• À propos

uncoindeblog

uncoindeblog

Archives de Tag: Etats-Unis

Hillbilly élégie / James David Vance

14 mercredi Mar 2018

Posted by uncoindeblog in Traduit de l'anglais (Etats-Unis)

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

documentaire, Etats-Unis, J.D. Vance, quotidien, vie réelle et faits divers

James-David Vance - Hillbilly élégie.

Hillbilly élégie / J.D. Vance. Traduit de l’anglais (américain) par Vincent Raynaud/ Globe, 2017. 288 pages.

Dans ce récit à la fois personnel et politique, J.D. Vance raconte son enfance chaotique dans les Appalaches, cette immense région des Etats-Unis qui a vu l’industrie du charbon et de la métallurgie péricliter. Il décrit avec humanité et bienveillance la rude vie de ces « petits Blancs » du Midwest que l’on dit xénophobes et qui ont voté pour Donald Trump. Roman autobiographique, roman d’un transfuge, Hillbilly Elégie nous fait entendre la voix d’une classe désillusionnée et pose des questions essentielles.
Comment peut-on ne pas manger à sa faim dans le pays le plus riche du monde ? Comment l’Amérique démocrate, ouvrière et digne est-elle devenue républicaine, pauvre et pleine de rancune ?

Honte à moi de ne pas vous avoir parlé plus tôt de cet ouvrage que j’ai trouvé passionnant. Semi autobiographique tout en s’appuyant sur des données sociologiques afin d’appuyer son propos, son histoire. Si J.D. Vance donne une large place à ses grands-parents, pivot de son éducation mais également bouée de ses errances comme de celles de ses proches, il ne cache rien de leurs propres travers et de ce monde à part. A travers ce qu’il raconte, et en dépit de  cet univers très américain, j’ai retrouvé des éléments peu positifs de la France, de nos campagnes ou de la pensée de villes moins importantes, d’une certaine volonté chez les jeunes (ou moins jeunes) qui préfèrent ne pas se lever / ou l’absence de ponctualité, qui se trouvent des excuses, qui trouvent le travail trop dur / sale / pas assez ceci ou cela. En écrivant cela, en le pensant j’ai l’impression d’être un vieux schnock vous disant « c’était mieux avant », mais je ne fais que constater avec le monde du travail que certains semblent vivre dans le monde des feuilletons ou des publicités ou attendent simplement d’être assistés par leur famille ou l’état. Et cela n’est pas qu’une question d’âge si j’en crois mon expérience. J.D. Vance nous le prouve lui-aussi. Comme moi ils parlent de ses expériences (même s’il affiche une 30aine d’années).

En nous narrant sa famille, c’est presque une tranche d’histoire qu’il nous donne à lire. Certains stéréotypes sont bien là, mais d’autres faits sont réellement prenants et explicites. Bref je n’ai pas été totalement dépaysée en lisant ce presque roman / documentaire mais ainsi que je le mentionnais, j’ai réellement eu la sensation de lire des faits, des statistiques concernant la France. Comment puis-je établir des parallèles entre un pays européen si différent de ce territoire si vaste et si distinct par sa culture ? Sans doute, la politique répond-elle le mieux à cela lorsque l’on voit l’élection de Trump ou que le parti d’extrême droite a atteint le second tour de la présidentielle et des scores plus hauts que des parties traditionnels en France.

Des solutions sont proposées par l’auteur, mais reste à savoir ce que nous souhaitons faire réellement de nos pays. Je ne peux que vous inviter à découvrir « Hillbily Elegy » si ce n’est pas encore fait, et comme mentionné vous aurez parfois la sensation de vivre du quotidien.

D’autres avis : l’article élogieux de Brice Couturier, ou celui de Lucie Robequain dans les Echos qui m’avait fait m’intéresser à ce roman avant sa traduction.

