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Archives de Tag: culpabilité

Les héritiers de la mine / Jocelyne Saucier

27 dimanche Nov 2016

Posted by uncoindeblog in Auteurs québecois

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auteur québécois, culpabilité, enfance, famille, Jocelyne Saucier, secret

Les héritiers de la mine  - Jocelyne Saucier

Les héritiers de la mine / Jocelyne Saucier. France Loisirs, 2016.215 pages

Dans une région lointaine et sauvage du Québec, la famille Cardinal règne sur le petit village minier de Norco depuis que le père y a découvert un filon de zinc. Les 21 enfants, presque livrés à eux-mêmes, grandissent heureux, chacun trouvant sa place comme il peut. Et tant pis s’il n’y a pas assez de lits pour tout le monde !
Et puis la mine ferme, les enfants grandissent et s’éloignent… Lorsqu’ils se retrouvent à l’occasion de la remise d’une décoration à leur père, certains ne se sont pas vus depuis des décennies. Mais un seul regard suffit : personne n’a oublié le secret tragique qu’ils ont enfoui pour préserver la famille. Sept d’entre eux déroulent le fil de leurs souvenirs. La culpabilité cèdera-t-elle la place à la vérité ?

7 voix pour raconter des souvenirs d’enfance, d’une vie idéale aux yeux du dernier né qui, nous allons le découvrir très vite, ne les a vécu qu’à travers les histoires de ses ainés. Une vie de pauvreté mais de richesse familiale, d’unité que LeFion continue d’idéaliser, de vouloir revivre alors que tous les enfants se sont dispersés. Du plus jeune au plus âgé, différents protagonistes nous racontent cette enfance, les joies et les petites souffrances de cette existence. Quant à la peine ultime que chacun tait, elle nous est amenée par petites touches en parallèle de la narration de cette existence où chacun cherche à se faire un surnom. Car lorsque vous êtes 21, il faut vous différencier, essayer volontairement ou non de vous montrer, de drainer l’énergie des uns et des autres. A force de vouloir se faire une place, certains vont y laisser une partie de leur âme, de leur sensibilité. Mais trop jeunes pour s’en rendre compte, la fuite a été leur seule perspective.

En s’éloignant, en se taisant, chacun essaie de masquer ses regrets et sa culpabilité, mais cette réunion familiale est le grain de sable ou le moment que tout un chacun attendait pour se retrouver, pour étancher sa peine. Volontairement ou pas, la chute viendra d’où personne ne l’attendait.

Chant d’amour de la famille, des parents ce roman a beaucoup de qualité. Il est difficile dans les trois premiers chapitres de comprendre le rythme adopté par l’auteur car ces voix nous ne les connaissons pas, nous avons peu d’éléments sur elles et sur leur histoire. Au fil des pages, les joies et les peines prennent forme, une partie de la vie de la famille Cardinal, originale et pleine de vie, aux personnalités si distinctes et pourtant si dépendantes les unes des autres dans ce petit village minier. 30 ans après cette journée de juillet, les choses seront dites.

 

Comme un frère / David Treuer

25 jeudi Août 2016

Posted by uncoindeblog in Traduit de l'anglais (Etats-Unis)

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construction, culpabilité, David Treuer, famille, Festival America, indien, Ojibwa, réserve, ville

David Treuer - .Festival America - logo

Comme un frère / David Treuer. Traduit de l’américain par Marie-Claire Pasquier. Albin Michel, 2002 (Terres d’Amérique). 330 pages

Little, son premier roman, a été pour de nombreux lecteurs la révélation d’un incroyable talent. Dans Comme un frère, David Treuer donne la pleine mesure de son univers d’écrivain avec cette même gravité, à la lisière de la poésie et du réalisme, qui fait toute la force de son écriture. Dans le Southside de Minneapolis, un quartier rongé par la misère, Simon, un jeune Indien, sort de prison où il a purgé une peine de dix ans pour le meurtre de son frère. Il lui faut maintenant retrouver une place parmi les siens et prendre un nouveau départ. Mais ce dont rêve avant tout Simon, c’est de réconcilier passé et présent. Il se met alors en quête d’une impossible rédemption… Entre ombre et lumière, violence et fragilité, Comme un frère porte un regard intense sur la vie et les êtres.

En attendant Septembre et Le mois américain chez Titine qui me permettra de vous parler du dernier David Treuer « Et la vie nous emportera » – Merci aux Editions Albin Michel – , voici un de ses ouvrages plus ancien.

Comme dans un précédent roman dont je vous ai parlé il y a peu, on retrouve un esprit similaire : la place de l’indien dans la ville, la réserve, les souvenirs d’enfance, la famille et l’absence des échanges verbaux. Comme je l’ai lu dans des critiques passées, c’est un ouvrage fort sombre mais prenant pour qui sait écouter les silences et les chagrins qui en découlent.

Cette famille je lui ai trouvé de nombreuses similitudes avec la ville de Minneapolis : elle s’élève, des bâtiments sont détruits pour mieux la faire renaître de ses cendres ; les indiens sont invités à quitter leurs réserves pour l’y aider, puis brusquement tel un château de cartes, une pièce s’effondre et tout va s’écrouler : pièce par pièce. Alors oui, ici et là, les blessures sont calfeutrées, un semblant de renouveau apparaître, mais les fissures sont toujours là et plus rien ne sera jamais comme avant, jusqu’à ce que les démolisseurs interviennent. Mais, cette histoire, c’est aussi un formidable hommage à la place de la femme, de la mère prête à tout pour sauver un semblant d’équilibre, sa famille.

Betty est là, veuve, essayant de porter à bout de bras sa vie, ses 4 enfants, puis son petit-fils lorsque nous la rencontrons pour la première fois. A travers son regard, celui de son fils, Simon, c’est leur histoire et celle des indiens espérant une vie meilleure, moins difficile et faîte de promesses non tenues que nous allons les suivre. Retours en arrière, moments présents et espoirs de tous les instants nous font partager leur vie. Grâce à ces virgules dans le passé : le jour du décès du père, l’arrivée en ville, le premier chèque reçu et les courses qui s’ensuivent, le quotidien des enfants et la complicité des deux frères, la vie et les sourires, la curiosité et l’attente ne sont que plus grandes, cherchant à comprendre ce fratricide qui nous semble impossible.

Mais certains changements sont parfois trop difficiles, les silences également. Et malgré la complicité de One-Two, vétéran de la guerre de Corée et protecteur discret de la famille, des épaules qui cherchent à vous aider, la vie poursuit son chemin, apportant son lot de chagrins. Alors, non, ce livre n’est pas plombant comme vous pourriez le craindre, il décrit avec amour la fragilité de l’existence et des êtres, les choix bons ou mauvais. Le tout d’une plume subtile qui permet de tourner les pages et de le refermer sans regret pour le temps consacré à le découvrir.

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