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Archives de Tag: Festival America

Mois américain chez Titine & Festival America (8 au 11 septembre)

01 jeudi Sep 2016

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Festival America, Mois américain

AmericaFestival America - logo

 

Welcome back pour ces deux événements incontournables pour la rentrée 2016. Et non je ne viens pas vous parler de la Rentrée Littéraire*, même si certains ouvrages de romanciers américains en font partie, mais bien d’auteurs de ce continent qui continue à faire rêver bon nombre de personnes. Ces 2 derniers mois furent pour moi l’occasion de commencer à mettre en lumière quelques lectures (je pense que le mois de Septembre n’aurait pas suffit).

*Denis nous parle des éditeurs français et des USA, ici.

Grâce au Mois américain de Titine auquel je participe je vais poursuivre sur cet élan. Bon nombre de ces lectures m’ont été soufflées par le Festival America auquel j’aurai la chance de me rendre. Comme les années passées, je vais essayer de préparer un programme gargantuesque et de vous faire partager ces journées. Si, comme les éditions antérieures, cela ne suffit pas, je prendrais le temps de vous en reparler de temps en temps dans les prochains mois (et non je n’ai toujours pas bouclé mon programme de lectures lié aux découvertes de la dernière édition – 2014- ).

En attendant ce grand bain, voici la liste des auteurs invités cette année et les lectures que j’ai faite afin de mieux les entendre au cours des différentes tables rondes etc … (liste prise le 27 août sur le site du Festival).

Enfin, pour

Alysia Abbott – dernier roman paru : Fayriland

Megan Abbott – Les ombres de Canyon Arms –> billet en cours

Derf Backderf – Mon ami Dahmer ; Trashed

Ann Beattie – Promenades avec les hommes

Christopher Bollen – dernier roman paru : Manhattan People

Cynthia Bond – dernier roman paru : Ruby

Joseph Boyden – Dans le grand cercle du monde, Là-haut vers le nord, Le chemin des âmes

Dan Chaon – Cette vie ou une autre

Thomas Cook – Au lieu dit noir étang –> billet en cours

Tom Cooper – Les maraudeurs

Abha Dawesar – Madison Square Park

Sergio De La Pava – son roman m’intrigue : Une Singularité nue

John D’Agata – dernier roman paru : Que faire de ce corps qui tombe ?

James Ellroy – dernier roman paru : Perfidia

Patrick Flanery – dernier roman paru : Terre déchue

Karen Joy Fowler – Le club Jane Austen

Pete Fromm – dernier roman paru : Le nom des étoiles

Forrest Gander – dernier roman paru : La Trace

David Grand – Mount terminus (que j’ai hâte de découvrir)