L’année la plus longue / Daniel Grenier

29 mercredi Nov 2017

Posted by uncoindeblog in Auteurs québecois

≈ 2 Commentaires

Étiquettes

29 février, Etats-Unis, frontières, leaper, Québec, vie éternelle

https://i0.wp.com/moncoinlecture.com/wp-content/uploads/2017/10/Qu%C3%A9bec-en-novembre-2017.jpg

L’année la plus longue / Daniel Grenier. Le Quartanier, 2015. 431 pages.

Thomas Langlois, né comme son aïeul Aimé Bolduc un 29 février, ne fête son anniversaire qu’une fois tous les quatre ans. A la grande joie de son père, cette particularité fait de lui un « leaper », être original dont l’organisme vieillit quatre fois plus lentement que le commun dés mortels. A l’instar d’Aimé, Thomas traversera-t-il les âges et les époques aussi aisément que les paysages ? En suivant les vies de ces deux personnages d’exception, de Chattanooga à Montréal, L’année la plus longue traverse près de trois siècles de l’histoire de l’Amérique.

J’ai, de prime abord, été déstabilisée par le style utilisé par Daniel Grenier. Je me demandais s’il allait réussir à choisir son type de narration, à savoir : une narration directe ou pas car tantôt ses personnages s’exprimaient tantôt c’est par un « Il » qu’il les présentait. Ajoutons à cela un discours concernant le 29 février et la vision d’une date magique, mêlant les astres etc, quand au début de son récit il laisse Albert parlait avec son fils Thomas. Bref je m’interrogeais si la lassitude allait poindre ou pas ?

Et bien je me suis laissée prendre au jeu. Bien que l’auteur ait opté pour un style de narration non linéaire concernant son personnage d’Aimé, nous plongeant dans une période contemporaine, pour revenir à la guerre de Sécession, en passant par les plaines d’Abraham (et j’en passe), je l’ai laissé découdre ses fils et ai suivi la vie sans fin d’Aimé. Est-ce dans cette partie centrale ? Oui sans doute vu la thématique majeure, une filiation avec Allan Poe m’est venue. Le rapport me diront les esprits critiques ou connaisseurs ? Et bien l’aspect fantastique, les explications de son descendant, Albert, son idée que son propre fils peut, à son tour, connaître un chemin de vie similaire. Bref j’ai adhéré à ce roman sans totalement adorer. Mais j’ai particulièrement apprécié, pour son originalité, cette pirouette finale concernant Thomas et son existence, toujours lié à Aimé.

Alors oui, comme je l’ai mentionné certains choix de l’auteur ne m’ont pas totalement convaincu et c’est vrai qu’il parle de l’histoire du Québec de manière bien succincte (qui a frustré certains lecteurs parfois), mais s’il ne fait qu’évoquer c’est pour mieux nous montrer la richesse de la vie d’Aimé, les péripéties de son existence, et ses choix et traces qu’il laisse au cours du temps.

Une curiosité dans laquelle je ne me serais sans doute pas plongé sans l’intervention de Karine:), une nouvelle fois. Merci !

Au bout de l’exil / Micheline Duff

24 vendredi Fév 2017

Posted by uncoindeblog in Auteurs québecois

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

émigration, Etats-Unis, langue française, Micheline Duff, Québec, religion

https://www.quebec-amerique.com/images/livres/1090/1090-240x.jpgAu bout de l’exil. 1. La grande illusion. 2. Les méandres du destin. 3. L’insoutenable vérité / Micheline Duff. Nomades, 2009-2010. 354 + 356 + 360 pages.

2 septembre 1880. Joseph Laurin se recueille une dernière fois devant la dépouille de sa femme exposée dans le salon de leur maison. Quelques heures plus tard, après avoir mis le feu à la demeure, il disparaît dans la nuit, avec ses trois fillettes endormies dans la charrette, pour ne plus jamais revenir au Saguenay. Cette fuite vers les Etats-Unis lui apportera-t-elle le bonheur espéré ?

Je ne suis jamais fermée aux romans de terroir et l’occasion de découvrir une série québécoise me fut donnée après une rencontre avec Jules. Ce sont les couvertures qui avaient attirées mon attention et elle s’est fait une joie de répondre à ma curiosité. 3 volumes dont le contenu est assez inégale : certaines longueurs, une fin sans aucune surprise (même ma maman qui les a lu avant moi lorsqu’elle a joué les gardes malades avait deviné la chute attendue).

