Étiquettes
coloc, maison de retraite, maladie, Minna Lindgren, Petits vieux
Les petits vieux d’Helsinki font le mur / Minna Lindgren. Traduit du finnois par Martin Carayol. Calmann-Lévy, 2015. 375 pages
Lorsque la maison de retraite du Bois du Couchant entame de colossaux travaux de rénovation, les résidents commencent à fuir. Siiri et Irma, amies nonagénaires inséparables, décident, avec quelques petits vieux, de devenir colocataires de leur propre appartement… mais pas pour autant plus sages. C’est alors que des vols mystérieux se succèdent dans la résidence. Les victimes s’avèrent être des proches de Siiri et Irma. Malgré leur grand âge et leur terrible manque d’expérience, comment résister à la tentation de mettre leur nez dans ces affaires ?
J’avais entendu parler du précédent volume sans réellement savoir de quoi il se composait. Dans mes souvenirs les avis étaient assez élogieux et le rire semblait de la partie. Si ce 2nd volume est du même style, je ne pense pas que cette série soit pour moi car, les blagounettes, moqueries sur le 3ème âge n’ont pas eu l’effet attendu. Pourtant l’idée me semble intéressante, car l’auteur, sous couvert de rires (plus ou moins forcés dirons nous), d’une pseudo enquête (là les fils sont plus que fins), se penche sur la vie des retraités, leur solitude dans les maisons de retraites, hôpitaux-mouroirs quand leur autonomie n’est plus là ou quand la maladie est par trop présente. Sur leurs enfants, petits-enfants trop occupés à vivre, à s’épuiser au travail puis à partir à l’autre bout du monde pour se reposer ; bref, incapables de trouver du temps pour leur rendre visite ou les aider, dans le cas présent, à batailler avec l’administration. Sur le manque de respect vis à vis d’elles, tout le monde (les actifs) savent mieux que ces vieux leurs besoins : ainsi le coup de grâce est porté par cette infirmière sadique qui nettoie sa patiente au gant de crin, la laissant dans les courants d’air pendant la toilette, et menaçant ses amies qui essaient de l’aider. Bien entendu c’est pour mieux décrier la pratique des soins infirmiers à domicile, minutés et parfois inappropriés, mais ces lignes n’ont guère apporté si ce n’est rappeler qu’il existe des personnes habilitées à soigner et qui sont parfois des dangers pour les autres.
Une administration totalement folle qui lorsqu’elle devient privée n’est guère plus sage. La gestion va de travers, la course au profit est toujours là et peu importe que ces personnes âgées doivent vivre au milieu du bruit, de la poussière etc… Bien entendu l’auteur joue sur tous les côtés absurdes des situations, mais si cela peut être drôle dans une bande dessinée (style Astérix), quand le comique se répète, pour chaque situation, presque à chaque page cela ne m’inspire guère.
Les rares passages positifs de ce roman furent, pour moi, la très belle rencontre de Siiri avec Muhis et Metukka, deux nigériens parlant un parfait finnois et épris de cuisine. Leurs échanges sont rares car ces hommes discutent à égalité avec ces personnes âgées. Malmenés par l’existence, par la quête d’une intégration professionnelle, d’une reconnaissance, ils sont d’une certaine manière au même niveau que Siiri et ses amis.
L’ensemble se lit mais ne tiens pas ses promesses.