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Le mur mitoyen / Catherine Leroux. Alto, 2013. 335 pages
Madeleine parle toute seule, même quand elle a de la compagnie. Lorsque son fils revient avec une demande qui bouleverse sa vie, elle comprend à qui elle s’adresse quand elle ne parle à personne.
En se serrant la main pour la première fois, Ariel et Marie s’évanouissent. Des années plus tard, ils sont mariés, Ariel est à la tête d’un pays en déroute et ils sont sur le point de défaillir de nouveau.
Entre deux tremblements de terre, Simon et Carmen tentent de poser à leur mère la question la plus ancienne de leur existence. La réponse qu’elle leur livre malgré elle crée entre eux une fracture digne de la faille de San Andreas.
Et quelque part dans le sud des États-Unis, deux petites filles déposent un sou sur le rail d’une voie ferrée.
Entre ces personnages, Catherine Leroux dessine une cloison fine comme un brin d’impossible qui tantôt sépare, tantôt unit, estompant la frontière entre les secrets, la vérité et l’inouï. Une histoire où l’on frappe trois coups sur un mur pour entendre en retour un mystérieux toc toc toc.

 

Un très grand coup de coeur pour ce magnifique roman offert par mon amie Abeille (dédicacé par l’auteur). Maintenant le plus difficile est à venir : vous faire partager mon ressenti et vous donner l’envie de le lire par tous les moyens, si vous n’en avez pas encore eu l’occasion.

4 « histoires » vont s’enchaîner dans ce roman. La première, celle de Monette et Angie semble au premier abord servir de fil rouge, car on retrouve les fillettes entre chaque épisode, mais cette construction est loin d’être simplement une coquetterie stylistique de l’auteur. En effet, dans les suites narratives des personnages (seconde partie de l’ouvrage), une fois les personnages présentés, le décor planté, ce sont des pans de vie que vous allez découvrir, l’occasion de s’interroger sur la famille, la fratrie, l’abandon : une vaste quête identitaire pour chacun des personnages. Alors parfois l’évidence du thème est criante, et parfois elle va venir à vous, à petit pas.

Ce roman c’est aussi l’occasion pour Catherine Leroux de chanter la vie à travers la nature : parfois contemplative, enchanteresse ou en voie de disparition à cause des usages humains. Rien n’est jamais gratuit, tout s’imbrique et laisse apparaître un formidable espoir dans l’existence, dans ses vies malmenées.

Je peux vous assurer qu’après l’effet de surprise des 2 premiers chapitres, vous n’aurez pas envie d’abandonner, cherchant les liens réels ou (presqu’) irréels entre ces êtres de papier si vivants pourtant, vous laissant bercer par cette plume.

Toc, toc, toc ! Réveillez-vous ! Votre lecture commence ou s’achève à peine.

Jules parle de son bonheur de lecture, Yueyin, Karine:), Lou de Libellus,