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Archives de Tag: Québec

L’année la plus longue / Daniel Grenier

29 mercredi Nov 2017

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29 février, Etats-Unis, frontières, leaper, Québec, vie éternelle

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L’année la plus longue / Daniel Grenier. Le Quartanier, 2015. 431 pages.

Thomas Langlois, né comme son aïeul Aimé Bolduc un 29 février, ne fête son anniversaire qu’une fois tous les quatre ans. A la grande joie de son père, cette particularité fait de lui un « leaper », être original dont l’organisme vieillit quatre fois plus lentement que le commun dés mortels. A l’instar d’Aimé, Thomas traversera-t-il les âges et les époques aussi aisément que les paysages ? En suivant les vies de ces deux personnages d’exception, de Chattanooga à Montréal, L’année la plus longue traverse près de trois siècles de l’histoire de l’Amérique.

J’ai, de prime abord, été déstabilisée par le style utilisé par Daniel Grenier. Je me demandais s’il allait réussir à choisir son type de narration, à savoir : une narration directe ou pas car tantôt ses personnages s’exprimaient tantôt c’est par un « Il » qu’il les présentait. Ajoutons à cela un discours concernant le 29 février et la vision d’une date magique, mêlant les astres etc, quand au début de son récit il laisse Albert parlait avec son fils Thomas. Bref je m’interrogeais si la lassitude allait poindre ou pas ?

Et bien je me suis laissée prendre au jeu. Bien que l’auteur ait opté pour un style de narration non linéaire concernant son personnage d’Aimé, nous plongeant dans une période contemporaine, pour revenir à la guerre de Sécession, en passant par les plaines d’Abraham (et j’en passe), je l’ai laissé découdre ses fils et ai suivi la vie sans fin d’Aimé. Est-ce dans cette partie centrale ? Oui sans doute vu la thématique majeure, une filiation avec Allan Poe m’est venue. Le rapport me diront les esprits critiques ou connaisseurs ? Et bien l’aspect fantastique, les explications de son descendant, Albert, son idée que son propre fils peut, à son tour, connaître un chemin de vie similaire. Bref j’ai adhéré à ce roman sans totalement adorer. Mais j’ai particulièrement apprécié, pour son originalité, cette pirouette finale concernant Thomas et son existence, toujours lié à Aimé.

Alors oui, comme je l’ai mentionné certains choix de l’auteur ne m’ont pas totalement convaincu et c’est vrai qu’il parle de l’histoire du Québec de manière bien succincte (qui a frustré certains lecteurs parfois), mais s’il ne fait qu’évoquer c’est pour mieux nous montrer la richesse de la vie d’Aimé, les péripéties de son existence, et ses choix et traces qu’il laisse au cours du temps.

Une curiosité dans laquelle je ne me serais sans doute pas plongé sans l’intervention de Karine:), une nouvelle fois. Merci !

Pourquoi pars-tu, Alice ? Nathalie Roy

28 mardi Nov 2017

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femme, mère, Québec, remise en question

Pourquoi pars-tu, Alice ?https://i0.wp.com/moncoinlecture.com/wp-content/uploads/2017/10/Qu%C3%A9bec-en-novembre-2017.jpg

Pourquoi pars-tu, Alice ? Nathalie Roy. Libre Expression, 2017. 300 pages

Alice Dansereau, quarante-trois ans, en fait trop pour tout le monde : épouse attentionnée, mère exemplaire, bénévole impliquée, enseignante dévouée, gestionnaire de la maisonnée, coursière, chauffeuse de taxi, etc. Lorsque son conjoint annule à la dernière minute leur voyage d’amoureux, elle prend une décision qu’elle n’aurait jamais cru pouvoir assumer : tout laisser derrière pour s’offrir un moment à elle. Avec pour seul bagage sa carte de crédit, ses lunettes de soleil et son cellulaire, elle s’enfuit sur le scooter de sa fille. Combien de temps sera-t-elle absente? Jusqu’où ira-t-elle? Elle l’ignore pour l’instant, mais en traversant le pont Pierre-Laporte en direction de la route 132 Est, elle sait qu’elle devra faire le point sur sa vie et sur son avenir. Des centaines de kilomètres plus loin, et au fil de rencontres inattendues, Alice réalise qu’elle s’est longtemps oubliée. Elle se découvre passionnée, un peu rebelle, et aura envie d’exploser. Cet été sur la route changera sa vie à jamais.

