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Archives de Catégorie: Traduit de l’anglais

Le pensionnat des innocentes / Angela Marsons

19 lundi Mar 2018

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Angela Marsons, enfance en danger, enquête foyer pour enfants, Kim Stone, tueur en série

Le pensionnat des innocentes  - Angela Marsons  Le pensionnat des innocentes / Angela Marsons. Traduit de l’anglais (Grande-Bretagne) par Valérie Bourgeois. Editions France Loisirs, 2017. 471 pages.

En pleine nuit, cinq individus scellent un pacte au-dessus de la tombe qu’ils viennent de creuser. De nos jours. Kim Stone, inspectrice au tempérament rebelle et solitaire, se voit confier une nouvelle enquête. Teresa Wyatt, directrice d’école, a été retrouvée noyée dans sa baignoire. Peu de temps avant sa mort, elle s’était intéressée à une fouille archéologique prévue autour d’un foyer d’accueil où elle avait travaillé avant que le lieu ne soit entièrement détruit par les flammes. Un autre employé du foyer est à son tour retrouvé assassiné. Kim, qui a connu enfant l’assistance publique, est profondément impliquée dans cette enquête. Au mépris des procédures, elle demande aux archéologues de commencer leurs fouilles : plusieurs squelettes sont retrouvés…

Angela Marsons nous propose de suivre le travail et la vie de son enquêtrice Kim Stone et de son équipe. Parfois brute de décoffrage, un peu trop directe pour sa hiérarchie, Kim Stone n’en obtient pas moins des résultats probants, n’hésitant pas à damer le pion à ses collègues masculins qu’elle juge parfois par trop carriériste. Cette enquête va être pour elle, comme pour nous, l’occasion de nous plonger dans son enfance : elle a connu les familles d’accueil et les pensionnats d’enfants d’où sa connaissance de ce style d’établissement lorsque l’on découvre plusieurs squelettes dans le parc d’un de ces ancien lieux.

L’auteur joue adroitement des réminiscences diffuses de Kim Stone mais également des différents protagonistes qu’elle croise directement ou indirectement (cf la recherche de son enquêtrice sur les réseaux sociaux). Moderne, plus humaine que les personnes en dehors de son équipe ne se l’imagine, elle va où son instinct la pousse tout en n’omettant ni les anciennes techniques policières : porte à porte, interrogatoires, ou plus modernes et liées à l’usage d’Internet. Avec cette équipe moderne, l’auteur nous plonge au coeur du West Midlands (Birmingham, Dudley, Stratford-upon-Avon) avec les soubresauts de la vie économique.

Bien menée, liée à des enquêteurs que l’on découvre humains et intéressés par leur métier, cette enquête se lit d’une traite. A découvrir et à confirmer.

Depuis le temps de vos pères / Dan Waddell

10 samedi Mar 2018

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Dan Waddel, enquête, généalogie, meurtre, mormons

Dan Waddell - Depuis le temps de vos pères.Depuis le temps de vos pères / Dan Waddell. Traduit de l’angalis par Jean-René Dastugue. Actes Sud, 2013 (Babel Noir).

Tout juste remis d’une enquête qui a manqué lui coûter la vie, l’inspecteur Grant Foster réintègre la Criminelle de Londres lorsque Katie Drake, actrice de théâtre sur le déclin, est retrouvée morte dans le jardin de sa propriété londonienne. Sa fille de quatorze ans, Naomi, est introuvable. Mais difficile de progresser quand la victime semble avoir coupé tout lien avec son passé. Une seule piste : un cheveu retrouvé sur le corps.
Lorsque les résultats des analyses ADN révèlent qu’il appartient à un parent de Katie Drake, Foster décide de faire appel au généalogiste Nigel Barnes pour tenter de retracer l’histoire familiale de la défunte. Barnes parvient à retrouver certains parents éloignés en remontant jusqu’en 1891, mais il semble impossible de pousser plus loin les recherches. Pourtant, il faut briser rapidement la malédiction qui frappe cette lignée.
Des vies sont en jeu. L’Eglise des Mormons est manifestement liée à l’affaire et entend protéger ses secrets de famille. A Salt Lake City, les enquêteurs plongent au coeur des archives colossales de la communauté pour découvrir une congrégation aux pratiques redoutables et comprendre pourquoi le dogme “Jusqu’à ce que la mort nous sépare” n’existe pas pour ses disciples. Ils ne font qu’obéir aux commandements. Aussi sanglants soient-ils.

