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cerisiers en fleur, dorayaki, histoire, Japon, maladie de Hansen, pâtisserie, transmission
Les délices de Tokyo / Durian Sukegawa. Traduit du Japonais par Myriam Dartois-Ako. Albin Michel, 2016. 239 pages
» Ecouter la voix des haricots » : tel est le secret de Tokue, une vieille dame aux doigts mystérieusement déformés, pour réussir le an, la pâte de haricots rouges dont sont fourrés les dorayaki, des pâtisseries japonaises. Sentarô, qui a accepté d’embaucher Tokue dans son échoppe, voit sa clientèle doubler du jour au lendemain, conquise par ses talents de pâtissière. Mais la vieille dame cache un secret moins avouable et disparaît comme elle était apparue, laissant Sentarô interpréter à sa façon la leçon qu’elle lui a fait partager.
Magnifiquement adapté à l’écran par la cinéaste Naomi Kawase, le roman de Durian Sukegawa est une ode à la cuisine et à la vie. Poignant, poétique, sensuel : un régal.
Une couverture aux couleurs pastels, une 4ème qui m’inspire et me voici partie pour un peu plus de 200 pages de délices, d’odeur, de sensibilité et d’émotions. Ce roman je l’ai dégusté dans son ensemble, ayant à la fois hâte de le découvrir et craignant sa chute. Mais il n’y a aucun regret à avoir, une fois la dernière page tournée ; il me faut juste essayer de trouver les bons mots pour vous faire partager ce bonheur de lecture, tendre et émouvante, mais sans trop vous en dire afin que vous puissiez découvrir librement cette histoire. (içi les premières pages)
Sentarô et Tokue ont tous deux un secret, et sont de belles âmes. Pour l’un comme pour l’autre, la vie n’a pas été facile et pourtant nous allons découvrir que leur enfance fut heureuse, que tous deux aimaient la lecture, l’écriture. Mais ces éléments seront dévoilés une fois que l’un et l’autre auront commencé à s’apprivoiser, à se connaître et à s’écouter. Toute la première partie de cette histoire est consacrée à cela, à l’apprentissage de Sentarô, tant au niveau de la pâtisserie que de l’échange. Non, vous n’êtes pas dans une émission culinaire, mais dans le quotidien de cette échoppe, du travail. Vous allez voir cette pâte de haricots se préparaient sous vos yeux, limite si votre odorat n’en cherche pas les effluves tant la description en est savoureuse. Vous appréhenderez la vie, les efforts de l’un et de l’autre et plus particulièrement ceux de Sentarô. Pour Tokue, il vous faudra attendre des chapitres ultérieurs afin de saisir les sacrifices et la joie que lui apporte cette transmission du travail bien fait.
Ce magasin de Dorayaki sera pour eux leur chance : de se relever, de redresser la tête. Si vous aimez la nature et la nourriture, ce roman est fait pour vous. Je n’ai pas eu la chance de voir son adaptation, mais les extraits vus, en dépit de leur beauté, ne traduisent pas ce que j’ai ressenti au cours de ma lecture.