Ce roman commençait assez bien pour moi mais je n’ai finalement pas trouvé ce que j’y cherchais / souhaitais lire. Et oui, souvent on se fait des idées et l’auteur parvient à répondre à nos attentes ou à nous entraîner là où on ne l’attendait pas mais l’originalité fait que l’on adhère à ses idées, son style etc. Mais cette fois cela n’a absolument pas fonctionné pour moi.

Qu’est-ce-je t’attendais ? Je l’ignore moi-même mais l’instant de rébellion passée, le folie douce de partir en scooter m’avait fait espérer davantage qu’un pâle remake d’histoires somme toute banales, même si Nathalie Roy y ajoute un conflit familial avec la soeur de l’héroïne, un groupe de jeunes qui l’invitent à se produire sur scène au cours d’une festival, et tente d’épicer le tout ici ou là de quelques anecdotes croustillantes. Sur une excellente idée : la remise en question de la ménagère, mère trop à la disposition de ses proches et de son travail, qui décide de se lancer seule dans une escapade improvisée et de remettre à plat sa vie, l’auteur refait quasi une banale crise de la quarantaine.

Le point le plus positif pour moi fut de refaire avec son héroïne une partie de la route que j’ai suivi lors de ma première visite québécoise et de mon rapide tour de la Gaspésie. J’y ai retrouvé des instantanés, des visuels, même si la saison n’était pas la même.

Comme je le dis parfois : à lire à la plage, sans rien en attendre.

Autour d’elle / Sophie Bienvenu

24 vendredi Nov 2017

Posted by uncoindeblog in Auteurs québecois

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abandon, adoption, femme, liens, mère, portrait, Québec, Sophie Bienvenu

Sophie Bienvenu - Autour d'elle.Autour d’elle / Sophie Bienvenu. Le cheval d’août, 2016. 207 pages.

En 1996, une adolescente de seize ans accouche d’un garçon dans l’anonymat d’un hôpital de Montréal. Autour d’elle retrace vingt ans des vies de Florence Gaudreault et de son fils biologique à travers le prisme d’une vingtaine de personnages qui ont croisé leurs chemins et qui racontent, chacun à leur tour, leur propre histoire. Jeunes, vieux, familles, couples ou solitaires en rupture de ban : de secrets en rebondissements, Bienvenu sonde les faillites et espoirs de tout un pan d’humanité, et dévoile ce qui affleure de fragile sous la dure écorce des cicatrices du passé. Roman choral fabuleusement incarné, Autour d’elle explore les liens qui nous unissent et l’amour dans toutes ses manifestations, que ce soit celui qu’on perd, celui qui fait vivre, celui qui détruit ou celui qu’on retrouve.

Tout commence par un éveil. Lorsqu’un adolescent de son âge rencontre Florence Gaudreault, il lui fait prendre conscience de sa féminité. Les choses s’accélèrent entre eux et Florence va se découvrir enceinte. Alors que son univers familial explose, que cette relation est sans suite, elle va faire des choix. Le 1er sera d’abandonner son enfant. Mais ces primes éléments évoqués, nous allons les découvrir au détour de portraits croisés, comme la suite de cette histoire.

Hommes et femmes qui croisent indistinctement Florence et son fils qui a été adopté. Chaque chapitre nous renvoie à l’un ou l’autre, mais nous ne savons jamais à l’avance de quoi il sera fait car il narre également des instantanés de l’existence d’autres personnes, bien souvent des êtres tout aussi sensibles que nos deux protagonistes, qui, eux-aussi, se trouvent confrontés à des choix qui bien souvent résonnent comme un écho proche ou lointain de ces deux êtres.

Toute la magie de ce roman est là. Sous quels traits, quel âge ou quel va être le lien ? Les mots sont sensibles et parlent de destins, de choix de vie. Tour à tour sont abordés la solitude, la violence conjugale, l’abandon du domicile conjugale, la jalousie, la fraternité, la peur du nourrisson…. Oui cela peut sembler incroyable au vu de ses 200 pages, mais c’est bien là que réside la force et le plus incroyable dans les choix faits par Sophie Bienvenu, c’est que tout se tient. Et le lecteur attend avec impatience de comprendre le lien si ténu soit-il. Bien entendu il attend également la chute : réunion de la mère et de son fils ? Rejet, retrouvaille ? Avec beaucoup de sensibilité, l’auteur change la donne et crée une fin bien différente que celle à laquelle on s’attendait. Et, elle va clore la boucle d’une manière inattendue : quand l’amitié s’en mêle…