L’intérêt, pour les français que nous sommes, fut de découvrir l’exode des québécois à la fin du XIXème siècle en quête d’un eldorado : la promesse d’un travail dans des conditions climatiques plus faciles, en usine et donc de l’argent rapide avant de revenir au pays. Tout cet environnement est fort bien décrit : les espoirs confrontés à des conditions de travail dignes de celles décrites par Dickens, l’exploitation des plus jeunes, le manque de sécurité etc, le tout pour un salaire de misère, les québécois étant les moins considérés du fait de leur langue. A l’image de toutes les populations venues chercher du travail à l’étranger, leur vie fut bien souvent misérable mais c’est surtout les insultes et la vision des américains et irlandais unis par une même langue (à défaut de leur religion) qui m’a le plus interpellé. Non contents d’être considéré à la fange de la société, les prêtres québécois ont dû se battre pour obtenir que l’on utilise la langue française dans la gestion de la communauté. C’est bien entendu via les 3 filles Laurin que nous pouvons découvrir tout cela.

Micheline Duff mène une vie bien difficile à ces 3 enfants dont nous découvrirons dans le dernier volume la folie du père – et non je ne dévoile rien car le lecteur aura eu le temps rapidement de se faire à cette idée à travers les mésaventures de cette famille-, les racontars de certains membres de la famille.

L’auteur nous fait vivre dans cette trilogie 30 ans d’existence de ces fillettes devenues adultes, leur faisant traverser l’univers des québécois installés aux Etats-unis, le choix d’abandonner sa langue, de la conserver mais également le poids de la religion. Chacune au fil de sa plume émettra la volonté plus ou moins forte de rentrer au pays, mais les rebondissements de leurs existences engendreront des décisions diverses.

Ainsi que mentionné, bon nombre d’épisodes sont marquants et historiquement intéressants. Néanmoins, le dernier volume et la chute choisie si elle s’explique m’a laissée de marbre tant elle me semblait évidente depuis un long moment. De plus  à force d’obstacles, de force morale de la part de ses jouvencelles, la broderie effectuée par l’auteur m’a laissée indifférente dans cette conclusion.

La couleur de l’eau / James McBride

01 lundi Août 2016

Posted by uncoindeblog in Traduit de l'anglais (Etats-Unis)

≈ 1 Commentaire

Étiquettes

amour, couple mixte, Etats-Unis, hymne à la vie, James McBride, religion, ségrégation

Afficher l'image d'origineFestival America - logo

La couleur de l’eau / James McBride. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Gabrielle Rolin. Nil éditions, 2003. 290 pages

Au départ, Rachel Deborah Shilsky, Polonaise, quitte son pays natal pour les Etats-Unis avec son père, rabbin, et s’établit dans le Sud où la vie n’était pas douce dans les années 1930 pour qui était « différent ». Adolescente, elle s’y ennuie, fait des bêtises, file à Harlem pour en faire d’autres et se voit reniée par les siens. A l’arrivée, en bout de siècle, la voici qui retrace pour son fils le chemin parcouru. Deux fois veuve, mère de douze enfants de pères noirs, elle n’a cessé de se battre contre la pauvreté, les humiliations, l’angoisse, et elle a gagné la partie. Comment ? Tout simplement parce qu’elle n’a pas cessé d’aimer, hier la ribambelle de bébés qu’elle déposait, faute de place, dans les tiroirs de la commode, puis les adolescents qu’elle a réussi à envoyer à l’université et qui sont devenus docteurs, professeurs, musiciens…, enfin les exclus qu’elle s’efforce de tirer de l’ornière. Et de ses plaies, bosses, coups de cœur, monte un hymne à la vie oui carillonne aux oreilles du lecteur.

