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Une famille délicieuse / Willa Marsh. Traduit de l’anglais par Eric Mc Comber. Autrement, 2014. 477 pages
» Elle se mit à sourire légèrement, d’un air malin. Sa voix était plus forte, maintenant, et elle avait pris cette vieille intonation chantante. La peur piqua Nest au ventre. » Mina et Nest vivent à Ottercombe House, imposante demeure familiale plantée au cour de la lande, entourées de leurs chiens et unies par le souvenir d’une enfance idyllique. L’arrivée de Georgie, la soeur aînée atteinte de démence sénile, fait resurgir un passé douloureux qu’elles auraient préféré oublier.
Pire, Georgie s’apprête à révéler des secrets au pouvoir destructeur… Les deux cadettes sont prêtes à tout pour empêcher que la vérité n’éclate au grand jour. Qui aurait cru que ces respectables vieilles dames avaient tant de choses à dissimuler ?
Pas de secrets d’empire dans cette lecture contrairement à ce que la 4ème couverture pourrait suggérer, car il s’agit de l’histoire d’une famille et des squelettes qui traînent dans les tiroirs. Sous les yeux du lecteur les morceaux du puzzle s’assemblent alors que nous suivons le quotidien et les souvenirs de 3 protagonistes : Mina et Nest les 2 soeurs et leur nièce Lyddie qui cherche à comprendre le devenir de son couple et se réfugie, à l’occasion, dans la vieille demeure familiale : Ottercombe.
A l’image de cette tasse so british, j’ai dégusté cette histoire avec plaisir. Même si elle ne présente rien de révolutionnaire, j’ai aimé ces allers-retours dans le passé : le rappel du quotidien des « enfants » (le titre d’origine est « L’heure des enfants »), les différents caractères des filles, même si ce roman est trop court pour en souligner toutes les subtilités. Enfin, l’aspect anglais de ces moments autour d’une tasse de thé, de l’affection pour leurs chiens, des promenades au bord de la mer ou dans la nature environnante. Des clichés sans doute, mais qui se glissent avec douceur dans le quotidien de ces vieilles personnes qui se retrouvent confronter avec la maladie, la perte de mémoire et les travers que la maladie d’Alzheimer peut entraîner. Car c’est bien de cela que souffre Georgie, leur soeur ainée qui s’installe pour quelques semaines, dans la maison de son enfance, en attendant sa place dans une maison médicalisée. Cette arrivée et la manie de Georgie d’essayer de gagner une place centrale dans l’attention de chacun et sa manie des « secrets » provoque le rappel des souvenirs chez ses soeurs et va permettre à l’une d’elle de lever le voile sur une partie de sa vie.
Chez Melo, beaucoup moins emballée par sa lecture.