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Archives de Tag: femme

Les vies privées de Pippa Lee / Rebecca Miller

22 lundi Jan 2018

Posted by uncoindeblog in Traduit de l'anglais (Etats-Unis)

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femme, indépendance, liberté, place de la femme, Rebecca Miller

Rebecca Miller - Les vies privées de Pippa Lee.

Les vies privées de Pippa Lee / Rebecca Miller. Traduit de l’anglais (Etats-Unis par Cécile Deniard). Seuil, 2009. 290 pages

A cinquante ans, Pippa Lee apparaît à tous ceux qui la connaissent comme « une des dames les plus charmantes, les plus gentilles, les plus adorables, les plus simples et les plus rassurantes qu’ils aient jamais vues ». Épouse parfaite, mère dévouée, hôtesse accomplie et sereine, elle semble avoir tout pour être heureuse. Mais lorsqu’elle et Herb, son mari octogénaire, quittent New York pour s’installer dans une luxueuse banlieue pour retraités, cette belle façade se fissure. Sa sensualité mise en sommeil se réveille et remonte à la surface un passé mystérieux et trouble, fait de rébellion, de passions et de déchirements – un passé dont elle a laissé loin derrière elle les excès et les dangers pour le confort du mariage mais qui la rattrape inexorablement… Les Vies privées de Pippa Lee,  » roman à énigme psychologique « , explore avec finesse le labyrinthe intime d’une femme en quête de sa véritable identité, écartelée entre son désir de sécurité affective et son aspiration à la liberté. Dans la veine des Corrections de Jonathan Franzen, ce roman dénonce avec drôlerie et lucidité les maladies de l’Amérique, son instrumentalisation de la femme, son culte du succès, du bonheur, et les hypocrisies que tout cela recouvre.

Je me souviens avoir vu l’adaptation de ce roman (par son auteur) à sa sortie et ne pas en avoir conservé un souvenir démentiel. Le livre entre les mains je ne savais pas pourquoi ce titre me disait quelque chose mais en le reprenant pour enfin le lire, la lecture de la 4ème de couverture m’a fait me souvenir de cette séance et je suis partie avec un a priori, craignant de m’ennuyer. Et bien, pas du tout.

Même si toutes les clés ne sont pas plus dans ces pages que dans sa version filmée, je dois avouer que cela m’a permis de me pencher sur les relations mères-filles, sur la place de la femme dans la société (oui les choses évoluent mais,… la place de la mère reste ce qu’il est, celui de la femme également…). Que faire quand vous n’avez pas une passion, n’êtes pas une artiste et que vous continuez à chercher votre place ? Pour Pippa Lee, après pas mal de ce que certains verront comme des errances, de fuites, d’une simple quête du bonheur, sa place de femme de, mère et ménagère accomplie semble être SON idéal, ou peut-être simplement l’image qu’elle souhaite donner à tous alors qu’on la découvre avide de nonchalance ou d’observation de la nature (réelle ou humaine). Mais Pippa estime qu’elle doit poursuivre sa route en vaillant petit soldat, même si le choix de vie de son mari Herb : une cité de personnages âgés la laisse « sans voix ».

A son corps défendant Pippa cherche à se rebeller tout en essayant de poursuivre l’existence avec Herb et de comprendre ses erreurs et sa non relation avec sa fille. Si son mari semble au bout du chemin c’est pourtant elle qui mène une introspection sur elle-même et nous narre son passé, ses propres relations familiales et ses prises de psychotropes avant sa rencontre avec Herb.

On découvre une Pippa bourgeoise et sage avant de découvrir une enfance soumise à une mère dépressive et dépendante, avant qu’elle ne décide de prendre la vie à bras le corps, plongeant elle aussi dans différents trips des petites pilules. La douce et passive Pippa va vous surprendre par ses dernières décisions.

J’aime particulièrement cette dernière phrase dans la bouche de sa fille qui traduit bien la situation de nombreuses femmes :« Elle nous a consacré la moitié de sa vie. (…) Tu ne penses pas qu’elle mérite des vacances »

Un été prodigue / Barbara Kingsolver

15 lundi Jan 2018

Posted by uncoindeblog in Traduit de l'anglais (Etats-Unis)

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coyote, femme, indépendance, nature, vie au plein air

Barbara Kingsolver et Barbara Kingsolver - Un Été prodigue.Un été prodigue / Barbara Kingsolver. Roman traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Guillemette Belleteste. Rivages Poche, 2014. 559 pages.