Autobiographie à deux voix. Chapitre après chapitre, James McBride et sa mère se racontent. Les difficultés de l’intégration, de la construction, de se sentir différent.  Deux générations qui se succèdent mais qui ont tant à raconter.

D’abord Ruth Jordan, née sous un autre patronyme en Europe, de confession juive dans les années 20. Elle raconte son enfance, la ségrégation dont elle fut victime, avant dernière roue du carrosse dont le Ku Klux Klan pouvait aussi bien s’occuper si l’envie leur en prenait. Enfant d’un couple mal assorti, dominé par un père qui ne laisse aucun répit à sa famille, ne les laissant pas mourir de faim, mais les délaissant totalement au niveau de la gentillesse et de l’amour. Ce sentiment elle va le découvrir grâce à un jeune homme noir, son premier petit ami, qui peut être lynché à tout moment si l’on découvre cet amour coupable. Pour de nombreuses raisons que je tairais ici, Ruth part à New York, rejoindre de prime abord sa famille maternelle, guère plus chaleureuse dans la description qu’elle en fait mais qui s’occupe a minima d’elle et lui permet de s’émanciper suite à ce 1er envol. Elle va découvrir l’amour, le respect et les attentions grâce à son futur mari et père de James McBride. Mais un couple mixte dans les années 40 reste un obstacle (et même plus tard comme nous le verrons tout au long de cette existence) ; la religion, le respect de l’Eglise et des valeurs d’éducation à transmettre vont leur permettre de poursuivre leur existence.

C’est à une période plus tardive que fait écho l’auteur. Naît dans les années 50, après le décès de son père, dernier de la 1ere partie de la fratrie, il voit ses ainés commençaient à s’émanciper, témoin des prémices du Black Power etc. S’il décrit sa petite enfance, tout du moins ses souvenirs marquants vis à vis de sa mère, cette femme blanche dans un quartier noir, dévisagé par les uns comme par les autres, il ne tarde pas à s’interroger et à questionner sa mère sur sa couleur de peau. Le fait d’avoir une mère blanche fait-il de lui un enfant blanc, même s’il est de couleur trop foncé pour pouvoir le revendiquer ? Il s’égare, cherchant partout une réponse au travers le comportement de ses ainés. Leur mère souhaitant qu’ils réussissent, entreprend de les inscrire dans les meilleures écoles où, bien souvent, chacun est le seul noir de sa classe. Mais les interrogations de James McBride ne s’arrête pas là, même s’il racontera sans pudeur ses errances, ses erreurs. En se racontant, en cherchant cette place, il souhaite avant tout rendre hommage à cette mère, non pas un modèle, loin s’en faut (il n’omet pas ses erreurs ou ses travers) qui après le décès de son second mari, se retrouve avec 12 enfants à élever, sans argent de côté. Cette femme égarée devant cette nouvelle épreuve, ne se désespère pas devant ses enfants et continuera à les élever comme elle et ses deux époux l’entendaient : religion et apprentissage scolaire, tels sont les deux mamelles de cette vision.

Idyllique me direz-vous ? Point du tout. De manière éclatante, plus discrète aux yeux de leur mère, ces enfants font parfois voler en éclat ses dispositions, mais inlassablement elle essaie de les faire revenir dans ce chemin et y parviendra. Voilà  la conclusion que vous pourrez lire avant l’ultime chapitre de cette hi « saga »qui se dévore, à la fois pour l’histoire familiale et pour le témoignage qu’elle nous donne des années 30 à 70. Bien entendu il s’agit d’une vision incomplète  car se situant au niveau d’une famille, mais elle est si vivante que l’on ne peut que s’attacher à cette tribu.

La bibliothèque des coeurs cabossés / Katarina Bivald

13 mercredi Juil 2016

Posted by uncoindeblog in Traduit du suédois

≈ 1 Commentaire

Étiquettes

échanges épistolaires, bibliothèque, Etats-Unis, librarie, rencontre, romans

Katarina Bivald - La bibliothèque des coeurs cabossés.

La bibliothèque des coeurs cabossés /  Katarina Bivald. Traduit du suédois par Carine Bruy. Editions Denoël, 2015. 481 pages.

