Soie / Alessandro Baricco. Traduit de l’italien par François Brun. Gallimard, 2001 (Folio). 142 pages.

Vers 1860, pour sauver les élevages de vers à soie contaminés par une épidémie, Hervé Joncour entreprend quatre expéditions au Japon pour acheter des oeufs sains. Entre les monts du Vivarais et le Japon, c’est le choc de deux mondes, une histoire d’amour et de guerre, une alchimie merveilleuse qui tisse le roman de fils impalpables. Des voyages longs et dangereux, des amours impossibles qui se poursuivent sans jamais avoir commencé, des personnages de désirs et de passions, le velours d’une voix, la sacralisation d’un tissu magnifique et sensuel, et la lenteur, la lenteur des saisons et du temps immuable.

Voici 142 très courtes pages qui vous entraînent dans beaucoup de douceur, un choc des cultures, une vision de l’amour bien loin des archétypes habituelles. Le tout mis en parallèle avec un tissu symbolique et magique.
Ajoutez une pincée d’exotisme pour les voyages peu courus en cette fin de siècle et vous obtenez une petite pépite. Contraste entre 2 civilisations, une redite des choses, de la vie et du temps qui s’écoule et qui semble se répêter inexorablement et là, au détour de la phrase,  un mot qui nous montre que tout peut changer :
« (…) le lac Baïkal, que les gens de l’endroit appelaient : mer. (…) »
« (…)
le lac Baïkal, que les gens de l’endroit appelaient : démon. (…) »
« (…) le lac Baïkal, que les gens de l’endroit appelaient : dernier. (…) »
Non je n’ai pas tout aimé dans cet ouvrage, mais je n’en suis pas loin et je trouve que la chute – que je tairais ici – est fort belle et bien loin de tout ce que j’aurais pu imaginer.
A déguster tranquillement…

Merci Laëtitia ;-D