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Archives de Catégorie: Pour les grands et les petits

Les Penderwick / Jeanne Birdsall

17 mercredi Fév 2016

Posted by uncoindeblog in Pour les grands et les petits, Traduit de l'anglais (Etats-Unis)

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école, caractère, chien, fratrie, jeunesse, soeurs, vacances

Les Penderwick. 1. L’été de quatre soeurs, de deux lapins et d’un garçon très intéressant. 2. La rentrée de quatres filles, d’un papa célibataire adoré et de nombreuses amoureuses / Jeanne Birdsall. Traduit de l’américain par Julie Lopez (1) et par Florence Budon (2). Pocket Jeunesse, 2008-2010. 250 +298 pages (un 3ème volume est disponible chez le même éditeur)

Les Penderwick, ou les aventures drôles et charmantes de quatre soeurs ! Envie de vacances inoubliables? Dépaysement garanti avec les sours Penderwick ! Cet été, une surprise attend les quatre filles et leur père adoré. Au lieu du pavillon délabré prévu, la famille se retrouve dans une magnifique propriété. Les filles ne tardent pas à découvrir la magie des vastes jardins, des greniers remplis de trésors, deux lapins timides, et le meilleur pain d’épice au monde.
Mais leur plus intéréssante trouvaille, c’est Lucas Tifton, le fils de la glaciale propriétaire des lieux. Un parfait et mystérieux compagnon pour des vacances de rêve…

4 soeurs : Rosalind (12 ans), Skye (11 ans), Jeanne (10 ans) et Linotte (4 ans), leur chien Crapule (qui mange et vomit tout, sans doute pour le plus grand bonheur des enfants) et leur père partent en vacances à la campagne. C’est effectivement sensible, bien raconté, avec des enfants ayant des personnalités marquées : – La responsable mais ado en devenir donc qui commence à révasser lorsqu’un jeune homme est près d’elle. – La seconde, mathématicienne de génie mais au caractère véhément. – L’écrivain en herbe, prompte à laisser son imagination prendre la parole dans des envolées très… folles. – La plus jeune qui semble parler aux animaux et dont le vocabulaire est extrêmement développé pour ses 4 ans. Toutes 4, ainsi que leur entourage sont attachants mais je n’ai pas pour autant trouver le tout novateur dans cette première histoire où on découvre les protagonistes. Il est vrai que leurs petits travers permettent de pimenter cette narration, mais je suis un peu surprise que le 1er volume ait suscité tant d’intérêt si j’en crois les avis lus sur la toile.

D’un autre côté, est-ce le fait de connaître ces jeunes filles, de m’y être attaché ou réellement l’histoire (?), je me suis laissée beaucoup plus bercé par le second volume, même si la chute était cousue de fil blanc et qu’elle me confirme dans mon idée que, cette série s’adresse avant tout à de jeunes lecteurs.

Néanmoins, ainsi que je le disais, cette deuxième aventure permet de creuser un peu plus les personnages et l’histoire de cette famille. On en apprend davantage sur le décès de leur mère, sur son caractère comme celui de leur père. Les filles restent égales à elles-mêmes, mais nous les retrouvons dans un contexte scolaire avec des expériences de la vie quotidienne qui les rendent plus intéressantes et certainement encore plus aux yeux du public visé. L’ensemble est bien construit et les chapitres sont d’une longueur correcte afin de ne pas lasser. Quelques menus rebondissements qui jouent toujours sur les sensibilités des unes et des autres. Vous l’aurez compris, j’ai aimé et sans me précipiter, je lirai sans doute la suite des aventures de cette fratrie drôle et qui se confronte à la vie et au quotidien.

