Avec les éditions qui passent, je pensais être mieux organisé et j’avais commencé à mitonner un programme dantesque. Mais, coups de coeur, rencontres et fatigue ont eu raison de mes idées neuves.
Je vous rassure, je sors de ce Festival, une nouvelle fois, plus qu’enchantée tant par la qualité des intervenants, des traducteurs, des débats, des expositions, films, concerts… tout est à un excellent niveau, pour preuve le sourire des éditeurs, comme des visiteurs dans le Salon du Livre. Et oui, les tentations étaient grandes. Si, comme beaucoup, je n’ai pas acheté tous les livres m’ayant fait de l’oeil, je peux vous assurer qu’ils sont notés et que je n’oublierai pas une amicale référence cette année lorsque l’un d’entre eux sera terminé.
Voici un résumé de ma première journée au Festival America, bien entourée, cela va sans dire.
Vendredi, je débute avec « La vie moderne » : Margareth Atwood, Tao Lin et Eric Plamondon échangent sur leurs ouvrages et sur cette thématique. J’enchaîne avec « Le monde d’avant » avec Rick Bass et J. R. Léveillé. Peu convaincue de prime abord (comme d’habitude, l’évocation de la poésie chez JR (interpellation de plateau) m’effraie), je me laisse gagner par les propos de ce dernier et glisse un timide point d’interrogation près de son nom. Une pause pour mieux préparer mon programme et déjà, je ne sais plus où aller : « Vivre pour l’art » et « Sur la route : Jack Kerouac et the Beat Generation ». Je commence avec l’un, l’occasion d’entendre Jim Fergus en français, de commencer à vouloir lire Chrysis* son dernier roman. J’avais beaucoup aimé Mille femmes blanches et au fur et à mesure du festival, l’envie de le relire me gagne. Je cours écouter l’autre débat événement consacré à Jack Kerouac. Passionnés et passionnants, Yves Buin, Herménégilde Chiasson et Fanny Wallendorf débatent avec animation, se renvoyant la balle, renchérissant. Trop vite, ils doivent s’arrêter.
Je m’interrogeais sur les intervenants suivants et le sujet « Un écrivain nommé J.D. Salinger ». Oui les critiques entendus ici et là du dernier opus de Frédéric Beigbeder étaient positives mais je restais méfiante à son égard. A quel type d’échange allions-nous assister avec Joyce Maynard ? Je fus ravie. Joyce Maynard nous a embarqué avec elle avec sa volonté de parler en français, au grand désarroi de sa traductrice, les éclats de rire se sont succédé et Beigbeder fut charmeur et heureux (tout comme le public) de partager cette heure trop courte avec cette écrivain qui nous narrait sa naïveté, ses découvertes littéraires (Françoise Sagan dans le texte). 3 auteurs furent cités pour cette relation « amant-ingénue » : Salinger, Sagan et Duras. Un moment unique qui, bien entendu, m’a donné envie de lire Joyce Maynard, pour l’écrivain comme pour la femme.
Ma première journée de conférences se concluait avec Jim Fergus, Philipp Meyer, Céline Minard et Eric Vuillard pour « Il était une fois dans l’ouest ». Un court extrait de La prisonnière du désert nous a remis en mémoire tous les stéréotypes des westerns que j’affectionnais enfant, tout comme nos 4 intervenants de la soirée lorsque la question de ce que l’Ouest évoquait pour eux.
Des souvenirs d’enfance pour Jim Fergus qui partait avec ses parents dans l’ouest pendant les congés, les grandes étendues et les hautes terres, où des brigands pourraient se cacher dixit Céline Ménard. Philippe Meyer nous a appris que pour les américains l’Ouest commence à 50 km de New York et nous a confirmé l’impact des films de cow-boys qu’il assimilait à l’ouest avant l’âge de 20 ans (mon âge est similaire, j’ai les mêmes références même en étant française). Eric Vuillard nous a rappelé à la réalité, car l’ouest ressemble davantage à une version moderne des fables. Pour conclure, l’Ouest est le lieu où le mythe a effacé la réalité, l’espace fantasmé. Et il est vrai que lorsqu’on lit les livres de Jim Fergus ou de Philippe Meyer, la réalité prend un autre rôle. Eric Vuillard semble également le démontrer dans son dernier récit consacré à Buffalo Bill Cody.
La vie contemporaine des Blackfeet nous a ramené à la réalité avec la projection de « Winter in the blood » d’Alex et Andrew Smith , adaptation du roman L’hiver dans le sang de James Welch. La dérive de Virgil, sa détresse et son attachement aux valeurs familiales, comme aux grands espaces qui l’environnent nous a laissé une lueur d’espoir dans le quotidien de ce jeune homme dont le mal être s’exprime par bien des façons.
Les billets de Papillon, Titine (il est où ton billet ?),
Vivement 2016 ! C’était encore une fois un week-end extraordinaire et passionnant. Et comme toujours, je suis enchantée d’avoir partagé ces moments avec toi.
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J’ai l’impression d’être totalement passée à côté du festival cette année ! Je n’ai même pas vu Jim Fergus alors que j’ai adoré les deux livres que j’ai lu de lui…. Bref, pour ma part, je n’ai jamais été aussi désorganisée que cette année, du grand n’importe quoi !
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Ah c’était moi la première année. Mais sous les bonnes influences de Carine, pour la 1ère année et de toi et Titine il y a deux ans, je me suis beaucoup améliorée. Je pense qu’une petite visiteuse t’a beaucoup perturbée ;0)
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