Garth Risk Hallberg – dernier roman paru : City on Fire

Brian Hart – dernier roman paru : Au bord du monde

Peter Heller – dernier roman paru : Peindre, pêcher et laisser mourir

Smith Henderson – dernier roman paru : Yaak Valley, Montana

Laird Hunt – dernier roman paru : Neverhome

Marlon James – Brève histoire de sept meurtres –> lecture imminente

Bret Anthony Johnston – dernier roman paru : Souviens-toi de moi comme ça

David Joy – dernier roman paru : Là où les lumières se perdent

Eddie Joyce – dernier roman paru : Les petites consolations

Laura Kasischke – A moi pour toujours, A suspicious River

Megan Kruse – dernier roman paru : Des beaux jours à venir

Rachel Kushner – Les lances flammes –> dans ma PAL

Ben Lerner – Au départ d’Attocha

Iain Levison – Ils savent tout de vous –> je vous dois un billet

Sam Lipsyte – Demande et tu recevras –> dans ma PAL

Atticus Lish – dernier roman paru : Parmi les loups et les bandits

Ken Liu – La ménagerie de papier

Emily Saint John Mandel – dernier roman paru : Station Eleven

Greil Marcus – dernier ouvrage : L’histoire du rock en dix chansons

James McBride – La couleur de l’eau

Colum McCann – dernier roman paru : Treize façons de voir

Alice McDermott – Someone –> je vous dois un billet

Anna North – Vie et mort de Sophie Stark –> billet demain

Dan O’Brien – dernier roman paru : Wild Idea

Stewart O’Nan – dernier roman paru : Derniers feux sur Sunset

David James Poissant – dernier roman paru : Le paradis des animaux

Kevin Powers – dernier roman paru : Yellow Birds

Molly Prentiss – dernier roman paru : New York, esquisses nocturnes

Virginia Reeves – dernier roman paru : Un travail comme un autre

Gyasi Ross – dernier ouvrage paru : How to Say I Love You in Indian

Jane Smiley – L’exploitation –> je vous dois un billet

John Jeremiah Sullivan – dernier roman paru : Pulphead

Glenn Taylor – La ballade de gueule tranchée –> dans ma PAL

Héctor Tobar – Printemps barbare –> dans ma PAL

Vu Tran – dernier roman paru : Disparue à Las Vegas

David Treuer – Comme un frère, Le manuscrit du Docteur Apelle, Et la vie nous emportera –> dans ma PAL

Willy Vlautin – Motel Life

M.O.Walsh – dernier roman paru : Soleil Brisé

Andria Williams – dernier roman paru : Idaho

Don Winslow – Missing : New York –> dans ma PAL

Meg Wolitzer – L’épouse –> dans ma PAL

Au départ d’Atocha / Ben Lerner

27 samedi Août 2016

Posted by uncoindeblog in Traduit de l'anglais (Etats-Unis)

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Ben Lerner, errance, Espagne, Festival America, Madrid, reconnaissance

Ben Lerner - Au départ d'Atocha.Festival America - logo

Au départ d’Atocha / Ben Lerner. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Jakuta Alikavazovic. Editions de l’Olivier, 2014. 206 pages.

Adam Gordon est un jeune poète américain en résidence d’écriture à Madrid. Mais il écrit peu : il fume, déambule, lit, drague Isabel, courtise Teresa… et s’invente une vie. Dans ses récits tissés de mensonges, sa mère est malade et son père fasciste. Spectateur fasciné de sa fausse existence, Adam navigue au sein d’un univers fait de littérature, d’art et d’intrigues amoureuses.
Mais quand un attentat frappe la gare d’Atocha, la réalité vient troubler sa fiction. Au départ d’Atocha est un premier roman impertinent, dans lequel les expatriés sont renvoyés au vide de leur condition, loin des corridas chères à Hemingway. Il s’inscrit cependant dans une autre filiation, où l’ironie se conjugue au lyrisme de l’errance : celle de Musil, Rilke ou Svevo. Avec ce livre inclassable, Ben Lerner esquisse un saisissant portrait de l’artiste en jeune homme.

La 4ème ne m’inspirait guère, mais je souhaitais lire cet auteur dans le cadre du Festival America. Emprunté à la bibliothèque ce roman était présenté comme un coup de coeur, donc j’ai fini par me laisser tenter. Et,…..

Dès les premières pages, je me suis dit que cette lecture allait être difficile et j’ai regardé le nombre de pages avant de me dire qu’il n’était pas bien long et que je devrais pouvoir y trouver quelque chose. Mais quoi ?

Pour moi ce roman symbolise les errances nombrilistes d’un jeune homme gâté, consommateur d’antidépresseurs, d’alcool et de fumettes de tous styles. Qui s’interroge (et encore, je suis gentille) sur lui-même, se cherchant une place (au soleil de préférence). Il ressemble par bien des travers à beaucoup d’entre nous qui au moment du passage à l’âge de partir travailler, tente de retarder l’échéance, se cherchant des excuses, des échappatoires de tout côté. Mais lorsqu’on lit ces 206 pages, on a juste envie de s’endormir. L’attentat d’Atocha me semblait décrit comme un révélateur ; il s’avère que cet événement et les manifestations qui ont suivi permettent juste à l’auteur d’inclure son personnage dans le réalisme, mais cela ne change en rien son comportement. Le style m’a totalement ennuyé. J’avais parfois l’impression de longs borborygmes ou de phrases se cherchant elles-mêmes un sens.