Un zoo en hiver / Jirô Taniguchi

09 mardi Fév 2016

Posted by uncoindeblog in Pour les grands et les petits, Traduit du japonais

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apprentissage, Japon, jeunesse, manga, mangaka, Tokyo

Un zoo en hiver / Jirô Taniguchi. Traduit du japonais par Corinne Quentin. Casterman, 2009 (Ecritures). 231 pages

Kyôto, 1966. Le jeune Hamaguchi travaille chez un fabriquant de textile. Mais lassé de ne pouvoir y assouvir sa passion pour le dessin, il démissionne et part pour Tôkyô. Il y découvre, en même temps qu’un studio de mangas qui lui donne sa chance, la vie nocturne et les milieux artistiques de la capitale. Mais le travail d’assistant mangaka est éreintant et Hamaguchi comprend vite qu’on y trouve difficilement le temps et l’énergie pour se consacrer à des oeuvres personnelles. Pour la première fois, Jirô Taniguchi se remémore ses débuts de mangaka et sa jeunesse dans le Tôkyô des années 1960. Un magnifique récit d’apprentissage, où toute la finesse et l’élégance de l’auteur sont réunies pour illustrer les premiers émois de l’âge adulte.

Un manga ! Je vois quelques mines dubitatives. Si vous n’avez pas apprécié celui qui s’est ouvert sous vos yeux, il faut en essayer un autre. Ils ne se ressemblent absolument pas tous.

Celui que je vous propose aujourd’hui est celui d’un artiste confirmé et reconnu puisqu’il s’agit de Jirô Taniguchi. Il va vous embarquer dans les années 70 et vous allez découvrir avec lui la vie à Tokyo ; celle de tous les jours, enfin plus exactement celle que mène un jeune mangaka, mais aussi ses sorties, son apprentissage à la vie comme à l’art. Car oui c’est tout cela que comporte ces 231 pages dont des planches peuvent paraître dépouillées et d’autres agrémentées d’une multitude de détails, de richesse graphique mais si tout cela est rendu en noir et blanc. (page 90, ici)Afficher l'image d'origine

En suivant ce double de papier, en 7 chapitres, vous allez l’accompagner sur 2 ans, période où beaucoup de choses vont changer pour lui ; ainsi que je l’ai mentionné il apprend son métier, mais va également rencontrer l’amour et une aide fort précieuse en la personne de Mariko, qui le seconde dans la construction de son histoire, lui insuffle l’espoir de croire en son Manga et en son trait.

Les personnages secondaires font le charme et la vie de ce roman graphique. Sans eux notre jeune héros serait resté bien certainement un peu terne et enfermé dans son monde de solitude et de zoo où il aime dessiner les animaux avec beaucoup de réalisme ; un univers que Mariko va lui faire intégrer à son histoire.Afficher l'image d'origineD’autres aspects sont à découvrir chez cet artiste. Ainsi je suis en train de lire « Le gourmet solitaire » qui me fait saliver à chaque histoire et me donne envie de me précipiter au Japon pour goûter cette multitude de mets, dans des lieux tous plus différents les uns que les autres. « Furari » que j’ai à peine commencé à feuilleter me semble d’un tout autre style : un univers plus lent et plus proche de la nature. Sa lecture terminée je verrai si j’étais ou non partie sur une fausse piste. Comme vous le voyez, la palette de cet auteur est riche et, il serait dommage de s’en priver sur une mauvaise impression.

Mal de mère / Rodéric Valambois

05 vendredi Fév 2016

Posted by uncoindeblog in Pour les grands et les petits

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alcoolisme, BD, famille, maman, Rodéric Valambois

Mal de mère / Rodéric Valambois. Soleil, 2015 (Quadrants Astrolabe). 223 pages

Jean-Mary, mon père cultivé et ironique ; il est le maire de notre commune et travaille dans la culture. Mon grand-frère, Cédric, est un ours qui ne dit pas grand- chose ; adolescent, il est en conflit avec tout le monde. Ma petite soeur, Vanessa est sans doute la plus fragile ; elle aura toujours connu notre mère dans cet état. Claudette, remarquable maman, institutrice en école maternelle. Elle s’occupait vraiment bien de tout, de la maison, de notre famille… Avant.Et puis moi, Rodéric, jeune garçon de neuf ans pas du tout armé pour la vie, qui pense vivre dans le meilleur des mondes mais qui voit tout ce qui l’entoure s’effondrer et se salir.

