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Archives de Tag: histoire

Le Chinois / Henning Mankell

18 dimanche Mar 2018

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Birgitta Roslin, Chine, culte des ancêtres, esclave, Henning Mankell, histoire, soumission, Suède

Henning Mankell - Le Chinois.Le Chinois / Henning Mankell. Traduit du suédois par Rémi Cassaigne. Points,2013.

Une tache écarlate sur la neige. Plus loin, une jambe… En tout, dix-neuf personnes massacrées à l’arme blanche à Hesjövallen. Selon les médias, un psychopathe a frappé. Pour la juge Birgitta Roslin, tout est trop bien organisé. Sa seule piste: un ruban rouge chinois. Indice qui la mène jusqu’à Pékin, dans les familles des émigrés du siècle dernier. Les humiliés auraient-ils pris leur revanche ?

Je m’attendais à retrouver le commissaire Wallander mais connaissant mal la bibliographie d’Henning Mankell, je l’ai attendu en vain :). Du coup est-ce pour cela que j’ai trouvé cette histoire assez déroutante, ou à cause du traitement de l’ouvrage qui nous promène entre le XXème siècle et la fin du XIXème, de la Suède, en passant par la Chine ou les Etats Unis ? Je ne sais pas mais en dépit de tout cela, l’auteur m’a permis de découvrir cette traite inhumaine, et comme toujours la folie humaine qui pousse certains à humilier les plus humbles que soi. En nous emmenant en Chine, Henning Mankell montre également des facettes bien moins communistes que les images de façade. Dans ce pays comme partout, l’argent reste le maître absolu, saupoudré de la peur et de la force des autorités que les résidents et que notre juge va rencontrer dans une moindre mesure au cours d’un de ces voyages.

Cette juge permet également à l’auteur de nous montrer l’envers du décor dans ce milieu méconnu en France et encore plus étranger s’agissant du modèle suédois. L’héroïne n’en reste pas moins femme, mère et les années passant, les interrogations se succèdent. A priori je n’ai pas vu d’autres romans consacrés à cette juge et les interrogations demeurent sur la manière dont il aurait pu faire évoluer ce personnage, et quel type d’enquêtes elle aurait pu être mêlée.

L’avis d’un lecteur plus connaisseur que moi concernant l’auteur et son oeuvre.

Les gens de Mogador / Elizabeth Barbier

12 lundi Mar 2018

Posted by uncoindeblog in #Un peu de lecture

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Elizabeth Barbier, feuilleton, histoire, Mogador, Provence

Les Gens de Mogador : AfficheRésultat de recherche d'images pour "es gens de mogador"

Les gens de Mogador. 1. Julia. 2. Ludivine. 3. Dominique / Elizabeth Barbier. Livre de Poche 6 volumes.

Voici des années que j’entendais parler de cette saga adaptée pour la télévision et qui semblait une référence. J’ai découvert que sa diffusion avait commencé l’année de ma naissance (ce qui ne nous rajeunit pas mais explique pourquoi je ne l’ai jamais vu même si elle a été rediffusée dans les années 90). Révolutionnaire pour l’époque car en couleurs et parce qu’elle a mis en lumière 3 actrices dont le nom est resté dans les mémoires des gens de cette génération et de la mienne. Par curiosité, une fois ma lecture achevée j’ai jeté un coup d’oeil au premier épisode et je comprends en partie la réaction de l’auteur cf le choix de l’actrice pour Julia, décrite comme un tout petit bout de femme et qui se révèle quasi aussi grande que son futur époux.

Mais là n’est pas le plus essentiel. Son succès est sans nul doute lié à la grande saga familiale que l’auteur a voulu rendre, relatant entre le Second Empire et la Seconde Guerre Mondiale, la vie d’une famille et de sa propriété familiale (lieu imaginaire) : Mogador. Amours, guerres, jalousies, maladies, amours contrariés et bonheurs illustrent la vie sur 3 générations et la vie de 3 femmes de têtes mais avant tout des amoureuses passionnées jusqu’à aller contre la volonté du père pour Julia, la jalousie pour Ludivine et un amour adultère pour Dominique.

Au fil des pages et du temps qui passe on découvre le quotidien de ces familles, propriétaires terriens, des événements politiques, économiques, des changements de moeurs (à toutes petites touches), l’impact de tout cela : tenue vestimentaire, coiffures, voitures attelées puis à moteur, chauffage central !