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Etincelle / Michèle Plomer

22 mercredi Nov 2017

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amitié, Chine, communisme, Michèle Plomer, Québec, survie

Michèle Plomer - Etincelle.Etincelle / Michèle Plomer. Editions Marchands de feuilles, 2016. 306 pages

A Shenzhen, par un soir tranquille, une jeune Chinoise déballe les ingrédients requis pour la préparation d’un mapo dofu. Délicatement, elle tranche les légumes en rondelles égales, l’esprit à demi tourné vers la voix de Leonard Cohen, en trame de fond dans son logement de fonction. Quand s’évanouissent les dernières notes de Suzanne, la jeune femme tourne le bouton de la cuisinière pour allumer le gaz.
Et tout saute. Etincelle raconte une tragédie. Le combat de la belle Song, une brûlée vive, littéralement suspendue entre la vie et la mort. Douleur trop grande pour tenir dans un corps. Pourtant, le courant qui porte cette histoire n’est pas la noirceur, mais l’amour. L’amour de son amie québécoise hantée par un sentiment de culpabilité, qui achemine à Song des mots doux par les ondes d’un walkie-talkie.
L’amour d’un père éploré qui cuisine des soupes de nids d’hirondelles pour sa fille sur deux ronds électriques dans une antichambre de l’Hôpital du Peuple. Celui d’une mère à Magog qui, l’oreille vissée à son téléphone, réclame des nouvelles. Ce récit nous transporte d’un restaurant russe de Hong Kong à un temple sculpté à même le roc de la Chine profonde, en passant par les Cantons-de-l’Est du Québec.

C’est grâce à Karine:) que j’ai eu la chance de lire ce magnifique ouvrage de Michèle Plomer. Une très belle histoire d’amitié, de femmes, qui se déroule en Chine ; ce roman avait vraiment tout pour me plaire et, ce fut, en dépit de la dureté du propos, un délice.

J’ai réellement tout aimé dans ces pages : aussi bien la narration de Michèle sur l’enseignement, sa vie, son quotidien, ses relations professionnelles comme personnelles. Son engagement amoureux et ses « drôles » de relations avec sa belle-mère et son beau-fils totalement à l’opposé de celles qu’elle va tisser par sa présence sans faille auprès de son amie Song, dans ce que l’on pourrait percevoir au début de cette histoire, comme l’antichambre de la mort, avec les proches de son amie.

La jeune femme blanche expatriée, avide d’échanges, de partages du quotidien de cette Chine qu’elle aime en dépit de ses incompréhensions ou ignorances va se trouver bousculer dans son savoir face à une situation dont elle n’est quasi que simple spectatrice alors qu’au fonds d’elle-même la culpabilité la ronge : ce repas préparé par son amie était celui de sa fête et elle imagine fort bien que ce corps de souffrance pourrait /devrait être le sien. Et le combat de son amie devient encore plus le sien quand il s’agit de prendre à bras le corps l’inertie de l’université, le rejet de la faute sur l’être humain, en l’occurrence sur son amie Song, le régime étant au-dessus de tout un chacun et le parti communiste n’acceptant pas que l’erreur puisse être sien.

Michèle apprend pendant que Song lutte, aider par sa famille, ses amis, dans un hôpital où la misère et la souffrance sont le lot quotidien de tous ses ouvriers qu’elle croise en se rendant à son chevet. L’université l’avait préservée de cette facette, de cette misère et archaïsme qu’elle prend en plein coeur.

Elle qui croyait avoir appris à connaître la Chine va découvrir un autre univers, le milieu rural d’où est issue son amie, des traditions ancestrales, des combats inégaux avec le pouvoir comme avec ce traitement des grands brulés. Pas à pas, elle nous raconte ses dilemmes, son quotidien, celui de Song et son acharnement à revivre, à faire renaître son corps, sa féminité et son désir. Elle se remémore les moments privilégiés qu’elles ont passé ensemble comme ses journées insouciantes. Chapitre après chapitre, les instantanés s’affichent, sa belle histoire prend d’autres couleurs, une autre version/vision se dévoile.