J’étais certaine de vous avoir parlé ici de ‘Code 1879″ qui m’avait scotché, mais il semble, une nouvelle fois, que mon retard de billets soit aussi vertigineux que les piles de livres qui m’attendent. J’avais compris que cet opus était beaucoup moins bon que le premier mais je me suis laissée néanmoins tentée. – Je viens également de lire qu’il existait des détracteurs quant au dernier volume paru. –

S’il n’y a plus la même surprise, dû en grande partie à la nouveauté : personnages, méthodologie de l’enquête comme de la thématique, je me suis néanmoins laissée prendre par ma lecture. Je ne me souviens pas si dans le premier opus, l’auteur nous donnait des clés parallèles en nous narrant des faits anciens mais c’est le cas ici. S’ils ne nous éclairent pas totalement quant au dénouement de l’affaire qui intéresse Foster, cela donne aux lecteurs quelques pistes de réflexions. Sans avoir lu la 4ème de couverture, l’évidence des mormons et de leur archives comme de personnes ayant voulu disparaître en changeant de pays et/ ou de noms m’ont rapidement traversé l’esprit.

L’atout majeur de cette saga, comme souvent, est l’attachement du lecteur envers les protagonistes de l’histoire. Foster est à la fois la pierre angulaire, mais également celui dont les faiblesses sont parmi les plus intéressantes. Nigel Barnes en présente d’autres dont une certaine forme d’inadaptation à notre siècle mais il reste intéressant par ses choix de vie et sa passion/ profession. Une passion qu’il met au service des enquêtes de Forster (et qui lui ont permis de lui sauver la vie dans le 1er volume) et mettent en lumière la généalogie, les enquêtes papiers mais aussi l’ADN etc.

Comme d’habitude, vous pouvez lire des avis négatifs ou un peu moins positifs, mais le seul moyen de savoir et de lire et de vous faire votre propre avis. Vive la lecture !

Crépuscule d’acier / Charles Stross

21 dimanche Jan 2018

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autonomie, Charles Stross, communication, dépendance, futur, IA, révolution

Crépuscule d’acier / Charles Stross. Traduit de l’anglais par Xavier Spinat. Mnémos, 2006. 420 pages

Nouvelle République, planète plutôt arriérée et en tout cas coincée côté culture pour ce XXVe siècle, subit l’invasion du Festival. Le Festival est une société galactiquement itinérante post-Singularité. Elle fait pleuvoir sur Nouvelle République une nuée de téléphones qui ne disent qu’une chose :  » Bonjour. Tu veux bien nous distraire ?  » De la réponse dépend la récompense. Ainsi, des armes. Il n’en faut pas plus pour déclencher la Révolution. Et pour conduire les autorités à imaginer pour la vaincre de remonter le temps. Et risquer l’anéantissement de cette partie de la Galaxie, car l’Eschaton déteste qu’on touche à son histoire. C’est qui, l’Eschaton ? Charles Stross est le plus prometteur et le plus déjanté des nouveaux venus sur la scène de la science-fiction. Crépuscule d’acier a manqué de peu le prix Hugo 2004.

Dans son billet, Chiffonnette évoquait ses froncements de sourcils et ses maiskeskyracontejcomprendsrien qui ne l’avaient pourtant pas empêché de ne pas bouder son plaisir. En ce qui me concerne, certains laïus et autres discussions pseudo militaire et technique m’ont totalement laissé de côté. Du coup, je ne suis jamais parvenue à entrer totalement dans ce roman et j’ai réellement dû batailler pour le terminer  – ce qui aurait été fort dommage car les ultimes chapitres ont trouvé grâce à mes yeux -.

