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Le jour où j’ai appris à vivre / Laurent Gounelle. Pocket, 2016.285 pages.
Imaginez : vous vous baladez sur les quais de San Francisco un dimanche, quand soudain une bohémienne vous saisit la main pour y lire votre avenir. Amusé, vous vous laissez faire, mais son regard se fige, elle devient livide. Ce qu’elle va finalement vous dire, vous auriez préféré ne pas l’entendre. A partir de là, rien ne sera plus comme avant, et il vous sera impossible de rester sur les rails de la routine habituelle.
C’est ce qui va arriver à Jonathan. A la suite de cette rencontre troublante, il va se retrouver embarqué dans une aventure de découverte de soi ponctuée d’expériences qui vont changer radicalement sa vision de sa vie, de la vie…
Il est certain que l’esprit du livre est positif. C’est là son objectif premier : nous montrer les vraies valeurs, prendre en compte la nature de chacun et trouver la force de s’épanouir en dépit de notre société de consommation à outrance. Mais avant de délivrer ce message, je dois avouer que certains passages m’ont paru abscons notamment les discussions sans fin de Jonathan avec sa tante. J’ai trouvé cela bien poussif et je me demande s’il ne s’agit pas en quelque sorte d’une caution intellectuelle au but premier de ce roman. En effet, nul besoin de grandes démonstrations métaphysiques puisque le personnage de Laurent Gounelle va nous démontrer que l’on peut vivre autrement en étant plus heureux.
Bon tout cela reste néanmoins tributaire de l’étendue de votre portefeuille et son héros va en prendre conscience. Mais, un peu à l’image de nos politiciens en ce moment le message est clair : une baisse de revenus d’abord avec en compensation un état moral bien meilleur pour un résultat final optimal à tous les niveaux.
J’imagine bien que ce roman a été écrit avant tout pour donner de l’énergie à tout un chacun et que cet écrit entre bien dans la catégorie « feel-good ». On comprend le succès qu’il a rencontré en dépit des remarques que j’ai souligné. La force réside également que les personnages annexes (et certains le sont moins qu’il n’y parait), qui confirment bien que la bonté du geste peut suffire à nous rendre plus heureux. Cela reste un roman mais qui nous rappelle qu’un peu de gentillesse ne nuit pas et que voir les aspects négatifs est plus aisé que d’essayer de voir le bon côté des choses. Alors autant que possible, il ne faut pas attendre pour exprimer ses sentiments à ses proches et essayer de prendre la vie plus positivement.