Si le personnage de Ludivine est moins attachant à mes yeux, il est selon moi surprenant, car il décrit une femme jalouse à l’extrême, même du temps que son époux peut consacrer à ses enfants. Sans le dire, il décrit une femme dont la fibre maternelle est totalement inexistante (je trouve cela très moderne pour un livre d’une 50aine d’années), qui procrée parce que c’est ce que l’on attend d’elle, l’obligation de donner un héritier à son époux et à cette famille.

Dominique si moderne soit-elle dans son choix de vie : indépendance, passion adultère avec son cousin, reste, à mes yeux, une femme soumise cf sa dépendance vis à vis de cet homme qu’elle aime à la folie et qui lui fait perdre une partie de son univers. Cela semble bien peu moderne mais reste encore toujours d’actualité aujourd’hui et cela me semble intéressant par la mise en abîme des sentiments éprouvés par son oncle vis à vis de sa propre mère.

Alors oui je suis heureuse d’avoir achevé cette saga, car je connais désormais les tenants et aboutissants et, comme mentionnée, si des propos sont modernes et intéressants, j’ai néanmoins été ravie de terminer le dernier volume car cette dépendance amoureuse (en dépit de leurs accès de rébellion, d’une forme d’autonomie pour chacune, ne serait ce que par leur choix de partenaires), de la femme vis à vis de l’homme, commençait à me peser et, mon esprit indépendant et XXIème siècle n’y est sans doute pas étranger.

Morwenna avait davantage vibré à sa lecture.

La petite patrie / Claude Jasmin. Julie Rocheleau, Normand Grégoire

01 mercredi Nov 2017

Posted by uncoindeblog in Auteurs québecois, Pour les grands et les petits

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années 40, histoire, Montreal, quartier populaire, Québec, roman graphique

Normand Grégoire et Julie Rocheleau - La petite patrie.La petite patriehttps://i0.wp.com/moncoinlecture.com/wp-content/uploads/2017/10/Qu%C3%A9bec-en-novembre-2017.jpg

La petite patrie : d’après l’oeuvre de Claude Jasmin / Scénario de Normand Grégoire et Dessin et couleur de Julie Rocheleau. La Pastèque, 2015. 86 pages.

Publié en 1972, La petite patrie de Claude Jasmin est un roman autobiographique québécois qui a connu un vif succès. Chronique d’un quartier populaire de Montréal, il nous offre le regard d’un enfant de huit ans sur le monde qui l’entoure à l’aube des années 40 : la guerre, la religion, les jeux de ruelles, l’amour et la mort… Julie Rocheleau et Normand Grégoire nous offre une adaption du populaire roman de Claude Jasmin, un livre qui nous rappelle notre enfance et l’insouciance qui s’y rattache.

La petite patrie /Claude Jasmin. Typo, 1999. 134 pages.

Dans le style vif et familier qui lui est propre, Claude Jasmin évoque les souvenirs de son enfance montréalaise: la vie d’un quartier populaire, ses ruelles, son école primaire et son brouhaha quotidien. L’auteur y révèle son extraordinaire capacité à revisiter les souvenirs de toute une époque pour les fondre à son histoire intime. Désormais célèbre, ce roman autobiographique a connu un franc succès populaire, en partie grâce à son adaptation télévisée.

J’ai tout d’abord découvert cette bande dessinée au travers d’un article de presse. L’encensement était total et je n’ai donc pas su résister à la tentation lorsque je l’ai vu. Malheureusement mes souvenirs des éloges envers ce roman graphique étaient tels qu’en dépit d’un agréable moment de lecture, d’un graphisme sensible et rendant bien le quotidien de ces familles à l’aube de la seconde Guerre Mondiale, je ne comprenais pas vraiment les propos dithyrambiques (peut-être est-ce juste ma mémoire qui me joue des tours) qui m’avaient fait noter cette référence.

Bref j’ai décidé de dénicher le roman à l’origine de cette adaptation graphique, persuadée qu’ils me manquaient des éléments. Et, je ne le regrette absolument pas. En effet, les souvenirs de Claude Jasmin sont merveilleusement bien rendus dans son roman et au fil des pages, les choix d’adaptation et illustrations de Julie Rocheleau et Normand Grégoire s’éclairent réellement. Sans être une inconditionnelle du dessin de Julie Rocheleau, ses personnages à la physionomie ronde et simple me renvoient à des personnages enfantins et propres à certains illustrés de cette période. Le choix des couleurs parfois proches du sépia, ou jamais agressives complètent la palette graphique pour rendre l’image de cette année 1939.

