • Vous disposez déjà dʼun compte WordPress ? Connectez-vous maintenant.
    • uncoindeblog
    • Personnaliser
    • Suivre Abonné∙e
    • S’inscrire
    • Connexion
    • Signaler ce contenu
    • Voir le site dans le Lecteur
    • Gérer les abonnements
    • Réduire cette barre
 

Chargement des commentaires…