Roman graphique autobiographique dans lequel Rodéric Valambois aborde le difficile sujet de l’alcoolisme de la mère. Une maman modèle pour une famille que l’on pourrait voir comme idéale, mais il y a l’alcool qui détruit progressivement l’unité, les sentiments, la confiance et la place de la mère. C’est au travers de Rodéric, 9 ans lorsque débute cette narration, que l’on va suivre cette déchéance. Il note quelques changements, des disputes plus fréquentes, un sentiment étrange s’immisce en lui, mais il faut que sa petite soeur, Vanessa, exprime enfin la vérité pour qu’il réalise vraiment. Plus dur fut la chute en quelque sorte ! Car le malaise sous-jacent était là et cette vérité nue le plonge dans la tristesse qui progressivement va se transformer en rage.

Une fois que les mots sont dits, les évidences s’accumulent mais, la spirale infernale se poursuit en dépit des efforts maladroits, distraits des uns et des autres. Il n’hésite pas à montrer sa maladresse au fil de ces années, son aveuglement. Car non seulement c’est Vanessa qui lui révèle la vérité par cette simple phrase mais, bien des années plus tard, c’est encore elle qui lui racontera les démêlés de son père avec l’épicerie, le boucher, et même l’école où travaille sa mère.

Non, Rodéric Valambois ne juge pas, il exprime sa souffrance, son incompréhension vis à vis de son père comme de sa mère, mais également des familles paternelle et maternelle. Il n’y a pas de mots pour expliquer le pourquoi, pas de mots pour comprendre. S’il crie, ignore sa mère, semble la mépriser au fil des années, il n’en demeure pas moins qu’il garde au fond de lui cette vision de cette mère aimante et attentionnée qu’elle fut, avant…

Alors non cette histoire n’est pas la plus gaie qui existe mais elle se veut un témoignage du quotidien d’une famille qui peut être celle de n’importe qui, peu importe l’époque. L’auteur nous montre en retraçant cette histoire qu’il n’y a pas de fatalité, que la vie continue pour les uns et les autres. Un dessin sobre, simple, nuancé de gris qui accentue parfois la tristesse ambiante, mais réaliste et contemporain. Afficher l'image d'origine

Je reste admirative devant cet auteur qui sait montrer, parler de cette souffrance, sans ajouter trop de pathos, simplement en retraçant ses émotions, ses sentiments du moment et qui termine en nous parlant des questions qui demeurent aujourd’hui, en lui, de la place de cette mère qui était également une femme, une épouse et une institutrice.

Who was Helen Keller ? / Gare Thompson

30 samedi Jan 2016

Posted by uncoindeblog in En langue anglaise (incroyable !), Pour les grands et les petits

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Collection Who was, Helen Keller, histoire, illustrations, langue anglaise

Who Was Helen Keller?Who was Helen Keller ? / Gare Thompson. Illustrated by Nancy Harrison. Grosset & Dunlap, 2003. 104 pages

At age two, Helen Keller became deaf and blind. She lived in a world of silence and darkness and she spent the rest of her life struggling to break through it. But with the help of teacher Annie Sullivan, Helen learned to read, write, and do many amazing things. (…) Black-and-white line drawings throughout, sidebars on related topics such as Louis Braille, a timeline, and a bibliography enhance readers’ understanding of the subject.

J’avais entendu parler d’Helen Keller mais je ne connaissais pas son histoire. Il y a quelques temps j’ai eu l’occasion de lire une BD qui lui était consacrée : Annie Sullivan & Helen Keller de Joseph Lambert (Ca et Là, 2013). Aussi, lorsque j’ai découvert cette série de « Who was…/ Who is…. » et connaissant mon flemme pour les livres anglais, je ne me suis pas trouvée d’excuses pour ne pas l’acheter et le lire. Si cette collection s’adresse aux plus jeunes pour leur faire découvrir des figures historiques ou populaires, je la trouve idéale pour ceux et celles qui veulent reprendre un peu leur anglais tout en apprenant quelque chose. Alors oui les biographies ne sont pas forcément l’idéal de chacun, mais comme cette forme ne me déplait pas, j’y ai pris plaisir.

Les volumes sont agrémentés d’illustrations, ainsi si votre bon sens ne vous permet pas de comprendre un mot ou une expression, l’image peut vous y aider. Les phrases restent assez simples sans être d’un niveau infantilisant. L’ouvrage ne s’arrête pas à l’histoire d’une personne mais au contexte historique, aux travaux/personnes liés à cette histoire : cela est présenté sous la forme d’une page illustrée et des traits essentiels de la personne ; ainsi dans ce volume, des pages sont consacrées à : – Alexander Graham Bell, – Thomas Hopkins Gallaudet, – Louis Braille et l’alphabet Braille et, – Franklin Delano Roosevelt.