Tout commence par les lettres que s’envoient deux femmes très différentes : Sara Lindqvist, vingt-huit ans, petit rat de bibliothèque mal dans sa peau, vivant à Haninge en Suède, et Amy Harris, soixante-cinq ans, vieille dame cultivée et solitaire, de Broken Wheel, dans l’Iowa. Après deux ans d’échanges et de conseils à la fois sur la littérature et sur la vie, Sara décide de rendre visite à Amy. Mais, quand elle arrive là-bas, elle apprend avec stupeur qu’Amy est morte.
Elle se retrouve seule et perdue dans cette étrange petite ville américaine. Pour la première fois de sa vie, Sara se fait de vrais amis, et pas uniquement les personnages de ses romans préférés, qui l’aident à monter une librairie avec tous les livres qu’Amy affectionnait tant. Ce sera pour Sara, et pour les habitants attachants et loufoques de Broken Wheel, une véritable renaissance. Et lorsque son visa de trois mois expire, ses nouveaux amis ont une idée géniale et complètement folle pour la faire rester à Broken Wheel…

Rien de nouveau sous le soleil ami lecteur car ce roman vous l’avez vu partout comme moi. Une histoire de lectrices, d’échanges épistolaires et l’espérance d’une rencontre afin d’échanger de vive voix sur ces romans, sur la vie de tous les jours. Cela fait rêver et, pour avoir eu la chance de rencontrer des personnes que je connaissais juste à travers leurs blogs, en France comme à l’étranger, je ne pouvais qu’adhérer à cette idée de départ. Donc, faible que je suis, j’ai fini par céder.

Katarina Bivald ajoute à la situation initiale une grande originalité car lorsque Sara arrive dans cette petite ville, Amy n’est plus là pour partager son toit, ses goûts littéraires et son amour pour les gens de Broken Wheel. Comment débarquant de nulle part, une jeune femme peut-elle s’intégrer pour un séjour prolongé (3 mois) ? Quand vous saurez que cette petite ville est à trifouillis-les-oies, perdue au milieu des champs de maïs, et que la gente demoiselle ne conduit pas, vous vous demandez si cela va juste tourner à l’inventaire de la bibliothèque de la « vieille dame » ? Mais non. Elle a l’intelligence de créer toute une série de personnages tous plus fantasques les uns que les autres (dont Amy a tracé quelques traits à travers ses courriers). Alors oui, cela permet de donner vie au roman. En cherchant à retrouver les écrits, les personnes, à vouloir comprendre les mots d’Amy dont nous découvrons quelques lettres qui entrecoupent le récit, Sara s’intègre – avec difficulté – dans ce village cabossé, presque brisé… L’image du village fantôme n’est plus très loin…. Je me suis laissé gagner par l’ambiance, le tout.

Par contre, la chute est tellement téléguidée que cela gâche en partie le plaisir de lecture. D’un roman assez honnête, l’auteur semble nous entraîner dans une chick lit somme toute banale. Souhaite-t-elle rendre hommage à Helen Fielding ? Peut-être après l’hommage appuyé que son héroïne fait. Alors si l’impulsion était là de prime abord, la fin est très classique. A savourer sur une plage ;0).

La ménagerie de papier / Ken Liu

16 mercredi Sep 2015

Posted by uncoindeblog in Petites maisons d'édition, Traduit de l'anglais (Etats-Unis)

≈ 4 Commentaires

Étiquettes

Chine, Etats-Unis, Ken Liu, nouvelles, Prix Hugo, Prix Nebula, Prix World Fantasy

amarica

La ménagerie de papier / Ken Liu. Traduit et harmonisé par Pierre-Paul Durastanti. Coédition le Bélial’ & Quarante-Deux, 2015. 424 pages.