Bref je ne suis jamais entrée dans cet ouvrage. Je viens de lire la 4ème du nouvel opus de Ben Lerner qui m’inspire davantage mais, le personnage principal reste le même d’où quelques réticences à replonger.

Comme un frère / David Treuer

25 jeudi Août 2016

Posted by uncoindeblog in Traduit de l'anglais (Etats-Unis)

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construction, culpabilité, David Treuer, famille, Festival America, indien, Ojibwa, réserve, ville

David Treuer - .Festival America - logo

Comme un frère / David Treuer. Traduit de l’américain par Marie-Claire Pasquier. Albin Michel, 2002 (Terres d’Amérique). 330 pages

Little, son premier roman, a été pour de nombreux lecteurs la révélation d’un incroyable talent. Dans Comme un frère, David Treuer donne la pleine mesure de son univers d’écrivain avec cette même gravité, à la lisière de la poésie et du réalisme, qui fait toute la force de son écriture. Dans le Southside de Minneapolis, un quartier rongé par la misère, Simon, un jeune Indien, sort de prison où il a purgé une peine de dix ans pour le meurtre de son frère. Il lui faut maintenant retrouver une place parmi les siens et prendre un nouveau départ. Mais ce dont rêve avant tout Simon, c’est de réconcilier passé et présent. Il se met alors en quête d’une impossible rédemption… Entre ombre et lumière, violence et fragilité, Comme un frère porte un regard intense sur la vie et les êtres.

En attendant Septembre et Le mois américain chez Titine qui me permettra de vous parler du dernier David Treuer « Et la vie nous emportera » – Merci aux Editions Albin Michel – , voici un de ses ouvrages plus ancien.

Comme dans un précédent roman dont je vous ai parlé il y a peu, on retrouve un esprit similaire : la place de l’indien dans la ville, la réserve, les souvenirs d’enfance, la famille et l’absence des échanges verbaux. Comme je l’ai lu dans des critiques passées, c’est un ouvrage fort sombre mais prenant pour qui sait écouter les silences et les chagrins qui en découlent.

Cette famille je lui ai trouvé de nombreuses similitudes avec la ville de Minneapolis : elle s’élève, des bâtiments sont détruits pour mieux la faire renaître de ses cendres ; les indiens sont invités à quitter leurs réserves pour l’y aider, puis brusquement tel un château de cartes, une pièce s’effondre et tout va s’écrouler : pièce par pièce. Alors oui, ici et là, les blessures sont calfeutrées, un semblant de renouveau apparaître, mais les fissures sont toujours là et plus rien ne sera jamais comme avant, jusqu’à ce que les démolisseurs interviennent. Mais, cette histoire, c’est aussi un formidable hommage à la place de la femme, de la mère prête à tout pour sauver un semblant d’équilibre, sa famille.

Betty est là, veuve, essayant de porter à bout de bras sa vie, ses 4 enfants, puis son petit-fils lorsque nous la rencontrons pour la première fois. A travers son regard, celui de son fils, Simon, c’est leur histoire et celle des indiens espérant une vie meilleure, moins difficile et faîte de promesses non tenues que nous allons les suivre. Retours en arrière, moments présents et espoirs de tous les instants nous font partager leur vie. Grâce à ces virgules dans le passé : le jour du décès du père, l’arrivée en ville, le premier chèque reçu et les courses qui s’ensuivent, le quotidien des enfants et la complicité des deux frères, la vie et les sourires, la curiosité et l’attente ne sont que plus grandes, cherchant à comprendre ce fratricide qui nous semble impossible.