En 100 pages, vous découvrez une personne, une époque tout en travaillant votre anglais. Je ne sais pas si les auteurs sont spécialistes des personnes mais je n’ai pas cherché à pinailler mais uniquement à découvrir et lire. Les chapitres sont courts donc si vous ne voulez juste prendre quelques minutes, pas de problèmes. Comme vous l’avez sans doute compris, je suis ravie de ma lecture et suis déjà tentée par d’autres titres (peut être sur liseuse, vu les coûts bas proposés et ma biblio commençant à crier tellement les livres sont serrés). La collection est large et mon objectif 2016 étant de lire un titre par mois en anglais, cela me permettrait d’alterner avec les pavés qui sont dans ma bibliothèque en langue anglaise.

SOS Lusitania / Ordas, Cothias & Manini

23 vendredi Oct 2015

Posted by uncoindeblog in Non classé, Pour les grands et les petits

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1ère Guerre Mondiale, agent double, Cothias, enquête, Lusitania, Manini, Ordas

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SOS Lusitania : 1. La croisière des orgueilleux. 2.18 minutes pour survivre. 3. La mémoire des noyés / Patrice Ordas & Patrick Cothias, scénario, Jack Manini, dessins et couleurs. Bamboo Edition, 2013-2015 (Grand Angle). 56 + 48 + 48 pages

2160 passagers embarquèrent à bord du RMS Lusitania le 1er mai 1915.7 jours plus tard, seuls 703 demeuraient en vie… Parmi les survivants, un agent double français, bien placé pour connaître les tenants et aboutissants de ce torpillage, et Alfred Vanderbilt, l’héritier de l’une des plus importantes fortunes des États-Unis, mènent l’enquête…

En 3 volumes, Ordas et Cothias revisitent l’histoire. Pas n’importe laquelle puisque la destruction de ce navire va entraîner l’opinion publique américaine à se positionner favorablement pour venir en aide aux Alliés lors de la 1ère Guerre Mondiale. Mais nous n’en sommes pas encore là, à l’aube du départ du Lusitania de New York vers l’Angleterre et, auteurs et dessinateur nous présentent protagonistes et quelques faits dans les pages qui précèdent ce voyage. Afficher l'image d'origine

 

 

 

 

D’abord le commandant de bord, un mystérieux contact, un couple, un jeune matelot, et puis Alfred Vanderbilt, l’héritier à qui bientôt il ne restera plus que sa chemise. En quelques pages, l’ambiance est déjà quasi là au niveau des personnages, des doutes autour de ce voyage et de la marchandise transportée. New York c’est l’occasion pour Manini de nous présenter quelques belles pages avant de nous transporter sur le port au moment du lancement. Le huis clos peut commencer mais les espions s’en donnent à coeur joie, brisant la solitude du navire par voie de pigeon ou d’informations données en amont. Même si tous ces éléments, les choix pris par les auteurs ne sont pas forcément exacts, cette tragédie n’ayant toujours pas été totalement résolue, les options prises s’enchaînent admirablement. Jusqu’au bout du second volume, on espère que les choses vont s’arrêter là alors que nous nous attachons toujours plus aux membres de ce voyage. Mais la vérité reste celle écrite en 1915,  et les survivants menés par Vanderbilt n’auront de cesse de comprendre ce qui s’est passé et de découvrir les traitres, qui ne semblent pas toujours ceux que l’on croit. Les agents doubles sont légions et les agents dormants bien plus nombreux que ce que l’on peut imaginer. La fin de la guerre arrive, mais les rescapés ne peuvent s’en satisfaire. Ils iront jusqu’au bout pour comprendre et traduire en justice ceux qui ont sacrifié des civils pour leur seul soif de pouvoir. Afficher l'image d'origine

Réaliste, parfois cru par les scènes de naufrage ou de vengeance dans le dernier volume, le tout est mené de main de maître par ce trio. A découvrir pour se rappeler. Afficher l'image d'origine

Habibi / Craig Thompson

03 jeudi Sep 2015

Posted by uncoindeblog in Pour les grands et les petits, Traduit de l'anglais

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adultes, BD, roman graphique, Thompson

amaricaLe Mois américain chez Titine (cliquer sur l’image)

Habibi / Craig Thompson. Traduit de l’anglais (américain) par Anne-Julia & Walter Appel, Paul Pichereau, Laëtitia & Frédéric Vivien. Casterman, 2011. (écritures). 671 pages.

