• À propos

uncoindeblog

uncoindeblog

Archives de Tag: passé

Les variations Sebastian / Emily St. John Mandel

05 mercredi Juil 2017

Posted by uncoindeblog in Traduit de l'anglais (Canada)

≈ 3 Commentaires

Étiquettes

Emily St John Mandel, enfant, mémoire, musique, passé, variations

Emily St John Mandel - Les Variations Sebastian.Les variations Sebastian / Emily St. John Mandel. Traduit de l’anglais (Canada) par Gérard de Chergé. Rivages, 2016 (Rivages / Noir). 361 pages.

Lorsque Gavin, journaliste new-yorkais, retourne à Sebastian, dans sa Floride natale, il ne se doute pas que sa vie va basculer. C’est une photo qui déclenche tout. Celle que sa soeur a prise devant une maison dont les occupants sont sur le point d’être expulsés. Gavin y voit le visage d’une fillette qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau. D’un coup, c’est toute sa jeunesse qui remonte à la surface : le lycée de Sebastian, la fondation du Lola Quartet avec Daniel, Jack et Sasha.
Et surtout, son amour pour la fantasque Anna, qui avait mystérieusement disparu à la fin de l’année scolaire. Est-il possible que cette petite fille soit la leur ? Où est-elle maintenant ? Qu’est devenue Anna ? La réponse à ces questions va conduire Gavin au coeur des ténèbres.

J’ai découvert cette auteur au cours du Festival America 2016 où elle parlait de son dernier opus « Station Eleven ». Fort tentée par ce dernier ouvrage encensé par tous, mais venant de prendre une douche froide avec un autre auteur, j’ai décidé au détour d’une librairie de commencer par un de ses précédents ouvrages disponibles en poche, afin d’aller à la rencontre de son style et de savoir si vraiment son écriture était susceptible de me plaire. En dépit du temps que j’ai mis à prendre ce livre dans mon abondante pile et encore plus à me décider à rédiger ce billet, je ne peux que vous encourager, si vous ne l’avez pas encore fait à lire cette auteur.

Emily St John Mandel a une très belle plume et elle sait à la fois s’attacher à des événements économiques qui me parlent (crise économique, licenciements massifs, perte de leurs maisons cf les subprimes…), point sur l’existence de ses personnages par rapport à un instant T, à leurs espoirs passés et à ce qu’ils attendent aujourd’hui. Le titre est admirablement choisi (The Lola quartet en version originale) car il renvoie comme pour le titre en anglais à la musique et plus particulièrement aux différentes visions de cet ancien quatuor  : chacun, munit des éléments qu’il sait ou croit savoir nous raconte le moment clé de leur existence que fut ce dernier concert, avant que chacun ne prenne le chemin de l’université (ou ailleurs). L’auteur sait glisser sur des événements très personnels pour ses personnages principaux ou gravitant autour de celui qu’elle a choisi, en l’occurrence, le journaliste Gavin, afin de mieux nous surprendre.

De journaliste, Gavin devient l’image du privé ou l’image des anciens reporters qu’il a en tête, mais dans la chaleur de la Floride il semble parfois se perdre ou se laisser aller à un chorus tout à fait personnel, n’en déplaise au style original de son groupe. Mais il semble que chacun des ex-membres ait une partition à jouer bien différente et de musiciens, ils ne pourraient plus qu’être simple spectateurs.

Une quête de l’enfant qui se transforme en roman noir sur fonds de spéculation, crise, drogue et meurtre.

Un roman étonnant et dense que j’ai trouvé fort original dans sa construction comme dans le style.

Emily St John Mandel parle de son roman.

Madison Square Park / Abha Dawesar

04 lundi Juil 2016

Posted by uncoindeblog in Traduit de l'anglais (Etats-Unis)

≈ 1 Commentaire

Étiquettes

Abha Dawesar, Festival America, filiation, héritage, Inde, liberté, passé

Abha Dawesar - Madison Square Park.Festival America 2016

Madison Square Park / Abha Dawesar. Roman traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Laurence Videloup. Editions Héloïse d’Ormesson, 2016. 335 pages.