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Nikolski / Nicolas Dickner

17 vendredi Nov 2017

Posted by uncoindeblog in Auteurs québecois

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amour, aventures, déchet, hasard, lecture, Montreal, Nicolas Dickner, pirate, Québec, relation, relations, roman, sentiment

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Nikolski / Nicolas Dickner. Alto, 2005. 322 pages

À l’aube de la vingtaine, Noah, Joyce et un narrateur non identifié quittent leur lieu de naissance pour entamer une longue migration. Fraîchement débarqués à Montréal, ils tentent de prendre leur vie en main, malgré les erreurs de parcours, les amours défectueuses et leurs arbres généalogiques tordus. Ils se croient seuls; pourtant, leurs trajectoires ne cessent de se croiser, laissant entrevoir une incontrôlable symétrie au sein de leurs existences. Nicolas Dickner aime enchevêtrer les récits et les images avec une minutie qui frôle parfois celle d’un zoologue fêlé. Dans Nikolski, il prend un malin plaisir à rassembler des archéologues vidangeurs, des flibustiers de tous poils, des serpents de mer, plusieurs grands thons rouges, des victimes du mal de terre, un scaphandrier analphabète, un Commodore 64, d’innombrables bureaux de poste et un mystérieux livre sans couverture. Un récit pluvieux, où l’on boit beaucoup de thé et de rhum bon marché.

3 destins, 3 jeunes gens en quête de leur histoire, de leur famille et de leur destin. On pourrait croire qu’ils ne font que se croiser au détour d’une adresse commune, de connaissances ou d’une librairie d’occasions mais ces liens sont beaucoup plus fins que cela. Mais tout cela ils l’ignorent et seul le lecteur va détenir tous les fils de leur existence, si ténus soient-ils parfois, quasi invisibles à l’oeil nu. Quelle chance nous avons et quel bonheur de découvrir tout cela.

Proches et lointains mais des personnalités originales et sensibles que Nicolas Dickner sait rendre à merveille. Au fil des pages l’intérêt pour ces 3 personnages invitent le  lecteur à s’interroger toujours plus sur leurs liens, leur devenir et leur quotidien.

Un soupçon de fantaisie grâce à des histoires à la fois quasi féérique et beaucoup de réalisme. Nicolas Dickner sait à merveille susciter l’intérêt et nous entraîner à sa suite et nous plonger dans la vie de ses personnages et de son imaginaire, tout en gardant les pieds sur terre lorsqu’il nous parle de notre société de consommation, des déchets de notre quotidien ou de tout ce qui est perçu comme tel.

Une très belle lecture, une découverte et une furieuse envie de poursuivre mes lectures des écrits de Nicolas Dickner.

La petite patrie / Claude Jasmin. Julie Rocheleau, Normand Grégoire

01 mercredi Nov 2017

Posted by uncoindeblog in Auteurs québecois, Pour les grands et les petits

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années 40, histoire, Montreal, quartier populaire, Québec, roman graphique

Normand Grégoire et Julie Rocheleau - La petite patrie.La petite patriehttps://i0.wp.com/moncoinlecture.com/wp-content/uploads/2017/10/Qu%C3%A9bec-en-novembre-2017.jpg

La petite patrie : d’après l’oeuvre de Claude Jasmin / Scénario de Normand Grégoire et Dessin et couleur de Julie Rocheleau. La Pastèque, 2015. 86 pages.

Publié en 1972, La petite patrie de Claude Jasmin est un roman autobiographique québécois qui a connu un vif succès. Chronique d’un quartier populaire de Montréal, il nous offre le regard d’un enfant de huit ans sur le monde qui l’entoure à l’aube des années 40 : la guerre, la religion, les jeux de ruelles, l’amour et la mort… Julie Rocheleau et Normand Grégoire nous offre une adaption du populaire roman de Claude Jasmin, un livre qui nous rappelle notre enfance et l’insouciance qui s’y rattache.

La petite patrie /Claude Jasmin. Typo, 1999. 134 pages.

Dans le style vif et familier qui lui est propre, Claude Jasmin évoque les souvenirs de son enfance montréalaise: la vie d’un quartier populaire, ses ruelles, son école primaire et son brouhaha quotidien. L’auteur y révèle son extraordinaire capacité à revisiter les souvenirs de toute une époque pour les fondre à son histoire intime. Désormais célèbre, ce roman autobiographique a connu un franc succès populaire, en partie grâce à son adaptation télévisée.

J’ai tout d’abord découvert cette bande dessinée au travers d’un article de presse. L’encensement était total et je n’ai donc pas su résister à la tentation lorsque je l’ai vu. Malheureusement mes souvenirs des éloges envers ce roman graphique étaient tels qu’en dépit d’un agréable moment de lecture, d’un graphisme sensible et rendant bien le quotidien de ces familles à l’aube de la seconde Guerre Mondiale, je ne comprenais pas vraiment les propos dithyrambiques (peut-être est-ce juste ma mémoire qui me joue des tours) qui m’avaient fait noter cette référence.