Dans le décor sauvage et grandiose des Appalaches, Un été prodigue tisse trois histoires de femmes. Celle de Deanna, employée par l’office des forêts, dont la solitude va être bouleversée par l’arrivée d’un jeune chasseur. Celle de Lusa, une intellectuelle qui, devenue veuve, décide de rester dans la vallée et de gagner le coeur d’une famille hostile.
Celle de Nannie, enfin, dont les opinions en matière de religion ou de pesticides suscitent des querelles de voisinage. Dans ce roman foisonnant et généreux, Barbara Kingsolver traite du thème qui lui est le plus cher – le respect de la nature – avec un charme et une grâce qui suscitent l’enthousiasme.

Alors que j’allais rédiger ce billet je suis allée lire celui de Karine et même si mon ressenti général n’est pas le même concernant les personnages j’ai eu également la même impression concernant Deanna. J’allais vous dire en guise d’introduction que j’avais eu bien du mal à entrer dans ce bouquin car le roman s’ouvre en sa compagnie et franchement,  sa personnalité, sa volonté de s’isoler ainsi ne m’intéressait guère. Quant à certains passages rédigés par Barbara Kingsolver, qui se retrouvent souvent dans la bouche de Deanna et bien, ils me lassaient parfois. J’attendais avec beaucoup plus d’impatience les chapitres consacrés à Lusa ou aux querelles de Nannie et Garnett.

Bref en dépit de ces défauts, j’ai poursuivi ma lecture avec enthousiasme, afin de découvrir la vie de ces femmes. Bien entendu 3 d’entre elles sont mises en avant, mais c’est toute une communauté féminine qui tournoient autour d’elles et particulièrement de Lusa. Deanna, Lusa et Nannie sont 3 femmes à différents âges de la vie, qui se trouvent confronté à la solitude volontairement ou pas. Indépendantes et cultivées elles font des choix de vie et nous allons découvrir au fil des pages non seulement une ode à la nature de par leurs professions respectives mais également les vies passées de ces femmes. Les liens entre elles sont beaucoup plus fins que les apparences le laissent supposer.

Lusa est particulièrement attachante par son origine multiethnique, la musicalité des langues et les odeurs des repas de fêtes qu’elle narre. Elle n’est pas seulement attachée à la nature, au plaisir de la découverte des insectes (dont elle est spécialiste), mais également à tout ce qui l’entoure. C’est cet ensemble qui fait d’elle un personnage prenant et attachant. Ajoutons à cela son histoire personnelle passé et présente. Cette femme prend les choses à bras le corps, n’ayant plus d’autres choix d’une certaine manière. Elle redécouvre la campagne, elle, la fille de la ville et comprend pertinemment que chaque saison sera une lutte permanente pour vivre. Alors bien entendu certains n’y verront que de l’idéalisme, mais la lecture faite de personnage si « vivant » rende les livres plus attachants.

Pour en revenir à l’avis de Karine et sur le fait que l’auteur en fait peut-être un peu trop, le sujet de thèse de Deanna sont les coyotes et j’ai découvert que les femelles sont fort indépendantes à l’image des 3 portraits de cet ouvrage. Volonté ou non de la part de l’auteur d’appuyer encore un peu plus sur ses deux thèmes, je ne sais.

Les avis de Clochette et Karine

Pourquoi pars-tu, Alice ? Nathalie Roy

28 mardi Nov 2017

Posted by uncoindeblog in Auteurs québecois

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femme, mère, Québec, remise en question

Pourquoi pars-tu, Alice ?https://i0.wp.com/moncoinlecture.com/wp-content/uploads/2017/10/Qu%C3%A9bec-en-novembre-2017.jpg