Ancré dans un paysage épique de déserts, harems et bâtiments industriels, Habibi raconte l’histoire de Dodola et Zam, deux enfants liés par le hasard, puis par un amour grandissant. Réfugiés dans l’improbable épave d’un bateau échoué en plein désert, ils essaient de survivre dans un monde violent et corrompu. Seule la sagesse des récits narrés par la jeune femme, issus des Livres sacrés et des traditions orientales, pourra les protéger de l’avidité des hommes.
A la fois contemporain et intemporel, Habibi est une histoire d’amour aux résonances multiples, une parabole sensible et lucide sur le monde moderne et la relation à l’autre. Avec Habibi, Craig Thompson signe un travail graphique d’une impressionnante sophistication, marqué du sceau du merveilleux.

C’est la couverture de ce roman graphique qui m’a tout d’abord attiré. Son épaisseur m’a surprise et je n’étais pas au bout de mes surprises. A la fois imaginaire et réel, cet ouvrage est fait de contrastes : par son graphisme, dans l’histoire elle-même qui mêle le quotidien, parfois âpre et la vie rêvée qui se brise si rapidement, le tout entrecoupé de références érudites sur le Coran et la Bible, les secrets de la calligraphie arabe, des extraits de légendes et des bribes de récits à la façon de Mille et Une nuits. Histoire dans l’histoire lorsque le sultan donne un certain nombre de nuits à Dodola avant de se lasser d’elle, avant de la tuer. Forcément la référence à Shéhérazade est aisée dans ce contexte, mais bien d’autres histoires se retrouvent dans ce conte quasi sans fin si ce n’est l’espoir pour Dodola et Zam de se retrouver un jour.

Avancée du désert,  folie et violence des hommes, esclavage, Craig Thompson semble avoir réellement voulu condenser bon nombre de thématiques qui lui sont chers. Alors parfois, la lectrice que je suis fut un peu désarçonnée, tant d’érudition au coeur d’un récit à la fois si dur et si tendre, au réalisme cru ; ainsi, on découvre que ce n’est pas grâce à la bonté d’âme des caravaniers que Dodola revient avec des provisions. A la manière de Zam, lentement mais amèrement on découvre la réalité. Dodola le berce, lui raconte des histoires dans lesquelles nous nous laissons entrainer. Jusqu’à son enlèvement…

Zam et Dodola n’auront plus qu’un seul but : se retrouver mais pour cela ils vont devoir traverser bien d’autres univers, bien loin de leur paradis / bateau perdu. Soubresauts du quotidien, de notre futur, une nouvelle fois l’auteur se fait le chantre de ses craintes : la guerre de l’eau, les problèmes environnementaux. Mais Zam et Dodola, envers et contre tout, font face et reprennent le chemin de leur vie, unissant leurs cultures, leurs couleurs de peau, leur sensualité et leurs souffrances passées.

A découvrir, à reprendre tranquillement sans se bousculer tant ces récits se mêlent et les clés de lecture sont différentes, dépendant certainement de ce que l’on y cherche ou de ce l’on veut bien y voir.

Maggy Garrisson / Lewis Trondheim, Stéphane Oiry

10 lundi Août 2015

Posted by uncoindeblog in Pour les grands et les petits

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BD, Enquêtes, Londres, Oiry, polar, Trondheim

Maggy Garrisson. 1, Fais un sourire, Maggy. 2, L’homme qui est entré dans mon lit / Lewis Trondheim, Stéphane Oiry. Dupuis, 2014-2015. 46 + 46 pages

C’est son premier job depuis deux ans… Il faudrait qu’elle fasse un effort. Sauf que son patron à l’air d’un parfait incapable. Et qu’il y a pas mal de fric à gratter en parallèle. S’emparer de 15 000 £, c’est pas mal. Mais après, il faut être discret, pas les dépenser trop vite, et trouver un bon endroit pour les planquer. Et surtout continuer comme si de rien n’était, en cachetonnant à gauche à droite… 