L’ouvrage de Claude Jasmin (paru l’année de ma naissance) retrace avec un amour inconditionnel cette petite patrie, les ruelles de son enfance. Les petites joies, les drames imaginaires ou réels. Le quotidien de ces familles si proches et particulièrement de ces enfants heureux des moments partagés et des saisons. L’auteur raconte merveilleusement l’amour de ces enfants pour l’hiver et l’été. Deux saisons aux antipodes mais où la vie à l’extérieur rendait le quotidien toujours plus brillant pour ces têtes blondes. Il n’omet pas pour autant le temps scolaire, et ses enseignants plus ou moins heureux de leur métier. La part belle est également faite à ces petits métiers aujourd’hui disparus : le livreur de glace, le marchand des 4 saisons, le rémouleur et tant d’autres.

J’ai finalement passé de beaux moments de lecture et découvert la facette du Montréal des années 40 grâce à ces auteurs. Pour boucler le tout, il me reste à découvrir l’adaptation télévisée qui, aux dires d’une blogueuse québécoise, risque d’avoir pas mal vieillie. Je vais tester et, peut être vous raconter tout cela….

Hypothermie / Arnaldur Indridason

03 lundi Juil 2017

Posted by uncoindeblog in Traduit de l'islandais

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Arnaldur Indridason, cold case, enquête, Erlendur, fantôme, histoire, Islande

Arnaldur Indridason - Hypothermie.Hypothermie / Arnaldur Indridason. Traduit de l’Islandais par Eric Boury. Métaillié, 2010. 296 pages.

C’est l’automne. Maria, une femme d’une cinquantaine d’années, est retrouvée pendue dans son chalet d’été sur les bords du lac du Thingvellir par Karen, sa meilleure amie. Après autopsie, la police conclut à un suicide. Quelques jours plus tard, Erlendur reçoit la visite de Karen qui lui affirme que ce n’était pas le genre de Maria de se suicider. Elle lui remet une cassette contenant l’enregistrement d’une séance chez un médium que Maria est allée consulter afin d’entrer en contact avec sa mère décédée deux ans plus tôt, qui lui avait promis de lui envoyer un signe de l’au-delà.
Aussi dubitatif que réticent, Erlendur lui promet d’écouter l’enregistrement tout en lui répétant que ni l’enquête ni l’autopsie n’ont décelé le moindre élément suspect. L’audition de la cassette le convainc cependant de reprendre l’investigation à l’insu de tous. Il découvre que l’époux de Maria a eu un passé agité, qu’il a une liaison avec l’une de ses anciennes amours, qu’il est endetté et que Maria possédait une vraie fortune.

Un banal suicide, voilà pour les apparences. Mais c’est sans compter sur une relative période d’accalmie au commissariat, la curiosité et un sens aigüe de ressentir que quelque chose ne va pas. Voici donc Erlendur en marge d’une enquête qui officiellement n’en est pas une (cf le suicide clairement établi) qui, sur les interrogations de la meilleure amie de la jeune femme prend les choses en mains. Etrange, pas de cold case me direz-vous ? Et pourtant tous les éléments des enquêtes – car c’est bien sur 3 enquêtes que se lancent notre inspecteur et, toutes sont glaciales, même celle de cette jeune suicidée. En effet, son père est décédé « par accident » dans un lac gelé, sous ses yeux voici  un certain nombre d’années et tout semble le rappeler à elle et à sa mère partie récemment de maladie.

Quant aux cold cases, ils sont au nombre de deux et font partis d’enquêtes non résolues durant les premiers temps d’investigations d’Erlendur. Le seul parent survivant du jeune homme vient lui faire ses adieux et notre enquêteur, fidèle à sa mémoire et à celle de sa mère notamment, souhaiterait lui dire qu’il l’a retrouvé, d’une manière ou d’une autre. Une nouvelle fois, le passé et les souvenirs d’Erlendur sont au rendez-vous, ses sentiments de culpabilité, ses non-dits à son ex-femme comme à ses enfants. Maladroitement, il essaie de changer ses relations, notamment avec ses enfants, mais il reste malhabile et peu disert sur ses souffrances et sa jeunesse.