Pourquoi pars-tu, Alice ? Nathalie Roy. Libre Expression, 2017. 300 pages

Alice Dansereau, quarante-trois ans, en fait trop pour tout le monde : épouse attentionnée, mère exemplaire, bénévole impliquée, enseignante dévouée, gestionnaire de la maisonnée, coursière, chauffeuse de taxi, etc. Lorsque son conjoint annule à la dernière minute leur voyage d’amoureux, elle prend une décision qu’elle n’aurait jamais cru pouvoir assumer : tout laisser derrière pour s’offrir un moment à elle. Avec pour seul bagage sa carte de crédit, ses lunettes de soleil et son cellulaire, elle s’enfuit sur le scooter de sa fille. Combien de temps sera-t-elle absente? Jusqu’où ira-t-elle? Elle l’ignore pour l’instant, mais en traversant le pont Pierre-Laporte en direction de la route 132 Est, elle sait qu’elle devra faire le point sur sa vie et sur son avenir. Des centaines de kilomètres plus loin, et au fil de rencontres inattendues, Alice réalise qu’elle s’est longtemps oubliée. Elle se découvre passionnée, un peu rebelle, et aura envie d’exploser. Cet été sur la route changera sa vie à jamais.

Ce roman commençait assez bien pour moi mais je n’ai finalement pas trouvé ce que j’y cherchais / souhaitais lire. Et oui, souvent on se fait des idées et l’auteur parvient à répondre à nos attentes ou à nous entraîner là où on ne l’attendait pas mais l’originalité fait que l’on adhère à ses idées, son style etc. Mais cette fois cela n’a absolument pas fonctionné pour moi.

Qu’est-ce-je t’attendais ? Je l’ignore moi-même mais l’instant de rébellion passée, le folie douce de partir en scooter m’avait fait espérer davantage qu’un pâle remake d’histoires somme toute banales, même si Nathalie Roy y ajoute un conflit familial avec la soeur de l’héroïne, un groupe de jeunes qui l’invitent à se produire sur scène au cours d’une festival, et tente d’épicer le tout ici ou là de quelques anecdotes croustillantes. Sur une excellente idée : la remise en question de la ménagère, mère trop à la disposition de ses proches et de son travail, qui décide de se lancer seule dans une escapade improvisée et de remettre à plat sa vie, l’auteur refait quasi une banale crise de la quarantaine.

Le point le plus positif pour moi fut de refaire avec son héroïne une partie de la route que j’ai suivi lors de ma première visite québécoise et de mon rapide tour de la Gaspésie. J’y ai retrouvé des instantanés, des visuels, même si la saison n’était pas la même.

Comme je le dis parfois : à lire à la plage, sans rien en attendre.

Autour d’elle / Sophie Bienvenu

24 vendredi Nov 2017

Posted by uncoindeblog in Auteurs québecois

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abandon, adoption, femme, liens, mère, portrait, Québec, Sophie Bienvenu

Sophie Bienvenu - Autour d'elle.Autour d’elle / Sophie Bienvenu. Le cheval d’août, 2016. 207 pages.

En 1996, une adolescente de seize ans accouche d’un garçon dans l’anonymat d’un hôpital de Montréal. Autour d’elle retrace vingt ans des vies de Florence Gaudreault et de son fils biologique à travers le prisme d’une vingtaine de personnages qui ont croisé leurs chemins et qui racontent, chacun à leur tour, leur propre histoire. Jeunes, vieux, familles, couples ou solitaires en rupture de ban : de secrets en rebondissements, Bienvenu sonde les faillites et espoirs de tout un pan d’humanité, et dévoile ce qui affleure de fragile sous la dure écorce des cicatrices du passé. Roman choral fabuleusement incarné, Autour d’elle explore les liens qui nous unissent et l’amour dans toutes ses manifestations, que ce soit celui qu’on perd, celui qui fait vivre, celui qui détruit ou celui qu’on retrouve.

Tout commence par un éveil. Lorsqu’un adolescent de son âge rencontre Florence Gaudreault, il lui fait prendre conscience de sa féminité. Les choses s’accélèrent entre eux et Florence va se découvrir enceinte. Alors que son univers familial explose, que cette relation est sans suite, elle va faire des choix. Le 1er sera d’abandonner son enfant. Mais ces primes éléments évoqués, nous allons les découvrir au détour de portraits croisés, comme la suite de cette histoire.