Me voilà désenchantée et bien gênée pour vous rédiger quelques lignes car dans ce roman tout n’est pas à jeter, ne serait-ce que les thématiques. S’il date d’il y a 10 ans pour la traduction française, l’ouvrage est en avance en matière d’Intelligence Artificielle, de l’usage de la téléphonie et d’une société avide, d’une certaine manière, de consommation. L’image de vie idéale n’est pas semblable selon la catégorie sociale de tout un chacun (allant d’un simple repas chaud, à des amis, ou un animal qui pond des oeufs en or et se transforme en une bombe à retardement car gorgé de radiations et autre), de ses aspirations : les révolutionnaires de cette colonie, Rochard, qui pensent qu’en prenant le pouvoir ils vont réussir à transformer un pays. Les idéaux des uns et des autres se voient vite bouleversés par ce Festival qui porte, en partie, bien son nom, et leur suite, les marchands, juste évoqués, ne semblent guère une sinécure.

Charles Stross semble prendre un malin plaisir à dénigrer les militaires qui oublient de réfléchir, trop prompts à suivre des manuels. Quant à nombre des révolutionnaires, une fois les armes à la main ils ne valent guère mieux.

Bref, ainsi que je le disais si vous parvenez à aller au-delà de passages particulièrement pesants (et rébarbatifs), il est fort à parier que, comme, bon nombre de lecteurs vous trouverez votre bonheur à la lecture de ce roman non dénué d’humour, de clins d’oeils et de réalisme par bien des aspects. Comme souvent seul votre propre regard vous permettra de vous faire votre avis. Difficile pour moi d’envisager d’ouvrir un autre épisode des aventures de Rachel Mansour.

Le dimanche des mères / Graham Swift

14 jeudi Sep 2017

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Angleterre, classe, entre-deux Guerre, Graham Swift, indépendance, lecture

Graham Swift - Le dimanche des mères.Le dimanche des mères / Graham Swift. Traduit de l’anglais par Marie-Odile Fortier-Masek. Gallimard, 2016. 142 pages.

Angleterre, 30 mars 1924. Comme chaque année, les aristocrates donnent congé à leurs domestiques pour qu’ils aillent rendre visite à leur mère le temps d’un dimanche. Jane, la jeune femme de chambre des Niven, est orpheline et se trouve donc désoeuvrée. Va-t-elle passer la journée à lire ? Va-t-elle parcourir la campagne à bicyclette en cette magnifique journée ? Jusqu’à ce que Paul Sheringham, un jeune homme de bonne famille et son amant de longue date, lui propose de le retrouver dans sa demeure désertée.
Tous deux goûtent pour la dernière fois à leurs rendez-vous secrets, car Paul doit épouser la riche héritière Emma Hobday. Pour la première – et dernière – fois, Jane découvre la chambre de son amant ainsi que le reste de la maison. Elle la parcourt, nue, tandis que Paul part rejoindre sa fiancée. Ce dimanche des mères 1924 changera à jamais le cours de sa vie. Graham Swift dépeint avec sensualité et subtilité une aristocratie déclinante, qui porte les stigmates de la Première Guerre – les fils ont disparu, les voitures ont remplacé les chevaux, la domesticité s’est réduite…
Il parvient à insuffler à ce court roman une rare intensité, et célèbre le plaisir de la lecture et l’art de l’écriture.

Une nouvelle fois je pense que mon imagination quelque peu débridée était partie je ne sais où en lisant la 4ème de couverture et quelques articles qui en parlaient. Et bien entendu je fus un tantinet déçue par ce roman qui a pourtant bien des qualités, mais qui ne sera pas le coup de coeur attendu.

Ma déception vient de cette relecture en boucle de l’ultime liaison des deux amants. Elle est l’occasion pour l’auteur de replonger sa jeune héroïne dans ses souvenirs, sensuels :  ce dernier ébât, derniers instants de leurs présences communes ou passé avec leurs différentes rencontres, les sentiments de ces moments partagés. Mais également plus terre à terre , liés à son quotidien, relations avec les autres domestiques ou le couple chez qui elle travaille. Le regard de cette jeune femme de chambre est aiguisée et sensible : elle entend, comprend aussi bien les membres de l’aristocratie, de ces 3 familles qui gravitent les unes autour des autres, de leurs souffrances liées à la perte de leurs fils, que tout le personnel. Mais pour poursuivre sa route, elle doit avant tout s’effacer, rester à sa place. Sa seule intrépidité sera de demander l’autorisation de lire des ouvrages disponibles dans la bibliothèque de la demeure.