Comment faire son deuil en l’absence de corps, d’explications plausibles lorsqu’un être cher disparaît ? C’est cette thématique récurrente depuis que l’on connait l’histoire du frère de notre commissaire qui revient une nouvelle fois dans cette histoire qui fait également la part belle aux histoires de fantômes dont les islandais semblent friands, même si tous n’ont pas la même approche les concernant. Maniant tout cela avec une habilité certaine, Arnaldur Indridason trousse un roman assez court, glacial mais toujours d’une très grande habilité.

La cheffe, roman d’une cuisinière / Marie NDiaye

25 dimanche Déc 2016

Posted by uncoindeblog in #Un peu de lecture

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cuisine, destin, histoire, Marie NDiaye, quête gustative, vie

Marie NDiaye - La Cheffe, roman d'une cuisinière.La cheffe, roman d’une cuisinière / Marie NDiaye. Gallimard, 2016 (Blanche). 280 pages

« Elle trouvait excessives les louanges dont on s’est mis à couvrir sa cuisine. Elle comprenait les sensations puisqu’elle s’appliquait à les faire naître, n’est-ce pas, et que leur manifestation sur la figure des convives l’enchantait, c’est tout de même bien ce à quoi elle s’évertuait jour après jour, depuis tant d’années, presque sans repos. Mais les mots pour décrire tout cela lui paraissaient indécents ».
Le narrateur raconte la vie et la carrière de la Cheffe, une cuisinière qui a connu une période de gloire, dont il a longtemps été l’assistant – et l’amoureux sans retour. Au centre du récit, la cuisine est vécue comme une aventure spirituelle. Non que le plaisir et le corps en soient absents, au contraire : ils sont les instruments d’un voyage vers un au-delà – la Cheffe allant toujours plus loin dans sa quête d’épure.

De prime abord, j’ai trouvé déstabilisant cet usage de la narration par une tierce personne, cette manière de raconter, sans que l’on sache réellement qui se cache vraiment derrière ces souvenirs. Même chose pour ces petites échappées contemporaines… est-ce bien le même narrateur, une tierce personne ? En fait tout cela ajoute un peu plus de mystère au personnage de la cheffe, dont la prime enfance, l’éveil à la cuisine et l’existence vont nous être racontés à travers les yeux de cet ancien collaborateur.

C’est un récit à la fois construit  et virevoltant, la cheffe étant toujours au coeur de l’histoire mais des détails, l’existence de sa famille, de ce collaborateur, de sa fille venant enrichir ces lignes. Un peu à la manière de la cuisine de la cheffe, point de détails en trop, tout est donné pour enrichir le récit, sans l’alourdir. Les passages consacrés aux mets préparés par la cheffe furent pour moi des moments magnifiques, tant je l’imaginais au-dessus de ses casseroles et autres, cherchant à trouver la perfection, sa perfection. Même à travers les plats loin de m’attirer d’habitude, mon imagination ne pouvait s’empêcher de galoper, de tenter de trouver odeurs et goûts. Je me suis demandée si Marie Ndiaye avait concocté ces recettes avec un chef ou d’où pouvez lui venir cette inspiration aux fourneaux.

Etonnant par sa construction, je me suis totalement laissé gagner par cette lecture  que j’ai beaucoup aimé. Et, si la cuisine tient une place essentielle, comme de juste, sachez que les relations humaines et bien d’autres thématiques sont importantes dans ce très beau roman.

A découvrir et à déguster, si ce n’est pas encore fait.

Le manuscrit du Docteur Apelle / David Treuer

30 samedi Juil 2016

Posted by uncoindeblog in Traduit de l'anglais (Etats-Unis)

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amour, culture, David Treuer, histoire, littérature, livres

David Treuer - Le manuscrit du Dr Apelle - Une histoire d'amour.Festival America - logo

Le manuscrit du Docteur Apelle : Une histoire d’amour / David Treuer. Traduit de l’américain par Michel Lederer. Albin Michel, 2007 (Terres d’Amérique). 385 pages.