Hommes et femmes qui croisent indistinctement Florence et son fils qui a été adopté. Chaque chapitre nous renvoie à l’un ou l’autre, mais nous ne savons jamais à l’avance de quoi il sera fait car il narre également des instantanés de l’existence d’autres personnes, bien souvent des êtres tout aussi sensibles que nos deux protagonistes, qui, eux-aussi, se trouvent confrontés à des choix qui bien souvent résonnent comme un écho proche ou lointain de ces deux êtres.

Toute la magie de ce roman est là. Sous quels traits, quel âge ou quel va être le lien ? Les mots sont sensibles et parlent de destins, de choix de vie. Tour à tour sont abordés la solitude, la violence conjugale, l’abandon du domicile conjugale, la jalousie, la fraternité, la peur du nourrisson…. Oui cela peut sembler incroyable au vu de ses 200 pages, mais c’est bien là que réside la force et le plus incroyable dans les choix faits par Sophie Bienvenu, c’est que tout se tient. Et le lecteur attend avec impatience de comprendre le lien si ténu soit-il. Bien entendu il attend également la chute : réunion de la mère et de son fils ? Rejet, retrouvaille ? Avec beaucoup de sensibilité, l’auteur change la donne et crée une fin bien différente que celle à laquelle on s’attendait. Et, elle va clore la boucle d’une manière inattendue : quand l’amitié s’en mêle…

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Bakhita / Véronique Olmi

22 dimanche Oct 2017

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Darfour, enfants perdus, Esclavage, espoir, famille, femme, Italie, prénom, souffrances, Véronique Olmi

Véronique Olmi - Bakhita.Bakhita / Véronique Olmi. Albin Michel, 2017. 456 pages

Elle a été enlevée à sept ans dans son village du Darfour et a connu toutes les horreurs et les souffrances de l’esclavage. Rachetée à l’adolescence par le consul d’Italie, elle découvre un pays d’inégalités, de pauvreté et d’exclusion. Affranchie à la suite d’un procès retentissant à Venise, elle entre dans les ordres et traverse le tumulte des deux guerres mondiales et du fascisme en vouant sa vie aux enfants pauvres.
Bakhita est le roman bouleversant de cette femme exceptionnelle qui fut tour à tour captive, domestique, religieuse et sainte. Avec une rare puissance d’évocation, Véronique Olmi en restitue le destin, les combats incroyables, la force et la grandeur d’âme dont la source cachée puise au souvenir de sa petite enfance avant qu’elle soit razziée.

Rarement les 100 premières pages d’un ouvrage ne m’ont paru aussi difficiles. Non pas au niveau de l’écriture, mais par la crudité du rendu que fait Véronique Olmi de l’enlèvement de Bakhita, de ses souffrances intimes, physiques et psychologiques. Bien des romans et films ont parlé de l’esclavage, de ces arrachements familiaux, mais le fait de se placer à la hauteur de cette enfant, de la faire essayer de se remémorer ses souvenirs d’enfance, elle qui n’a que 7 ans… Et malgré cela, elle a déjà compris que sans eux, rien ne sera possible, le simple fait de mettre un pied devant l’autre, de se battre à chaque instant (puis toute sa vie) pour revendiquer une petite partie de son identité. Car Bakhita n’est que son nom d’esclave, donné dès les premiers instants de sa vente et de son long chemin vers l’asservissement. Cette enfant a tout perdu de son enfance, moins quelques rares souvenirs et odeurs, et ce traumatisme lui a fait oublier son prénom.

Chaque instant de sa longue existence, de son périple ne sera qu’obstacles et difficultés mais Bakhita a la rage et l’espoir de la vie, de se raccrocher au plus petit moment de l’existence, à plus démunis qu’elle, qu’il s’agisse d’adultes comme d’enfants, même si elle montre sans doute une attention toujours plus grande pour les tout-petits. Comme elle, ils connaissent la faim, la douleur et si un adulte peut leur redonner l’espoir dans ces ainés qui sont sensés les protéger et les aider, elle sera celle-là. Mais Bakhita ne le revendique pas, elle agit et c’est tout.