Bref j’ai décidé de dénicher le roman à l’origine de cette adaptation graphique, persuadée qu’ils me manquaient des éléments. Et, je ne le regrette absolument pas. En effet, les souvenirs de Claude Jasmin sont merveilleusement bien rendus dans son roman et au fil des pages, les choix d’adaptation et illustrations de Julie Rocheleau et Normand Grégoire s’éclairent réellement. Sans être une inconditionnelle du dessin de Julie Rocheleau, ses personnages à la physionomie ronde et simple me renvoient à des personnages enfantins et propres à certains illustrés de cette période. Le choix des couleurs parfois proches du sépia, ou jamais agressives complètent la palette graphique pour rendre l’image de cette année 1939.

L’ouvrage de Claude Jasmin (paru l’année de ma naissance) retrace avec un amour inconditionnel cette petite patrie, les ruelles de son enfance. Les petites joies, les drames imaginaires ou réels. Le quotidien de ces familles si proches et particulièrement de ces enfants heureux des moments partagés et des saisons. L’auteur raconte merveilleusement l’amour de ces enfants pour l’hiver et l’été. Deux saisons aux antipodes mais où la vie à l’extérieur rendait le quotidien toujours plus brillant pour ces têtes blondes. Il n’omet pas pour autant le temps scolaire, et ses enseignants plus ou moins heureux de leur métier. La part belle est également faite à ces petits métiers aujourd’hui disparus : le livreur de glace, le marchand des 4 saisons, le rémouleur et tant d’autres.

J’ai finalement passé de beaux moments de lecture et découvert la facette du Montréal des années 40 grâce à ces auteurs. Pour boucler le tout, il me reste à découvrir l’adaptation télévisée qui, aux dires d’une blogueuse québécoise, risque d’avoir pas mal vieillie. Je vais tester et, peut être vous raconter tout cela….

Au bout de l’exil / Micheline Duff

24 vendredi Fév 2017

Posted by uncoindeblog in Auteurs québecois

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émigration, Etats-Unis, langue française, Micheline Duff, Québec, religion

https://www.quebec-amerique.com/images/livres/1090/1090-240x.jpgAu bout de l’exil. 1. La grande illusion. 2. Les méandres du destin. 3. L’insoutenable vérité / Micheline Duff. Nomades, 2009-2010. 354 + 356 + 360 pages.

2 septembre 1880. Joseph Laurin se recueille une dernière fois devant la dépouille de sa femme exposée dans le salon de leur maison. Quelques heures plus tard, après avoir mis le feu à la demeure, il disparaît dans la nuit, avec ses trois fillettes endormies dans la charrette, pour ne plus jamais revenir au Saguenay. Cette fuite vers les Etats-Unis lui apportera-t-elle le bonheur espéré ?

Je ne suis jamais fermée aux romans de terroir et l’occasion de découvrir une série québécoise me fut donnée après une rencontre avec Jules. Ce sont les couvertures qui avaient attirées mon attention et elle s’est fait une joie de répondre à ma curiosité. 3 volumes dont le contenu est assez inégale : certaines longueurs, une fin sans aucune surprise (même ma maman qui les a lu avant moi lorsqu’elle a joué les gardes malades avait deviné la chute attendue).

L’intérêt, pour les français que nous sommes, fut de découvrir l’exode des québécois à la fin du XIXème siècle en quête d’un eldorado : la promesse d’un travail dans des conditions climatiques plus faciles, en usine et donc de l’argent rapide avant de revenir au pays. Tout cet environnement est fort bien décrit : les espoirs confrontés à des conditions de travail dignes de celles décrites par Dickens, l’exploitation des plus jeunes, le manque de sécurité etc, le tout pour un salaire de misère, les québécois étant les moins considérés du fait de leur langue. A l’image de toutes les populations venues chercher du travail à l’étranger, leur vie fut bien souvent misérable mais c’est surtout les insultes et la vision des américains et irlandais unis par une même langue (à défaut de leur religion) qui m’a le plus interpellé. Non contents d’être considéré à la fange de la société, les prêtres québécois ont dû se battre pour obtenir que l’on utilise la langue française dans la gestion de la communauté. C’est bien entendu via les 3 filles Laurin que nous pouvons découvrir tout cela.

