Souvenir de l’amour : Chrysis / Jim Fergus. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Sophie Aslanides. Pocket, 2014. 282 pages.

Tout a commencé avec un tableau. En flânant chez un antiquaire niçois, Jim Fergus déniche une toile sensuelle, joyeuse, amoureuse. Sur le châssis, l’étiquette mentionne le nom de l’artiste : Chrysis Jungbluth, vers 1925… C’était le temps de l’allégresse et de la passion. Dans le Montparnasse des Années folles, la jeune Chrysis, rebelle, avant-gardiste, furieusement moderne, bousculait les règles de l’art.
Tout aussi libre, Bogey Lambert, cowboy du Colorado engagé dans la Légion, allait vivre avec elle l’expérience de l’amour fou.

Après avoir écouté Jim Fergus au Festival America, « avoir entendu » une nouvelle fois ses propos par écrit dans son avant-propos puis, lu cette histoire, je me sens toujours aussi émue. Ce roman est un véritable hommage à sa compagne disparue, à sa fille d’adoption comme à Chrysis Jungbluth, ainsi qu’à tous ses jeunes gens épris d’art et d’insouciance à la fin de la première Guerre Mondiale.

Sous la forme d’une histoire d’amour, Jim Fergus nous permet de rencontrer Bogey, le cow-boy et Gabrielle dont l’éducation ne semblait guère devoir la mener dans la vie du Montparnasse des Années folles, mais son impétuosité, sa volonté et sa fibre artistique firent le reste. Même si cette histoire prendra le pas, Jim Fergus nous fait découvrir ses deux personnes bien avant leur rencontre, nous montrant combien leurs expériences, leur vie « avant » va les mener l’un vers l’autre. D’un continent à l’autre, d’une expérience à l’autre, de ces décisions Bogey se construit, se détruit et sera à même de vivre avec Chrysis.

J’ai admiré les recherches effectuées par Jim Fergus sur Chrysis Jungbluth, sur le Paris de Montparnasse, sur la Guerre 14-18 également et combien il a su avec une sensibilité extrême nous donner tous ses détails en suscitant mon intérêt pour l’ouvrage en son entier et la volonté d’en savoir toujours plus sur cette peintre étonnante et rebelle.

Leiloona en parle ici, Dimitri,