Une vie d’abnégation et d’espoirs. La joie est rare mais Bakhita  la prend là où elle se trouve et cherche avant tout à répondre présente. Elle communique mal, s’exprime mal mais son parcours parle pour elle et les rares personnes qui l’écouteront vont s’enrichir de sa présence, pleurer bien plus qu’elle de ses souffrances.

A lire cet ouvrage, l’envie surgit de venir l’aider. Elle est simplement le reflet de l’éternelle exploitation de l’homme par l’homme. Bakhita l’a combattu, à sa manière. Avec les faibles moyens d’une femme, née à la fin du XIXème siècle, noire chez les blancs. Des blancs parfois plein de bons sentiments comme nous le sommes encore tous aujourd’hui, mais qui nous recroquevillons sur nous encore et toujours, protégeant notre petit cocon. Bakhita est différente. Elle ne sait pas dire non mais garde un oeil ouvert sur le monde qui l’entoure et plus particulièrement sur les plus pauvres.

Lisez-le !

Le grand marin / Catherine Poulain

06 vendredi Oct 2017

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Alaska, alcool, amour, apprentissage, Catherine Poulain, femme, mort, nature, pêche en pleine mer

Catherine Poulain - Le grand marin.Le grand marin / Catherine Poulain. Editions de l’Olivier, 2016. 368 pages

Une femme rêvait de partir. De prendre le large. Après un long voyage, elle arrive à Kodiak (Alaska). Tout de suite, elle sait : à bord d’un de ces bateaux qui s’en vont pêcher la morue noire, le crabe et le flétan, il y a une place pour elle. Dormir à même le sol, supporter l’humidité permanente et le sel qui ronge la peau, la fatigue, la peur, les blessures… C’est la découverte d’une existence âpre et rude, un apprentissage effrayant qui se doit de passer par le sang.
Et puis, il y a les hommes. À terre, elle partage leur vie, en camarade. Traîne dans les bars. En attendant de rembarquer. C’est alors qu’elle rencontre le Grand Marin.

Un tantinet déçue par ce roman qui a reçu moult prix (même si ce n’est pas cela qui a attiré mon attention). Je lui ai parfois trouvé une force magnifique, à l’image de cette frêle héroïne qui s’embarque sans rien connaître à la pêche, dans l’inconnu, sans la carrure et les muscles, dans les descriptions de cette quête de fortune en haute mer. Confrontés aux éléments, hommes et femme se retrouvent quasi égaux et le style narratif de Catherine Poulain est simplement époustouflant.

D’autres passages, chapitres m’ont laissé sur ma faim. En particulier la quête amoureuse (ce n’en est pas vraiment une, mais puisque le terme s’est glissé sous mes doigts, je le laisse), que j’ai trouvé moins gratifiante pour le lecteur. Est-ce le retour à la terre, ce manque de confrontations aux éléments marins, une certaine apathie à l’image de ces marins qui replongent dans l’alcool et autres dès leur retour sur terre et qu’ils ne perçoivent plus l’utilité ou le besoin de combattre la nature ? Je ne sais pas. Mais il est certain que si cet ouvrage reste à découvrir si vous ne l’avez pas encore fait, pour la narration sans égale de cette éducation en accélérée et des conditions de vie sur ces bateaux : l’avant, pendant, après la pêche, je préfère nuancer mon propos.

Catherine Poulain parle fort à propos de la liberté, de la nature et de la violence des hommes. Sans fard, elle exprime la souffrance, les blessures et la mort que côtoient à chaque instant ces personnages entiers, forts en gueule et sensibles. Des pages superbes sont à retenir.

Secret absolu / W. Wilkie Collins

20 samedi Mai 2017

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femme, secret, Wilkie Collins

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Secret absolu / W. Wilkie Collins. Traduit de l’anglais par Marie-Thérèse Carton-Piéron. Phébus, 2002 (Libretto). 440 pages

La nuit du 23 août 1829, sur la Côte de Cornouailles, Mrs Treverton est sur le point de rendre l’âme dans son manoir. Avant de mourir, elle dicte à sa dame de compagnie, Sarah Leeson, une mystérieuse confession en lui faisant promettre de ne jamais la détruire. Des années plus tard, Sarah disparaît et le manoir est mis en vente.