Enfant, Uma a quitté son Inde natale pour les États-Unis. À trente ans, elle habite New York avec Thomas. Pour protéger leur relation, elle cloisonne sa vie en gardant à distance le poids d’un passé qu’il ne faudrait surtout pas remuer. Mais le jour où elle apprend qu’elle est enceinte, ce fragile équilibre bascule.
Madison Square Park est une tragi-comédie sur fond de quête identitaire. Abha Dawesar y explore le devenir-femme par le dépassement de lourds héritages qui s’inscrivent jusque dans les gènes. Elle offre à ses personnages une liberté toujours vacillante – entre repli sur soi et ouverture à l’autre –, où seul triomphe l’acharnement à vivre et à aimer.

C’est un très beau roman que nous offre Abha Dawesar que je ne connaissais absolument pas, alors qu’elle n’en est pas à son coup d’essai. A la lecture de la 4ème de couverture, je me suis demandée ce que j’allais y découvrir, si une certaine vision de l’arrachement d’Uma à son pays natal serait au coeur de l’ouvrage, si j’allais y trouver un certain parallélisme avec les actualités quotidiennes : émigration, adaptation?

Autant vous le dire tout de suite, ces clichés n’ont aucunement cours dans ces pages. Le poids du passé d’Uma est avant tout lié à la relation de couple de ses parents bien loin de la perfection et dont elle fut, dès la prime enfance, le témoin silencieux. Ils exercent sur elle une emprise inimaginable aux yeux de tous : famille, proche… Ses père et mère jouent avec elle comme ils jouent tous les deux, de manière malsaine, usant de ses sentiments, de son amour filial. Tout cela nous allons le découvrir, pas à pas, par le biais de sortes de flash back qui peu à peu vont nous éclairer sur les raisons de l’arrivée de cette famille, sur les relations de ce couple et du jeu dangereux qu’ils vont vivre à leur fille, pris entre tous les feux : respect et désir d’émancipation en quelque sorte.

Jeune femme brillante, elle a su, aider de quelques personnes parvenir à un poste à responsabilité, à s’émanciper dans sa relation amoureuse mais la domination de ses parents reste patente. Si ses hésitations, sa non rébellion peut sembler étrange (mais tellement réaliste), elle m’a fait penser à ces enfants martyrs (non ce n’est pas un spoiler), aux victimes du syndrome de Stockholm. Mais, les pages ne se résument pas qu’à cela, elles racontent beaucoup plus : la quête du bonheur sans doute, et, comme je le mentionnais, ces belles rencontres qui vous permettent de repartir, de donner souffle à votre existence à certains moments.

Et lorsque vous perdez une partie de votre passé, de votre souffrance intime, rien ne dit que vous pourrez rebondir plus aisément car la vie réserve bien des surprises et des silences, même de la part de ceux qui jusqu’alors vous apportez aide et compréhension. Le plus difficile chemin reste alors à parcourir : recommencer, redonner sa confiance en tout point ou en partie. Mieux se connaître afin d’avancer.

Ru. Man /Kim Thuy

05 dimanche Juin 2016

Posted by uncoindeblog in Auteurs québecois

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

berceuse, Boat people, espoir, Kim Thuy, passé, présent, Québec, vie, Vietnam

Coup de coeur ♥♥♥♥♥

Kim Thuy - Ru. Kim Thuy - Man.

Ru / Kim Thuy. Liana Levi, 2010. 143 pages.

 Une femme voyage à travers le désordre des souvenirs : l’enfance dans sa cage d’or à Saigon, l’arrivée du communisme dans le Sud-Vietnam apeuré, la fuite dans le ventre d’un bateau au large du golfe de Siam, l’internement dans un camp de réfugiés en Malaisie, les premiers frissons dans le froid du Québec. Récit entre la guerre et la paix, Ru dit le vide et le trop-plein, l’égarement et la beauté. De ce tumulte, des incidents tragi-comiques, des objets ordinaires émergent comme autant de repères d’un parcours.
En évoquant un bracelet en acrylique rempli de diamants, des bols bleus cerclés d’argent ou la puissance d’une odeur d’assouplissant, Kim Thúy restitue le Vietnam d’hier et d’aujourd’hui avec la maîtrise d’un grand écrivain.

Oui il est très rare que j’affiche ainsi la couleur (Coup de coeur ♥♥♥♥♥)mais je dois avouer que mes amies québécoises avaient eu beau me parler de Kim Thuy, jamais je n’aurais pu penser avoir un tel coup de coeur à la lecture de « Ru ». Oui je me rends bien compte aujourd’hui du bruit que sa publication avait suscité, mais comme souvent je suis passée à côté, méfiante de tous ses échos par trop positifs. J’ai donc ouvert cet ouvrage sans aucune arrière pensée, attendant de voir… Et je suis restée scotchée… Devant tant de douceurs, de vie, de mots de tendresse et de cris silencieux.