Le docteur Apelle, spécialiste des langues anciennes, s’est pour ainsi dire retiré du monde et se consacre à l’étude. Lorsqu’il découvre parmi les rayonnages d’une bibliothèque un vieux manuscrit qui bouleverse son existence : ce conte étrange, dont il entreprend la traduction, retrace le destin de deux jeunes Indiens au début du XIXe siècle. Et, pour la première fois de sa vie, cet homme prend conscience qu’il n’a jamais connu le véritable amour…
À mi-chemin entre la quête métaphysique et la légende initiatique, David Treuer poursuit avec ce nouveau roman une oeuvre rare et ambitieuse.
Tantôt enchanteur, tantôt mystérieux, Le Manuscrit du docteur Apelle nous plonge au coeur de deux histoires : l’une nous entraîne dans les profondeurs de la forêt mythologique, l’autre nous invite à parcourir les labyrinthes de la littérature. Et à nous interroger sur la seule chose qui puisse encore surprendre l’homme : ses sentiments.

Je n’avais pas ouvert l’ouvrage et n’avais pas vu le sous-titre « Une histoire d’amour ». Et oui, ce manuscrit sur lequel travaille le Docteur Apelle est bien  une histoire d’amour, même s’il débute à la manière d’un Conte, mais il est également beaucoup plus que cela.

En effet, David Treuer est un brillant conteur qui manipule ses lecteurs en lui faisant croire qu’il va lui narrer le quotidien de ce spécialiste des langues anciennes, une vie effacée, sans relief si l’on juge au premier regard mais l’histoire et même les histoires sont dans cette aventure… En donnant vie au texte, en l’écrivant en langue anglaise c’est un nouvel élan qu’il donne à la vie de Bimaadiz et Eta, pas seulement à leur amour, mais à tout un peuple, à leurs traditions, aux odeurs et souvenirs enfouis au plus profond de lui-même. Car oui, le docteur Apelle est indien et a connu tout ce qu’il narre dans cette traduction. Le point qui lui reste à découvrir est celui de s’ouvrir à la vie, aux sentiments. Sensible, éduqué à ne pas montrer ses émotions, ce texte, les aléas de la météo, un regard et quelques mots vont lui permettre d’entr’ouvrir sa vie à Campaspe, sa collègue. Mais tout n’est pas gagné pour autant comme tout un chacun le sait.

A l’image d’un livre, la vie contient de nombreux épisodes, mais encore doit-il trouver le/les bons lecteurs, s’il ne veut pas s’endormir sur une étagère, oublié.

C’est à une véritable mise en abîme que joue David Treuer entre ce texte, les sentiments, et le quotidien du docteur Apelle. Ce manuscrit égaré qui pourrait le rester, le fait que le docteur travaille dans un lieu de conservation des ouvrages. Livres qui n’ont pas trouvé leur lecteur, qui sont là pour conserver une trace de la parole écrite et qui, selon toute vraisemblance, ne sortiront jamais de leurs étagères, de cette forteresse. A force d’interdits, d’habitudes, cet homme, à l’image des livres, aurait pu ne jamais trouver l’amour.

Si parfois l’ouvrage peut vous sembler bavard, si vous ne comprenez pas tout à fait où l’auteur veut vous entraîner, persévérer, donner lui une chance…

Les délices de Tokyo / Durian Sukegawa

30 mercredi Mar 2016

Posted by uncoindeblog in Traduit du japonais

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cerisiers en fleur, dorayaki, histoire, Japon, maladie de Hansen, pâtisserie, transmission

Les délices de Tokyo / Durian Sukegawa. Traduit du Japonais par Myriam Dartois-Ako. Albin Michel, 2016. 239 pages

 » Ecouter la voix des haricots  » : tel est le secret de Tokue, une vieille dame aux doigts mystérieusement déformés, pour réussir le an, la pâte de haricots rouges dont sont fourrés les dorayaki, des pâtisseries japonaises. Sentarô, qui a accepté d’embaucher Tokue dans son échoppe, voit sa clientèle doubler du jour au lendemain, conquise par ses talents de pâtissière. Mais la vieille dame cache un secret moins avouable et disparaît comme elle était apparue, laissant Sentarô interpréter à sa façon la leçon qu’elle lui a fait partager.
Magnifiquement adapté à l’écran par la cinéaste Naomi Kawase, le roman de Durian Sukegawa est une ode à la cuisine et à la vie. Poignant, poétique, sensuel : un régal.