Micheline Duff mène une vie bien difficile à ces 3 enfants dont nous découvrirons dans le dernier volume la folie du père – et non je ne dévoile rien car le lecteur aura eu le temps rapidement de se faire à cette idée à travers les mésaventures de cette famille-, les racontars de certains membres de la famille.

L’auteur nous fait vivre dans cette trilogie 30 ans d’existence de ces fillettes devenues adultes, leur faisant traverser l’univers des québécois installés aux Etats-unis, le choix d’abandonner sa langue, de la conserver mais également le poids de la religion. Chacune au fil de sa plume émettra la volonté plus ou moins forte de rentrer au pays, mais les rebondissements de leurs existences engendreront des décisions diverses.

Ainsi que mentionné, bon nombre d’épisodes sont marquants et historiquement intéressants. Néanmoins, le dernier volume et la chute choisie si elle s’explique m’a laissée de marbre tant elle me semblait évidente depuis un long moment. De plus  à force d’obstacles, de force morale de la part de ses jouvencelles, la broderie effectuée par l’auteur m’a laissée indifférente dans cette conclusion.

Ru. Man /Kim Thuy

05 dimanche Juin 2016

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berceuse, Boat people, espoir, Kim Thuy, passé, présent, Québec, vie, Vietnam

Coup de coeur ♥♥♥♥♥

Kim Thuy - Ru. Kim Thuy - Man.

Ru / Kim Thuy. Liana Levi, 2010. 143 pages.

 Une femme voyage à travers le désordre des souvenirs : l’enfance dans sa cage d’or à Saigon, l’arrivée du communisme dans le Sud-Vietnam apeuré, la fuite dans le ventre d’un bateau au large du golfe de Siam, l’internement dans un camp de réfugiés en Malaisie, les premiers frissons dans le froid du Québec. Récit entre la guerre et la paix, Ru dit le vide et le trop-plein, l’égarement et la beauté. De ce tumulte, des incidents tragi-comiques, des objets ordinaires émergent comme autant de repères d’un parcours.
En évoquant un bracelet en acrylique rempli de diamants, des bols bleus cerclés d’argent ou la puissance d’une odeur d’assouplissant, Kim Thúy restitue le Vietnam d’hier et d’aujourd’hui avec la maîtrise d’un grand écrivain.

Oui il est très rare que j’affiche ainsi la couleur (Coup de coeur ♥♥♥♥♥)mais je dois avouer que mes amies québécoises avaient eu beau me parler de Kim Thuy, jamais je n’aurais pu penser avoir un tel coup de coeur à la lecture de « Ru ». Oui je me rends bien compte aujourd’hui du bruit que sa publication avait suscité, mais comme souvent je suis passée à côté, méfiante de tous ses échos par trop positifs. J’ai donc ouvert cet ouvrage sans aucune arrière pensée, attendant de voir… Et je suis restée scotchée… Devant tant de douceurs, de vie, de mots de tendresse et de cris silencieux.

La sensation de lire un carnet de bord, non pas tant par l’histoire elle-même, mais par la présentation du texte, écrit sur une page, deux… des mots simples qui racontent son passé, sa traversée, son arrivée au Québec mais aussi aujourd’hui sa vie, ses enfants. 147 pages pour dire tant dans un espace si restreint ! Mais oui cela est possible et tout se tient, se lient avec une sensibilité extrême. A chaque page, microcosme, je reste muette devant des faits tragiques ou du quotidien et qui tous me plongent dans une émotion intense. Qu’elle parle de son passé, de la fuite de sa famille, de son arrivée au Québec et de l’accueil qu’ils reçurent.  De simples sourires, des gestes de la main ou simplement une présence. Des bonnes volontés et une aide significative quand tout vous est étranger, quand votre monde s’écroule.

Et ces mots lorsque l’auteur évoque son monde du silence lors de son déracinement et le rapporte à celui de son fils autiste. Non, elle ne cherche pas le pathos, juste à nous évoquer sa vie, ses sentiments. Une berceuse, un rappel à la vie. Le tout avec  respect qui se retrouve également dans sa dédicace : « Aux gens du Pays ». Celui qu’elle a dû quitter, comme celui dans laquelle elle a désormais fait sa vie.

Si vous ne l’avez pas encore lu, une lecture s’impose et sinon, la relecture reste sans aucun doute, un bonheur. Je vais de ce pas l’offrit à ma soeur et à une amie.