La sensation de lire un carnet de bord, non pas tant par l’histoire elle-même, mais par la présentation du texte, écrit sur une page, deux… des mots simples qui racontent son passé, sa traversée, son arrivée au Québec mais aussi aujourd’hui sa vie, ses enfants. 147 pages pour dire tant dans un espace si restreint ! Mais oui cela est possible et tout se tient, se lient avec une sensibilité extrême. A chaque page, microcosme, je reste muette devant des faits tragiques ou du quotidien et qui tous me plongent dans une émotion intense. Qu’elle parle de son passé, de la fuite de sa famille, de son arrivée au Québec et de l’accueil qu’ils reçurent.  De simples sourires, des gestes de la main ou simplement une présence. Des bonnes volontés et une aide significative quand tout vous est étranger, quand votre monde s’écroule.

Et ces mots lorsque l’auteur évoque son monde du silence lors de son déracinement et le rapporte à celui de son fils autiste. Non, elle ne cherche pas le pathos, juste à nous évoquer sa vie, ses sentiments. Une berceuse, un rappel à la vie. Le tout avec  respect qui se retrouve également dans sa dédicace : « Aux gens du Pays ». Celui qu’elle a dû quitter, comme celui dans laquelle elle a désormais fait sa vie.

Si vous ne l’avez pas encore lu, une lecture s’impose et sinon, la relecture reste sans aucun doute, un bonheur. Je vais de ce pas l’offrit à ma soeur et à une amie.

 

Mãn. Kim Thuy. Liana Levi, 2013. 143 pages

« Maman et moi, nous ne nous ressemblons pas. Elle est petite, et moi je suis grande. Elle a le teint foncé, et moi j’ai la peau des poupées françaises. Elle a un trou dans le mollet, et moi j’ai un trou dans le cour. »

Face à la force de ce premier ouvrage, j’ai eu du mal à me glisser dans « Mãn ». Attendais-je une suite ? Je ne sais pas vraiment. Mais il m’a fallu un  peu plus de temps avant de prendre conscience, une nouvelle fois, de la beauté du texte. Là-aussi, Kim Thuy s’inspire de son histoire, mais la raconte autrement. Son héroïne est déjà adulte lorsqu’elle arrive au Québec. Et sa vie passée, comme celle de sa mère se télescopent. Il faudra du temps et l’amitié / la force d’une amie québécoise pour que cette restauratrice s’épanouisse et découvre la passion.

Une nouvelle fois, un superbe texte. « Vi » m’attend déjà.

Articles récents

  • Le chasseur de lapins / Lars Kepler 21 juin 2018
  • Un clafoutis aux tomates cerises / Véronique de Bure 18 juin 2018
  • Trilogie des ombres. Tomes 1 et 2 / Arnaldur Indridason 16 juin 2018
  • La fille sauvage / Jim Fergus 13 juin 2018
  • La vie est un millefeuille à la vanille / Lars Vasa Johansson 11 juin 2018

Commentaires récents

WordsAndPeace dans Si tu passes la rivière / Gene…
Karine:) dans La petite patrie / Claude Jasm…
Mal de mère –… dans Mal de mère / Rodéric Val…
La chèvre grise dans Trilogie des ombres. Tomes 1 e…
Ankya dans Le pensionnat des innocentes /…

Catégories

Archives

Créez un site Web ou un blog gratuitement sur WordPress.com.

Confidentialité & Cookies : Ce site utilise des cookies. En continuant à utiliser ce site, vous acceptez leur utilisation.
Pour en savoir davantage, y compris comment contrôler les cookies, voir : Politique relative aux cookies
  • Suivre Abonné∙e
    • uncoindeblog
    • Rejoignez 27 autres abonné∙e∙s
    • Vous disposez déjà dʼun compte WordPress ? Connectez-vous maintenant.
    • uncoindeblog
    • Personnaliser
    • Suivre Abonné∙e
    • S’inscrire
    • Connexion
    • Signaler ce contenu
    • Voir le site dans le Lecteur
    • Gérer les abonnements
    • Réduire cette barre