De nos jours, Londres, scène de la vie ordinaire : Maggy Garrisson, jeune femme moderne en quête de travail, de mec, d’une vie sociale. Premier jour de boulot comme secrétaire, poste obtenu par relation. Elle ne s’attend à rien de particulier, juste à travailler et via ses propos, on comprend bien vite qu’elle n’a pas sa langue dans sa poche, mais là, elle est bien décidée à faire le gros dos pour garder ce job dont elle a besoin. Surprise ! Elle vient d’être recrutée chez un détective privé et se rend bien vite compte, que si elle veut gagner sa vie, c’est grâce à des micro enquêtes parallèles, toujours un peu borderline. En acceptant ce travail, c’est un nouvel univers qu’elle va découvrir, de nouvelles rencontres.

Cette enquêtrice non homologuée va mener cette 1ère enquête presque de main de maître, même si elle ignore bon nombre de codes de sa nouvelle profession ou des mondes qu’elle va côtoyer. Elle s’adapte…. à cette vie, à ses nouveaux amis, aux aléas de l’existence. Son bureau c’est davantage le pub où elle a ses habitudes, le scotch est remplacé par les bières qu’elle écluse. Les secrétaires blondes des privés sont remplacés par les hommes qu’elle rencontre et qu’elle est prête à mettre dans son lit ; femme d’aujourd’hui, elle n’en reste pas moins en quête d’un homme.

Habituellement peu fan de Trondheim, j’ai un peu tiqué lorsque j’ai vu cette BD, mais je dois avouer que je n’ai absolument pas regretté. Avec son complice Oiry, ils renouvellent le genre du polar, en créant une enquêtrice peu ordinaire, bien dans notre époque. Les personnages, décor comme les événements sont crédibles. Si le 1er volume peut se lire indépendamment (l’histoire est complète, et cela donne l’occasion de voir si le style plait), il est certain qu’il faut mieux l’avoir lu pour comprendre le 2nd volume où l’on retrouve les personnages rencontrés dans « Fais un sourire, Maggy« , dans la continuité de l’histoire, même si des histoires / enquêtes se greffent en parallèle.

Je lirai avec plaisir le prochain volume de cette fresque presqu’ordinaire. Plus qu’à guetter la sortie…

La traversée du Louvre / David Prudhomme

09 dimanche Août 2015

Posted by uncoindeblog in #Un peu de lecture, Pour les grands et les petits

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adultes, BD, Le Louvre, Prudhomme

La traversée du Louvre / David Prudhomme. Futuropolis, Musée du Louvre, 2012. 74 pages.

David Prudhomme déambule dans les galeries du musée du Louvre. Son regard embrasse les œuvres exposées, autant de chefs-d’œuvre proposés dans un espace ordonné et pensé avec soin. 35 000 œuvres côtoient ainsi les quelque dizaines de milliers de visiteurs journaliers. Car le regard de David ne se pose pas uniquement sur les tableaux, sculptures ou objets du musée… mais aussi sur leurs spectateurs. Le voilà qui observe l’étrange ballet muet qui se tisse entre les œuvres et leurs visiteurs.
Couple enlacé devant Le radeau de la Méduse, homme solitaire happé dans la contemplation du scribe accroupi ou groupes agglutinés devant la Joconde, rien n’échappe au pinceau alerte de David Prudhomme, qui saisit sur le vif les attitudes des uns et des autres devant l’Art… Car combien de musées, comme le Louvre, permettent à autant de gens d’horizons si différents de se retrouver dans le même désir de se cultiver ?

Bien embêtée pour vous chroniquer cette superbe BD car je dois avouer que je suis absolument nulle en dessin et que j’ai une nette préférence pour la ligne claire (un dessin simple, destiné aux enfants selon certains). Alors j’ai beau essayer de sortir de mon cadre habituel, il m’est toujours difficile d’appréhender un autre style. Néanmoins, cette BD m’a fait de l’oeil, je la voyais un peu comme un pendant à celle de Davodeau « Le chien qui louche » dont Le Louvre était un acteur essentiel. Et j’y ai retrouvé bon nombre de sensations, de relations, bien que ces BDs soient totalement différentes.