 

Mãn. Kim Thuy. Liana Levi, 2013. 143 pages

« Maman et moi, nous ne nous ressemblons pas. Elle est petite, et moi je suis grande. Elle a le teint foncé, et moi j’ai la peau des poupées françaises. Elle a un trou dans le mollet, et moi j’ai un trou dans le cour. »

Face à la force de ce premier ouvrage, j’ai eu du mal à me glisser dans « Mãn ». Attendais-je une suite ? Je ne sais pas vraiment. Mais il m’a fallu un  peu plus de temps avant de prendre conscience, une nouvelle fois, de la beauté du texte. Là-aussi, Kim Thuy s’inspire de son histoire, mais la raconte autrement. Son héroïne est déjà adulte lorsqu’elle arrive au Québec. Et sa vie passée, comme celle de sa mère se télescopent. Il faudra du temps et l’amitié / la force d’une amie québécoise pour que cette restauratrice s’épanouisse et découvre la passion.

Une nouvelle fois, un superbe texte. « Vi » m’attend déjà.

Paul / Michel Rabagliati

23 lundi Mai 2016

Posted by uncoindeblog in #Un peu de lecture, Auteurs québecois

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Chalet, Expo67, Michel Rabagliati, Montreal, Paul, pêche, Québec, scouts

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Paul. 1.Paul à la campagne. 3. Paul en appartement. 4. Paul dans le métro.5. Paul à la pêche. 7. Paul au parc / Michel Rabagliati. La Pastèque : 1999-2011. 47+ 110+91+199+155 pages

Je n’avais pas été très productive dans le rendu de mes lectures ces dernières semaines, mais tout s’explique par un (toujours) fabuleux voyage au Québec qui m’a permis de retrouver des amis, des anciennes et toujours actuelles blogueuses. Chargé de souvenirs, de photos, de cadeaux & romans, j’ai repris la route de mon domicile. Et, l’envie de lire (depuis le temps) la série Paul de Michel Rabagliati s’est glissé dans mon esprit. Quelques volumes manquent à l’appel mais cela je ne devrais pas tarder à compléter mon éducation.

Oui tous les lecteurs qui encensent cette BD ont raison. Elle peut, niveau graphisme, paraître simple, mais loin de moins cette idée et en observant bien, vous verrez tous les détails, la vision de l’auteur, la minutie du trait. Un bonheur que l’on retrouve dans tous ses albums, même lorsqu’ils reprennent des parutions issues de revues ou autre.

Pour ceux qui l’ignorent encore, Paul n’est pas tout à fait notre auteur, mais Michel Rabagliati s’inspire de sa vie, de ses expériences pour nous faire traverser l’univers de Paul. Un Paul tantôt adulte, tantôt enfant.Afficher l'image d'origine On découvre à travers ses yeux l’évolution de la société, des faits politiques ou du quotidien : l’installation des boat people, l’arrivée de la télévision, la domination des ordinateurs (course effrénée de Paul pour acheter la dernière nouveauté Apple) et la suppression des anciens imprimeurs, la construction du parc Olympique (1976), quelques bâtiments sur l’Ile Notre Dame issus de l’Exposition Universelle de 1967, le scoutisme dans les années 70 mais aussi les actes du FLQ. La petite histoire : le quotidien de notre héros, ses relations avec ses amis, ses premiers amours, boulot, installation et vie de couple côtoie donc la vie au Québec : les faits historiques comme les changements économiques, politiques que Paul vit sans en prendre conscience mais dont son auteur se fait l’écho.

Et j’ai même découvert le tête de P.E. Trudeau grâce à cette BD, dont le fils (Justin Trudeau) est l’actuel Premier ministre – petite discussion avec Abeille, d’où ce clin d’oeil – Afficher l'image d'origine[seule petite page en anglais].

Cette série peut être lue dans n’importe quel ordre car Michel Rabagliati alterne, ne présentant pas les événements de manière chronologique ; il privilégie parfois un « thème » (la pêche) qui est pour lui l’occasion de raviver des souvenirs de l’enfance de Paul, de raconter l’histoire d’une des sœurs de sa femme, tout en évoquant les problèmes rencontrés par le couple afin de mener un projet de grossesse à terme.

Souvent émouvant, drôle et pourtant si attaché au quotidien, les histoires de Paul forment un tout. Comme je le disais précédemment l’auteur n’omet rien : pas même sa formation où ses goûts pour le graphisme qui très tôt se dessinent : cf planche ci-dessous.Afficher l'image d'origine

Enfin, en la lisant, vous aurez l’impression d’être là-bas, au Québec, bien entouré. Car oui, tous ses personnages vous allez les entendre et ne pas pouvoir vous empêcher de sourire. Non je ne me moque pas de mes amis, mais j’aime les écouter et essayer d’assimiler leurs expressions. Lire ces mots me renvoient immanquablement vers eux… Merci Karine:), Jules, Abeille, Kikine, leurs familles et leurs amis.