« Elle plaque la feuille sur la table, face vierge exposée, et la plie. Intrigué, j’arrête de pleurer pour l’observer. Ma mère retourne le papier et le plie de nouveau, avant de le border, de le plisser, de le rouler et de le tordre jusqu’à ce qu’il disparaisse entre ses mains en coupe. Puis elle porte ce petit paquet à sa bouche et y souffle comme dans un ballon.“Kan, dit-elle. Laohu.” Elle pose les mains sur la table, puis elle les écarte.Un tigre se dresse là, gros comme deux poings réunis. Son pelage arbore le motif du papier, sucres d’orge rouges et sapins de Noël sur fond blanc. J’effleure ce qu’a créé Maman. Sa queue bat et il se jette, joueur, sur mon doigt… »

Oui cette 4ème de couverture est magnifique et est réellement représentative du style de la nouvelle dont les lignes sont extraites. Et, attention, ne faites pas comme moi qui suis tombée sous le charme de ce texte sans prêter attention à la suite… et ai été fort surprise de découvrir qu’il s’agissait d’un recueil de nouvelles. Comme souvent dans ce type de recueil il y a des textes qui vous touchent plus que d’autres. La ménagerie de papier fut sans doute les pages que j’ai considéré comme les plus belles ; on y retrouve des thèmes qui semblent chers au coeur de Ken Liu  : la famille et les difficultés de communication, le déracinement, un soupçon de fantasy … L’émotion est dans chaque mot, chaque acte du côté de la mère, de l’enfant ou de ses animaux de papier. Ce n’est pas pour rien si cette nouvelle donne son titre à l’ouvrage car je n’ai pas été la seule à y être sensible si j’en crois les nombreux prix qu’elle a reçus.

En tout 19 textes composent cette édition. Certains affichent un futurisme en vous projetant dans l’espace ou dans des mondes extra-terrestre, ou une écriture originale (il faut le lire sans penser, juste se laisser bercer par le texte pour essayer de l’assimiler). Enfin d’autres semblent répondre à nos inquiétudes relatives à la part prédominante que prennent certains outils informatiques tels Facebook ou Google. Ici il s’appelle Centillion, le big brother de votre quotidien qui vous dit quoi faire, quoi dire. Que devient votre spontanéité, votre libre arbitre lorsqu’un outil vous souffle les réponses au cours d’un premier rendez-vous tout en ayant sélectionné la personne qui a le plus de chance de vous correspondre ?

Ainsi que je le disais je ne suis pas une inconditionnelle de tous ces écrits, mais le choix des textes réunis, la composition : l’ouvrage commence dans un monde extra- terrestre et, vers la fin, différents textes semblent se répondre concernant le futur de l’humanité ; entre eux des textes plus « réels » tels ceux évoqués ci-dessus ou qui nous parlent davantage, car presque liés à notre quotidien.  Bref, pour ceux qui s’intéressent a minima à des textes ou des thématiques SF, vous devrez y trouver votre bonheur.

Je vous renvoie vers Un papillon dans la lune qui en parle très bien et dont les coups de coeur ou incompréhensions correspondent à mon ressenti.

La colline écarlate / Anne Beddingfeld

14 lundi Sep 2015

Posted by uncoindeblog in #Un peu de lecture

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

Beddingfeld, Calamity Jane, conquête de l'ouest, convois de femmes, Etats-Unis, Fort Laramie

La colline écarlate / Anne Beddingfeld. Librairie des Champs Elysées, 1999 (Labyrinthes). 187 pages

A la fin du XIXème siècle, aux Etats-Unis, de nombreux convois de femmes s’aventurent vers l’Ouest. Avec sa fille Camille, Laura profite de l’un d’eux pour rejoindre son frère Peter Gallagher, délégué aux affaires indiennes. Mais depuis que l’Etat veut rétrocéder le territoire de Fort Laramie aux Indiens, la tension est explosive. Deux militaires sont retrouvés scalpés, des armes ont été volées et des squaws agressées.
Dans ce climat de suspicion, l’intervention de Laura pourrait s’avérer précieuse. Car elle excelle dans l’art de recueillir les confidences, et les bavardages des hommes pourraient bien l’aider à confondre les vrais criminels.

