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Archives de Tag: espoir

Bakhita / Véronique Olmi

22 dimanche Oct 2017

Posted by uncoindeblog in #Un peu de lecture

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Darfour, enfants perdus, Esclavage, espoir, famille, femme, Italie, prénom, souffrances, Véronique Olmi

Véronique Olmi - Bakhita.Bakhita / Véronique Olmi. Albin Michel, 2017. 456 pages

Elle a été enlevée à sept ans dans son village du Darfour et a connu toutes les horreurs et les souffrances de l’esclavage. Rachetée à l’adolescence par le consul d’Italie, elle découvre un pays d’inégalités, de pauvreté et d’exclusion. Affranchie à la suite d’un procès retentissant à Venise, elle entre dans les ordres et traverse le tumulte des deux guerres mondiales et du fascisme en vouant sa vie aux enfants pauvres.
Bakhita est le roman bouleversant de cette femme exceptionnelle qui fut tour à tour captive, domestique, religieuse et sainte. Avec une rare puissance d’évocation, Véronique Olmi en restitue le destin, les combats incroyables, la force et la grandeur d’âme dont la source cachée puise au souvenir de sa petite enfance avant qu’elle soit razziée.

Rarement les 100 premières pages d’un ouvrage ne m’ont paru aussi difficiles. Non pas au niveau de l’écriture, mais par la crudité du rendu que fait Véronique Olmi de l’enlèvement de Bakhita, de ses souffrances intimes, physiques et psychologiques. Bien des romans et films ont parlé de l’esclavage, de ces arrachements familiaux, mais le fait de se placer à la hauteur de cette enfant, de la faire essayer de se remémorer ses souvenirs d’enfance, elle qui n’a que 7 ans… Et malgré cela, elle a déjà compris que sans eux, rien ne sera possible, le simple fait de mettre un pied devant l’autre, de se battre à chaque instant (puis toute sa vie) pour revendiquer une petite partie de son identité. Car Bakhita n’est que son nom d’esclave, donné dès les premiers instants de sa vente et de son long chemin vers l’asservissement. Cette enfant a tout perdu de son enfance, moins quelques rares souvenirs et odeurs, et ce traumatisme lui a fait oublier son prénom.

Chaque instant de sa longue existence, de son périple ne sera qu’obstacles et difficultés mais Bakhita a la rage et l’espoir de la vie, de se raccrocher au plus petit moment de l’existence, à plus démunis qu’elle, qu’il s’agisse d’adultes comme d’enfants, même si elle montre sans doute une attention toujours plus grande pour les tout-petits. Comme elle, ils connaissent la faim, la douleur et si un adulte peut leur redonner l’espoir dans ces ainés qui sont sensés les protéger et les aider, elle sera celle-là. Mais Bakhita ne le revendique pas, elle agit et c’est tout.

Une vie d’abnégation et d’espoirs. La joie est rare mais Bakhita  la prend là où elle se trouve et cherche avant tout à répondre présente. Elle communique mal, s’exprime mal mais son parcours parle pour elle et les rares personnes qui l’écouteront vont s’enrichir de sa présence, pleurer bien plus qu’elle de ses souffrances.

A lire cet ouvrage, l’envie surgit de venir l’aider. Elle est simplement le reflet de l’éternelle exploitation de l’homme par l’homme. Bakhita l’a combattu, à sa manière. Avec les faibles moyens d’une femme, née à la fin du XIXème siècle, noire chez les blancs. Des blancs parfois plein de bons sentiments comme nous le sommes encore tous aujourd’hui, mais qui nous recroquevillons sur nous encore et toujours, protégeant notre petit cocon. Bakhita est différente. Elle ne sait pas dire non mais garde un oeil ouvert sur le monde qui l’entoure et plus particulièrement sur les plus pauvres.

Lisez-le !

Ru. Man /Kim Thuy

05 dimanche Juin 2016

Posted by uncoindeblog in Auteurs québecois

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berceuse, Boat people, espoir, Kim Thuy, passé, présent, Québec, vie, Vietnam

Coup de coeur ♥♥♥♥♥

Kim Thuy - Ru. Kim Thuy - Man.