Et pour finir, une « Toune d’Automne » que j’aime particulièrement – sous Deezer, n°3–

Souvenir photo de mon 1er voyage au Québec – Chutes de Montmorency

Remèdes pour la faim / Deni Y. Béchard

28 jeudi Jan 2016

Posted by uncoindeblog in Traduit de l'anglais (Canada)

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écrivain, Deni Y. Béchard, histoire, mémoire, père, Québec

Remèdes pour la faim / Deni Y. Béchard. Traduit de l’anglais par Dominique Fortier. Alto, 2013. 577 pages.

Enfant, Deni ne savait pas qu’il était né dans une famille hors du commun. Sa mère américaine avait certes évoqué le passé de son père au Québec, mais l’arbre généalogique comportait encore bien des mystères. Un jour, il apprend enfin la vérité sur celui qu’il a toujours soupçonné de nager en eaux troubles : André Béchard était voleur de banques. Dans la tête du jeune homme germe alors une idée nourrie par son admiration pour cet homme à la violence mal contenue, absent et pourtant omniprésent: «Je serai un romancier et un hors-la-loi»

En Septembre 2014, j’ai eu la chance d’assister pendant le Festival America, au débat : Québec – l’endroit d’où je viens. En dehors des échanges, toujours fort intéressants, qui ont eu lieu  ce jour-là, j’ai découvert Deni Y. Béchard et son dernier roman paru. Un ouvrage très particulier car il contient une large part autobiographique et, est surtout un travail à la fois de mémoire et d’écriture qu’il a repris pendant de longues années. Au fil de cette histoire, nous allons découvrir en partie l’homme que fut son père, les souvenirs du narrateur mais surtout sa fascination pour les histoires et, son devenir d’écrivain en quelque sorte en construction.

Ce père a fait de lui cet écrivain de bien des façons et surtout sans le vouloir. Figure paternelle bien entendu, faite de secrets, d’histoires, de bagarres, cet homme sait sacrer comme nul autre et peut prendre de multiples visages perçus par l’enfant à différents âges mais, ces paroles ont également bercé son imaginaire et son attrait pour la lecture. Un père qui tait son ascendance québécoise, ayant très tôt fait l’amère expérience d’une différence entre ceux de langue anglaise et les québécois : des pauvres, qui se battent sans cesse et dont le parler lui-même est dénigré (voilà l’image qu’il a de lui-même). Il choisit donc de devenir américain afin de ne plus être pauvre et pour cela il deviendra également voleur. C’est un homme riche en couleurs, dans ces actes anciens et présents mais qui ne peut se détacher tout à fait  de son naturel : le mensonge, la violence qui mène la mère de Deni à le quitter.

En se séparant de lui, c’est une certaine forme de manque qui va se créer chez cet enfant dont l’esprit vagabonde et enjolive à la fois les histoires que lui a raconté son père, tout comme les faits de son passé qui lui sont distillés au compte-goutte, sa mère ne connaissant pas tout Le Dossier (comme dira plus tard une tante).

C’est à la fois une certaine forme d’errance de l’enfant qui grandit et l’envie d’en savoir plus que nous raconte le narrateur. Pour cela il nous renvoie à son passé, ses sensations et souvenirs du moment. Il ne juge pas mais cherche à connaître les histoires : la sienne, celleS de son père. Car elles sont plurielles : son enfance québécoise, les quelques bribes qu’il réussira à lui arracher (et qu’il comparera plus tard avec celles que sa famille paternelle lui donnera), son évasion vers la richesse et une certaine forme de liberté qui le conduiront en prison,  et tous ses chemins parallèles.

Original par la forme et l’histoire de cet homme, ce roman comme le dit Deni n’a pas de valeur morale, juste des souvenirs « (…) mais la mémoire continuant d’évoluer dans le temps, il est difficile de mesurer à quel point les années subséquentes ont façonné mon souvenir. (…) Au fur et à mesure que je vieillissais, [mon père] les racontait [ses histoires]différemment, révélant ou peut être ajoutant de petits détails afin de les rendre plus intéressantes à mes yeux (…). J’ai compris, pour la première fois, à travers ces « Notes de l’auteur » comment une autobiographie pouvait être réellement un roman.

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