Une couverture aux couleurs pastels, une 4ème qui m’inspire et me voici partie pour un peu plus de 200 pages de délices, d’odeur, de sensibilité et d’émotions. Ce roman je l’ai dégusté dans son ensemble, ayant à la fois hâte de le découvrir et craignant sa chute. Mais il n’y a aucun regret à avoir, une fois la dernière page tournée ; il me faut juste essayer de trouver les bons mots pour vous faire partager ce bonheur de lecture, tendre et émouvante, mais sans trop vous en dire afin que vous puissiez découvrir librement cette histoire. (içi les premières pages)

Sentarô et Tokue ont tous deux un secret, et sont de belles âmes. Pour l’un comme pour l’autre, la vie n’a pas été facile et pourtant nous allons découvrir que leur enfance fut heureuse, que tous deux aimaient la lecture, l’écriture. Mais ces éléments seront dévoilés une fois que l’un et l’autre auront commencé à s’apprivoiser, à se connaître et à s’écouter. Toute la première partie de cette histoire est consacrée à cela, à l’apprentissage de Sentarô, tant au niveau de la pâtisserie que de l’échange. Non, vous n’êtes pas dans une émission culinaire, mais dans le quotidien de cette échoppe, du travail. Vous allez voir cette pâte de haricots se préparaient sous vos yeux, limite si votre odorat n’en cherche pas les effluves tant la description en est savoureuse. Vous appréhenderez la vie, les efforts de l’un et de l’autre et plus particulièrement ceux de Sentarô. Pour Tokue, il vous faudra attendre des chapitres ultérieurs afin de saisir les sacrifices et la  joie que lui apporte cette transmission du travail bien fait.

Ce magasin de Dorayaki sera pour eux leur chance : de se relever, de redresser la tête. Si vous aimez la nature et la nourriture, ce roman est fait pour vous. Je n’ai pas eu la chance de voir son adaptation, mais les extraits vus, en dépit de leur beauté, ne traduisent pas ce que j’ai ressenti au cours de ma lecture.

 

 

Who was Helen Keller ? / Gare Thompson

30 samedi Jan 2016

Posted by uncoindeblog in En langue anglaise (incroyable !), Pour les grands et les petits

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Collection Who was, Helen Keller, histoire, illustrations, langue anglaise

Who Was Helen Keller?Who was Helen Keller ? / Gare Thompson. Illustrated by Nancy Harrison. Grosset & Dunlap, 2003. 104 pages

At age two, Helen Keller became deaf and blind. She lived in a world of silence and darkness and she spent the rest of her life struggling to break through it. But with the help of teacher Annie Sullivan, Helen learned to read, write, and do many amazing things. (…) Black-and-white line drawings throughout, sidebars on related topics such as Louis Braille, a timeline, and a bibliography enhance readers’ understanding of the subject.

J’avais entendu parler d’Helen Keller mais je ne connaissais pas son histoire. Il y a quelques temps j’ai eu l’occasion de lire une BD qui lui était consacrée : Annie Sullivan & Helen Keller de Joseph Lambert (Ca et Là, 2013). Aussi, lorsque j’ai découvert cette série de « Who was…/ Who is…. » et connaissant mon flemme pour les livres anglais, je ne me suis pas trouvée d’excuses pour ne pas l’acheter et le lire. Si cette collection s’adresse aux plus jeunes pour leur faire découvrir des figures historiques ou populaires, je la trouve idéale pour ceux et celles qui veulent reprendre un peu leur anglais tout en apprenant quelque chose. Alors oui les biographies ne sont pas forcément l’idéal de chacun, mais comme cette forme ne me déplait pas, j’y ai pris plaisir.

Les volumes sont agrémentés d’illustrations, ainsi si votre bon sens ne vous permet pas de comprendre un mot ou une expression, l’image peut vous y aider. Les phrases restent assez simples sans être d’un niveau infantilisant. L’ouvrage ne s’arrête pas à l’histoire d’une personne mais au contexte historique, aux travaux/personnes liés à cette histoire : cela est présenté sous la forme d’une page illustrée et des traits essentiels de la personne ; ainsi dans ce volume, des pages sont consacrées à : – Alexander Graham Bell, – Thomas Hopkins Gallaudet, – Louis Braille et l’alphabet Braille et, – Franklin Delano Roosevelt.

En 100 pages, vous découvrez une personne, une époque tout en travaillant votre anglais. Je ne sais pas si les auteurs sont spécialistes des personnes mais je n’ai pas cherché à pinailler mais uniquement à découvrir et lire. Les chapitres sont courts donc si vous ne voulez juste prendre quelques minutes, pas de problèmes. Comme vous l’avez sans doute compris, je suis ravie de ma lecture et suis déjà tentée par d’autres titres (peut être sur liseuse, vu les coûts bas proposés et ma biblio commençant à crier tellement les livres sont serrés). La collection est large et mon objectif 2016 étant de lire un titre par mois en anglais, cela me permettrait d’alterner avec les pavés qui sont dans ma bibliothèque en langue anglaise.