Un petit moment que j’avais mis de côté les victoriens – les rencontres et suggestions de lecture du groupe s’étant espacées-, je n’ai pas pris la peine de revenir à mes classiques. Un livre sur une de mes jolies PAL et voici un oubli et lacune dans la lecture des classiques résolu.

J’essaie de lire de plus en plus souvent les préfaces espérant toujours en apprendre un peu plus pour ma lecture à venir. Rien de bien novateur dans cette dernière, mais elle m’a remis quelques idées à jour (mon cerveau ayant sans doute connu quelques bugs ces derniers temps) concernant le style de W. Wilkie Collins. Ainsi ce roman fut écrit avant « La dame en blanc » (toujours dans ma bibliothèque) et est propre au roman à sensations, précurseur de nos policiers actuels. Bien entendu pour nous autres, l’énigme est tellement évidente que quelques pages suffiront à la résoudre, mais j’étais curieuse de connaître comment il allait parvenir à faire découvrir ce secret à ces différents protagonistes et comment il allait ménager son suspense ; les romans étant publiés en premier sous forme de feuilletons.

Bien entendu tout cela à un petit charme suranné, mais je n’ai pas trouvé les tournures si vieillottes par rapport à d’autres romans. Sans doute à l’heure actuelle, des paragraphes, descriptions et longueurs seraient certainement coupés. Mais, ces épanchement sont surtout vrai, à mes yeux, dans le dernier tiers du livre, partie pour laquelle j’ai réellement eu la sensation que Wilkie Collins se devait de faire durer le plus longtemps possible ces pages.

Les femmes, qu’elles soient fortes, au franc parler ou totalement dominées par les éléments de la vie ou par d’autres jouent un rôle important dans ce roman. Bien entendu elles n’y trouvent qu’une place relative, restant sous l’emprise masculine et surtout les codes moraux et juridiques. Le coeur des lectrices a dû être totalement conquis par l’histoire d’amour qui ouvre et conclut ces pages.

Collins ajoute une part de fantasque, fantaisie même en la personne de l’oncle et de son valet insolant et miroir grotesque. L’oncle Joseph n’est pas non plus exempt d’un côté croquignolesque qui peut faire sourire ou copieusement agacé le lecteur comme ses interlocuteurs. Bref un ouvrage complet et assez agréable pour tous ceux qui ne sont pas totalement insensibles au style.

La valse des arbres et du ciel / Jean-Michel Guenassia

11 mardi Oct 2016

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amour, Auvers sur Oise, Docteur Gachet, femme, indépendance, Jean-Michel Guenassia, peinture, Vincent Van Gogh

Jean-Michel Guenassia - La valse des arbres et du ciel.

La valse des arbres et du ciel / Jean-Michel Guenassia. Albin Michel, 2016. 298 pages

Auvers-sur-Oise, été 1890. Marguerite Gachet est une jeune fille qui étouffe dans le carcan imposé aux femmes de cette fin de siècle. Elle sera le dernier amour de Van Gogh. Leur rencontre va bouleverser définitivement leurs vies. Jean-Michel Guenassia nous révèle une version stupéfiante de ces derniers jours. Et si le docteur Gachet n’avait pas été l’ami fidèle des impressionnistes mais plutôt un opportuniste cupide et vaniteux ? Et si sa fille avait été une personne trop passionnée et trop amoureuse ? Et si Van Gogh ne s’était pas suicidé ? Et si une partie de ses toiles exposées à Orsay étaient des faux ?… Autant de questions passionnantes que Jean-Michel Guenassia aborde au regard des plus récentes découvertes sur la vie de l’artiste.
Il trouve des réponses insoupçonnées, qu’il nous transmet avec la puissance romanesque et la vérité documentaire qu’on lui connaît depuis Le Club des incorrigibles optimistes.