Graham Swift décrit avec brio et beaucoup de sensualité la relation entre ces deux jeunes gens, mais il est également  fort doué pour parler de l’attachement de son héroïne avec les romans, de la joie partagée de la lecture, de son indépendance de pensée. Un libre arbitre dans son imagination et raisonnement qui vont lui permettre de devenir celle que nous allons découvrir à travers les bribes qu’il veut bien nous laisser lorsqu’il nous parle de son futur, de sa carrière et de sa future vie amoureuse. Mais avant cela laissons ce « dimanche des mères » s’achever.

Le chagrin des vivants / Anna Hope

05 samedi Août 2017

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Anna Hope - Le chagrin des vivants.Le chagrin des vivants / Anna Hope. Traduit de l’anglais par Elodie Leplat. Gallimard, 2016.384 pages.

Durant les cinq premiers jours de novembre 1920, l’Angleterre attend l’arrivée du Soldat inconnu, rapatrié depuis la France. Alors que le pays est en deuil et que tant d’hommes ont disparu, cette cérémonie d’hommage est bien plus qu’un simple symbole, elle recueille la peine d’une nation entière. À Londres, trois femmes vont vivre ces journées à leur manière. Evelyn, dont le fiancé a été tué et qui travaille au bureau des pensions de l’armée ; Ada, qui ne cesse d’apercevoir son fils pourtant tombé au front ; et Hettie, qui accompagne tous les soirs d’anciens soldats sur la piste du Hammer-smith Palais pour six pence la danse.
Dans une ville peuplée d’hommes incapables de retrouver leur place au sein d’une société qui ne les comprend pas, rongés par les horreurs vécues, souvent mutiques, ces femmes cherchent l’équilibre entre la mémoire et la vie. Et lorsque les langues se délient, les cours s’apaisent.

5 journées. C’est tout ce qui sera nécessaire à Anna Hope pour nous faire vivre l’univers de 3 femmes, différentes en âge et en situation mais qui, comme toutes ou presque sont marquées par cette 1ère Guerre Mondiale. Nous sommes en 1920, mais les stigmates restent présents, omniprésents dans ce quotidien londonien.

Les hommes bien entendus en ont payés un lourd tribu et l’affichent encore dans leur vie de tous les jours, deux ans après l’armistice. Mais les femmes… Dans leurs chairs, dans leurs sentiments et leurs quotidiens, la guerre vit également avec elles au quotidien même si les blessures semblent moins visibles. Confrontées tous les jours à la souffrance des hommes, elles doivent s’armer de patience, d’abnégation pour oublier leurs propres maux, pour aller de l’avant, dans un pays où la place de la femme reste encore bien mal définie.

Au travers de ces 3 destins distincts mais que les liens de la guerre vont rapprocher, ce sont 3 magnifiques et terribles portraits de femmes qu’Anna Hope nous dresse. Le temps s’écoule, inlassablement comme leur quotidien. 5 jours où nous les découvrons, toujours plus proches et sensibles alors que le pays tout entier se prépare à enterrer le Soldat inconnu dans un moment d’union nationale. Un lien imperceptible à travers tout le pays et des fils qui vont les rapprocher au fur et à mesure que leurs histoires nous seront narrées.

Un livre magnifique en dépit de la brutalité des mots et des images liés à cette 1ère Guerre Mondiale, dans un pays faisant pourtant partie de ceux qui officiellement ont remporté la victoire.

A découvrir si ce n’est pas encore fait.

Un entretien avec l’auteur, ici à propos de ce roman.

La meurtrière / P.D. James

27 mardi Juin 2017

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La meurtrière / P.D. James. Traduit de l’anglais par Lisa Rosenbaum. Le Livre de Poche, 1988. 447 pages.