Mais certains changements sont parfois trop difficiles, les silences également. Et malgré la complicité de One-Two, vétéran de la guerre de Corée et protecteur discret de la famille, des épaules qui cherchent à vous aider, la vie poursuit son chemin, apportant son lot de chagrins. Alors, non, ce livre n’est pas plombant comme vous pourriez le craindre, il décrit avec amour la fragilité de l’existence et des êtres, les choix bons ou mauvais. Le tout d’une plume subtile qui permet de tourner les pages et de le refermer sans regret pour le temps consacré à le découvrir.

Les maraudeurs / Tom Cooper

18 lundi Juil 2016

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1er roman, bayou, crevettes, Festival America, Katrina, Lousiane, marée noire, pétrole, Tom Cooper

Tom Cooper - Les maraudeurs.A découvrir et à retrouver au

Les maraudeurs / Tom Cooper. Traduit de l’américain par Pierre Demarty. Albin Michel, 2016. 399 pages

À Jeanette, en Louisiane, on survit tant bien que mal grâce à la pêche, de génération en génération, mais depuis le passage de l’ouragan Katrina rien n’est plus pareil. Et quand la marée noire vient polluer les côtes, les habitants sont de nouveau confrontés au pire. Parmi eux, Gus Lindquist, un pêcheur manchot accro aux antidouleurs, qui rêve depuis toujours de trouver le trésor caché de Jean Lafitte, le célèbre flibustier, et parcourt le bayou, armé de son détecteur de métaux. Ou encore Wes Trench, un adolescent en rupture avec son père, et les frères Toup, des jumeaux psychopathes qui font pousser de la marijuana en plein coeur des marécages. Leurs chemins croiseront ceux de Hanson et Cosgrove, deux losers prêts à tout pour devenir riches, et de Brady Grimes, mandaté par la compagnie pétrolière pour inciter les familles sinistrées à renoncer aux poursuites en échange d’un chèque. Mais tous n’en sortiront pas indemnes…

Une douce folie semble émaner de bon nombre des personnages de ce roman. Un brin il en faut pour vivre dans ce bayou dévasté par les éléments naturels (ouragan Katrina), par la main de l’homme (le pétrole) et par le pire ennemi de l’être humain : lui-même. Sans cette fantaisie, ces personnages instables et inhibés pour certains, je ne suis pas certaine que le lecteur puisse parvenir à entrer dans cette réalité du quotidien de ces pêcheurs dont le labeur ne suffit plus. Chacun se démène comme il peut et Tom Cooper sait comment nous raconter cette vie, l’équilibre précaire de l’existence dans cette zone marécageuse. Ce cadre il en fait un atout, un ultime protagoniste dans cette histoire en quelque sorte.

Inexorablement les fils se tissent entre ses hommes ; il les manipule mais c’est pour mieux nous raconter leurs histoires. Celle d’un père et d’un fils qui s’éloignent mais qui continuent à se chercher, parallèle de Gus et de sa fille ? Wes, de son côté, va-t-il abandonner ses rêves et quitter ce village à l’image de Brady Grimes qui tel un rapace semble tourner autour de ses proies. De toutes ses personnalités un peu extrêmes, on se demande lequel a le grain le plus important. Les frères Toup et leur violence : intérieure /intellectuelle pour l’un, impulsive pour le second  ? Gus, totalement accroc aux médicaments, à sa recherche de trésor ? Quant aux deux losers, Hanson et Cosgrove, ne sont-ils pas les plus dangereux à vouloir se frotter à une communauté et à des lieux dont ils ignorent tout ?

Non je ne peux pas tout vous dire car je vous en dévoilerai sans doute trop, mais ce 1er roman est à la fois une chronique sociale ainsi qu’un polar. Ce mélange est une véritable bouffée d’air frais qui ne se terminera pas sur un magnifique happy end pour tous, mais avec un chapitre où l’espoir renaît. Vous l’aurez compris je pense, j’ai vraiment beaucoup aimé.