Un détail de « La nuit étoilée » et déjà je suis conquise par la couverture. Reste à voir si le contenu sera à la hauteur. Mièvre ? Pas l’ombre d’un instant car, si Jean-Michel Guenassia écrit sur une liaison entre Van Gogh et Marguerite Gachet, la personnalité de cette jeune femme est affirmée et ne laisse aucune place à cette idée. Non content de nous parler de sa vision du peintre, de nous dévoiler des pages où on croit pouvoir toucher la toile grâce à ses mots comme au travers du regard de Marguerite, il nous dresse un portrait d’une féministe avant l’heure. Une jeune femme qui, trop tôt, fut laissée à sa propre solitude, au carcan moral de son siècle, à l’absence de mots, d’échanges verbaux comme affectifs de la part de son père. Une femme éduquée, réfléchie qui rêve de mener une vie indépendante, d’être une artiste mais qui se cherche dans son art. A défaut d’obtenir les droits et l’argent pour suivre des cours de peinture, elle imite, cherche à comprendre les artistes et copie les oeuvres que son père entrepose.

Sa rencontre avec Van Gogh est un éblouissement artistique, devant ses toiles, son indépendance et sa volonté farouche de peindre. Elle est saisie de voir ce peintre littéralement bondir sur sa toile, manipuler avec force ses brosses et ses couleurs, retranscrire des paysages qui lui semblaient commun, en tout autre chose que, jamais son regard n’avait su accrocher. Folle de ces oeuvres elle n’a de cesse d’apprendre de lui, de son travail comme de l’homme. Pour elle la différence d’âge de classe, … n’ont pas de raison d’être. Elle voit. Contrairement à son père qu’elle décrit, collectionneur, avare de tout, opportuniste.

A travers la force de ces relations avec les hommes, c’est une femme presque libre que nous suivons dans ce roman. Là où l’auteur le joue avec maestria c’est en imaginant cette rencontre avec l’artiste, en nous donnant des visions totalement différentes de celles que nous avons tous de ce bon Docteur Gachet, de la folie de Van Gogh, de la relation de ces deux hommes. Jean-Michel Guenassia, en se glissant entre les toiles, redessine entièrement ces quelques mois à Auvers-sur-Oise ainsi que des personnes désormais connues, mais le sont-elles vraiment ? Jamais ce roman ne manque de souffle et j’ai suivi avec passion leurs relations.

Les suprêmes / Edward Kelsey Moore

25 lundi Jan 2016

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amour, Edward Kelsey Moore, femme, liens fraternels, noirs, ségrégation, Suprêmes

Les suprêmes / Edward Kelsey Moore. Roman traduit de l’américain par Cloé Tralci avec la collaboration d’Emmanuelle et de Philippe Aronson. Actes Sud, 2014. 316 pages.

Elles se sont rencontrées à la fin des années 1960 et ne se sont plus quittées : tout le monde les appelle «les Suprêmes», en référence au célèbre groupe de chanteuses des seventies. L’intrépide Odette converse avec les fantômes et soigne son cancer à la marijuana sur les conseils avisés de sa défunte mère, tandis que la sage Clarice endure les frasques de son volage époux pour gagner sa part de ciel.
Toutes deux ont pris sous leur aile Barbara Jean, éternelle bombe sexuelle que l’existence n’a cessé de meurtrir. Complices dans le bonheur comme dans l’adversité, ces trois irrésistibles quinquas afro-américaines se retrouvent tous les dimanches dans l’un des restaurants de leur petite ville de l’Indiana : entre commérages et confidences, rire et larmes, elles se gavent de poulet frit en élaborant leurs stratégies de survie.
Invitation à une lecture aussi décalée que féconde de la problématique raciale aux Etats-Unis, ce formidable roman de l’amitié et de la résilience s’affirme comme une exemplaire défense et illustration de l’humanisme conçu comme la plus réjouissante des insurrections.

 

Un roman sympathique, où l’humour côtoie le quotidien ou les événements plus graves de l’existence. Mais tout cela est possible grâce aux Suprêmes : Odette, Clarice et Barbara Jean que nous découvrons alors que leur existence est déjà bien entamée. 3 femmes aujourd’hui qui se sont rencontrées enfants, que tout différenciaient mais que la vie a rapproché. C’est dans leurs différences qu’elles restent liées les unes aux autres, dans l’appréhension de leur vie. Chacune aurait pu tourner la page mais leurs liens sont là envers et contre le temps.