Ru / Kim Thuy. Liana Levi, 2010. 143 pages.

 Une femme voyage à travers le désordre des souvenirs : l’enfance dans sa cage d’or à Saigon, l’arrivée du communisme dans le Sud-Vietnam apeuré, la fuite dans le ventre d’un bateau au large du golfe de Siam, l’internement dans un camp de réfugiés en Malaisie, les premiers frissons dans le froid du Québec. Récit entre la guerre et la paix, Ru dit le vide et le trop-plein, l’égarement et la beauté. De ce tumulte, des incidents tragi-comiques, des objets ordinaires émergent comme autant de repères d’un parcours.
En évoquant un bracelet en acrylique rempli de diamants, des bols bleus cerclés d’argent ou la puissance d’une odeur d’assouplissant, Kim Thúy restitue le Vietnam d’hier et d’aujourd’hui avec la maîtrise d’un grand écrivain.

Oui il est très rare que j’affiche ainsi la couleur (Coup de coeur ♥♥♥♥♥)mais je dois avouer que mes amies québécoises avaient eu beau me parler de Kim Thuy, jamais je n’aurais pu penser avoir un tel coup de coeur à la lecture de « Ru ». Oui je me rends bien compte aujourd’hui du bruit que sa publication avait suscité, mais comme souvent je suis passée à côté, méfiante de tous ses échos par trop positifs. J’ai donc ouvert cet ouvrage sans aucune arrière pensée, attendant de voir… Et je suis restée scotchée… Devant tant de douceurs, de vie, de mots de tendresse et de cris silencieux.

La sensation de lire un carnet de bord, non pas tant par l’histoire elle-même, mais par la présentation du texte, écrit sur une page, deux… des mots simples qui racontent son passé, sa traversée, son arrivée au Québec mais aussi aujourd’hui sa vie, ses enfants. 147 pages pour dire tant dans un espace si restreint ! Mais oui cela est possible et tout se tient, se lient avec une sensibilité extrême. A chaque page, microcosme, je reste muette devant des faits tragiques ou du quotidien et qui tous me plongent dans une émotion intense. Qu’elle parle de son passé, de la fuite de sa famille, de son arrivée au Québec et de l’accueil qu’ils reçurent.  De simples sourires, des gestes de la main ou simplement une présence. Des bonnes volontés et une aide significative quand tout vous est étranger, quand votre monde s’écroule.

Et ces mots lorsque l’auteur évoque son monde du silence lors de son déracinement et le rapporte à celui de son fils autiste. Non, elle ne cherche pas le pathos, juste à nous évoquer sa vie, ses sentiments. Une berceuse, un rappel à la vie. Le tout avec  respect qui se retrouve également dans sa dédicace : « Aux gens du Pays ». Celui qu’elle a dû quitter, comme celui dans laquelle elle a désormais fait sa vie.

Si vous ne l’avez pas encore lu, une lecture s’impose et sinon, la relecture reste sans aucun doute, un bonheur. Je vais de ce pas l’offrit à ma soeur et à une amie.

 

Mãn. Kim Thuy. Liana Levi, 2013. 143 pages

« Maman et moi, nous ne nous ressemblons pas. Elle est petite, et moi je suis grande. Elle a le teint foncé, et moi j’ai la peau des poupées françaises. Elle a un trou dans le mollet, et moi j’ai un trou dans le cour. »

Face à la force de ce premier ouvrage, j’ai eu du mal à me glisser dans « Mãn ». Attendais-je une suite ? Je ne sais pas vraiment. Mais il m’a fallu un  peu plus de temps avant de prendre conscience, une nouvelle fois, de la beauté du texte. Là-aussi, Kim Thuy s’inspire de son histoire, mais la raconte autrement. Son héroïne est déjà adulte lorsqu’elle arrive au Québec. Et sa vie passée, comme celle de sa mère se télescopent. Il faudra du temps et l’amitié / la force d’une amie québécoise pour que cette restauratrice s’épanouisse et découvre la passion.

Une nouvelle fois, un superbe texte. « Vi » m’attend déjà.

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