Je ne viens pas vous parler photographie ou d’une exposition mais bien d’un livre 🙂
Comme vous l’aurez deviné à son titre, le sujet n’est pas des plus enjoué, mais l’écriture est magnifique. J’ai particulièrement apprécié les 60-80 premières pages que j’ai enchainé sans vraiment savoir vers quoi j’allais. La poésie de Osamu Dazaï m’avait conquise, moi qui suit totalement hermétique à cet art. La suite tout aussi belle mais plus « cruelle » ne m’a pas déçue mais ne m’a pas permis de retrouver totalement cet engouement du premier tiers de l’ouvrage. Je conserve néanmoins un grand plaisir au souvenir de cette lecture.
Si vous souhaitez aborder ce livre sans trop en connaître le contenu, il ne vous faut lire que les 3 premières phrases de la quatrième de couverture, savoir modérer votre curiosité. D’un autre côté si vous connaissez l’auteur, vous devez déjà avoir bon nombre d’informations concernant le contenu de ce roman, puique O. Dasaï est connu pour écrire des ouvrages au fort contenu autobiographique, et ce livre ne fait pas exception.
Ici le « Je » est celui de Kazuko, la fille de la famille, qui dans une sorte de journal intime nous raconte la déchéance de cette famille nippone issue de l’aristocratie. D’une certaine manière sa narration nous montre que cela n’est pas dû uniquement à la guerre, mais que cet état de fait était sous jacent, peut être en raison d’un manque d’ouverture de cette classe, une sorte de comparaison de l’échec politique du Japon, sauf erreur de ma part.
Le décès de la mère va précipiter les événements de cette chute, car elle était le rocher auquel ses deux enfants se raccrochaient, mais l’aveu sera tardif pour Naoji.
Kazuko est l’espoir et la foi dans l’avenir.
Un livre sombre à l’image de son auteur et de la vie qu’il mena, qui peut enchanter par son style ou laisser de marbre devant l’absence de rebondissements (d’où sans doute l’histoire résumé rapidement si dessous).
A découvrir si vous n’êtes pas d’une humeur sombre car bon nombre de pages pourraient vous entrainer vers la mélancolie.

Soleil couchant : crépuscule de l’aristocratie / Osamu Dazaï. Traduit du japonais par Hélène de Sarbois et Gaston Renondeau. Gallimard, 1986 (L’imaginaire). 201 pages
Une femme de l’aristocratie nippone doit quitter pendant la guerre son hôtel particulier de Tokyo pour aller vivre modestement dans un petit chalet de montagne. Sa fille, Kazuko, mobilisée, travaille la terre. Son fils, Naoji, revient de la guerre intoxiqué par la drogue. Le frère et la soeur se durcissent contre le malheur des temps et clament leur révolte et leur désespoir. Tels sont les « gens du Soleil couchant » (lancée par Osamu Dazai, cette expression a fait fortune au Japon, au point de qualifier aujourd’hui, jusque dans les dictionnaires, les membres déchus de l’aristocratie). En dépit de leur vie inquiète et désordonnée, ils ont gardé les meilleures traditions de leur pays. A cet égard, le testament de Naoji éclaire de façon émouvante son attitude devant la vie et devant le Japon. Kazuko veut un enfant, et sa foi en la vie force la sympathie, en dépit de ses écarts de conduite, de tout le nihilisme de son comportement et de son langage. Elle et son amant sont les « victimes d’une période de transition morale ». Document de première importance sur l’effondrement d’une société, Soleil couchant est aussi – et c’est ce qui donne à l’oeuvre son accent dramatique si personnel – un document sur un homme en qui l’on s’accorde à reconnaître l’un des plus grands écrivains de son pays.

L’avis de Tamara,