C’est SeriaLecteur qui a attiré mon attention sur cette écrivain (pseudo d’Anne Martinetti) dans une nouvelle série que j’ai hâte de découvrir, mais j’évite mon libraire ces derniers mois car mes piles se sont encore accumulées ; je suis néanmoins passée par la case bibliothèque et ai déniché ce minuscule opuscule. Si mince que l’enquête sera résolu en moins de 200 pages. Il est étonnant de voir le nombre de détails totalement étranger à cette « investigation » que nous donne l’auteur. En effet nous allons suivre une femme, Laura et sa fille qui quittent la France pour retrouver son pays d’origine : les Etats-Unis. Sa meilleure amie organisant des convois de femmes vers l’Ouest, elle va la suivre à travers ce périple afin de rejoindre son frère. C’est la vie de ses femmes qui est retracée en parallèle des événements que le frère de Laura vit de son côté : les relations entre les nouveaux arrivants et les indiens. L’itinéraire permet à Laura et aux femmes de ce convoi, comme aux lecteurs, de découvrir la difficulté de ce voyage, les pièges et les aléas de la conquête de l’ouest. Dans le même temps, la vie dans les environs de Fort Laramie n’a pas la vision idyllique de la fin du voyage: climat, vie quotidienne, problèmes de ravitaillement, … sont des éléments qu’avaient omis ces volontaires à l’exode.

Avec ces 200 pages, Anne Beddingfeld nous parle tout à la fois de la condition féminine à cette époque, en France (de manière succincte) comme aux Etats-Unis via ses pionnières ou à travers le visage de Calimity Jane qui mènera grâce à son expérience et sa gâchette le convoi à bon port. Mais d’autres visages légendaires de l’Ouest passent rapidement dans ce roman. Via les meurtres des soldats dont les indiens sont suspectés, le viol de 2 squaws, c’est une période de l’histoire de cette nation que l’auteur nous propose de survoler. Les dernières lignes consacrées à Laura laisse imaginer un passé plus tumultueux que ce que nous avions pu imaginer et une personnalité dont on souhaiterait savoir plus. L’auteur semble avoir été arrêtée dans son écriture. J’ai eu parfois l’impression qu’il s’agissait tantôt d’une nouvelle qu’elle avait enrichie, tantôt d’un texte à qui on a rogné un peu les ailes pour le faire tenir en moins de 200 pages. L’histoire se tient, mais vu le nombre de personnages, il est certain que l’on pouvait en attendre plus.

Le secret de la manufacture de chaussettes inusables / Annie Barrows

09 mercredi Sep 2015

Posted by uncoindeblog in Traduit de l'anglais (Etats-Unis)

≈ 6 Commentaires

Étiquettes

Barrows, Etats-Unis, famille, Grande dépression, Macedonia, secret

Annie Barrows - Le secret de la manufacture de chaussettes inusables.amarica

Le secret de la manufacture de chaussettes inusables / Annie Barrows. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Dominique Haas et Patrick Dusoulier. Nil, 2015. 622 pages

Raconté par les voix de trois narratrices pleines d’esprit – Layla, Jottie et sa nièce Willa –, ce récit nous plonge dans l’univers cocasse et charmant d’une petite ville de Virginie-Occidentale, Macedonia, pendant l’été 1938. Layla Beck, une jeune citadine fortunée, fille d’un puissant sénateur du Delaware, refuse d’épouser le riche parti que son père a choisi pour elle et se voit contrainte d’accepter un emploi de rédactrice au sein d’une agence gouvernementale.
Elle n’a jamais travaillé de sa vie, mais en ces temps de grande dépression, nécessité fait loi. Sa mission : se rendre dans la petite ville de Macedonia, interroger ses habitants hauts en couleur, et rédiger l’histoire de cette ville sur le point de célébrer le cent-cinquantenaire de sa fondation. Elle prend pension chez les Romeyn, des excentriques désargentés, autrefois propriétaires d’une grande fabrique de chaussettes et autres articles de bonneterie – Les Inusables Américaines – qui a été ravagée par un incendie plusieurs années auparavant.