Non la vie n’a pas été forcément tendre avec les unes ou les autres qu’il s’agisse d’hier – que nous allons découvrons par micro flashs – ou d’aujourd’hui. Mais face au quotidien, au racisme ordinaire et à une société qui a évolué à différentes vitesses, ces femmes ont su conserver leur entente et complicité. Et, tout en nous racontant leur histoire, c’est un peu de cette Amérique, des droits accordés aux noirs, et à la vie quotidienne qu’Edward Kelsey Moore nous raconte à petites touches. En y ajoutant des figures drôles, des personnages hauts en couleurs et des dialogues parfois savoureux, l’auteur accorde à ses héroïnes une liberté d’esprit que les travers de la vie ne sont jamais parvenus à leur enlever.

Ce n’est certes pas le roman le plus original que j’ai eu l’occasion de lire, mais il se découvre avec plaisir et se lit quasi d’une traite, vous passant du rire aux larmes en quelques instants.

L’ange de Whitechapel / Jennifer Donnelly

24 dimanche Jan 2016

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condition féminine, femme, Jennifer Donnelly, Londres, médecine, Whitechapel

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L’ange de Whitechapel / Jennifer Donnelly. Traduit de l’américain par Florence Hertz. Pocket, 2010. 1003 pages

India Selwyn Jones, jeune aristocrate fraîchement diplômée de médecine, décide de renoncer à ses privilèges pour exercer son métier dans la jungle populaire qu’est le quartier de Whitechapel. En ce début des années 1900, il n’est pourtant pas facile d’être une femme médecin, célibataire qui plus est. Dévouée à ses patients, impétueuse, avant-gardiste en matière de progrès social, India va croiser le chemin de Sid Malone, un gangster qui règne sur Londres et dont la tête est mise à prix. Partagée entre sa vocation, son futur mariage avec un éminent politicien et ses sentiments ambigus pour celui qui se prend pour un justicier, India va devoir trouver le juste équilibre entre ce que l’on attend d’elle et ce qu’elle veut vraiment.

Par bien des aspects j’ai été attirée par ce roman : se déroulant au début du XXème siècle, à Londres, il propose de suivre les débuts professionnels d’une jeune femme de la bonne société, en tant que médecin. Celle-ci étant amenée à exercer dans le quartier de Whitechapel, autant vous dire qu’elle va découvrir un monde qui lui est tout à fait étranger.

C’est tour à tour un ouvrage prenant car il nous plonge dans différents milieux, nous rappelle la place des femmes en ce début de siècle : n’oublions pas que si elles ont le droit de travailler, elles n’ont pas pour autant le droit de voter et restent aux yeux des hommes des potiches ou plus exactement totalement sous le pouvoir de leur mari. Alors oui Jennifer Donnelly crée des personnages intéressants, des figures à la fois aristocratique (leur titre étant tout ce qu’il reste à certains), des politiciens qui … sont des politiciens fort en promesses mais peu à même de comprendre un quotidien ou une pauvreté qu’ils préfèrent ignorer ; des personnages qui travaillent et cherchent à aider les autres, la faune du Londres de ces années. Vous comprenez mieux à présent l’épaisseur de l’ouvrage lorsque l’on veut intégrer tout cela et je dois avouer que l’auteur s’en sort plutôt bien. Là où j’ai trouvé qu’elle tirait un peu le tout par les cheveux c’est en voyant l’évidence de la situation amoureuse de notre héroïne. *spoilers suivent*

India est fiancée presque par obligation alors qu’on la découvre en bisbille avec sa famille. Comme de juste elle tombe amoureuse du plus mauvais garçon du quartier mais qui au fond de lui est une pauvre âme perdue qui ne demande qu’à s’amender …

Oui cela fait déjà beaucoup pour une seule personne mais ainsi que je le mentionnais elle n’est pas au bout de ses aventures. J’avoue que nonobstant l’évidence de la chute, j’ai trouvé le tout bien présenté, les personnages parfois extrêmes sont bien décrits et j’ai beaucoup aimé le traitement de la vie des femmes, l’approche médical de cette période, l’abord de la contraception notamment selon que vous soyez pauvre ou riche. Et enfin Ella, sans qui India n’aurait certainement pas avancer d’un iota, mais aussi, sa pittoresque famille qui met des étincelles dans les pages de ce roman.

Quelques réserves donc mais un livre qui se laisse lire et nous apprend certains aspects de la vie londonienne et politique en ce début de XXème siècle.

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