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Puissions-nous être pardonnés / A. M. Holmes. Roman traduit de l’américain par Yoann Gentric. Actes Sud, 2015. 587 pages
Historien spécialiste de Nixon, Harold Silver a passé sa vie à observer son arrogant et belliqueux cadet George, magnat de l’industrie TV, se bâtir une vie cossue dans la banlieue de New York et n’est que trop au fait du tempérament explosif de son frère. Le jour où George perd totalement le contrôle, la sauvagerie de son geste est telle que tous deux se voient projetés dans des vies radicalement nouvelles.
Du jour au lendemain, Harry se retrouve en charge d’une nièce et d’un neveu, auxquels viendront bientôt se greffer un orphelin pour le moins excentrique et un couple de retraités farfelus. Tandis qu’il s’emploie à fonder cette famille d’un genre nouveau, Harry, héros malgré lui, navigue dans la tempête avec une intelligence des autres salutaire et, ce faisant, trouve le chemin de lui-même.
Touffu et un peu fou, voici les premiers mots qui me viennent à l’esprit lorsque je pense à ce livre. J’avoue que j’ai eu du mal à poursuivre ma lecture, tant j’ai eu de la difficulté à accepter, à supporter l’acharnement sur Harold Silver, même s’il s’agit d’un personnage imaginaire ; vous me direz cette enchaînement de catastrophes, d’événements font le sel de cette histoire et lui donnent son piquant. Pour ma part, je n’ai pas réussi à sourire de cette loi des séries. Même si je réalise que c’est tout à la fois, une critique des moeurs américaines, des pouvoirs américains (banques, avocats, psy, forces spéciales etc…), je n’ai pu m’empêcher de grincer des dents, attendant que ce personnage intelligent semble-t-il, parvienne à reprendre le cours de sa vie et cesse de passer pour quasi l’idiot du village.
Fort heureusement s’ajoute à cette liste une image de la famille américaine. Si, de prime abord, là-aussi, ces allusions ironiques m’ont laissé quelque peu sceptiques, cette vie de famille, cette recherche de la reconstruction, d’un cadre de vie a fini par me réconcilier avec ce roman. Mais que cette bataille m’a semblé difficile ! Sans doute, me suis-je trop glissée dans l’existence d’Harold, prenant trop à coeur tout cela. Une fois l’ouvrage refermé, vous vous dites que tout cela était si énorme qu’il aurait fallu en rire, mais je n’y suis pas parvenue.