Que feriez-vous si vous appreniez que votre mère s’est rendue coupable d’un crime atroce ? Et qu’après avoir purgé sa peine, elle s’apprête à sortir de prison ? Philippa Palfrey, elle, n’hésite pas une seconde. Cette jeune fille aux goûts raffinés, éduquée dans la meilleure tradition britannique par ses parents adoptifs, ne craint pas d’affronter les préjugés de classe et les horreurs du passé : avec tendresse, elle vole au secours de sa mère, Mary Ducton – la meurtrière -, pour la protéger d’un monde que dix années de prison lui ont fait oublier. Mais quelqu’un d’autre est au rendez-vous : c’est le père de la victime assassinée par Mary Ducton. Depuis dix ans, lui aussi attend son heure, guettant le moment où la meurtrière sera relâchée pour procéder lui-même à l’exécution que la justice s’est refusée à accomplir. La traque commence. Sur les bords de la Tamise, sous les arbres en fleurs de St James’s Park et dans les rues de Londres, un petit homme vêtu de gris suit sa proie à la trace. Il a tout son temps. Et il est certain de ne pas échouer…

C’est un policier un peu différent de ceux que j’ai eu l’occasion de lire qui est proposé sous la plume de P.D. James. Il est à la fois plus psychologique et certainement plus dérangeant que bon nombre des classiques policiers écrits par cette plume. Dans ce roman l’auteur ose aborder bien des sujets moralement tabous de la société (l’histoire se déroulant dans les années 70) ; des thèmes parfois justes abordés en passant mais néanmoins présents et d’autres qui touchent davantage le lecteur. Ainsi on retrouve pêle-mêle : l’homosexualité, le viol d’un enfant, le non instinct maternel, la maltraitance, l’adultère, l’inceste et bien entendu le meurtre.

Loin de moi l’idée que ces sujets soient abordés uniquement pour attirer / choquer (?) certains lecteurs, ils font pour moi, parti de ce roman en intégralité et explique (ou pas) la succession des événements. L’héroïne, Philippa Palfrey est diablement moderne et féministe et certainement beaucoup trop réfléchi pour son époque. Elle manipule avec habilité son univers, tout du moins le croit-elle et, est prête à bon nombre de transgressions. Une force qu’elle pense avoir développé au contact de sa famille adoptive, se voyant le fruit d’une expérience.

Faisant contraste à cette famille bourgeoise, le père de l’enfant assassiné va nous permettre de nous plonger dans un univers différent, niveau relations humaines comme en manière de communication. Même s’il ne correspond pas à la vision idyllique et mièvre que certains auraient pu écrire, c’est un joli tour de la part de l’auteur de ne pas avoir enjolivé cette autre réalité. A travers ces mondes distincts, l’interrogation des valeurs familiales, du pardon, de l’éducation et sous couverts de vengeance, P.D. James met à mal bon nombre de conventions et d’images d’Epinal.

Certains trouveront sans doute ce roman trop long, pas assez policier (nous connaissons la meurtrière depuis le début et les faits nous sont dévoilés progressivement), mais il s’agit davantage d’énigmes, ou de non-dits, dévoilés un à un et, avant tout, d’une interrogation sur les valeurs familiales qui est mise en avant dans ce roman bien mené à mon avis.

 

Si vous souhaitez en savoir plus sur l’oeuvre de P.D. James : Rupture du contrat social, les meurtrières dans l’œuvre de P.D. James / Delphine Cingal in Cycnos | Volume 23 n°2 Figures de femmes assassines – Représentations et idéologies – | R. ROMAN

Secret absolu / W. Wilkie Collins

20 samedi Mai 2017

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femme, secret, Wilkie Collins

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Secret absolu / W. Wilkie Collins. Traduit de l’anglais par Marie-Thérèse Carton-Piéron. Phébus, 2002 (Libretto). 440 pages

La nuit du 23 août 1829, sur la Côte de Cornouailles, Mrs Treverton est sur le point de rendre l’âme dans son manoir. Avant de mourir, elle dicte à sa dame de compagnie, Sarah Leeson, une mystérieuse confession en lui faisant promettre de ne jamais la détruire. Des années plus tard, Sarah disparaît et le manoir est mis en vente.