 

Si vous souhaitez retrouver la fraîcheur, l’originalité du Cercle des amateurs d’épluchures de patates, je n’ai qu’un conseil à vous donner : passez votre chemin. Mais, si vous souhaitez une lecture sympathique, retrouver le sud des Etats-Unis, son histoire et ses secrets de famille, je vous encourage vivement à lire cet opus écrit par Annie Barrows, co-auteur du roman précédemment cité. Ainsi prévenu, je pense que vous serez moins déçus. Car si ce roman présente des qualités, on y retrouve néanmoins des thématiques déjà vus et le secret est presque une évidence au fur et à mesure de la lecture. Car non il ne s’agit pas non plus d’une enquête policière, mais plus sûrement d’histoires d’amour et de famille.

Le charme réside avant tout par deux narratrices principales : Jottie et sa nièce, Willa, jeune adolescente qui cherche à comprendre les adultes dans l’espoir de se voir considérer comme tel. Le style bien entendu est distinct, leur vision des choses comme leur univers est différent, mais cela nous permet de suivre et de comprendre la vie de Macedonia. Ville qui fête ses 150 ans et que Layla, jeune femme de Washington, va découvrir en prenant pension chez les Romeyn, la maison de Jottie. Layla va être à la fois un grain de sable et un élément déclencheur dans les découvertes que Willa va faire de son entourage, mais comme je le disais c’est avant tout en s’interrogeant sur ce qu’elle voit (sa tante l’ayant encouragé à être plus observatrice), à comprendre. Bien entendu, pour obtenir davantage d’informations, Willa ne néglige pas les planques volontaires ou involontaires (elle cherche tous les endroits possibles pour assouvir sa passion de la lecture (clin d’oeil évident au précédent opus)) ou les maladresses.

Le récit est assez enlevé grâce notamment aux échanges épistolaires de Layla avec ses proches  qui nous permettent de bien voir la différence d’existence de ces femmes. Annie Barrows, pour faire bonne mesure, à ajouter la présence des soeurs de Jottie, des jumelles, quelques personnages secondaires parfois drôles, originaux… et n’omet aucun détails concernant la période en évoquant les grévistes accusés de tous les maux ou le trafic d’alcool.

Vous l’aurez compris, j’ai lu sans aucun déplaisir ce roman qui ne restera pas un inoubliable mais m’a permis de passer quelques heures de lecture agréable.

 

Mademoiselle Maeve a aimé,

Articles récents

  • Le chasseur de lapins / Lars Kepler 21 juin 2018
  • Un clafoutis aux tomates cerises / Véronique de Bure 18 juin 2018
  • Trilogie des ombres. Tomes 1 et 2 / Arnaldur Indridason 16 juin 2018
  • La fille sauvage / Jim Fergus 13 juin 2018
  • La vie est un millefeuille à la vanille / Lars Vasa Johansson 11 juin 2018

Commentaires récents

WordsAndPeace dans Si tu passes la rivière / Gene…
Karine:) dans La petite patrie / Claude Jasm…
Mal de mère –… dans Mal de mère / Rodéric Val…
La chèvre grise dans Trilogie des ombres. Tomes 1 e…
Ankya dans Le pensionnat des innocentes /…

Catégories

Archives

Propulsé par WordPress.com.

Confidentialité & Cookies : Ce site utilise des cookies. En continuant à utiliser ce site, vous acceptez leur utilisation.
Pour en savoir davantage, y compris comment contrôler les cookies, voir : Politique relative aux cookies
  • Suivre Abonné∙e
    • uncoindeblog
    • Rejoignez 27 autres abonnés
    • Vous disposez déjà dʼun compte WordPress ? Connectez-vous maintenant.
    • uncoindeblog
    • Personnaliser
    • Suivre Abonné∙e
    • S’inscrire
    • Connexion
    • Signaler ce contenu
    • Voir le site dans le Lecteur
    • Gérer les abonnements
    • Réduire cette barre
 

Chargement des commentaires…