Remèdes pour la faim / Deni Y. Béchard

28 jeudi Jan 2016

Posted by uncoindeblog in Traduit de l'anglais (Canada)

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écrivain, Deni Y. Béchard, histoire, mémoire, père, Québec

Remèdes pour la faim / Deni Y. Béchard. Traduit de l’anglais par Dominique Fortier. Alto, 2013. 577 pages.

Enfant, Deni ne savait pas qu’il était né dans une famille hors du commun. Sa mère américaine avait certes évoqué le passé de son père au Québec, mais l’arbre généalogique comportait encore bien des mystères. Un jour, il apprend enfin la vérité sur celui qu’il a toujours soupçonné de nager en eaux troubles : André Béchard était voleur de banques. Dans la tête du jeune homme germe alors une idée nourrie par son admiration pour cet homme à la violence mal contenue, absent et pourtant omniprésent: «Je serai un romancier et un hors-la-loi»

En Septembre 2014, j’ai eu la chance d’assister pendant le Festival America, au débat : Québec – l’endroit d’où je viens. En dehors des échanges, toujours fort intéressants, qui ont eu lieu  ce jour-là, j’ai découvert Deni Y. Béchard et son dernier roman paru. Un ouvrage très particulier car il contient une large part autobiographique et, est surtout un travail à la fois de mémoire et d’écriture qu’il a repris pendant de longues années. Au fil de cette histoire, nous allons découvrir en partie l’homme que fut son père, les souvenirs du narrateur mais surtout sa fascination pour les histoires et, son devenir d’écrivain en quelque sorte en construction.

Ce père a fait de lui cet écrivain de bien des façons et surtout sans le vouloir. Figure paternelle bien entendu, faite de secrets, d’histoires, de bagarres, cet homme sait sacrer comme nul autre et peut prendre de multiples visages perçus par l’enfant à différents âges mais, ces paroles ont également bercé son imaginaire et son attrait pour la lecture. Un père qui tait son ascendance québécoise, ayant très tôt fait l’amère expérience d’une différence entre ceux de langue anglaise et les québécois : des pauvres, qui se battent sans cesse et dont le parler lui-même est dénigré (voilà l’image qu’il a de lui-même). Il choisit donc de devenir américain afin de ne plus être pauvre et pour cela il deviendra également voleur. C’est un homme riche en couleurs, dans ces actes anciens et présents mais qui ne peut se détacher tout à fait  de son naturel : le mensonge, la violence qui mène la mère de Deni à le quitter.

En se séparant de lui, c’est une certaine forme de manque qui va se créer chez cet enfant dont l’esprit vagabonde et enjolive à la fois les histoires que lui a raconté son père, tout comme les faits de son passé qui lui sont distillés au compte-goutte, sa mère ne connaissant pas tout Le Dossier (comme dira plus tard une tante).

C’est à la fois une certaine forme d’errance de l’enfant qui grandit et l’envie d’en savoir plus que nous raconte le narrateur. Pour cela il nous renvoie à son passé, ses sensations et souvenirs du moment. Il ne juge pas mais cherche à connaître les histoires : la sienne, celleS de son père. Car elles sont plurielles : son enfance québécoise, les quelques bribes qu’il réussira à lui arracher (et qu’il comparera plus tard avec celles que sa famille paternelle lui donnera), son évasion vers la richesse et une certaine forme de liberté qui le conduiront en prison,  et tous ses chemins parallèles.

Original par la forme et l’histoire de cet homme, ce roman comme le dit Deni n’a pas de valeur morale, juste des souvenirs « (…) mais la mémoire continuant d’évoluer dans le temps, il est difficile de mesurer à quel point les années subséquentes ont façonné mon souvenir. (…) Au fur et à mesure que je vieillissais, [mon père] les racontait [ses histoires]différemment, révélant ou peut être ajoutant de petits détails afin de les rendre plus intéressantes à mes yeux (…). J’ai compris, pour la première fois, à travers ces « Notes de l’auteur » comment une autobiographie pouvait être réellement un roman.

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