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Archives de Tag: errance

Le garçon / Marcus Malte

29 jeudi Déc 2016

Posted by uncoindeblog in #Un peu de lecture

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errance, garçon, homme, Marcus Malte, vie

Marcus Malte - Le Garçon.Le garçon / Marcus Malte. Zulma, 2016. 535 pages. 

Il n’a pas de nom. Il ne parle pas. Le garçon est un être quasi sauvage, né dans une contrée aride du sud de la France. Du monde, il ne connaît que sa mère et les alentours de leur cabane. Nous sommes en 1908 quand il se met en chemin – d’instinct. Alors commence la rencontre avec les hommes : les habitants d’un hameau perdu, Brabek l’ogre des Carpates, philosophe et lutteur de foire, l’amour combien charnel avec Emma, mélomane lumineuse, tout à la fois soeur, amante, mère.
« C’est un temps où le garçon commence à entrevoir de quoi pourrait bien être, hélas, constituée l’existence : nombre de ravages et quelques ravissements. » Puis la guerre, l’effroyable carnage, paroxysme de la folie des hommes et de ce que l’on nomme la civilisation. Itinéraire d’une âme neuve qui s’éveille à la conscience au gré du hasard et de quelques nécessités, ponctué des petits et grands soubre-sauts de l’Histoire, le Garçon est à sa façon singulière, radicale, drôle, grave, l’immense roman de l’épreuve du monde.

Comme Marie NDiaye, voici un moment que les romans de Marcus Malte me faisaient de l’oeil, sans que je prenne le temps de les ouvrir et de me faire ma propre opinion sur des ouvrages amplement cités dans la presse critique ou juste salués pour leurs sorties ou le prix reçu. Voilà qui est désormais fait pour 2016, même si vu leurs  bibliographies respectives, la palette de lecture reste encore bien ouverte.

Je suis tombée sous le charme de cet ouvrage dans toute sa première partie. Des phrases courtes, percutantes. Roman d’initiation pour certains, de la débrouille et de l’apprentissage par soi-même ou par imitation avant tout. La vie de ce garçon sans nom, presque sans âge est parfois difficile à lire et à son image, nous nous noyons parfois sous les mots et la folie des hommes. Mais le rendu sous la plume de Marcus Malte est tel que j’ai poursuivi ma lecture, avide de connaître la destinée de cet enfant, de ses rencontres et espoirs. Les personnages rencontrés sont tous, à mon sens, haut en couleurs. Le garçon ne s’y trompe pas et donne à chacun des membres du « village » des surnoms qui leur correspond à merveille. Cette première immersion nous plonge dans une nature humaine bien négative ; même les enfants ont leur part d’ombre. Seul l’innocent, cet éternel enfant ne fait que donner sans attendre en retour. La seconde rencontre avec l’Ogre est là-aussi d’une belle tournure et le garçon, grâce à cet homme, apprend toujours plus, même si sa communication reste à l’état brut.

La seconde et dernière partie m’a ennuyée. Cette envolée lyrique de l’éveil aux sentiments, de l’amour physique, ces échanges m’a laissé totalement de marbre. Elle m’a parue bien longue et j’attendais avec impatience de voir où tout cela allait nous mener. Marcus Malte sait trouver les mots pour décrire la Guerre, la boucherie comme la camaraderie et le quotidien de ces hommes de troupe. Il sait nous rappeler l’impact de la censure, la vision biaisée de l’état-major ou des hommes politiques, montre adroitement la vie au front comparée aux nouvelles et au quotidien des villes. L’impact de ces combats sur les hommes, même sur ce garçon qui dès son plus jeune âge a tout vu et tout connu.

Vous l’aurez compris, j’ai trouvé ce roman inégal sur sa durée, parfois bavard (trop). Certaines pages sont absolument époustouflantes, et je n’ai fait que survoler d’autres pages. Roman épique mais par trop décousu à mes yeux, il n’en reste pas moins un beau tour de force et une vision historique de cette période et particulièrement de la Première Guerre Mondiale, vue de l’intérieur. En dépit de ce que j’ai ressenti comme des faiblesses, l’existence de ce garçon est en un mot, attachante. Marcus Malte nous dit beaucoup et portant il nous manque tant d’éléments le concernant.

Au départ d’Atocha / Ben Lerner

27 samedi Août 2016

Posted by uncoindeblog in Traduit de l'anglais (Etats-Unis)

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Ben Lerner, errance, Espagne, Festival America, Madrid, reconnaissance

Ben Lerner - Au départ d'Atocha.Festival America - logo

Au départ d’Atocha / Ben Lerner. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Jakuta Alikavazovic. Editions de l’Olivier, 2014. 206 pages.

Adam Gordon est un jeune poète américain en résidence d’écriture à Madrid. Mais il écrit peu : il fume, déambule, lit, drague Isabel, courtise Teresa… et s’invente une vie. Dans ses récits tissés de mensonges, sa mère est malade et son père fasciste. Spectateur fasciné de sa fausse existence, Adam navigue au sein d’un univers fait de littérature, d’art et d’intrigues amoureuses.
Mais quand un attentat frappe la gare d’Atocha, la réalité vient troubler sa fiction. Au départ d’Atocha est un premier roman impertinent, dans lequel les expatriés sont renvoyés au vide de leur condition, loin des corridas chères à Hemingway. Il s’inscrit cependant dans une autre filiation, où l’ironie se conjugue au lyrisme de l’errance : celle de Musil, Rilke ou Svevo. Avec ce livre inclassable, Ben Lerner esquisse un saisissant portrait de l’artiste en jeune homme.