Un petit moment que j’avais mis de côté les victoriens – les rencontres et suggestions de lecture du groupe s’étant espacées-, je n’ai pas pris la peine de revenir à mes classiques. Un livre sur une de mes jolies PAL et voici un oubli et lacune dans la lecture des classiques résolu.

J’essaie de lire de plus en plus souvent les préfaces espérant toujours en apprendre un peu plus pour ma lecture à venir. Rien de bien novateur dans cette dernière, mais elle m’a remis quelques idées à jour (mon cerveau ayant sans doute connu quelques bugs ces derniers temps) concernant le style de W. Wilkie Collins. Ainsi ce roman fut écrit avant « La dame en blanc » (toujours dans ma bibliothèque) et est propre au roman à sensations, précurseur de nos policiers actuels. Bien entendu pour nous autres, l’énigme est tellement évidente que quelques pages suffiront à la résoudre, mais j’étais curieuse de connaître comment il allait parvenir à faire découvrir ce secret à ces différents protagonistes et comment il allait ménager son suspense ; les romans étant publiés en premier sous forme de feuilletons.

Bien entendu tout cela à un petit charme suranné, mais je n’ai pas trouvé les tournures si vieillottes par rapport à d’autres romans. Sans doute à l’heure actuelle, des paragraphes, descriptions et longueurs seraient certainement coupés. Mais, ces épanchement sont surtout vrai, à mes yeux, dans le dernier tiers du livre, partie pour laquelle j’ai réellement eu la sensation que Wilkie Collins se devait de faire durer le plus longtemps possible ces pages.

Les femmes, qu’elles soient fortes, au franc parler ou totalement dominées par les éléments de la vie ou par d’autres jouent un rôle important dans ce roman. Bien entendu elles n’y trouvent qu’une place relative, restant sous l’emprise masculine et surtout les codes moraux et juridiques. Le coeur des lectrices a dû être totalement conquis par l’histoire d’amour qui ouvre et conclut ces pages.

Collins ajoute une part de fantasque, fantaisie même en la personne de l’oncle et de son valet insolant et miroir grotesque. L’oncle Joseph n’est pas non plus exempt d’un côté croquignolesque qui peut faire sourire ou copieusement agacé le lecteur comme ses interlocuteurs. Bref un ouvrage complet et assez agréable pour tous ceux qui ne sont pas totalement insensibles au style.

L’esprit des morts / Andrew Taylor

16 lundi Jan 2017

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Andrew Taylor, Edgar Allan Poe, meurtre, secrets de famille

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L’esprit des morts / Andrew Taylor. Traduit de l’anglais par Françoise Smith. Cherche midi, 2016. 648 pages

Sur les traces d’Edgar Allan Poe, un thriller gothique d’une intensité rare. Londres, 1819. Thomas Shield devient le professeur particulier d’un jeune Américain, Edgar Poe, et de son meilleur ami, Charles Frant, dont la mère, une femme séduisante et malheureuse, l’attire irrésistiblement. Lorsqu’un homme est retrouvé mort et que tous les indices convergent vers la famille Frant, Thomas est emporté dans une spirale dont les conséquences risquent d’être lourdes pour lui.
Il décide alors de trouver le coupable mais le piège se referme au fur et à mesure qu’il cherche à s’en échapper. Quel est donc le lien entre ces macabres événements et le jeune Edgar Poe ? Thomas devra traverser bien des épreuves avant que la vérité soit enfin dévoilée… Mêlant avec brio fiction et réalité, ce roman à l’intrigue haletante nous plonge dans l’atmosphère de l’Angleterre du XIXe siècle, où Edgar Allan Poe passa quatre années de son adolescence : l’agitation des rues londoniennes, les taudis de St Giles et Seven Dials, l’hypocrisie d’une bourgeoisie avide de pouvoir…
Un décor parfait pour un meurtre, des secrets de famille et une galerie de personnages loin d’être aussi respectables qu’ils voudraient le faire croire.

