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Wilkie Collins - Secret absolu.Fichier 02-07-2016 20 14 56

Secret absolu / W. Wilkie Collins. Traduit de l’anglais par Marie-Thérèse Carton-Piéron. Phébus, 2002 (Libretto). 440 pages

La nuit du 23 août 1829, sur la Côte de Cornouailles, Mrs Treverton est sur le point de rendre l’âme dans son manoir. Avant de mourir, elle dicte à sa dame de compagnie, Sarah Leeson, une mystérieuse confession en lui faisant promettre de ne jamais la détruire. Des années plus tard, Sarah disparaît et le manoir est mis en vente.

Un petit moment que j’avais mis de côté les victoriens – les rencontres et suggestions de lecture du groupe s’étant espacées-, je n’ai pas pris la peine de revenir à mes classiques. Un livre sur une de mes jolies PAL et voici un oubli et lacune dans la lecture des classiques résolu.

J’essaie de lire de plus en plus souvent les préfaces espérant toujours en apprendre un peu plus pour ma lecture à venir. Rien de bien novateur dans cette dernière, mais elle m’a remis quelques idées à jour (mon cerveau ayant sans doute connu quelques bugs ces derniers temps) concernant le style de W. Wilkie Collins. Ainsi ce roman fut écrit avant « La dame en blanc » (toujours dans ma bibliothèque) et est propre au roman à sensations, précurseur de nos policiers actuels. Bien entendu pour nous autres, l’énigme est tellement évidente que quelques pages suffiront à la résoudre, mais j’étais curieuse de connaître comment il allait parvenir à faire découvrir ce secret à ces différents protagonistes et comment il allait ménager son suspense ; les romans étant publiés en premier sous forme de feuilletons.

Bien entendu tout cela à un petit charme suranné, mais je n’ai pas trouvé les tournures si vieillottes par rapport à d’autres romans. Sans doute à l’heure actuelle, des paragraphes, descriptions et longueurs seraient certainement coupés. Mais, ces épanchement sont surtout vrai, à mes yeux, dans le dernier tiers du livre, partie pour laquelle j’ai réellement eu la sensation que Wilkie Collins se devait de faire durer le plus longtemps possible ces pages.

Les femmes, qu’elles soient fortes, au franc parler ou totalement dominées par les éléments de la vie ou par d’autres jouent un rôle important dans ce roman. Bien entendu elles n’y trouvent qu’une place relative, restant sous l’emprise masculine et surtout les codes moraux et juridiques. Le coeur des lectrices a dû être totalement conquis par l’histoire d’amour qui ouvre et conclut ces pages.

Collins ajoute une part de fantasque, fantaisie même en la personne de l’oncle et de son valet insolant et miroir grotesque. L’oncle Joseph n’est pas non plus exempt d’un côté croquignolesque qui peut faire sourire ou copieusement agacé le lecteur comme ses interlocuteurs. Bref un ouvrage complet et assez agréable pour tous ceux qui ne sont pas totalement insensibles au style.