La 4ème ne m’inspirait guère, mais je souhaitais lire cet auteur dans le cadre du Festival America. Emprunté à la bibliothèque ce roman était présenté comme un coup de coeur, donc j’ai fini par me laisser tenter. Et,…..

Dès les premières pages, je me suis dit que cette lecture allait être difficile et j’ai regardé le nombre de pages avant de me dire qu’il n’était pas bien long et que je devrais pouvoir y trouver quelque chose. Mais quoi ?

Pour moi ce roman symbolise les errances nombrilistes d’un jeune homme gâté, consommateur d’antidépresseurs, d’alcool et de fumettes de tous styles. Qui s’interroge (et encore, je suis gentille) sur lui-même, se cherchant une place (au soleil de préférence). Il ressemble par bien des travers à beaucoup d’entre nous qui au moment du passage à l’âge de partir travailler, tente de retarder l’échéance, se cherchant des excuses, des échappatoires de tout côté. Mais lorsqu’on lit ces 206 pages, on a juste envie de s’endormir. L’attentat d’Atocha me semblait décrit comme un révélateur ; il s’avère que cet événement et les manifestations qui ont suivi permettent juste à l’auteur d’inclure son personnage dans le réalisme, mais cela ne change en rien son comportement. Le style m’a totalement ennuyé. J’avais parfois l’impression de longs borborygmes ou de phrases se cherchant elles-mêmes un sens.

Bref je ne suis jamais entrée dans cet ouvrage. Je viens de lire la 4ème du nouvel opus de Ben Lerner qui m’inspire davantage mais, le personnage principal reste le même d’où quelques réticences à replonger.

Rivière Mékistan / Lucie Lachapelle

14 samedi Nov 2015

Posted by uncoindeblog in Auteurs québecois

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alcool, Amérindiens, Blancs, errance, Lucie Lachapelle, Mékistan, nature, relations

Québec en Novembre avec Karine et Yueyin

Rivière Mékistan / Lucie Lachapelle. XYZ, 2011. 159 pages.

Alice rapporte les cendres de son père amérindien à Mékistan, là où il est né et a grandi, à douze heures de train de Montréal. Elle y fait la connaissance de la vieille Lucy, une cousine de sa grand-mère qui vit dans une cabane et qui s’occupe de ses petits-enfants lorsque leur mère Jeannette, sa fille, se saoule à l’hôtel du village en compagnie d’un Ihimistikshiou, un Blanc. Partie pour vingt-quatre heures, Alice reste une semaine auprès de Lucy et découvre un monde où coexistent difficilement traditions amérindiennes et mode de vie des Blancs, où la forêt a été mutilé par les coupes à blanc, où les jeunes risquent fort de devenir délinquants et alcooliques, quand ils ne se suicident pas, mais un monde, aussi, peuplé de gens forts attachants.

Une autre pépite offerte par mon amie Abeille qui cherche toujours des ouvrages susceptibles de me plaire. Elle y réussit merveilleusement avec ce roman qui répond à mon intérêt pour les amérindiens. Vous me direz que c’est très à la mode, mais c’est un monde qui me fascine depuis l’enfance. Alors non, vous n’apprendrez rien de bien nouveau dans ce roman sur la culture, sur leur existence actuelle, mais l’intérêt réside davantage dans l’expérience / l’inexpérience d’Alice, fille d’une blanche et d’un père amérindien. Un père qu’elle ne connait pas, dont les souvenirs ne sont pas impérissables, particulièrement leur dernière rencontre, mais en acceptant de le raccompagner chez lui c’est une partie de son père qu’elle va apprendre à comprendre, tout en réfléchissant sur elle-même.

Alice est jeune, citadine et ne s’est jamais posé des questions sur ses origines amérindiennes, se contentant d’écouter sa mère lui racontant qu’elle est partie, ne supportant plus l’alcoolisme de son mari. Ce qui est totalement vrai. Mais derrière cet alcoolisme se dissimule bon nombre de non-dits (souffrances passées et présentes) qui lui seront narrés par la vieille Lucy. En acceptant son invitation, plus ou moins par la force des choses, Alice va rencontrer la famille de son père, quelques traits de sa culture. Alors non, ne rêvez pas, cette expérience ne va pas la transformer, ni lui apprendre à être ce qu’elle n’est pas, mais il s’agit juste d’un court roman d’apprentissage, d’une ouverture sur la vie, les autres et la nature. Une nature belle à couper le souffle, saccagée par la main de l’homme et dont les blessures racontent le passé de deux civilisations et des cicatrices qui ne peuvent se refermer à l’image de cette histoire non construite avec son père.

C’est un roman court, non culpabilisant, simplement juste et réfléchi sur le cours des événements et les choix ou obligations des uns et des autres. Lucie Lachapelle montre sans tergiverser des aspects négatifs de la nation amérindienne, mais également des moments de communion rares et heureux entre des hommes comme avec la nature. logo québec2

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