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Un été prodigue / Barbara Kingsolver. Roman traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Guillemette Belleteste. Rivages Poche, 2014. 559 pages.
Dans le décor sauvage et grandiose des Appalaches, Un été prodigue tisse trois histoires de femmes. Celle de Deanna, employée par l’office des forêts, dont la solitude va être bouleversée par l’arrivée d’un jeune chasseur. Celle de Lusa, une intellectuelle qui, devenue veuve, décide de rester dans la vallée et de gagner le coeur d’une famille hostile.
Celle de Nannie, enfin, dont les opinions en matière de religion ou de pesticides suscitent des querelles de voisinage. Dans ce roman foisonnant et généreux, Barbara Kingsolver traite du thème qui lui est le plus cher – le respect de la nature – avec un charme et une grâce qui suscitent l’enthousiasme.
Alors que j’allais rédiger ce billet je suis allée lire celui de Karine et même si mon ressenti général n’est pas le même concernant les personnages j’ai eu également la même impression concernant Deanna. J’allais vous dire en guise d’introduction que j’avais eu bien du mal à entrer dans ce bouquin car le roman s’ouvre en sa compagnie et franchement, sa personnalité, sa volonté de s’isoler ainsi ne m’intéressait guère. Quant à certains passages rédigés par Barbara Kingsolver, qui se retrouvent souvent dans la bouche de Deanna et bien, ils me lassaient parfois. J’attendais avec beaucoup plus d’impatience les chapitres consacrés à Lusa ou aux querelles de Nannie et Garnett.
Bref en dépit de ces défauts, j’ai poursuivi ma lecture avec enthousiasme, afin de découvrir la vie de ces femmes. Bien entendu 3 d’entre elles sont mises en avant, mais c’est toute une communauté féminine qui tournoient autour d’elles et particulièrement de Lusa. Deanna, Lusa et Nannie sont 3 femmes à différents âges de la vie, qui se trouvent confronté à la solitude volontairement ou pas. Indépendantes et cultivées elles font des choix de vie et nous allons découvrir au fil des pages non seulement une ode à la nature de par leurs professions respectives mais également les vies passées de ces femmes. Les liens entre elles sont beaucoup plus fins que les apparences le laissent supposer.
Lusa est particulièrement attachante par son origine multiethnique, la musicalité des langues et les odeurs des repas de fêtes qu’elle narre. Elle n’est pas seulement attachée à la nature, au plaisir de la découverte des insectes (dont elle est spécialiste), mais également à tout ce qui l’entoure. C’est cet ensemble qui fait d’elle un personnage prenant et attachant. Ajoutons à cela son histoire personnelle passé et présente. Cette femme prend les choses à bras le corps, n’ayant plus d’autres choix d’une certaine manière. Elle redécouvre la campagne, elle, la fille de la ville et comprend pertinemment que chaque saison sera une lutte permanente pour vivre. Alors bien entendu certains n’y verront que de l’idéalisme, mais la lecture faite de personnage si « vivant » rende les livres plus attachants.
Pour en revenir à l’avis de Karine et sur le fait que l’auteur en fait peut-être un peu trop, le sujet de thèse de Deanna sont les coyotes et j’ai découvert que les femelles sont fort indépendantes à l’image des 3 portraits de cet ouvrage. Volonté ou non de la part de l’auteur d’appuyer encore un peu plus sur ses deux thèmes, je ne sais.
Les avis de Clochette et Karine
Oh que Deanna m’avait tapé sur les nerfs! Mais j’aimais quand même davantage les autres femmes. Il aurait fallu taper juste un peu moins fort pour me plaire!
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🙂
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