J’aime cette mise en abîme du dessinateur dans sa BD, comme j’aime son regard sur les oeuvres et les personnes qui vont et viennent dans ce musée. A la manière des visiteurs dont un 3ème oeil s’est greffé (présence des appareils photos sous différentes formes)Résultat de recherche d'images pour ""la traversée du Louvre" prudhomme", David Prudhomme lui, semble voir le musée à travers les cases de sa BD, un regard pour une case qu’il nous rend drôle, sensible, vrai. Montrant à la fois les différentes facettes et salles du musée, la façon dont tout un chacun vit cette visite. Il rend le ton juste de tous ses passants d’une minute (vite une photo avec la Joconde), avant de poursuivre au pas de course la visite du musée, de tout voir (impossible !), de conserver des souvenirs via des photos / portraits, de style : pose en symbiose avec l’oeuvre, ou voulu comme telle. Parfois il n’y a que lui et son art pour voir les choses ainsi et il sait à merveille nous le restituer via ses dessins (l’exemple trouvé n’est pas celui auquel je pensais, mais cela vous donne une petite idée, de la vision et de l’imagination du dessinateur). Une visite / traversée du Louvre certainement différente de celle à laquelle vous vous attendiez et un regard un brin impertinent sur la relation  de l’homme et des oeuvres à travers les âges. Et lorsque vous sortirez du musée, à l’image de David Prudhomme d’autres images se fixeront sur votre rétine. Je vous laisse découvrir lesquelles, mais sans doute les voyez-vous déjà…

 

Résultat de recherche d'images pour ""la traversée du Louvre" prudhomme"

Et dire qu’il y a 20 ans, cette Dentelière était dans une micro salle (un couloir), pas tous les jours ouverte au public et, qu’il n’y avait jamais personne.

You-ou retournez-vous, le tableau derrière vous est beaucoup plus intéressant (à mes yeux) : Les noces de Cana.

Petit canard blanc / Na Liu & Andrés Vera Martinez

26 dimanche Juil 2015

Posted by uncoindeblog in Pour les grands et les petits, Traduit de l'anglais (Etats-Unis)

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Chine, enfance, roman graphique

Petit canard blanc : Une enfance en Chine / Na Liu & Andrés Vera Martinez Traduit de l’anglais par Jean-Marc Lainé . Urban China, 2015. 107 pages

En Chine, dans les années 1970, le monde est sur le point de changer pour deux petites filles. Pendant des décennies, le gouvernement chinois a gardé le pays séparé du reste du monde, mais à la mort du président Mao, de nouvelles opportunités commencent à émerger. Da Qin et sa petite sœur Xiao Qin vivent à Wuhan ; leur enfance sera bien différente de ce qu’ont connu leurs parents… Ces huit histoires courtes – inspirées de la vie de l’auteur – donnent au lecteur un regard unique sur l’enfance et l’éducation dans la Chine de cette époque.

Je suis partagée par ce court roman graphique car j’ai trouvé les huit histoires / faits d’enfance à la fois beaux, sincères vus avec la mémoire de l’enfance et en même temps c’est trop court et pas assez explicites lorsque l’on s’intéresse a minima à l’histoire de la Chine. Alors oui vous trouverez une courte chronologie en fin de volume mais cela ne donne pas toutes les explications qu’un enfant ou un adulte lisant cette histoire pourrait attendre. Du côté du dessin, le fait de mêler vie quotidienne et rendue d’affiches ne m’a pas dérangé, mais le graphismes de certains éléments (le buffle par exemple) m’a davantage intrigué – je chipote, sans doute-.

Néanmoins en narrant ces historiettes portant sur 4 ans de son enfance (1976-1980), Na (ou Da Qin/ Grand piano) ne cherche pas à retracer l’histoire mais à donner des instantanés d’un passé qui n’existe plus, à retracer des faits marquants : la mort de Mao, la chasse aux nuisibles par exemple… ou à travers l’histoire de ses parents, ce que le communisme a apporté : l’éducation pour son père ou des soins gratuits pour sa mère, du riz sur chaque table et un rappel des terribles famines qui ont marqué le pays. Enfin, en se rendant dans le village paternel, elle prendra conscience qu’elle-même a des privilèges que ses cousins n’ont pas : elle est propre, possède des vêtements la distinguant des autres et sait lire.

