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Tant que dure ta colère / Asa Larsson. Traduit du suédois par Rémi Cassaigne. Albin Michel, 2016. 331 pages
Au nord de la Suède, à la fonte des glaces, le cadavre d’une jeune fille remonte à la surface du lac de Vittangijärvi. Est-ce son fantôme qui trouble les nuits de la procureure Rebecka Martinsson ? Alors que l’enquête réveille d’anciennes rumeurs sur la mystérieuse disparition en 1943 d’un avion allemand dans la région de Kiruna, un tueur rôde, prêt à tout pour que la vérité reste enterrée sous un demi-siècle de neige…
Après La piste noire, voici le 3ème volet de la série toujours proposée par Albin Michel (un peu en retard pour mon billet, j’avoue) où l’on retrouve les protagonistes habituels. Contrairement à de nombreux auteurs Asa Larsson donne quelques indices sur le passif de ces personnages mais ne nous fait pas un laïus (je dois avouer que j’aime autant). Une nouvelle enquête mais une continuité dans cette histoire ce qui nous les rend toujours aussi intéressants et permet au lecteur de s’attacher à eux.
Le seul petit hic de sa narration qui a fini par me déranger et (appelons là comme bon vous semble) la présence de la jeune fille décédée. Si de prime abord cette aura ne me gênait absolument, progressivement je l’ai trouvée un peu pesante, même si elle nous permet de voir des éléments au travers de ce regard et « pas seulement » sous la plume narrative de l’auteur.
Cette enquête nous plonge à la fois dans l’époque moderne, le village quasi à l’abandon peuplé de personnes âgées qui attendent ou n’attendent plus les visites. La présence exceptionnelle des jeunes est perçue comme un tourbillon de vie pour leur parenté. Mais également pendant la Seconde Guerre Mondiale, époque florissante pour le commerce et les échanges avec les allemands. Sous couvert d’une enquête moderne, Asa Larsson nous replonge dans le passé de la Suède, sur ses relations avec l’Allemagne nazie et la collaboration de quelques uns non par conviction mais pas appât du gain. Les plus bas instincts de certains êtres humains refont surface et lorsqu’il s’agit ensuite de taire les faits, ils ne sont plus à une manipulation.
Peut être d’une apparence moins fouillée politiquement que le précédent opus, j’ai perçu ce volume comme une transition, une recherche d’équilibre après les événements de La piste noire.