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La bibliothèque des coeurs cabossés / Katarina Bivald. Traduit du suédois par Carine Bruy. Editions Denoël, 2015. 481 pages.
Tout commence par les lettres que s’envoient deux femmes très différentes : Sara Lindqvist, vingt-huit ans, petit rat de bibliothèque mal dans sa peau, vivant à Haninge en Suède, et Amy Harris, soixante-cinq ans, vieille dame cultivée et solitaire, de Broken Wheel, dans l’Iowa. Après deux ans d’échanges et de conseils à la fois sur la littérature et sur la vie, Sara décide de rendre visite à Amy. Mais, quand elle arrive là-bas, elle apprend avec stupeur qu’Amy est morte.
Elle se retrouve seule et perdue dans cette étrange petite ville américaine. Pour la première fois de sa vie, Sara se fait de vrais amis, et pas uniquement les personnages de ses romans préférés, qui l’aident à monter une librairie avec tous les livres qu’Amy affectionnait tant. Ce sera pour Sara, et pour les habitants attachants et loufoques de Broken Wheel, une véritable renaissance. Et lorsque son visa de trois mois expire, ses nouveaux amis ont une idée géniale et complètement folle pour la faire rester à Broken Wheel…
Rien de nouveau sous le soleil ami lecteur car ce roman vous l’avez vu partout comme moi. Une histoire de lectrices, d’échanges épistolaires et l’espérance d’une rencontre afin d’échanger de vive voix sur ces romans, sur la vie de tous les jours. Cela fait rêver et, pour avoir eu la chance de rencontrer des personnes que je connaissais juste à travers leurs blogs, en France comme à l’étranger, je ne pouvais qu’adhérer à cette idée de départ. Donc, faible que je suis, j’ai fini par céder.
Katarina Bivald ajoute à la situation initiale une grande originalité car lorsque Sara arrive dans cette petite ville, Amy n’est plus là pour partager son toit, ses goûts littéraires et son amour pour les gens de Broken Wheel. Comment débarquant de nulle part, une jeune femme peut-elle s’intégrer pour un séjour prolongé (3 mois) ? Quand vous saurez que cette petite ville est à trifouillis-les-oies, perdue au milieu des champs de maïs, et que la gente demoiselle ne conduit pas, vous vous demandez si cela va juste tourner à l’inventaire de la bibliothèque de la « vieille dame » ? Mais non. Elle a l’intelligence de créer toute une série de personnages tous plus fantasques les uns que les autres (dont Amy a tracé quelques traits à travers ses courriers). Alors oui, cela permet de donner vie au roman. En cherchant à retrouver les écrits, les personnes, à vouloir comprendre les mots d’Amy dont nous découvrons quelques lettres qui entrecoupent le récit, Sara s’intègre – avec difficulté – dans ce village cabossé, presque brisé… L’image du village fantôme n’est plus très loin…. Je me suis laissé gagner par l’ambiance, le tout.
Par contre, la chute est tellement téléguidée que cela gâche en partie le plaisir de lecture. D’un roman assez honnête, l’auteur semble nous entraîner dans une chick lit somme toute banale. Souhaite-t-elle rendre hommage à Helen Fielding ? Peut-être après l’hommage appuyé que son héroïne fait. Alors si l’impulsion était là de prime abord, la fin est très classique. A savourer sur une plage ;0).
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