Étiquettes
29 février, Etats-Unis, frontières, leaper, Québec, vie éternelle
L’année la plus longue / Daniel Grenier. Le Quartanier, 2015. 431 pages.
Thomas Langlois, né comme son aïeul Aimé Bolduc un 29 février, ne fête son anniversaire qu’une fois tous les quatre ans. A la grande joie de son père, cette particularité fait de lui un « leaper », être original dont l’organisme vieillit quatre fois plus lentement que le commun dés mortels. A l’instar d’Aimé, Thomas traversera-t-il les âges et les époques aussi aisément que les paysages ? En suivant les vies de ces deux personnages d’exception, de Chattanooga à Montréal, L’année la plus longue traverse près de trois siècles de l’histoire de l’Amérique.
J’ai, de prime abord, été déstabilisée par le style utilisé par Daniel Grenier. Je me demandais s’il allait réussir à choisir son type de narration, à savoir : une narration directe ou pas car tantôt ses personnages s’exprimaient tantôt c’est par un « Il » qu’il les présentait. Ajoutons à cela un discours concernant le 29 février et la vision d’une date magique, mêlant les astres etc, quand au début de son récit il laisse Albert parlait avec son fils Thomas. Bref je m’interrogeais si la lassitude allait poindre ou pas ?
Et bien je me suis laissée prendre au jeu. Bien que l’auteur ait opté pour un style de narration non linéaire concernant son personnage d’Aimé, nous plongeant dans une période contemporaine, pour revenir à la guerre de Sécession, en passant par les plaines d’Abraham (et j’en passe), je l’ai laissé découdre ses fils et ai suivi la vie sans fin d’Aimé. Est-ce dans cette partie centrale ? Oui sans doute vu la thématique majeure, une filiation avec Allan Poe m’est venue. Le rapport me diront les esprits critiques ou connaisseurs ? Et bien l’aspect fantastique, les explications de son descendant, Albert, son idée que son propre fils peut, à son tour, connaître un chemin de vie similaire. Bref j’ai adhéré à ce roman sans totalement adorer. Mais j’ai particulièrement apprécié, pour son originalité, cette pirouette finale concernant Thomas et son existence, toujours lié à Aimé.
Alors oui, comme je l’ai mentionné certains choix de l’auteur ne m’ont pas totalement convaincu et c’est vrai qu’il parle de l’histoire du Québec de manière bien succincte (qui a frustré certains lecteurs parfois), mais s’il ne fait qu’évoquer c’est pour mieux nous montrer la richesse de la vie d’Aimé, les péripéties de son existence, et ses choix et traces qu’il laisse au cours du temps.
Une curiosité dans laquelle je ne me serais sans doute pas plongé sans l’intervention de Karine:), une nouvelle fois. Merci !