C’est donc à la fois des faits historiques, le quotidien (un mix : sa soeur ayant été conçue avant la loi sur la natalité, elle eut le droit de naître, mais une seule enfant avait une place à l’école), les faits marquants : le nouvel an et un mélange habile de légendes du passé : Nian le monstre. En dépit de mes remarques liminaires, l’ouvrage est attachant et on suit avec plaisir le quotidien de cette fillette.

Je vous laisse sur la conclusion de l’ouvrage : « En repensant à mon enfance en Chine, je me rends compte que c’était une époque spéciale, les enfants pouvaient observer les difficultés auxquelles  leurs parents avaient été confrontés pour survivre, pour réussir leur vie, et grâce à cela, il nous était plus facile de construire notre propre avenir. »

Le sculpteur / Scott McCloud

25 samedi Juil 2015

Posted by uncoindeblog in Pour les grands et les petits, Traduit de l'anglais (Etats-Unis)

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David Smith, mythe de Faust, sculpteur

Le sculpteur / Scott McCloud. Traduction de Fanny Soudiran. Rue de Sèvres, 2015. 486 pages.

En mal d’inspiration, David Smith, jeune sculpteur torturé se voit proposer un pacte qui lui permettra de réaliser son rêve d’enfance : sculpter ce qu’il souhaite à mains nues. Mais rien n’est éternel et tout a un prix. En échange de sa vie, il aura deux cents jours pour créer son OEuvre. Et il va le payer encore plus cher : au lancement du compte à rebours, il rencontre le grand amour… De quoi ébranler toutes ses certitudes.
Une interprétation moderne, implacable et poétique du mythe de Faust.

Je suis une nouvelle fois ravie de ne pas avoir fait le tour des blogs qui ont déjà parlé de cet ouvrage, ainsi j’ai pu, sur un coup de tête, prendre ce pavé et le déguster. Le 1er soir, cela ne me disait pas grand-chose, je l’ai feuilleté sans trop y croire – la fatigue étant mauvaise alliée, je l’ai reposé.  Mais 2 jours plus tard, au calme et reposée, je me suis plongée dans cet énorme roman graphique.

Car oui, il est épais, oui il est en noir et blanc (enfin plutôt bleu et blanc), oui il reprend le mythe de Faust, mais il n’y a pas que cela. C’est un superbe ouvrage sur bien des thèmes : la famille, l’impact qu’elle a sur notre construction, l’amour, sa quête comme celle de la reconnaissance, le besoin pour bon nombre de laisser quelque chose à la postérité ; pour certains cela se traduit uniquement pas la descendance, pour d’autres comme pour notre héros, David Smith (nom commun pour un presque monsieur tout le monde), c’est le besoin d’être reconnu en tant que sculpteur. Promis à une brillante carrière, David a lui-même donné un frein à son futur : trop impulsif, volontairement extrémiste, en porte à faux avec l’intelligentsia ou se refusant à se plier aux dictats de la société, plusieurs pistes nous sont données, mais le résultat est le même, il n’a plus rien et ne sait plus comment construire cette carrière et créer les oeuvres qui le hantent depuis son enfance.

En signant ce pacte de création, il se lie à quelques mois d’existence, ne pouvant imaginer que ces jours seront parmi les plus intenses de sa vie, tant d’un point de vue créatif, qu’émotionnel. Tout, il pense avoir pensé à tout et se lance à corps perdu dans cette course contre la montre que, comme lui, nous savons perdu d’avance. L’amour s’en mêle, au même titre qu’une certaine forme de folie. Une fièvre intense de création, de vivre sans limite avec la femme de sa vie. Au fil des pages, nous apprenons également son passé, ses parents, sa soeur, les tourments qu’il a enduré, le rendant plus attachant aux yeux des lecteurs, particulièrement quand son histoire donne vie à ses sculptures. La dernière sera une des plus belles, sans doute la plus émouvante, laissant derrière lui les traces de bonheur auquel il a aspiré dans les derniers jours.

Les blogs en parlent : Karine:), Stephie, Leiloona, et d’autres…

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