Madison Square Park / Abha Dawesar

04 lundi Juil 2016

Posted by uncoindeblog in Traduit de l'anglais (Etats-Unis)

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Abha Dawesar, Festival America, filiation, héritage, Inde, liberté, passé

Abha Dawesar - Madison Square Park.Festival America 2016

Madison Square Park / Abha Dawesar. Roman traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Laurence Videloup. Editions Héloïse d’Ormesson, 2016. 335 pages.

Enfant, Uma a quitté son Inde natale pour les États-Unis. À trente ans, elle habite New York avec Thomas. Pour protéger leur relation, elle cloisonne sa vie en gardant à distance le poids d’un passé qu’il ne faudrait surtout pas remuer. Mais le jour où elle apprend qu’elle est enceinte, ce fragile équilibre bascule.
Madison Square Park est une tragi-comédie sur fond de quête identitaire. Abha Dawesar y explore le devenir-femme par le dépassement de lourds héritages qui s’inscrivent jusque dans les gènes. Elle offre à ses personnages une liberté toujours vacillante – entre repli sur soi et ouverture à l’autre –, où seul triomphe l’acharnement à vivre et à aimer.

C’est un très beau roman que nous offre Abha Dawesar que je ne connaissais absolument pas, alors qu’elle n’en est pas à son coup d’essai. A la lecture de la 4ème de couverture, je me suis demandée ce que j’allais y découvrir, si une certaine vision de l’arrachement d’Uma à son pays natal serait au coeur de l’ouvrage, si j’allais y trouver un certain parallélisme avec les actualités quotidiennes : émigration, adaptation?

Autant vous le dire tout de suite, ces clichés n’ont aucunement cours dans ces pages. Le poids du passé d’Uma est avant tout lié à la relation de couple de ses parents bien loin de la perfection et dont elle fut, dès la prime enfance, le témoin silencieux. Ils exercent sur elle une emprise inimaginable aux yeux de tous : famille, proche… Ses père et mère jouent avec elle comme ils jouent tous les deux, de manière malsaine, usant de ses sentiments, de son amour filial. Tout cela nous allons le découvrir, pas à pas, par le biais de sortes de flash back qui peu à peu vont nous éclairer sur les raisons de l’arrivée de cette famille, sur les relations de ce couple et du jeu dangereux qu’ils vont vivre à leur fille, pris entre tous les feux : respect et désir d’émancipation en quelque sorte.

Jeune femme brillante, elle a su, aider de quelques personnes parvenir à un poste à responsabilité, à s’émanciper dans sa relation amoureuse mais la domination de ses parents reste patente. Si ses hésitations, sa non rébellion peut sembler étrange (mais tellement réaliste), elle m’a fait penser à ces enfants martyrs (non ce n’est pas un spoiler), aux victimes du syndrome de Stockholm. Mais, les pages ne se résument pas qu’à cela, elles racontent beaucoup plus : la quête du bonheur sans doute, et, comme je le mentionnais, ces belles rencontres qui vous permettent de repartir, de donner souffle à votre existence à certains moments.

Et lorsque vous perdez une partie de votre passé, de votre souffrance intime, rien ne dit que vous pourrez rebondir plus aisément car la vie réserve bien des surprises et des silences, même de la part de ceux qui jusqu’alors vous apportez aide et compréhension. Le plus difficile chemin reste alors à parcourir : recommencer, redonner sa confiance en tout point ou en partie. Mieux se connaître afin d’avancer.

Derf Backderf : Mon ami Dahmer, Trashed

02 samedi Juil 2016

Posted by uncoindeblog in Traduit de l'anglais (Etats-Unis)

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Dahmer, Derf Beckderf, Festival America, ordures ménagères, poubelles, quotidien, Serial Killer, société de consommation

Soyons honnêtes, jamais je n’avais pensé ouvrir un volume de Derf Backderf. J’aime le roman graphique mais ses couvertures et titres n’avaient jamais suscités mon intérêt. J’ai pris ces 2 ouvrages par curiosité parce que Backderf est un des invités du Festival America (pour une fois que j’essaie de m’y prendre tôt et de découvrir/ redécouvrir les auteurs présents). Et je dois avouer que j’ai été très agréablement surprise.