Edgar Allan Poe n’est ici qu’un prétexte, mais néanmoins bien amené et utilisé à bon escient pour suivre l’existence de Thomas Shield, jeune homme à la vie déjà bien remplie que nous allons suivre tout au long de ces pages et qui est le narrateur de cette histoire. A la fois protagoniste, pierre angulaire de ce roman écrit dans un style qui n’est pas sans rappeler les ouvrages de la période décrite, ce récit se voulant la fidèle transcription des faits vécus.

Andrew Taylor part de simples faits divers, de situations quotidiennes et d’un homme issu d’une extraction modeste pour mieux le jeter dans une aristocratie, au milieu de parvenus également. Comme dans tous les récits de cette époque qui se doivent, l’argent, les héritages sont au coeur même de ces épisodes. L’auteur y a ajouté une pincée de malversations, de meurtre et de faits historiques. Il nous entraîne dans tous les milieux de cette période (ou presque), dans l’ivresse de la jeunesse, de l’âpreté, le quotidien et une enquête où les faux semblants s’emmêlent comme bien souvent. L’ensemble est riche et bien mené, même si le héros parfois tête à claques -à mon sens- se rue dans toutes les situations les plus désavantageuses (ou presque) à son égard. Ce n’est pas une enquête de Sherlock Holmes, cela a parfois la saveur de ses fresques du XIXème siècle, mais avec une part historique  et de mise en abîme des éléments qui en font un bon roman du XIXème siècle. Idéal pour une bonne soirée (plusieurs) au coin du feu – pour conserver cette image du passé.

Moissons sanglantes / Peter Robinson

14 lundi Nov 2016

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Inspecteur Banks, milieu rural, Peter Robinson, policier

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Moissons sanglantes / Peter Robinson. Roman traduit de l’anglais par Pierre Reignier. Albin Michel, 2016. 441 pages

La nouvelle chef de la police du Yorkshire ayant placé la sécurité des campagnes au sommet de ses priorités, Alan Banks et les flics de la Criminelle sont sommés d’élucider au plus vite un simple vol de tracteur ! Mais cette affaire banale en cache peut-être une autre.
Alors que deux garçons d’un village voisin sont portés disparus, un promeneur découvre non loin de là une flaque de sang suspecte dans un hangar désaffecté. Un cadavre décapité, une jeune fille inquiétée par un faux policier, un accident de la route aux macabres révélations… l’enquête de routine bascule brutalement dans une dangereuse course contre la montre, contre la mort.

Très agréable découverte que ces enquêtes de l’inspecteur Banks et de son équipe. Je dois avouer que je ne connaissais pas du tout alors qu’il ne s’agit pas de sa première enquête et que Peter Robinson a une bibliographie fort conséquente.

J’ai trouvé ce volume intéressant à plus d’un titre. Tout d’abord les lieux de l’enquête et les faits : vol de machines agricoles, de bétail etc… Aucun fantasme de ma part d’un retour à la terre, mais un univers différent de prime abord de celui auquel les policiers actuels nous ont habitué : paradis fiscaux, délits d’initiés et j’en passe. Je ne vous cache pas que le trafic couvert dans ce milieu rural n’est pas exempt de ces voleurs en cols blancs du fait de l’argent investi, de l’envoi de ces machines extrêmement coûteuses à l’autre bout de l’Europe, mais nonobstant un interrogatoire à Londres, l’ensemble de cette histoire se déroule bien dans le Yorkshire et donne à découvrir l’ensemble du Comté : bord de mer, tracé montagneux et l’A1 qui le coupe allant de Londres à  Edimbourg. C’est une quasi invitation touristique, si le mauvais temps ne venait pas se mêler à un meurtre sordide et à un accident de la route extrêmement spectaculaire.

Chaque membre de l’équipe a une personnalité, des traits de caractère qui nous sont distillés tout au long de l’enquête mais pour en savoir plus, pour reconstituer les drames/faiblesses intimes, ce seul roman ne suffira pas, car si l’histoire les implique, qu’ils sont des personnages essentiels, la quête des preuves et la résolution de leur travail passe avant tout.

L’ensemble est agréable à lire, sans temps mort. Bien entendu à l’image d’Annie, la tournée des abattoirs va vous soulever le coeur (sujet d’actualité s’il en est), mais les descriptions, faits, compte rendus post mortem ne sont pas là pour complaire le lecture avide de détails ou pour le faire s’écrier mais simplement pour l’immiscer dans l’histoire, le faire vivre au plus près le quotidien de cette équipe. Bref un bon polar où si des doutes quant au coupable potentiel sont rapidement présents, la toile est si dense que vous n’aurez pas le dernier mot avant de tourner la page ultime.

Avant la tourmente / Anne Perry

09 samedi Juil 2016

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1ère Guerre Mondiale, Anne Perry, enquête, meurtre, Reavley, Services secrets

Avant la tourmente / Anne Perry. Traduit de l’anglais par Jean-Noël Chatain. 10/18, 2007(Grands Détectives). 457 pages.

Juin 1914, Cambridge. Pour Joseph Reavley, professeur à St John, cet été idyllique est anéanti par la mort de ses parents dans un accident de voiture. En lui annonçant l’horrible nouvelle, son frère Matthew, agent des services secrets britanniques, lui révèle que leur père lui apportait justement un mystérieux document… Les deux frères se mettent alors en quête de ce fameux dossier concernant un sinistre complot, et rejoignent leurs soeurs Hannah et Judith dans la demeure familiale.

Sans doute ce roman n’a pas eu le même retentissement pour les lecteurs  qui l’ont lu à sa sortie. Mais presque 10 ans plus tard, je n’ai pu m’empêcher de penser à Downton Abbey (avec une famille beaucoup moins aisée) ou aux Peaky Blinders (les références à l’espionnage et au mouvement irlandais). Cela est somme toute assez logique puisque la 1ère série commençait un peu en amont de la 1ère Guerre Mondiale, la seconde après.

Il s’agit d’une nouvelle saga pour Anne Perry qui a prévu 5 volumes (tous parus) et nous entraîne dans l’histoire d’une famille qui subit les changements d’une époque et va endurer les bouleversements de la Guerre 14-18. Mais ce 1er volume n’en est pas encore là, car il pose avant tout les personnages et les événements qui vont mener les pays à se faire la guerre. Habilement Anne Perry nous glisse dans les faits historiques via le décès des parents Reavley qui pourrait bien être le fruit d’un assassinat. Avec un fils, agent des services secrets britanniques, nous pourrions nous attendre rapidement à être dans le vif du sujet, mais l’auteur a opté pour une autre approche : celle de l’aîné de la famille qui voit sa vie chamboulée par ces disparitions et par celui d’un élève dont il croyait être proche et qui la veille de sa mort, revendiquait être contre la Guerre. Nébuleux me direz-vous, cherchant les tenants et aboutissements de tout cela ?

Certes, je l’avoue, l’ouvrage présente des longueurs qui pour un premier opus peuvent s’expliquer. Après nous avoir dresser le portrait des 4 frères et soeurs ainsi que leurs traits de caractère les plus marquants, le lecteur est en droit d’en attendre davantage. Ce n’est pas dans ce volume que vous allez trouver votre bonheur. Ici il s’agit d’une sorte de mise en abîme, d’enquêtes pour trouver le / les meurtriers des époux Reavley et du jeune Allard ; pour ce dernier l’inspecteur n’est pas sans nous rappeler l’inspecteur Columbo – Trait d’humour de l’auteur ? Je ne sais, car n’oublions pas le contexte de cet été 1914.

Non je n’ai pas été totalement transporté par ce volume, mais Anne Perry joue habilement avec l’histoire et avec les lieux. Certaines descriptions peuvent paraître aux yeux de certains, trop longues, mais d’autres pourraient être comblés en revivant à la fois une époque et en se glissant dans l’existence d’une bourgeoisie, et des lieux. Pas parfait, mais je suis prête à poursuivre, surtout que le personnage de la jeune soeur propose des traits d’indépendance susceptibles de créer des situations cocasses ou fort mal venues pour une jeune femme de cette époque.

Trefoil n’a pas aimé et argumente (me faisant sourire au passage).

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  • La fille sauvage / Jim Fergus 13 juin 2018
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