Si « Mon ami Dahmer » me laissait dubitative par son sujet, une certaine crainte de voyeurisme et d’un thème trop trash pour moi, je n’ai finalement eu aucun soucis avec ma lecture. Il est certain que, contrairement aux américains, le sujet me parle moins car j’ignorais tout de ce Serial Killer. En s’intéressant aux années d’enfance de cet homme, Derf Backderf sans vouloir juger ou justifier les actes de Dahmer raconte en partie l’ignorance des adultes vis à vis de cet enfant / adolescent perdu qui se cherche désespérément une vie sociale, un point d’accroche en dehors d’une vie familiale explosive et dans laquelle il semble juste un élément faisant partie du paysage. Un jeune homme qui cherche à attirer l’attention en faisant rire, déstabilisant par ses actes et son élocution. Mais tout cela reste superficiel et ne suffira pas à l’intégrer totalement dans le groupe d’amis de l’auteur. Je lisais hier sur une affichette cherchant à vendre : ‘Chaque assassin est probablement le vieil ami de quelqu’un’ ; c’est bien le cas pour Derf Backerf, même si cette notion d’amitié est restée une parenthèse, elle lui a permis de mettre en lumière via ses souvenirs et ceux de son entourage de l’époque, une autre vision de cet homme.

Son dernier ouvrage « Trashed » m’a davantage parlé. A la fois superficielle et grave, mais point de mort d’hommes par acte de violence ici donc même si tout est loin d’être rose dans cette année directement inspirée de sa jeunesse et de son métier de poubellier. Et oui le métier d’éboueur n’est pas celui qui fait rêver que l’on vive à Paris ou dans une ville des Etats-Unis. Et comme le disent si justement ces pages, une fois le sac poubelle mis dehors, nous oublions rapidement ce qu’il devient et qui s’en occupe.

Qu’il pleuve, vente, neige ou autre, nous suivons l’équipe de Derf confrontée à un chef quasi tyrannique avec eux et qui répond positivement à toutes les sollicitations des administrés afin de garder sa place, son pouvoir. Une petite mafia locale règne sur la ville et ce service n’est pas exempt des tiraillements et intérêts divers des services de la ville.

Je dois avouer que sur un sujet peu sexy, l’auteur a réussi à me faire rire, à m’attacher aux personnages. En même temps il nous donne un rapide historique des ordures ménagères, de l’évolution du ramassage des ordures et de la gestion de ses immondices : ménagères, crottes de chien, produits polluants, vieille voiture découpé afin de ne pas faire appel à un service plus approprié, branches d’arbres ou pelouses. Les services de la ville sont innombrables mais quasi tout fini au même endroit dans cette région des Etats-Unis : dans une décharge à ciel ouvert où tout est compacté, « rangé » et où une fine couche de terre cache la misère. Alors oui nous sommes aux US et l’Europe fait un peu mieux, comme nous le rappelle l’auteur. Néanmoins, notre système de consommation à outrance n’a fait que croître les sacs dont nous croyons nous débarrasser. Nous croyons nous donner bonne conscience en triant un peu, mais le problème reste inexorable dans l’immédiat.

Problème de société, mainmise de quelques personnes sur un commerce juteux et vision sociale. C’est de tout cela dont parle Derf Backderf évoquant en parallèle la crise économique qui jette des familles à la rue et dont la vie se retrouve sur le trottoir une fois les banques les ayant expropriées. Oui la vision est parfois crue, mais avec tant de situations si cocasses et délirantes que la pilule, même un peu amère, passe sans problème avec une formidable envie de relecture et une autre vision vers ces hommes qui font un travail bien ingrat, loin de sentir les parfums dont nous abreuvent les annonceurs.

Mon ami Dahmer / Derf Backderf. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Fanny Soubiran. Cà et là, 2013. 222 pages

Trashed . Derf Backderf. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Philippe Touboul. Cà et là, 2015. 237 pages

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